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1583.15 JUILLET. - IIme.

Imprimé. Henrici, Navarrorum regis, epistolæ, etc. ' Utrecht, 1679, in-12, pag. 152.

AD SUECIE REGEM'.

3 Serenissime rex, Consanguinee et Frater charissime : Cum a multis jam annis Ecclesiæ nostræ bello gallico civili jactatæ fue

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de Segur autres lettres et instructions sur ce subject, escrites en latin, vers le roi de Danemarck et les princes protestans d'Allemagne; le tout pareillement fait et dressé

par le dit sieur du Plessis.» (Mémoires de messire Philippes de Mornay, etc. t. I, p. 430, édition de 1624, in-4°.) On trouve, à la page 199 du même volume, l'instruction relative à l'ambassade même de 1583, sous ce titre: « Instruction pour traitter avec la roine d'Angleterre et autres princes estran gers protestans, baillée par le roi de Na

varre au sieur de Segur, y allant de sa part en juillet 1583, dressée et minutée par M. du Plessis. » La partie de cette instruction relative aux princes d'Allemagne se trouve reproduite exactement dans le volume latin d'où nous extrayons cette correspondance, à la page 3, sous ce titre: << Mandati regii legato dati forma. » La réunion de ces lettres qui, bien que sur un même sujet, sont variées avec habileté suivant le prince à qui chacune s'adresse, présente d'utiles notions sur les combinaisons introduites par le nouveau lien religieux dans la politique de l'Europe.

' Jean III, fils de Gustave Wasa et de Marguerite de Laholm, né le 21 décembre 1537, roi de Suède, par l'abdication forcée de son frère Eric XIV, le 30 septembre 1568. Catherine, sa femme, fille de Sigismond, roi de Pologne, l'avait fait renoncer au protestantisme; et, par un esprit peu judicieux de conciliation, il avait essayé d'introduire en Suède une religion qui, participant aux traditions des catholiques et aux innovations des protestants, pût être accueillie des uns et des autres. Mais il atteignit le but opposé à celui auquel il tendait, mécontenta tout le monde, et faillit succomber dans cette lutte avec tous les partis. La mort de la reine sa femme, en cette année 1583, mit fin à une si périlleuse entreprise, en le rendant

rint, neque tantisper dum premerentur, ab iis defendendis vacuum ullum tempus nobis concessum fuerit, summo cum morore

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Sérénissime Roi, très-cher frère et cousin, Depuis plusieurs années nos églises ont été tourmentées par les guerres civiles de France; et, tant que dura leur oppression, il n'est aucun de nos instants qui ne fût consacré à leur défense. Aussi est-ce à notre très-grand regret que, ni par nos lettres, ni par nos députés, nous n'avons pu présenter nos salutations à la plupart des princes, et surtout à ceux dont nous sommes séparé par de longues distances. De ce nombre est Votre Sérénité, et nous le regrettons d'autant plus, que tous ceux qui nous arrivent habituellement et journellement de chez vous proclament votre singulière sagesse, votre savoir, votre magnanimité, les qualités d'un héros qui sont en votre âme et en toute votre personne, mais surtout votre piété et votre zele extraordinaire pour la Religion. Dès que l'orage de nos guerres civiles fut apaisé, que la paix fut rétablie, et qu'il nous fut accordé quelque repos, nous résolûmes, l'année dernière, de passer en Angleterre et en Écosse, de visiter ensuite

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Votre Sérénité; d'un côté, afin de jouir du doux entretien de tant de rois et de princes, si grands et si pieux, qui ont embrassé la pure religion, et de nous unir à eux par les nœuds les plus solides d'une ferme et perpétuelle amitié; d'un autre côté, pour traiter avec eux de la convocation d'un synode de toutes les églises de l'Europe, afin d'apaiser nos différends au sujet des principes de la foi, et de former une ligue contre l'Antechrist romain.

Mais il s'élève chaque jour de nombreu ses difficultés pour l'établissement de la paix dans notre France; c'est ce qui nous y a retenu malgré nous, et ce qui nous a arrêté dans le voyage que nous étions sur le point d'entreprendre. Nous nous sommes décidé ainsi à envoyer auprès de ces rois, de ces princes, et principalement auprès de Votre Sérénité, le sieur de Ségur-Pardaillan, chef de notre conseil privé, chargé de nos instructions, pour traiter à fond avec eux et avec vous, du synode, de l'alliance et de plusieurs autres affaires concernant le salut de l'Église.

Et comme la piété de Votre Sérénité est telle, qu'elle n'a rien plus à cœur que l'accroissement de la gloire de Dieu; si elle se dispose à apaiser les différends de l'Église et à repousser les efforts du pontife romain, son autorité fera en même temps que plusieurs autres princes deviendront imitateurs et émules de sa sagesse et de son habileté. C'est pourquoi nous vous en conjurons; et, si c'est à Votre Sérénité que s'adressent notre première demande et la première lettre que nous écrivons, c'est également à elle que s'adressent nos supplications et nos plus instantes prières,

nostro factum est, ut plerosque principes, præsertim longo itineris intervallo dissitos, neque per legatos, neque per literas salutaverimus. Inter eos porro Serenitatem vestram extitisse eo magis dolemus, quod singularem ipsius virtutem, eruditionem, magnanimitatem et heroicos ingenii corporisque dotes, præsertim vero pietatem, et eximium Religionis studium prædicant, quicunque istinc ad nos quotidie commigrare solent. Quamprimum quidem, compositis bellorum nostrorum fluctibus et restituta pace, aliquid nobis otii contigit, decreveramus, anno superiori, in Angliam et Scotiam navigare, atque inde lustratis oræ Belgicæ finibus, Daniam et Germaniam petere, iisque peragratis, ad Serenitatem vestram contendere; partim ut tot piorum et præstantium regum et principum qui religionem puram amplectuntur, jucundissima consuetudine frueremur, et cum iis firmam et perpetuam amicitiam nodis Gordianis necteremus, partim etiam ut de synodo Ecclesiarum totius Europæ convocanda ad componendas nostras in capitibus Fidei dissentiones, et de fœdere adversus Antichristum Romanum coeundo cum ipsis ageremus.

Verum cum in stabilienda pace nostra Gallica, multæ, ut fit,

afin qu'elle presse par tous les moyens l'affaire que nous avons confiée à notre ambassadeur, qu'elle se mette à la tête de tous les autres princes; que si, à cause de la longueur du voyage, nos communications lui sont faites plus tard, elle confirme du moins par son assentiment ce qui aura été arrêté à ce sujet entre les autres rois et princes, et qu'elle entre dans leur alliance et dans leurs projets. Par là, non-seulement elle rendra un très-précieux service à l'Église de Dieu, mais encore elle remplira le rôle le plus digne de la puissance royale, et acquerra une gloire immortelle à son nom dans la postérité.

Quant à nous, Votre Sérénité pour une aussi belle action obtiendra de notre part,

à tout jamais, le même respect, les mêmes égards que l'on doit à un père, et nous l'honorerons toujours comme tel.

Pour l'état de nos églises et celui de toute la France, ce sera audit sieur de Ségur de vous les faire connaître. Sur ce, je prie le Tout-Puissant, dans sa bonté, de conserver très-longtemps, pour le salut de l'Église, Votre Sérénité Royale en entière et parfaite santé.

De Nérac, le 15 juillet 1583.

HENRY.

4 Il est peu nécessaire de dire que, dans ce style de l'ascétisme protestant, l'Antechrist de Rome désignait le pape.

quotidie difficultates orirentur, quæ nos vel invitos in Gallia detinuerunt, et ab instituto propemodum itinere revocarunt, quod proximum fuit, dominum Segurium Pardilianum, interiori nostro consilio præfectum, ad reges et principes illos, præsertim vero ad Serenitatem vestram cum mandatis nostris mittere decrevimus, ut de synodo et fædere, aliisque rebus ad Ecclesiæ salutem pertinentibus, serio cum iis ageret.

Ac quoniam ea est Serenitatis vestræ pietas, ut promovenda Dei gloria nihil carius habeat, ea porro auctoritas, ut si ad certamina Ecclesiæ componenda, et retundendos Pontificis Romani conatus accingatur, multos alios principes, virtutis et industriæ suæ imitatores atque æmulos habitura sit; idcirco ab illa petimus, et uti prima est illa nostra a Serenitate vestra postulatio, primæ literæ scriptæ, ita omni prece et contentione flagitamus, ut negotium legato nostro commissum totis viribus provehat, cæteris principibus præeat, aut si serius ad ipsam, propter itineris longinquitatem, mandata nostra perferantur, saltem quod ab aliis regibus et principibus hoc in negotio statutum fuerit, suo ipsa voto comprobet, et se ad ipsorum fœdera et deliberationes adjungat. Quod si fuerit, tum et de Ecclesia Dei optime merebitur, et officium regio munere dignissimum præstabit, et immortalem nominis famam ad posteros consequetur.

Nos vero præclarissimo illo facinore perpetuo sibi obstringet Serenitas vestra, quam perinde ut parentem qua decet observantia colimus, et debitis semper honoribus prosequemur.

Quod ad statum præsertim Ecclesiarum nostrarum et totius Galliæ, ejus significandi Segurio nostro partes erunt. Interea Deum Optimum Maximum oro ut Serenitatem vestram regiam, in Ecclesiæ salutem, sospitem et incolumem diutissime servet.

Neraci, xv julii, anno 1583.

Il est à remarquer que le roi de Navarre, à cette date du 15 juillet, n'était pas à Nérac, comme le prouvent incon

[HENRICUS.]

testablement les comptes manuscrits originaux de sa dépense ordinaire, conservés aux archives de Pau. Mais la date aura

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Archives de la famille de Brocas. Copie transmise par M. de Samazeuilh,
du ministère de l'Instruction publique à Casteljaloux.

AU CAPITAINE BROCAS.

correspondant

Cappitaine Brocas, Incontinent la presente receue, ne faictes faulte d'assembler le plus grand nombre de soldats qu'il vous sera possible, tant du lieu de Figueys que des lieux circonvoisins, d'aultant que j'en ay affaire pour chose important mon service, ainsy que j'ay commandé aux capitaines Dominges et Casting vous faire entendre de ma part, lesquels vous croirés comme moy-mesme. Vous les tiendrés prestz pour me venir trouver lorsque je vous manderay. A quoy m'asseurant que ne ferés faulte, je prieray Dieu, vous avoir, Capitaine Brocas, en sa saincte et digne garde. De Bazas, ce xvij juillet 1583.

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Mon Cousin, Si tost que j'ay receu la vostre, j'ay advisé de vous depescher le s de Clervant pour vous dire mon intention, et conclure avec vous de tout ce qui sera necessaire pour faire obeïr le Roy mon seigneur, et faire cognoistre à un chascun la bonne union qui est entre nous deux. Je vous prie de le croire de ce qu'il vous dira de ma part comme moy-mesme. A quoy m'asseurant, je prieray

pu n'être pas mise en même temps que le sceau; ou bien le lieu de Nérac aura été choisi comme résidence d'apparat, où

se tenait ordinairement la cour. Cette remarque s'applique également à la date de plusieurs autres lettres latines.

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