Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

La plus simple, celle qui donnerait de suite une grande valeur pratique à la pièce de 25 fr., consisterait à ramener la livre sterling à cette valeur, et à la diviser en 1,000 farthings de 0 fr.025, en 250 pence de 0 fr. 10, en 20 shillings de 1 fr. 25, et en 10 florins ou demi-couronnes de 2 fr. 50, et à frapper, outre la monnaie de billon en cuivre ou en argent, des pièces de 8 shillings en or, ayant une valeur égale à celle de la pièce de 10 fr. ou 4 florins d'Autriche, ou double dollar (réduit), ou 2 1/2 roubles russes, ou 5 florins du Rhin (réduits).

Rien de tout cela n'est scientifique, à coup sûr, et ne satisfait la raison pure; mais, dans une question où l'autorité n'a rien à voir, où la persuasion seule peut agir, ne soyons pas trop exigeants, trop de notre pays, et souvenons-nous de ce que le grand Goethe fait répondre par Méphistophélès au jeune étudiant allemand qui veut tout apprendre et changer le monde en un clin d'œil Du bist ein Franzose (tu es un Français).

Avançons prudemment, et conformons-nous d'autant plus volontiers avec bonne grâce aux goûts et aux convenances de ceux que nous voulons avoir pour associés, que cela peut nous profiter sans qu'il nous en coûte rien (1).

En résumé, des trois questions examinées par la dernière Commission monétaire française, dont nous venons d'examiner les travaux, il en est deux :

La question de principe de l'étalon unique d'or;

La question pratique de la pièce de 25 fr.,

qui nous semblent avoir reçu la solution la plus convenable et la plus digne de l'approbation et de l'appui de l'opinion publique.

Il n'en est pas de même des conclusions prises à titre provisoire à l'égard de la pièce de 5 fr. en argent. Elles sont aussi contestables en logique et en principe qu'en application, et il n'est pas douteux pour nous que les puissances signataires de la convention de 1865 en demanderont la modification, lorsque leurs agents se réuniront prochainement pour examiner les deux questions de l'étalon d'or et de la pièce de 25 fr.

AD. BLAISE (des Vosges).

(1) Par le même motif, il serait prématuré de discuter en ce moment. la question du seigneurage. Ce sera l'œuvre des commissaires internationaux, chargés de préparer une nouvelle convention. Pour le moment, il ne s'agit que d'aider au mouvement d'opinions qui amènera les gouvernements à s'entendre pour la réunion d'une nouvelle conférence.

PROJET DE PROGRAMME DE LA SEPTIÈME SESSION

DU CONGRÈS INTERNATIONAL DE STATISTIQUE

Dans la livraison du mois de décembre dernier, nous avons rendu compte des « idées mères » de M. de Baumhauer, renfermant le Plan motivé d'un programme pour la 7 session du congrès de statistique. Depuis lors, la commission s'est organisée, elle a travaillé, mais sans encoré rien décider; elle se borne à nous soumettre modestement un Projet de programme.

Nous allons l'analyser et l'apprécier aussi succinctement que possible. L'idée d'un avant-congrès est bonne; les hommes spéciaux seuls y seront appelés et discuteront en petit comité les choses d'organisation et les autres matières qu'ils pourront proposer.

Nous passons au congrès proprement dit, qui sera ouvert le 6 sep tembre prochain et durera, comme d'habitude, jusqu'à la fin de la semaine. Les membres se grouperont, comme d'habitude aussi, en sections, dont le nombre a été fixé à cinq.

La première section discutera les questions suivantes :

1. Théorie de la statistique et application des données statistiqués ; 2. Limites de la statistique;

3. Méthodologie de la statistique;

4. La méthode graphique appliquée à la statistique;

5. La question des mort-nés dans ses rapports avec le mouvement de la population;

6. Rapport des naissances légitimes aux mariages;

7. Les méthodes de construction ou de calcul de tables de survie et

de mortalité.

Comment, la commission appelle cela « circonscrire dans des limites rationnelles l'étendue des matières dont le congrès aura à s'occuper? » Mais si l'on n'avait pas circonscrit les matières, combien de questions aurait-on donc posées ? Nous proposons de supprimer au moins quatre de ces questions, n'importe lesquelles, et de les remplacer par une seule, tendant à obtenir un mode à la fois uniforme et rationnel de recenser la population par professions. La chose est de la dernière urgence: En 1869 les Pays-Bas, en 1870 la Suisse, le Danemark, l'Autriche, en 1874 le Royaume-Uni, sans parler des autres pays, vont faire des recense

ments décennaux et tous ces pays et d'autres encore ont été jusqu'aprésent complétement privés d'un recensement par profession, ou leur recensement laissait à désirer. On s'est borné à compter les adultes travaillant, et les autres individus on les a confondus dans une masse informe. Si vous voulez savoir combien il y a d'agriculteurs en Angleterre, il faut faire une règle de trois, c'est-à-dire qu'il faut conjecturer. Tout recensement de la population par professions doit attribuer au chef de famille les femmes, enfants et autres personnes qui vivent de son travail ou de ses revenus; ce ne sont pas là pour nous des « individus sans profession. La statistique moderne est contraire à toute conjecture, elle demande qu'on compte et mesure chaque fois qu'il est possible de compter et de mesurer et qu'on réserve les règles de trois comme pis aller. Les documents français, allemands et belges (peut-être celui de Danemark) sont les seuls qui permettent de classer, par profession, l'ensemble de la population du pays.

Qu'on accepte ou non notre proposition si urgente, toujours est-il qu'il est matériellement impossible de discuter SEPT questions, dont quelques-unes très-difficiles, dans une seule et mème section, sans compter le temps nécessaire pour rédiger les rapports et les discuter en assemblée générale.

Nous passons à la 2o section; voici les questions qu'on lui soumet (nous transcrivons) :

1. L'assistance judiciaire gratuite;

2. L'organisation judiciaire;

3. La mainmorte;

4. Faillites et banqueroutes;

5. Sociétés par actions.

Nous ne contestons pas que ces questions présentent beaucoup d'intérêt, quelques-unes sont en outre proposées pour la première fois; mais le rédacteur ne semble pas avoir une idée bien nette de ce qu'il faut. Voici, par exemple, le texte qui suit la rubrique « L'organisation judiciaire. »

« L'organisation judiciaire varie dans les différents pays. Quelles sont les meilleures bases pour constater les résultats statistiques des diverses lois qui régissent cette organisation, les attributs, la compétence des cours et tribunaux et les degrés de juridiction? » C'est tout. Nous avouons ne pas être sûr de bien comprendre la pensée de l'auteur, c'est déjà fâcheux, mais en tout cas, voici, ce nous semble, comment on doit procéder, au lieu de poser une question aussi vague. On doit d'abord s'informer comment la statistique judiciaire se fait dans les

divers pays, comparer les divers documents, les apprécier, et puis faire des propositions motivées (1). Ces propositions doivent être formulées en une série de questions simples, très-simples, et d'une clarté transparente. Il ne faut pas qu'on soit préoccupé de bien interpréter la question, les solutions exigent déjà toute l'attention des membres du congrès.

Il est juste d'ajouter que les autres questions soumises à la 2e section présentent moins de vague, mais partout les auteurs paraissent croire qu'ils sont chargés de préparer une enquête internationale. Ce n'est aucunement le cas ils ont à faire des projets de cadres statistiques pour la Néerlande, mais lesdits cadres doivent être préparés de telle sorte que les autres pays puissent s'en servir également. Si les auteurs de ces cadres tombent juste du premier coup, le congrès n'aura qu'à admirer leur habileté, à voter le cadre et à s'en aller avec la ferme intention de s'en servir. S'ils ne tombent pas juste, comme c'est probable d'après l'expérience antérieure, on discutera, jusqu'à ce que l'on se mette d'accord, si c'est possible. Mais dans tous les cas, le travail préparatoire hollandais ainsi combiné aura été utile à la science.

La 3o section non plus n'aura pas à se plaindre d'une disette de questions. On va en juger :

1. Statistique cadastrale;

[ocr errors]

(1) On dira que le rédacteur se borne ici à poser des questions préparatoires, et qu'il attend les réponses pour rédiger la notice destinée au Programme définitif. Mais des questions vaguement (c'est-à-dire pas du tout) formulées, puis insérées dans un imprimé qui s'adresse par la variété de son contenu - à des personnes dont les études n'ont aucun rapport entre elles, ressemblent à des questions lancées en l'air, et dont on ignore comment et où elles tomberont. En d'autres termes, quand on interroge tout le monde, on n'interroge personne. Le rédacteur s'en apercevra bien. S'il a besoin de matériaux, qu'il rédige un questionnaire clair et renfermant des questions bien circonscrites, n'exigeant que des réponses courtes, et qu'il les fasse parvenir (M. de Baumhauer saura bien comment) aux hommes spéciaux des divers pays; il est sûr d'obtenir ainsi des réponses excellentes. Si plusieurs rédacteurs ont besoin de questionnaires, que chacun fasse le sien séparément; mais ne mettez pas sur le même feuillet des questions sur les enfants morts-nés, sur la pêche et sur les faillites, car il faudra chercher les réponses dans des ministères différents.

On nous pardonnera ces indications pratiques; c'est que nous tenons à ce que le congrès ait un résultat.

2. Crédit foncier ;

3. Revenu annuel de la nation;

4. Statistique des impôts;

3. Finances des communes, des circonscriptions territoriales, des se gneuries, des corporations, etc.;

6. Banque d'émission et autres institutions de crédit commercial. Nous ne pouvons que le répéter: il y a trop de questions. Plusieurs sont même complétement en dehors du cadre du congrès. Le congrès se réunit pour aviser aux moyens de rendre uniformes, partant comparables les documents statistiques des divers pays, ni plus, ni moins. Nous n'avons pas à discuter les doctrines générales, par exemple si l'émission des billets doit être libre ou limitée; les congrès de statistique ne sont pas institués pour ce but, leur mission consiste à examiner comment chacune doit faire la statistique des banques de son pays pour que son travail puisse être utilisé pour des rapprochements internationaux. Le rédacteur hollandais l'a compris en ce qui concerne les banques, pourquoi semble-t-il le méconnaître ailleurs? En tout cas, qu'on réduise le nombre des questions, et l'on peut commencer par biffer les n°* 2 et 6, pour lesquelles la France n'a rien à fournir. Occupons-nous d'ailleurs du nécessaire avant de penser au luxe. Les no 3, 4 et 5 suffiront et au delà pour remplir la session, car on ne doit pas oublier qu'on ne dispose que de 4, au grand maximum 5 matinées pour la discussion en section.

Nous voudrions qu'on pût examiner à fond la question du Revenu annuel de la nation. Dans un ouvrage qui vient de paraître (l'Europe politique et sociale, Paris, Hachette et C, 1 vol. in-8), nous avons réuni tous les renseignements susceptibles d'être utilisés, pour faire connaître ce revenu dans les divers pays, et nous avons pu juger ainsi de la disette de données qui règne en cette matière. Il importe qu'on établisse le revenu brut, c'est déjà assez difficile; quant à dresser un tableau du revenu net, si l'on entend par ces mots autre chose que l'épargne annuelle, c'est tout à fait impossible; nous ne savons pas, d'ailleurs, ce qu'il faudrait entendre par le revenu net d'une nation qui ne constituerait pas l'excédant des recettes sur ses dépenses.

La 4 section n'a que deux questions à examiner :

1. Statistique des pêches;

2. Statistique du commerce extérieur.

On parie de se borner à faire la statistique de la pêche maritime, la pêche d'eau douce présentant trop de difficultés. Il nous semble qu'il serait digne du congrès de chercher à vaincre ces difficultés. En tout 15 avril 1869.

3 SÉRIE, T XIV.

4

« ZurückWeiter »