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la réunion des corps qui le composent, aux parcs d'artillerie, des vivres et fourrages, aux ambulances, en un mot à tout le matériel à la suite de l'armée. On dit reconnaître, fortifier, défendre les quartiers d'un camp.

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QUARTIER DE SIÉGE, terme peu usité de nos jours. Le terrain comprenant les différentes lignes d'investissement d'une place de guerre prend le nom de quartier de siége. Les troupes campées dans ces lignes sont sous les ordres de QUARTIER DE FOURRAGES, espèce de quartiers l'officier général auquel sont confiés le commande cantonnement pour la cavalerie. Au com- dement et les opérations du siége. On dit le quarmencement ou à la fin d'une campagne, on place tier de la droite, le quartier du centre, le quardes détachements de cavalerie dans des villages tier de la gauche, pour exprimer les lieux ennemis, afin d'assurer la subsistance des che- occupés par les troupes dans ces différentes parvaux, et de dégréver l'État de la dépense qu'elle ties de la ligne de circonvallation. Tous ces quaroccasionnerait si les matières étaient fournies tiers ont entre eux des communications sûres et au compte du gouvernement. Cependant, il ar- commodes, disposées de manière à pouvoir se rive souvent que ces quartiers sont établis dans soutenir réciproquement. Lorsqu'il n'existe un pays ami : dans ce cas, on observe les formes pas d'armée d'observation pour protéger les opéde distributions légales prescrites par les règle- rations d'un siége, et qu'on a des inquiétudes ments militaires. En pays ennemi, les quartiers sur les mouvements que l'ennemi serait tenté de de fourrages doivent être à l'abri de toute sur-faire pour paralyser les efforts de l'armée assiéprise, et couverts par des défilés ou par des ri-geante, celle-ci établit des lignes de contrevalvières. Lorsque les localités ne permettent pas de lation : ces lignes assurent ses derrières et ses prendre ces précautions, les quartiers sont placés flancs. en arrière des cantonnements de l'infanterie. QUARTIER GÉNÉRAL, lieux occupés par les officiers généraux et par leur état-major. Ils sont toujours à proximité des camps, des cantonnements ou des rassemblements de troupes.- Les généraux grecs et romains établissaient leurs quartiers au milieu du camp de leurs cohortes ou légions; les généraux modernes les choisissent dans les lieux les plus commodes et les plus abondants en ressources; une garde quelquefois nombreuse les environne et veille à leur sûreté. En route, le quartier général est le gîte où s'arrête avec sa suite le chef qui dirige.— Le mot quartier général ne veut pas dire seulement le lieu habité par le chef de l'armée, du corps d'armée ou de la division, il désigne aussi la réunion de tout le personnel de l'état-major : ainsi, on dit : Je fais partie du quartier général, je vais re- | joindre le quartier général, le quartier général | arrivera ici aujourd'hui, etc. — Lorsque le souverain se trouve à l'armée, on nomme quartier impérial ou quartier du roi le lieu où il établit sa résidence de guerre. Dans les camps, le quartier du roi est placé à l'abri de toute surprise de la part de l'ennemi; dans les siéges, il est placé hors de la portée du canon de la place.

QUARTIER DE VIVRES. On donne ce nom à l'emplacement choisi pour parquer les équipages de bouche qui marchent à la suite des armées. C'est au quartier des vivres que se manutentionne le pain nécessaire à la distribution journalière des troupes. Ces quartiers sont placés sur les derrières des armées, à proximité de munitions de bouche et à l'abri d'un coup de main de l'ennemi.

QUARTIER-MAITRE. L'ordonnance du 21 décembre 1762, en ôtant aux capitaines la propriété de leurs compagnies, chargea les majors de l'administration des corps; mais ceux-ci, ne pouvant avoir en même temps le contrôle et le maniement des fonds, on dut leur adjoindre des officiers comptables, placés sous leur surveillance. En conséquence, cette ordonnance créa, dans chaque régiment, deux nouvelles fonctions, un trèsorier, non militaire, auquel fut confiée la caisse et la comptabilité, et un quartier-maître, avec rang de lieutenant, chargé du logement, du campement, des subsistances et des distributions.— Les trésoriers ayant été supprimés en 1764, les quartiers-maîtres réunirent ces attributions à celles qui leur avaient été précédemment confiées. En 1776, ils prirent la dénomination de QUARTIER DE RAFRAICHISSEMENT, lieux où l'on quartiers-maîtres trésoriers, qui leur est resdirige, pendant le cours d'une campagne, des tée. Depuis 1795, les quartiers-maîtres parvinrent troupes harassées de fatigue, ou qui ont eu à du grade de capitaine à celui de colonel. Sous souffrir de la disette des vivres. On choisit ces le consulat et l'empire, ils ne purent franchir le quartiers dans les pays les plus abondants en vi-grade de chef de bataillon ou d'escadron. Ils convres et en fourrages, de manière à assurer le prompt rétablissement des hommes et des che

vaux.

coururent en 1800 (29 janvier) à la formation du corps des inspecteurs aux revues. - Le quartiermaître trésorier d'un régiment est aujourd'hui

L'espèce quartz peut être définie : une substance tantôt opaque, tantôt translucide, tantôt transparente; souvent ornée des couleurs les plus variées et les plus brillantes; d'une dureté assez grande, bien que variable, mais ordinairement plus forte que celle du verre; cristallisant dans le système rhombéodrique. Les substances qui appartiennent à cette espèce sont tellement nombreuses et présentent tant de variétés qu'on en a fait souvent autant d'espèces différentes; mais on peut les grouper toutes dans les quatre sous-espèces suivantes : quartz hyalin, agate ou calcédoine, jaspe et silex. Nous ne nous occuperons ici que du quartz hyalin et du jaspe, les autres ayant leurs articles spéciaux.

le secrétaire du conseil d'administration. Il est désigner les nombreuses substances minérales chargé de recevoir, des mains des payeurs ou de qui ne sont composées que de silice. Mais les leurs préposés, les fonds mis à la disposition des minéralogistes ont donné à ce nom une significorps, et ne conserve que ceux nécessaires aux cation plus ou moins étendue. Pour nous, la besoins journaliers du service et pour les dé- | silice ou l'acide silicique constitue un genre penses autorisées par le conseil d'administration, qui se divise en deux espèces : le quartz ou la envers lequel il est responsable. On voit que la silice anhydre, c'est-à-dire dépourvue d'eau, et caisse du corps n'est pas à sa disposition. Cette l'opale ou la silice hydratée. Chacune de ces escaisse a trois clefs : l'une est entre les mains du pèces se divise en plusieurs sous-espèces. colonel, chez qui elle est déposée, l'autre est gardée par un membre du conseil d'administration, la troisième est confiée à l'officier comptable. Les écritures du quartier-maître sont relatives aux situations d'effectif, à celles des finances, aux distributions des rations de toute espèce; elles ont encore pour objet la tenue des registres matricules, du registre journal, du re- | gistre de caisse, du registre des délibérations du conseil, etc. - Les quartiers-maîtres du grade de capitaine concourent pour les emplois de majors et d'adjoints aux sous-intendants militaires. QUARTIER-MAITRE. Officier de marine faisant partie de l'équipage d'un bâtiment de guerre ou de commerce. Il est chargé d'aider dans leurs fonctions le maître et le contre-maître; il dirige les matelots dans tout ce qui concerne le service et la manœuvre du voilage, surveille la propreté du bâtiment et fait exécuter les ordres du commandant. Le quartier-maître est plus particulièrement affecté au service des pompes. QUARTIER-MAITRE GÉNÉRAL. Ce titre ne constitue pas un grade, il n'est qu'une fonction temporaire, qui cesse en même temps que le besoin l'a fait créer. Il n'est en usage que parmi quelquestion rotative. Elle prend assez facilement par le puissances militaires de l'Europe. Le titulaire de cet emploi remplit une partie des fonctions attribuées au chef d'état-major général d'une | armée. C'est lui qui est spécialement chargé de faire choix de l'emplacement des lieux de campement et d'en distribuer le terrain, de transmettre les ordres de mouvement des troupes et d'en diriger l'exécution. SICARD.

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QUARTZ HYALIN. Cette substance, vulgairement appelée cristal de roche, a toujours l'aspect vitreux, d'où lui est venu son nom tiré du grec (vados, verre). Elle cristallise dans le système rhomboédrique, principalement en prismes hexagones réguliers, et possède la réfraction double à un axe attractif, indépendamment d'une espèce de polarisation particulière parallèlement à l'axe, et que l'on nomme polarisa

frottement l'électricité positive, dans les variétés pures et homogènes. Elle donne une lueur phosphorique par le frottement de deux morceaux, et répand une odeur particulière par le frottement et la percussion; enfin, elle produit au toucher une impression de froid assez marquée pour la distinguer des verres artificiels.

Le quartz hyalin présente un grand nombre de variétés de formes, de structures, de couleurs et d'éclat. Parmi les variétés de formes, nous citerons le quartz cristallisé, tantòt en rhomboèdre, quelquefois en dodécaèdre bipyramidal, et le plus souvent en prisme terminé par une ou deux pyramides; le quartz en boules; le quartz mamelonné; le quartz coralloïde, c'est-à-dire en petits rameaux irréguliers; le quartz pseudomorphique, présentant la forme des substances minérales dont il a pris la place: tels que le rhomboïde ou le dodécaèdre pour le calcaire, le cube pour la fluorine, la forme lenticulaire pour le gypse, etc.; le quartz tubuleux, appelé aussi

fulgurite à cause de son origine : c'est un sable | un quasi-délit non-seulement en agissant, mais même en s'abstenant d'agir, si on laisse commettre par d'autres une action nuisible qu'on pouvait empêcher (Code civil, articles 1382 et 1383). A. ISAMBERT.

en partie fondu ou agglutiné en tubes par l'action de la foudre lorsqu'elle pénètre dans des dépôts sableux. Quelquefois ces tubes se prolongent à une profondeur de plusieurs mètres dans le sol. Parmi les variétés de structure, nous citerons les quartz laminaire; bacillaire, ou en forme de baguettes groupées; fibreux, ou en fibres plus ou moins fines; grenu, comme les grès; cellulaire, ou formant des masses spongieuses; et sableux, ou formant ce qu'on nomme le sable. Ces quartz se distinguent aussi par un grand nombre de variétés de couleurs. Enfin, les principales variétés d'éclat sont : le quartz hyalin chatoyant (œil de chat); opalisant (pseudoopale); irisé (iris); aventuriné (aventurine).

JASPE. Cette sous-espèce de quartz est tellement voisine de l'agate ou de la calcédoine, que l'on trouve fréquemment des échantillons composés en partie d'agate et de jaspe, et que plusieurs minéralogistes les ont groupées ensemble. Cependant lorsque l'on considère le jaspe isolément, on peut le définir de la manière suivante quartz généralement plus mêlé de parties étrangères que les autres sous-espèces. Il est opaque; sa texture est compacte; son aspect est terne, mais il prend un beau poli.

En recherchant pour le duc d'Orléans, depuis roi sous le nom de Louis-Philippe, un autre droit au trône que celui qu'il tenait du vœu de la nation, un droit fondé sur sa naissance et presque sur l'hérédité (il est vrai, en passant arbitrairement par-dessus quelques degrés), on a forgé pour lui une quasi-légitimité. Mais le roi de la révolution de juillet qui n'avait point besoin de cette consécration, n'a pu manquer d'en désavouer les auteurs. A ce sujet, M. Dupin a dit qu'il avait été choisi roi quoique Bourbon, et non pas parce que. S.

QUASIMODO, terme de bréviaire. Le dimanche de l'octave de Pâques est ainsi nommé parce que l'introïl de la messe de ce jour commence par ces mots : Quasimodò geniti infantes. Il est aussi appelé dominica in albis, parce que ceux qui avaient reçu le baptême à Pâques allaient, le jour de l'octave, déposer en cérémonie dans la sacristie les robes blanches dont ils avaient été revêtus : les Grecs l'ont nommé dominica nova, à cause de la vie nouvelle que les baptisés doivent commencer dès ce moment. Les pasteurs de l'Église, dans les premiers siècles, avaient arrêté que tous les jours de la quin

J. HUOT. QUASI-CONTRAT, QUASI-DÉLIT. Le premier de ces mots est emprunté au droit romain on parle dans les Institutes, 1. III, titre 28, d'obli-zaine de Pâques seraient des jours de fête : et les gations quæ quasi ex contractu nascuntur. Le mot latin quasi, qui s'emploie même en français dans le sens de en quelque manière, pres- | que, peu s'en faut, a ensuite été composé avec différents autres substantifs.

empereurs avaient confirmé cette discipline. Nous voyons par les sermons de saint JeanChrysostôme et de saint Augustin que tous ces jours étaient employés par les fidèles à célébrer l'office divin, à écouter la parole de Dieu, à recevoir la sainte eucharistie, à faire de bonnes L'abbé B. M.

œuvres.

Le Code civil (art. 1371) définit les quasi-contrats les faits purement volontaires de l'homme dont il résulte un engagement quelconque en- QUATERNE, combinaison de quatre numéros vers un tiers, et quelquefois un engagement ré-pris ensemble à la loterie, et sortis ensemble de ciproque des deux parties. » Telles sont la ges- la roue de fortune. Ce mot se dit aussi, au jeu tion volontaire des affaires d'un autre sans son de loto, de quatre numéros gagnant ensemble mandat, et la répétition du payement fait par sur la même ligne horizontale, ou de la même erreur d'une chose qu'on ne devait pas. couleur. X.

On appelle quasi-délits des faits nuisibles, qui, sans intention de nuire de la part de leurs auteurs, causent à autrui un dommage qui doit être réparé ou par l'auteur lui-même de ce fait, ou par d'autres personnes que la loi en déclare responsables. Le quasi-délit diffère du délit, en ce qu'il a été commis sans intention de nuire. Il diffère du quasi-contrat en ce que l'obligation qu'il produit naît d'un fait nuisible illicite, d'une faule en un mot, tandis que le quasi-contrat est produit par un fait licite. On peut commettre

QUATRAIN (de quater, quatre fois), réunion de quatre vers qui peuvent faire une stance ou une partie de strophe: beaucoup d'odes sont en strophes composées d'un quatrain et de deux tercets. Le quatrain, soit en rimes plates, soit en rimes croisées, fait souvent une pièce entière : toutes les fables de Gabrias ou Babrius étaient en quatrains, comme le sont, de nos jours, celles de M. Mollevaut. Les quatrains moraux de Pibrac, de Du Faur et de Pierre Mathieu, obtinrent longtemps une vogue méritée; plus récem

ment ceux de Morel de Vindé ont eu nombre | temps de saint Isidore de Séville, et on ne peut d'éditions. La brièveté de cette pièce convient pas prouver son introduction en France avant à l'inscription, à l'épitaphe, à l'épigramme, Charlemagne. Ce prince en ordonna l'observaau madrigal, à la pensée qui se condense pour tion par un capitulaire de 769, confirmé par être incisive ou qui veut éclater avec éner- le concile de Mayence de 818. Dans le xre siègie. J. TRAVERS. cle, Grégoire VII fixa définitivement les quaQUATRE-BRAS (COMBAT DES), 16 juin 1815. | tre semaines telles qu'on les observe aujourVoy. LIGNY. d'hui. L'abbé B. M.

QUATUOR. (Musique.) Morceau de musique vocale ou instrumentale composé pour quatre parties. Dans son acception la plus étendue, ce mot s'applique à toute espèce de musique écrite pour quatre voix ou pour quatre instruments, quelle que soit d'ailleurs l'importance relative de chacune des parties; mais, dans un sens plus restreint et plus particulièrement usité, il ne s'ap

QUATRE SEMENCES. Dans les anciens traités de pharmacologie, on réunissait ensemble des fruits ou graines au nombre de quatre, jouissant à peu près des mêmes propriétés et qu'on dési- | gnait sous les noms de quatre semences froides et de quatre semences chaudes. Les unes et les autres étaient distinguées en mineures ou faibles et en majeures ou actives. Les quatre semences froides mineures étaient celles de chicorée, d'en-plique qu'aux compositions dont toutes les parties dive, de laitue et de pourpier; les quatre semences froides majeures étaient celles de citrouille, de concombre, de courge et de melon. Les quatre semences chaudes mineures étaient celles d'ache, d'ammi, de persil, de carotte; les quatre chaudes majeures, celles d'anis, de carvi, de cumin et de fenouil. DR..Z.

QUATRE-TEMPS, jeûne que l'Église observe au commencement de chaque saison de l'année, trois fois par semaine, les mercredi, vendredi et samedi. Ce jeûne était déjà établi du temps de saint Léon, qui, dans ses sermons, parle clairement des jeunes des quatre saisons de l'année, observés pendant trois jours,et qui avaient lieu, celui du printemps au commencement du carême, celui de l'été à la Pentecôte, celui de l'automne en septembre, et celui d'hiver en décembre. Il les regarde comme une tradition apostolique, et même comme une imitation des jeûnes de la synagogue. Saint Thomas n'est pas de cet avis. D'autres auteurs prétendent qu'ils ont été institués par opposition aux bacchanales, qu'on célébrait quatre fois l'année. Quoi qu'il en soit, pas de doute que ce jeûne n'ait été fondé pour consacrer à Dieu les quatre saisons par la pénitence, et pour appeler sa bénédiction sur les fruits de la terre. Plus tard, vers le ve siècle, comme il résulte d'une lettre du pape Gélase, ces quatre époques furent choisies pour l'ordination des prêtres. Par ce jeûne, on cherchait à attirer les lumières du Saint-Esprit sur cette importante action, afin d'imiter la conduite des apôtres. Les quatre-temps n'ont pas été admis dans l'Église grecque, parce que les Grecs jeûnaient tous les mercredis et vendredis de l'année, et fêtaient le samedi. Dans l'Occident même, il n'a pas été pratiqué universellement; il ne l'était pas encore en Espagne au vie siècle, du

sont concertantes ou obligées, c'est-à-dire que l'une ne brille pas exclusivement aux dépens des autres. C'est dans ce sens que J. J. Rousseau, dont,au reste, les connaissances musicales étaient fort erronées, dit qu'il n'existe pas de vrais quatuors, ou qu'ils ne valent rien. Cette assertion, trop absolue pour être juste, prouve tout au plus que le célèbre philosophe a voulu jouer sur le mot, ou que la portée de ses vues en musique ne s'étendait pas au delà du cercle rétréci qui servait alors de limite à l'art musical. Le quatuor concertant, lorsqu'il est écrit pour des voix, peut être accompagné par l'orchestre; quant au quatuor instrumental, sur lequel nous reviendrons dans la seconde partie de cet article, il est ordinairement exécuté par les seuls instruments pour lesquels il a été écrit. Cependant, il peut être également accompagné par l'orchestre; et, s'il n'est pas conçu dans des proportions instrumentales brillantes, le morceau prend le nom de symphonie concertante. Il n'y a pas fort longtemps que les quatuors et autres morceaux d'ensemble sont usités en France. Les opéras du célèbre Gluck ne présentent même, à l'exception des chœurs, que du récitatif, des airs, quelques duos, et presque jamais des trios et des morceaux d'ensemble: c'est encore à l'Italie que nous devons l'introduction de cette partie si intéressante de l'art. Le premier trio qui parut fut entendu dans un opéra bouffon, composé par un Vénitien du nom de Logroscino, et exécuté vers l'année 1750. Le succès n'eut rien de bien remarquable, mais la route était indiquée; une nouvelle carrière s'ouvrait au génie, et, depuis Piccini jusqu'à Paesiello et Mozart, les progrès furent immenses. On se souvient encore de l'enthousiasme qu'excita le fameux septuor du Roi Théodore de Paesiello; et les quatuors, sextuors

et finales des différents opéras de Mozart, Spon- | les noms sont également chers aux amateurs de tini et Weber montrent à quel point il est pos- musique instrumentale; le premier est Bocchesible de répandre du charme et de l'intérêt sur rini, qui vécut modeste et retiré, sans aucune les scènes lyriques à plusieurs personnages. communication avec le monde musical de son En abordant cette partie de la musique instru- temps, et qui, par la seule puissance de son imamentale, connue sous le nom de quatuor, nous gination, composa un grand nombre de quinavons jugé à propos de comprendre dans le tettes très-remarquables par la naïveté, la grâce même article tout ce qui a rapport au quintette, et l'originalité du style; le second est George puisque celui-ci ne diffère du premier que par | Onslow, notre contemporain, qui a su se créer l'adjonction d'une partie, et que tous deux ap- dans le même genre un style et une manière. — partiennent au même genre, soit par la forme, Le quatuor et le quintette appartiennent, ainsi la composition, soit par l'exécution. Les quatuors que la symphonie, à un genre de musique beauet les quintettes forment une division principale coup plus difficile à apprécier par les gens du de la musique instrumentale: ils sont à la mu- monde que la musique vocale, et surtout la sique de chambre ce que la symphonie est à la musique de théâtre. Sans parler dans un sens abmusique de concert. Les quatuors pour instru- solu, on peut dire que le mérite de ce genre ments à cordes sont ordinairement écrits pour consiste moins dans le charme et la variété de la deux violons, un alto ou viole, et un violoncelle; mélodie que dans l'exposition, l'arrangement et les quintettes pour deux violons, deux altos et le développement des idées, la conception d'un un violoncelle, ou bien deux violons, un alto et plan déroulé avec art, et, enfin, dans l'intérêt deux violoncelles. Quelques-uns préfèrent cette d'une instrumentation nuancée avec goût. Haydn dernière combinaison, comme plus favorable à et Beethoven se sont surtout élevés à un haut l'expression et à l'énergie des effets d'ensemble. degré de perfection sous ces différents rapports, Boccherini est, je crois, le premier qui en fit et, si ce dernier est quelquefois incorrect et biusage; et de nos jours, M. George Onslow en a tiré zarre, il déploie une énergie si puissante qu'il des effets très-remarquables. L'illustre J. Haydn, excite souvent des transports d'admiration. Moqu'on a si justement surnommé le père de la zart, plus passionné, leur est inférieur dans le symphonie, peut à aussi juste titre être regardé développement de la pensée; mais il y a tant de comme le créateur du quatuor instrumental. Une charme, tant d'éloquence et de sensibilité dans chose digne de remarque, c'est qu'en comparant ses mélodies, son style est d'ailleurs si riche et ses premières productions à ses derniers ouvra- si correct qu'il parvient toujours à faire naître ges, on y trouve une différence sensible et pro- dans ses auditeurs l'émotion la plus profonde. gressive sous le double rapport du mérite et de Les quatuors et les quintettes sont ordinairement la difficulté. Il semble que ce grand homme se divisés en quatre parties un premier morceau soit appliqué à restreindre les efforts de son puis- allegro ou moderato, un andante, un menuet sant génie pour se mettre à la portée des faibles ou scherzo, et un finale. Il existe fort peu de moyens d'exécution qui existaient alors, et que, productions de ce genre pour instruments à vent; peu à peu, il ait donné plus d'essor à son ima- le célèbre professeur Reicha a composé plusieurs gination, à mesure que l'exécution instrumen- quintettes pour flûte, hautbois, clarinette, cor et tale se perfectionnait. On est saisi d'admiration basson, qui jouissent d'une réputation justement à la pensée des nombreux chefs-d'œuvre qu'il méritée. Il est fort difficile de composer un bon a composés, malgré les entraves qu'il s'impo- quatuor ou un bon quintette; et tel musicien, qui sait, et les considérations de toute sorte aux- compte au théâtre des succès brillants et mériquelles il était obligé de se soumettre. Nous ne tés, serait fort embarrassé d'en produire un paspouvons avoir qu'une idée imparfaite du génie sable. Ce genre de musique exige des études de ce compositeur illustre, qui eût sans doute toutes particulières : il a des mélodies et des reculé les bornes du genre jusqu'à ses dernières tours de phrases qui lui sont propres, des rhythlimites s'il eût eu à sa disposition des interprètes mes d'accompagnement qui ne conviennent qu'à dignes de lui, tels, enfin, qu'il en existe de nos lui, et, enfin, des moyens d'expression qui, jours. Après lui, Mozart et Beethoven, les deux partout ailleurs, seraient dépourvus d'énergie. plus grands génies dont l'art musical puisse se L'exécution du quatuor n'offre pas moins de difglorifier, ont dignement continué l'œuvre qu'il ficultés, et exige des concertants autant de talent avait commencée, et porté ce genre de musique à que de goût. Qu'il nous soit permis de payer ici un point de perfection qui ne laisse rien à désirer. à nos bons et obligeants camarades, les frères Il nous reste à mentionner deux musiciens dont Tilmant, dont la réputation est encore au-dessous

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