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1778, 5 vol. in-12. M. Crapelet a publié pour la ↑ la plus commune et la moins chère. En somme, première fois, dans le format in-8°, les œuvres notre quincaillerie française est actuellement la choisies de Quinault, précédées d'une notice plus estimée, après cependant celle d'Angleterre, qu'il a composée sur la vie et les ouvrages qui est généralement plus parfaite, mais aussi de ce poěte, et dans laquelle nous avons puisé bien plus chère. Au reste, les efforts de nos maquelques-uns des renseignements qui précè- nufacturiers, pour imiter les ouvrages des Andent. P. F. TISSOT. glais en ce genre, ont été, à plusieurs égards, couronnés de succès. La plus grande partie des marchandises q'uon voit en France, particulièrement à Paris, se fabriquent donc en France : on les tire particulièrement de Saint-Étienne, de Thiers, de Nevers, des environs de Paris, où l'on rencontre plusieurs grandes manufactures, ainsi que de Beaumont, dans le Haut-Rhin, de Châtillon-sur-Loire, etc. Cependant, il en vient aussi beaucoup de Liége, d'Aix-la-Chapelle, de Nuremberg et de Francfort. C'est à Birmingham que se fabrique la meilleure quincaillerie anglaise. Smyrne et les autres échelles du Levant tirent presque toute leur quincaillerie de France, d'Angleterre, de Hollande et de Venise; nous y expédions surtout des épeingles, des couteaux, des rasoirs, des canifs, etc. Autrefois, du temps des jurandes et corporations, les marchands quincailliers de Paris faisaient partie du corps de mercerie. E. PASCALLet.

QUINCAILLERIE, mot formé, par onomatopée, du son de la chose qu'il signifie, Quincaillerie ou quincaille (autrefois clinquaille) désigne une infinité de marchandises de fer, d'acier, de cuivre ouvré, toutes sortes d'ustensiles et instruments en fer, en bronze. etc., servant à divers arts industriels et à l'agriculture: ainsi, on trouve dans les nombreux magasins de quincaillerie des outils pour les menuisiers, les tourneurs, les ébénistes, les charpentiers, les maçons, les serruriers, etc. Les principales marchandises qui rentrent dans la quincaillerie et dont la réunion forme ce que l'on nomme une boutique, un magasin, un fonds de quincaillerie, sont surtout les couteaux, les ciseaux, les canifs, quelques instruments de chirurgie, des tire-bouchons, des haches, faux, couperets, faucilles, croissants, bêches, pioches, pelles, ciseaux, ratissoires, et autres objets de taillanderie, etc.; des cadenas, serrures, verrous, gonds, loquets, clous à vis, marteaux, tenailles, étaux, forets, vrilles, enclumes, limes, poinçons, compas, scies, porte-crayons, etc.; enfin des boucles de souliers et autres, des boutons, des anneaux pour rideaux, chaines, mouchettes et porte-mouchettes, éteignoirs, cuillers, fourchettes, moules à balles et autres, tire-bourre, tournevis, mors de bride, étrilles, étriers, éperons, etc. On met même assez souvent au rang de la quincaillerie les ouvrages d'arquebuserie, tels qu'arquebuses, fusils, pistolets, et aussi les armes blanches, commé sabres, épées, baïonettes, hallebardes, piques, etc. Le négociant qui vend ces objets, de même que l'industriel qui les fabrique en grand, porte le nom de quincaillier. — A Paris notamment, les magasins de quincaillerie sont fort nombreux, bien qu'une foule de merciers vendent également la plupart des objets qui rentrent dans ce commerce; les marchands qui ne tien- QUINDÉCEMVIRS, collége des quinze (quindenent absolument que les objets à l'usage des hor- cim, composé avec viri, hommes). Il y avait à logers et des tourneurs forment dans la capitale Rome des quindecimviri sacris faciundis, esun genre différent de quincailliers. On les nomme pèces de prêtres d'Apollon, chargés de la conplus communément marchands de fournitures.servation des livres sibyllins; et des quindecim- Longtemps nous avons tiré presque exclusivement de l'Allemagne toute notre quincaillerie, mais aujourd'hui la nôtre lui est devenue supérieure, et depuis bien des années déjà la quincaillerie allemande, dite de balle, se trouve être

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QUINCONCE, qui est en échiquier, qui a cinq onces ou cinq parties : quincunx. Disposition de plants d'arbres à distances égales, en plusieurs lignes parallèles, tant en longueur qu'en largeur. Il est parlé de quinconces dans Cicéron (Cato Major) et dans Quintilien, liv. 1er, chap. 3. La Quintinie, p. 2, chap. 17, entre dans de grands détails sur les quinconces, qu'il préconise comme une œuvre fort difficile. On en peut juger par le quinconce des Invalides à Paris.

QUINCYTE. Berthier a donné ce nom à une substance minérale qui se trouve à Quincy, département du Cher, dans une roche calcaire. Elle est soluble en partie dans les acides après quelque temps de digestion; sa couleur est le rose foncé, qui disparaît par l'action du feu; elle se fond avec difficulté au chalumeau. Berthier en a obtenu par l'analyse : silice 54; magnésie 19; oxyde de fer 8; eau 19. DR..Z.

viri agris dividundis, commissaires choisis pour la répartition des terres qui se distribuaient au peuple. Dans l'ancienne république de Strasbourg, il y avait aussi un collége des quinze, en même temps qu'un collège des treize.

X.

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QUINE, terme du jeu de tric-trac, coup de dés `qui amène deux cinq. Il se dit aussi de cinq numéros pris ensemble à la loterie, et sortis ensemble de la roue de fortune. Dans les dernières années de la loterie française, on ne pouvait plus jouer le quine. Auparavant, on disait, c'est un quine à la loterie, d'un avantage qu'il était trèsdifficile d'obtenir, qu'on ne pouvait guère espérer. Quine se dit également au loto de cinq numéros gagnant ensemble sur la même ligne horizontale, ou de la même couleur. X.

QUINETTE (NICOLAS-MARIE). Cet homme ne mériterait point sans doute de fixer les regards de la postérité s'il n'eût été, avec ses camarades de prison échangé contre l'auguste fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette, hon- | neur dont il ne sentit peut-être pas tout le prix, quoique seul il ait rendu son nom historique. Considérons-le cependant sous un tout autre rapport, c'est-à-dire comme l'un de ces êtres, malheureusement trop nombreux, que les événements modifient au point de les montrer en contraste perpétuel avec eux-mêmes. En effet, ne l'avons-nous pas vu successivement røyaliste, orléaniste, montagnard furieux, modéré, courtisan, redevenu ce qu'on nomme libéral; constant comme la girouette, religieusement fidèle au vent qui souffle? Explorons donc tous les anneaux disparates de la chaîne de sa vie civile et politique. · Quinette, d'une figure assez agréable, quoiqu'il fût un peu louche; d'une tournure qui, dans sa jeunesse, était plus agréable encore; doué d'un esprit gracieux, bien que superficiel, de connaissances plus variées que profondes, de mœurs douces, de formes élégantes, de manières du meilleur goût et d'un ton parfait, était, avant la révolution, clerc de notaire à Soissons, et, quoique d'ordinaire une telle existence sociale | ne fût pas le plus régulier des passe-ports pour pénétrer dans les salons de la haute société, il y❘ fut favorablement accueilli, à une époque surtout où l'on commençait à y professer une popularité vraie ou fausse, mais du moins polie envers tous. Puis, c'était dans une ville de province et à l'époque de l'assemblée provinciale, dont la composition confondait dans l'habitude de la vie | comme dans les séances le troisième ordre avec les deux premiers. Aussi Quinette, âgé alors de 25 à 26 ans, se présentait-il avec aisance chez le comte d'Egmont, président des trois ordres, et chez mon père, procureur syndic du clergé et de la noblesse de la province. Ses opinions, en apparence du moins, étaient alors en harmonie avec celles des gens que de préférence il fréquentait. La monarchie existait, l'on ne prévoyait

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point sa chute; il se montrait donc royaliste, et une brochure, dont il voulut bien me soumettre le manuscrit avant de la publier, portait entièrement ce caractère. J'imagine qu'il chercha plus tard à en faire disparaître jusqu'aux moindres traces. La scène change, et quoique le trône, dont l'éclat pâlissait, ne fût pas encore brisé, il en prévint la chute, et, jeté dans l'Assemblée législative, crut y apercevoir une faction orléaniste, faction de valets, dont quelque gens prétendent que le maître lui-même n'était point. Quinette y voit une porte ouverte à la fortune, à la vanité, à une ambition séduisante, quoique vague, et le voilà orléaniste. Mais ce n'était encore là qu'un degré pour monter ou descendre à un ordre antimonarchique, Il a le bon sens de s'en douter, et, devenu membre de la Convention nationale, déclamant avec fureur contre ceux qui l'accusent, et dont il partagea les opinions, ce ne fut plus contre le monarque seul que précédemment il aurait été heureux de servir, mais contre ceux de tous les pays et de tous les âges qu'il se déchaîna. « Un roi, un tyran, disait-il à la tribune, doit craindre à chaque instant le poignard de l'homme libre, la massue du peuple, ou le glaive de la loi. » Après avoir cherché à restreindre la latitude dans laquelle devraient se renfermer les défenseurs de Louis XVI, il prononça ces paroles en le condamnant à mort sans appel et sans sursis : « Je prends l'engagement solennel de juger avec la même sévérité ceux qui, comme Louis XVI, usurperaient ou voudraient usurper les droits du peuple. » Plus tard, il ne s'en souvint pas mieux que de son ancien royalisme. Il fut le premier, dans la Convention, à proposer un gouvernement révolutionnaire. Car, après avoir voté le 11 mars contre la proposition de nommer les ministres dans l'Assemblée, il demanda, le 22, l'établissement d'un comité de sûreté générale, ee qui placerait tous les pouvoirs entre les mains de l'Assemblée, et fut, le 26, élu membre du premier comité de salut public. Envoyé alors près de Dumouriez pour le décider à se présenter la barre de la Convention; arrêté et livré aux Autrichiens le 1er avril 1795, avec Beurnonville, Lamarque, Camus, Bancal, sur 33 mois de captivité, il en passa 29 à Spielberg, fut échangé, ainsi que ses compagnons d'infortune, contre Madame, duchesse d'Angoulême, et entra dans le corps législatif du gouvernement pentarchique. Là, il fit sur sa longue détention un rapport aussi mensonger dans le fond que ridicule dans la forme, devint successivement secrétaire et président du conseil des Cinq-Cents, et ce fut alors

qu'il commença à se montrer modéré dans ses discours et ses actes: il proposa même d'accorder des secours aux enfants des émigrés. Ce qu'il faut noter ici, c'est que les 18 premiers mois du Directoire furent marqués par un esprit d'équité dans une vive opposition, qui l'en fit dévier, le précipita dans le coup d'État du 18 fructidor, époque ou Quinette devint administrateur de l'enregistrement et du domaine, puis ministre de l'intérieur à la place de François de Neufchâteau après la révolution directoriale (4 juin 1799). Là, plus homme de parti qu'administrateur, plus homme du monde que le cabinet, il fit assez mal le minis- | tre, mais joua passablement le grand seigneur, donnant des dîners, des audiences, des signatures et laissant tout le travail à son secrétaire, que Lamarque dirigeait secrètement. Il ne favorisa ni ne contraria la faction du 18 brumaire; mais Napoléon, mécontent de ce qu'on ne pouvait réellement nommer son administration, car il y songeait moins aux affaires qu'à ses plaisirs, le relégua dans la préfecture de la Somme, et là commence son rôle d'obséquieux courtisan : ce fut lui qui fit adresser à l'empereur les cygnes que la ville d'Amiens était jadis dans l'habitude d'envoyer au roi. Napoléon se montrait sensible à ces attentions, qui semblaient ajouter à l'éclat de sa dynastie naissante. Quinette les lui prodi- | gua, s'imprégna de l'esprit de son maître, et en fit sa religion politique : il fut appelé au conseil d'État, et désigné pour le sénat conservateur, dans lequel il eût été l'un des plus utiles instruments du pouvoir absolu ; mais la restauration l'empêcha d'y entrer. Devenu baron de Rochemont, ayant fondé un majorat, il avait adhéré à la déchéance de celui qu'il flattait avec bassesse; il n'en perdit pas moins sa place de conseiller d'État, et ne reparut sur la scène politique qu'après le 20 mars: il obtint alors cette pairie pseudonyme comme celle qui l'avait précédée et celle qui devait la suivre; fut exilé à la dernière chute de Napoléon, passa en Amérique, en revint, s'établit en Belgique, et mourut à Bruxelles, en 1821, d'une attaque d'apoplexie foudroyante. Il était redevenu libéral; et, s'il eût vécu jusqu'au delà de 1830, il aurait probablement joué, comme tant d'autres, le rôle que son intérêt du moment lui eût inspiré. Enfin, Quinette fut constamment l'homme de l'année et du régime durant lequel il vécut. Sa vie rappelle d'une manière frappante celle de ce pasteur anglican qui, ayant conservé son bénéfice sous Charles Ier, Cromwell, Charles II et Jacques II, disait : « Je n'ai jamais changé, car j'ai voulu toujours être vicaire de Bray.» Cte ARMAND D'ALLONVILLE.

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QUININE et CINCHONINE. Ces deux alcaloïdes, entrevus par plusieurs chimistes vers le commencement de ce siècle, ont été définitivement découverts par MM. Pelletier et Caventou en 1820. Ils existent dans l'écorce et même dans l'épiderme de plusieurs espèces de quinquinas (voy. plus loin).

La quinine, qui prédomine dans le quinquina jaune, où elle existe à l'état de kinate acide, est incristallisable, sous forme d'une masse poreuse, d'un blanc sale; très-peu soluble dans l'eau froide, soluble dans l'alcool et l'éther, inaltérable à l'air, décomposable par l'action du feu et s'unissant aux acides pour former des sels dont le plus célèbre est le sous-sulfate. L'odeur de la quinine est nulle; sa saveur excessivement amère. Le sulfate de cette base cristallise en aiguilles assez semblables à l'amiante; ces aiguilles s'entrelacent et se groupent en mamelons étoilés. Il a une légère odeur de benjoin, une amertume excessive et durable; sa dissolution aqueuse est légèrement nacrée. On l'obtient en traitant le quinquina jaune pulvérisé par l'eau distillée bouillante, aiguisée par l'acide sulfurique. Les decoctum acides sont rendus alcalins par la chaux délitée. Il se forme un précipité qui, étant lavé et égoutté, est soumis à l'action de l'alcool à 36o. On filtre et l'on distille la liqueur pour retirer l'alcool employé. Le résidu est de la quinine qu'il ne s'agit plus, pour obtenir un soussulfate, que de décolorer par le charbon animal et de traiter par l'acide sulfurique étendu d'eau,

La découverte de cet alcaloïde et des sels qu'on peut en former est un fait médical de la plus haute importance : elle a valu à ses auteurs une juste célébrité. Toutes les préparations de quinquina étaient plus ou moins difficiles à administrer; l'estomac les repoussait souvent, et l'espoir du médecin était déçu. Le sulfate de quinine présente, sous un volume très-peu considérable, un médicament doué des propriétés les plus énergiques. On peut le prendre sous forme pilulaire, dissous dans l'eau, uni à quelque conserve. Il manque rarement de produire son effet. Ajoutons qu'on peut le transporter au loin et que le temps ne change rien à ses propriétés. Combien de voyageurs lui ont dû leur salut, qui seraient morts sur des terres insalubres et inhospitalières ! combien de marins et de soldats n'auraient jamais revu le sol de la patrie s'ils n'avaient vaincu ces terribles affections, plus redoutables pour eux que les tempêtes, plus meurtrières que le fer de l'ennemi!

Sans avoir le même degré d'importance, la cinchonine est aussi un produit précieux. Elle

est blanche, presque insoluble dans l'eau froide, ¡ vient le gris, et enfin le rouge. Nous ne parlesoluble dans l'alcool à toute température, peu rons que des plus célèbres. soluble dans l'éther; elle est inaltérable à l'air et bleuit par le papier de tournesol. La cinchonine n'a presque pas d'odeur; elle rappelle par | sa saveur le quinquina gris, dont elle est surtout extraite. Le sulfate est facilement cristallisable, et ses cristaux sont fasciculés; il fond à la chaleur de l'eau bouillante et se décompose à une température élevée; il est insoluble dans l'éther et très-soluble dans l'eau, d'une odeur nulle et d'une saveur très-amère. On prépare la cinchonine en décomposant le sulfate de cette base par la magnésie; le procédé suivi pour obtenir ce sulfate est le même que celui qu'on emploie pour le sulfate de quinine. A. FÉE.

QUINQUET. Voy. LAMPES et ARGAND. QUINQUINA. On a donné ce nom aux écorces de plusieurs espèces d'arbres qui tous appartiennent au genre cinchona, de la famille des rubiacées, l'une des plus riches du règne végétal | en substances médicinales énergiques, Linné l'établit sur une espèce rapportée du Pérou par la Condamine, espèce qui porte aujourd'hui le nom du célèbre académicien. Les botanistes énumèrent environ une trentaine de cinchona, qui habitent les Andes péruviennes et le Brésil, mais qui tous ne sont pas officinaux. Ce sont des arbres qui vivent à 2,000 ou 2,500m au-dessus du niveau de la mer. Leur tronc peut atteindre la grosseur du corps d'un homme; mais on n'en trouve plus guère qui aient cette dimension, tant en est grande la consommation. Les feuilles sont opposées dans toutes les espèces, planes, portées sur un court pétiole, et munies de stipules foliacées, caduques; les fleurs, disposées en panicule ou en corymbe, sont terminales, blanches ou purpurines et souvent d'une beauté remarquable. La corolle est supère et quinquefide; elle protége cinq étamines dont les filaments sont très-courts; l'ovaire est infère, biloculaire; le style, simple, porte un stygmate courtement bifide. Le fruit est capsulaire, couronné par le calice, et renferme, dans deux loges, un nombre assez considérable de semences comprimées, bordées d'une étroite membrane. Ces écorces, devenues si célèbres en médecine, sont exclusivement dues aux cinchona péruviens. Les espèces brésiliennes, estimées dans le pays, leur sont inférieures, et n'arrivent point en Europe.

On connaît dans les pharmacies le quinquina gris, le jaune, et le rouge. Ils se recommandent par des qualités analogues, mais non absolument semblables. Le plus important est le jaune, puis

Le quinquina jaune royal ou calysaya, aussi nommé quinquina jaune orangé, est celui qui sert à l'extraction de la quinine (voy.). Il est fourni par les rameaux déjà âgés du cinchona lancifolia de Mutis; Santa-Fé de Bogota nous l'expédie. Ce quinquina se présente en morceaux aplatis, très-variables dans leur dimension, atteignant parfois 0.50 de longueur, sur une épaisseur de 0.01 à 0m.02, et quelquefois aussi en fragments roulés de 0m.20 à 1m.30 de longueur. Cette écorce est rugueuse, inégale, à cassure très-fibreuse. Les fibres, qui sont très-roides, pénètrent dans la peau des personnes qui le touchent sans précaution. Elle donne une poudre jaune fauve, à peine odorante, fortement amère et un peu astringente; l'épiderme n'a pas une saveur très-prononcée : aussi l'enlève-t-on parfois comme inerte. D'un kilogramme on peut tirer environ 32 grammes de quinine. C'est là le quinquina fébrifuge par excellence, celui dont on fait des alcoolés, des vins, des opiats, des poudres, des extraits, etc.

Le quinquina gris, ou quinquina de Loxa, le premier qui fut introduit en Europe, est dû surtout au cinchona condaminea, H. et B. Ce sont des écorces roulées, de grosseur variable, d'une longueur de 0.45 à 0.55, recouvertes d'un épiderme grisâtre, offrant des fissures transversales et des rugosités nombreuses; souvent il est chargé de lichens foliacés ou crustacés fort élégants, surtout d'usnées et de parmélies. L'eau avive la couleur de ces fibres qui se cassent presque net. L'odeur de ce quinquina est assez prononcée, il a une saveur astringente, amère, et abonde en cinchonine: 1000 parties en fournissent 12 à 16 à l'analyse.

Le quinquina rouge, en morceaux plus ou moins grands, roulés, aplatis, à surface rude et rugueuse, est recouvert d'un épiderme épais, dur et fendillé. Les couches, corticales qui en forment la masse sont solides, d'un rouge brun, et d'une ténacité assez considérable. Il a une saveur amère, astringente, un peu acide; son odeur est nulle. L'analyse a constaté, dans cette espèce, de la quinine et de la cinchonine, mais en faible quantité, /.... de l'une et de l'autre environ. Il est principalement dû au cinchona magnifolia de Ruiz et Pavon.

Ces trois sortes de quinquinas, auxquels viennent se rattacher une foule de variétés, ont tour à tour joui d'une grande vogue. Depuis la découverte des alcaloides auxquels sont dues leurs propriétés, on s'est assuré que le quinquina gris

ne fournissait que de la cinchonine, dont l'action fébrifuge est moins bien établie que celle de la quinine, et que le quinquina rouge, le plus rare et le plus cher des trois, qui contient à la vérité de la quinine et de la cinchonine, n'en fournis- | sait que des quantités très-faibles, tandis que le quinquina jaune, heureusement le plus commun, abondait en quinine. La prééminence fut | donc accordée à ce dernier, et les autres espèces n'occupèrent qu'une place inférieure.

L'histoire médicale des quinquinas, comme celles de toutes les productions précieuses, est entourée de fables. M. A. de Humboldt assure que les propriétés de ce médicament héroïque n'ont été révélées aux Péruviens, dans les lieux mêmes où croissent les quinquinas, que par les Européens. Même aujourd'hui il existe encore dans le nouveau monde des préjugés nombreux contre l'administration du quinquina. Quoi qu'il en soit, ce fut seulement vers 1638 qu'on l'ap-| porta en Espagne, pour la première fois. L'Anglais Talbot l'administra à la cour de Louis XIV aux courtisans de ce grand roi, qui lui-même put en constater les heureux effets. Bientôt ce médicament devint à la mode et fut préconisé comme il méritait de l'être. Le quinquina en poudre porta d'abord le nom de poudre de la comtesse, du nom d'une comtesse de Cinchon, femme du vice-roi du Pérou, qui la première le mit en usage. On le désigna longtemps aussi sous le nom de remède des jésuites, parce que | ce fut un général de cet ordre qui, dit-on, l'administra à Louis XIV.

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D'une part I uns behourdoient,
Li autres la pierre jetoient;

Li uns corent, li autres saillent,
De bien faire tot se travaillent.

Louis XIV, brillant de jeunesse, courait la bague habillé en empereur romain, c'est-à-dire la tête chargée d'une forêt de plumes, le corps revêtu d'une cuirasse de drap d'or étincelante de pierreries, sans oublier les dentelles et d'autres somptuosités parfaitement ignorées à Rome. Au reste, Fléchier a décrit en beau latin les merveilles de ce costume, que Charles Perrault s'est chargé de retracer en français : c'est le principal sujet d'un ouvrage intitulé, Festiva ad capita annulumque decursio (1662, in-fol.). DE REIFFENBERG.

QUINTAL, poids de cent livres : Quintal de foin, de poudre, etc.; cela pèse un quintal se dit, par exagération, d'une chose fort lourde. | Le quintal métrique est un poids de cent kilogrammes.

QUINTE. (Musique.) Intervalle consonnant, la seconde des consonnances dans l'ordre de leur génération. Il se compose de quatre degrés diatoniques, et peut être altéré ou modifié de plusieurs manières. Lorsqu'il est dans son état diatonique ou naturel, c'est-à-dire sans altération, il comprend trois tons et demi c'est la quinle juste; lorsqu'il est altéré par diminution, il ne renferme que deux tons et deux demi-tons, et prend alors le nom de quinte mineure, ou mieux quinte diminuée; enfin, lorsqu'il est altéré par augmentation, il comprend trois tons et deux demi-tons on l'appelle alors quinte augmenLes premiers quinquinas, et c'étaient des cin- tée. Nos anciens, qui ne se piquaient guère chona condaminea ou quinquinas gris, furent d'employer en musique des dénominations radécouverts dans l'Amérique méridionale, vers tionnelles, appelaient improprement la quinte le 4o de lat. S., aux environs de Loxa. Les In- diminuée fausse quinte, et la quinte augmentée diens leur donnaient le nom de kin-kin, dont | quinte superflue. Il est défendu, en bonne comnous avons fait kina, kina-kina, et enfin quin- | position, de faire deux quintes justes de suite quina. Le nom générique cinchona, donné entre deux parties quelconques lorsqu'elles suipar Linné, rappelle celui de la comtesse Cin- vent le mouvement semblable ou parallèle : la règle cesse si la seconde est une quinte diminuée. On appelle aussi quinte un instrument à cordes nommé plus généralement alto ou viole, parce qu'il est accordé à la quinte inférieure du violon, et qu'il tient le milieu entre celui-ci et la basse. CH. BECHEM.

chon.

Le quinquina est un médicament héroïque qni n'a aucun succédané. C'est le premier des antipériodiques, car il détruit le principe de la périodicité, sous quelque forme qu'elle se présente, et d'une manière toute spécifique; il est aussi le premier des toniques. A. FÉE.

QUINTAINE, pal ou poteau servant de but. Les joutes à la quintaine, ou courses de bagues, étaient un ancien exercice chevaleresque. Il est fait mention de la quintaine dans la vie en vers | de Duguesclin, et dans le roman de Dolopathos, mais d'une manière générale, car elle admettait toute sorte de jeux et de behourderies.

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