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souvent factices et des prétentions exagérées. | struire l'ancienne Rome aux yeux du lecteur; Des deux côtés, on s'est fait des concessions : mais quelle époque choisir pour retracer l'aspect les défenseurs les plus acharnés du classique de cette ville monumentale? sera-ce Rome réont fini par reconnaître quelque talent aux jeu- publicaine ou la ville des Césars? sera-ce Rome nes poëtes qui avaient trouvé des ressources avant ou après l'incendie allumé par Néron? nouvelles dans notre vieux langage, dans notre sous quel règne impérial faut-il s'arrêter? Peutvieille foi, dans notre histoire nationale, et de être vaudrait-il mieux entraîner le lecteur au fortes émotions dans les souvenirs presque con- haut du Capitole, et lui montrer le vaste panotemporains; de leur côté, les vrais poëtes et les rama de la ville telle qu'aujourd'hui elle se précritiques sérieux de l'école révolutionnaire dans sente, assise sur les deux bords du Tibre, sur les le principe autant que romantique, firent une flancs et au sommet de dix monticules, bornée halte au moment de se voir dépassés par de nou- par l'antique mur d'Aurélien, couverte dans sa veaux venus, ennemis de toute règle poétique et | portion méridionale de vignes, d'églises solitaide tout frein moral. Ce temps d'arrêt leur a suffi res, et de monceaux de ruines; puis offrant, par pour mesurer la distance franchie, et pour cal- un contraste sans exemple, dans sa partie sepculer les dangers d'une rupture complète avec tentrionale, une masse d'élégantes toitures, doles traditions d'élégance et de bon goût du XVIIe minées à l'une des extrémités par la façade masiècle; il leur a appris à ne plus confondre, dans jestueuse du Vatican et la gigantesque coupole une seule et même condamnation, aussi absurde de Saint-Pierre ; sur d'autres points, par des obéqu'injuste, les imitateurs de troisième main et lisques, des dômes, des clochers, des colonnes, les grands poetes contemporains du grand roi. des palais; interrompue, sur d'autres points enCela est si vrai, qu'aujourd'hui déjà l'éphitète de ❘ core, par des massifs de verdure, au milieu desclassique ou de romantique, appliquée dans un❘ quels le pin étend son pittoresque parasol, et où sens hostile à une œuvre d'imagination, ne serait le cyprès élève son mélancolique feuillage. Ou plus comprise, et tout le monde répète qu'il n'y a bien, dans l'impossibilité où nous sommes ici de plus qu'un genre impossible, le genre ennuyeux; donner même la substance des dissertations éruque ne pouvons-nous ajouter le genre immoral dites que la localité de Rome antique a enfantées, et crapuleux! ne serait-ce point chose préférable d'indiquer seulement les ruines encore debout à côté des édifices modernes, et de laisser ensevelis sous les décombres de 15 et de 20 siècles les constructions étrusques, les citadelles latines et sabines, les temples et les demeures rustiques de l'époque républicaine, les temples et les palais de marbre de Rome impériale? Certes le procédé serait plus facile et plus expéditif; mais il ne laisserait dans la mémoire de nos lecteurs qu'une vague impression de la grandeur de Rome. Quelque limité que soit notre travail sur la topographie de cette ville, encore vaut-il mieux suivre une marche méthodique, ne présenter que quelques contours précis, retracer les agrandissements successifs de la cité antique, la présenter dans son ensemble à l'époque de sa plus grande splendeur, au commencement du ire siècle de notre ère, passer en quelques mots sur son déclin et sur les incessantes fluctuations auxquelles, pendant mille ans, la cité du moyen âge se trouve livrée, et terminer par une rapide récapitulation des richesses architectoniques, artistiques et littéraires que présente la ville moderne, telle que l'ont faite et la renaissance et les règnes glorieux de plusieurs pontifes des XVIo, XVII, XVIIIe et XIXe siècles.

ROMANZOW. Voy. ROUMANTSOF.

L. SPACH.

ROME, capitale de l'État de l'Église, située dans l'Italie moyenne, au centre d'une contrée que nous avons décrite à l'art. CAMPAGNE DE ROME.

Parmi les villes privilégiées qui ont fourni une longue carrière et qui ne cessent d'exercer sur le monde civilisé une action puissante, Rome, autrefois la maîtresse des nations, aujourd'hui la capitale du monde catholique, Rome, la ville des grands souvenirs, la ville qu'on a pu sur- | nommer éternelle, occupera toujours une des premières places. Aux yeux de l'historien, de l'archéologue, de l'artiste et du croyant, elle est encore la reine des cités. Des milliers de voyageurs affluent dans son enceinte pour y étudier les ruines du passé, et pour admirer la magnificence des temples et des palais qui depuis trois siècles et demi se sont élevés sur ses formidables débris. Des voix éloquenţes ont célébré ce double caractère de Rome, qui est sortie comme le phénix de ses cendres, et qui présente par ses deux faces un inépuisable sujet aux études des érudits, aux méditations des penseurs et des poëtes.

Dans le résumé topographique que nous devons donner de la ville de Rome, nous aimerions à évoquer la cité antique, à essayer de recon

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I. Rome ancienne. Rome commence sur le

mont Palatin, dans le Latium, où résidait, tout | substructions des archives (tabularium) au Caprès du Tibre, une petite colonie latine. Des Sa- | pitole, celles de la prison Tullienne ou Mamerbins occupaient le Quirinal plus au nord-est; tine, le solide cloaque dont on admire encore la puis, les deux peuplades s'étant fondues en une voûte, quelques restes des murs de Servius, et seule, le mont Capitolin ou Tarpéïen (au nord- les ponts sur le Tibre. Mais de plus, que de temouest du premier) devint leur acropole com- ples élevés en l'honneur des dieux, au moment mune. Un faubourg s'éleva sur les escarpements même où le paganisme déclinait! que de palais de l'Aventin (plus au sud et en descendant le et de demeures somptueuses destinées à être pilTibre vers la mer). Tel fut le point de départ de lées par les barbares du Nord! que de théâtres, Rome. de cirques, de naumachies, de thermes, lieux de plaisirs bâtis et décorés pour amuser une foule oisive et cruelle ! que d'aqueducs et de fontaines, pour abreuver avec l'eau pure des mon

Servius Tullius ceignit d'un seul mur les sept collines aux quatre que nous venons de nommer, il faut joindre le Cœlius (à l'est de l'Aven- | tin), le Viminal et le mont Esquilin, plus au nord-tagnes cette cohue de citadins énervés! que de est:

Septemque una sibi muro circumdedit arces (Virg.). Quoique enfermés dans une même enceinte, les sept monts continuaient à former chacun une citadelle à part. Les marécages, dans les basfonds, furent comblés et desséchés à l'aide de cloaques. L'enceinte de Servius se remplissait de maisons, lorsque les Gaulois réduisirent la ville en cendres. Longtemps Rome se ressentit de cette calamité; encore au ve siècle de son ère, les demeures étaient toutes couvertes en bardeaux; et avant la seconde guerre punique, l'enceinte de Servius suffit largement aux habitants; mais du temps de Sylla elle se trouvait enveloppée de maisons; au delà du Tibre, ainsi qu'au midi de la ville, un faubourg commençait à se former. La division régionnaire faite sous Auguste (14 régions ou quartiers; les rioni modernes) donne une idée assez nette de l'étendue de la ville au vine siècle de Rome; l'ancienne enceinte avait disparu; le Champ de Mars commençait à faire partie du corps de la cité.

basiliques et de forum pour traiter les affaires d'intérêt et maintenir debout les traditions de la justice au milieu d'un peuple dépravé! que de statues, de colonnes, d'arcs de triomphe, élevés au souvenir des grands hommes! que de tombes monumentales pour recueillir les ossements et les cendres de ces générations qui avaient accompli la conquête du monde! Où commencer, où finir dans l'énumération de ces merveilles des arts?

de

Il existait deux points pourtant, qui, sans aucun doute, attiraient de préférence la foule : c'étaient le forum romain et le Colysée. A l'un se rattachaient tous les souvenirs de l'histoire et tous les intérêts du jour; la rage des spectacles inhumains entraînait vers l'autre citoyens et étrangers. Autour du forum, et dans son voisinage immédiat se groupaient les temples les plus élégants (ceux de Castor et de Pollux, d'Antonin et de Faustine, de Jupiter Tonnant, Jupiter Stator, de Vénus et de Rome, de Vesta, de la Paix, etc.); les plus beaux arcs de triomphe (de Titus, de Septime-Sévère), les colossales constructions du mont Palatin, ou la demeure impériale avec ses temples, ses bibliothèques, ses musées, remplaçait les remparts de terre de la citadelle primitive. C'est vers le forum que se dirigeait la voie sacrée, cette route des processions religieuses et des triomphateurs; c'est à l'extrémité septentrionale de ce même forum, que s'élevait le sanctuaire de Rome, le temple de Jupiter Capitolin. Dans la direction méridionale, le Colysée, grand comme une montagne de marbre et de briques, fermait l'horizon; et les formidables débris de cet amphithéâtre, qui constituent un monde à part dans ce labyrinthe de ruines, font croire à la vérité de la légende De la république, il ne restait debout que les populaire qui rattache à la chute du Colysée la ruine finale de Rome et du monde.

Après l'incendie du temps de Néron, les rues jusque-là étroites, furent élargies; la maison d'or de l'empereur parricide refoula vers les extrémités de la ville une population de plus en plus nombreuse (2 millions sous Auguste, d'après l'évaluation de M. de Bunsen); sous Galien, une peste sans exemple arrêta cet essor, et, lorsque peu d'années plus tard, le mur d'Aurélien fut élevé dans l'intérêt de la défense, le temps de la splendeur romaine était passé à jamais.

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Ici arrêtons-nous un instant pour jeter un coup d'œil sur la Rome impériale, telle qu'elle a dû se présenter aux yeux éblouis du voyageur pendant les 11 et e siècles de notre ère.

Le Mont Vatican et le Janicule (de l'autre côté du Tibre), le mont Pincius et le Champ-de-Mars (sur sa rive gauche, mais tout au nord) furent enclaves par ce mur.

Sur un autre point de la ville, le Panthéon, élevé par Agrippa, plaisait par sa coupole dorée

et son noble portique; le temple de Mars attirait | de Trajan qu'il aurait fallu naître pour voir vers la voie Appienne, grande route bordée de sépulcres où le monument funèbre de l'épouse de Crassus s'élève encore, solitaire dans la morne campagne; sur les pentes du Quirinal, le temple du Soleil montrait au loin les proportions égyptiennes de son entablement; dans l'île du Tibre, le temple d'Esculape baignait ses substructions dans les flots, et au haut de l'Aventin, le sanctuaire de Diane, dont les premières fondations remontaient au temps de la république, rappelait l'alliance des villes latines, première base de la puissance romaine.

Rome dans toute sa splendeur. La décadence, qui commença sous Théodose, s'annonçait déjà sous Constantin le Grand; l'arc de triomphe de cet empereur en fournit la preuve irréfragable. La profonde misère de Rome pendant le ve siècle de notre ère est bien connue; la population, décimée par la famine et la peste, appauvrie par les attaques de hordes barbares, se repliait déjà de la circonférence vers le centre; des régions entières de l'enceinte étaient dès lors inhabitées. Pendant les vie et VIIe siècles, la décadence continua sans interruption. Vers le milieu du Les constructions pyramidales du mausolée VIIIe siècle, il y eut des traces d'une améliorad'Auguste (dans le Champ de Mars), et de celui tion sensible, mais toujours au détriment des d'Adrien (château Saint-Ange), formaient aussi restes de l'antiquité. Autour de la basilique de des points d'arrêt au milieu de ces monuments Saint-Pierre se groupa une population nouvelle, sans nombre; dans les plantations qui entou- et ce bourg fut entouré d'un mur par le pape raient les demeures dernières des deux puissants Léon IV. Mais à la fin du Ixe siècle, la décadence monarques, le peuple romain venait chercher la reprit son cours, et avec elle le saccage systéfraicheur. Les jardins de Lucullus, de Salluste, matique des monuments romains. Au xe siècle d'Asinius Pollion, de Mécène, plus tard ceux | appartient l'édifice appelé casa di Pilato, plus d'Héliogabale; les thermes de Titus, de Cara- | tard habité par Rienzi, et construit tout entier calla, de Dioclétien; les portiques de Neptune, d'Europe (tous deux dans le Champ de Mars), de Livie, de Metellus, d'Octavie; le théâtre de Pompée (qui pouvait contenir 40,000 spectateurs), celui de Cornelius Balbus, de Marcellus (construit pour 22,000 spectateurs); le grand cirque (voy. ce mot et aussi NAUMACHIE) entre le Palatin et l'Aventin; le cirque de Caracalla, d'Aurélien, le cirque Agonal, le cirque Flaminien, le cirque de Flore, de Salluste, de Néron, offraient aux citoyens romains, enfants gâtés des empereurs, autant de spectacles, de promenades, de distractions que pouvait en désirer leur curiosité ou leur mollesse.

Quoique le forum romain fût toujours le centre de la vie publique et le point vers lequel convergeaient les mouvements politiques, d'autres places, moins vastes, mais encadrées aussi | de belles colonnades et de basiliques, s'ouvraient pour les commerçants, les plaideurs, les hommes studieux, les hommes d'affaires et les désœuvrés. Le forum de Néron et celui de Trajan offrent encore de beaux débris, l'un de son mur d'enceinte, l'autre de ses colonnes; au milieu de ces dernières, s'élève celle qui porte le nom de cet empereur même, et qui a servi de modèle à beaucoup d'imitations modernes.

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de pièces de rapport. Au xire et au XIIIe siècle, les familles nobles s'étaient emparées de tous les édifices antiques propres à offrir un point d'appui; elles avaient transformé en forteresses les arcs de triomphe et le Colysée. Le sénateur Brancaleone détruisit 150 édifices publics, presque tous élevés avec les débris de Rome ancienne.

Pendant le séjour du pape à Avignon, la population de Rome était tombée à 35,000, d'autres disent même à 17,000 âmes. Au xve siècle recommence le mouvement ascendant: Sixte IV fait élargir les rues, restaurer des ponts antiques; les églises s'élèvent comme par enchantement; le palais de Venise est construit. Sous Jules II et Léon X, la ville est métamorphosée, et les merveilles de Rome moderne égalent, si elles ne dépassent, la magnificence d'autrefois.

III. Rome moderne. Rome, la capitale de l'État de l'Église, est enfermée dans l'enceinte des murs d'Aurélien ', qui ont été restaurés à diverses époques, et présentent à eux seuls un curieux sujet d'études. Mais l'emplacement de la ville moderne est loin de couvrir ce vaste espace; la population de Rome ne s'élève qu'à 154,000 habitants (sous l'empire français, elle était tombée à 120,000); dans ce chiffre, on compte

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II. Rome au moyen âge. C'est dans le siècle près de 25,000 mendiants, subsistant aux dé

'Ils ont à peu près 20 kilom. de circonférence.

a D'après M. Balbi. Le recensement de 1834 avait donné seu

lement un total de 150,016 individus, dont 78,456 hommes, et

religieux, 1,359 religieuses, 598 séminaristes ou étudiants des colléges, 210 protestants ou infidèles, sans compter les Juifs, formant 35,522 familles. Cette population était répartie sur 54

71,560 femmes. On y comptait 39 évêques, 1,424 prêtres, 1,857 | paroisses. Il y avait en tout 108,553 individus aptes à la commu

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