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Dante. La postérité n'a pas complétement ratifié | frères de la Rose-Croix. On y lit que le premier ce jugement. (Voy LORRIS (Guillaume de).

ROSEAU (arundo phragmites, L.), graminée commune dans les étangs, les marécages et autres localités aquatiques; on la distingue facilement de la plupart des autres graminées indigènes, à ses tiges élancées et à la largeur de ses feuilles. Cette plante est assez importante sous plusieurs rapports. Ses longues racines traçantes consolident la vase et les rivages; on les emploie d'ailleurs à titre de remède diurétique et sudorifique. Ses tiges sont recherchées pour confectionner des nattes et divers ouvrages de vannerie, ainsi que pour la couverture des chaumières. Les jeunes feuilles fournissent un fort bon fourrage, et celles de la plante adulte s'emploient comme litière. Enfin l'on fait de petits balais d'appartement avec les panicules de fleurs.

L'espèce qu'on appelle vulgairement roseau à quenouille, ou canne de Provence (arundo | donax, L.), ne croît pas spontanément dans le nord de la France, mais elle abonde, aux bords des eaux, dans les départements du midi. C'est de toutes les graminées d'Europe celle qui atteint les dimensions les plus considérables; ses tiges, fortes et droites, s'élèvent jusqu'à 15 pieds et sont garnies de feuilles longues de 1 à 2 pieds, sur 2 à 3 pouces de large; l'inflorescence, qui couronne la tige, forme une large panicule étalée, allant souvent jusqu'à 2 pieds de long. Vers la fin de l'année, les tiges du roseau donax, bien que creuses et légères, ont une dureté considérable; dans cet état de lignification, elles servent à faire des quenouilles, des cannes, de longs manches pour pêcher à la ligne (usage auquel leur légèreté les rend très-propres), des treillages, de la vannerie et toutes sortes d'autres ustensiles; elles résistent longtemps à l'action de l'air et de l'humidité. Les racines et les feuilles s'emploient aux mêmes usages que celles du roÉD. SPACH.

seau commun.

ROSE-CROIX, grade maçonnique qui donne à ceux qui le possèdent le titre pompeux de souverains princes. Autrefois, on appelait frères de la Rose-Croix des espèces d'adeptes qui prétendaient posséder des secrets précieux, avec lesquels Descartes chercha à se mettre en rapport, et qu'il finit par regarder comme des imposteurs. Naudé se crut obligé d'adresser au public, en 1623, une Instruction à la France sur la vérité des frères de la Rose-Croix. Ce livre, très-rare, avait été précédé en 1615 de deux opuscules écrits en allemand par Jean Bringern, et intitulés: Manifeste et Profession de foi des

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fondateur de cette société mystérieuse, dont on commença à parler au commencement du XVIIe siècle, était né en Allemagne, vers l'année 1378, de parents pauvres et nécessiteux, quoique nobles et de bonne maison, qui le mirent, à l'âge de 5 ans, dans un monastère. S'y étant formé à la connaissance des langues grecque et latine, il en sortit à 16 ans, se lia avec des magiciens parmi lesquels il vécut l'espace de 5 ans, et apprit tous leurs secrets: il était dans sa vingt et unième année quand il entreprit ses voyages. Il alla d'abord en Turquie, où il recueillit une partie de sa doctrine, et visita une cité d'Arabie nommée Damcar, sorte d'utopie ou de république de Platon, qui n'était habitée que par des philosophes vivant d'une façon extraordinaire, et fort versés dans la connaissance de la nature. Ces sages le reçurent avec distinction, l'appelèrent par son nom, sans qu'il le leur eût dit, lui révélèrent plusieurs choses qui s'étaient passées dans son monastère pendant le séjour de 11 ans qu'il y avait fait, l'assurèrent qu'ils l'avaient longtemps attendu comme le futur auteur d'une réforme universelle, et l'initièrent à leurs mystères. Après être resté trois ans à Damcar, il s'achemina jusqu'en Barbarie, où il vit la ville de Fez; et ayant conféré avec les sages et cabalistes, qui y étaient en grand nombre, il passa en Espagne. Chassé de ce pays parce qu'il y voulut établir les bases de la rénovation qu'il méditait, il fut contraint de se retirer dans son pays natal, où il vécut solitaire jusqu'à l'âge de 106 ans : il était encore plein de vigueur et sans aucune infirmité quand Dieu retira son esprit à lui, l'an 1484. Son corps fut laissé dans la grotte qui lui avait servi de tombeau jusqu'à ce que, 120 ans après, les temps étant accomplis, ce tombeau fut découvert, et donna aux frères de la Rose-Croix l'occasion de se réunir. Telle est la véridique histoire racontée par Bringern, et répétée, mais sans y croire, par Naudé. Les bibliomanes font grand cas d'un ouvrage du docteur en médecine Fr. Alary, publié à Rouen, en 1701, sous ce titre : Prophétie du comte Bombast, chevalier de la Rose-Croix, neveu de Théophraste-Paracelse, publiée en l'année 1609, sur la naissance de Louis le Grand, 31 pages in-8°, avec 2 gravures au titre. Ce qui fait surtout le mérite de ce livret, c'est qu'il est illisible et qu'il a été condamné. DE REIFFENberg.

ROSEBECQUE ou ROSEBECK, est une ville de Flandre, d'une population de 4000 âmes, à quelques lieues de Roulers. Elle est remarquable par la victoire que l'armée française, commandée par

le roi Charles VI en personne et par le conné- | qui avait déjà mouillé les plantes disparaît en table Olivier de Clisson, remporta en nov. 1382 totalité, ou du moins diminue considérablement. sur les Flamands. Philippe Van Arteveldt fut Quoique le vent empêche la rosée, cependant un trouvé gisant au milieu des siens, sur le champ léger mouvement de l'air favorise plutôt qu'il de bataille, et son cadavre fut pendu à un arbre. ne contrarie sa formation. La rosée ne se préCette bataille qui apaisa pour un moment la ré- cipite point en quantités égales, quoique des volte de la Flandre contre le comte Louis de nuits également calmes se suivent. On conçoit Maele, fut la dernière où l'on porta l'oriflamme. en effet que la rosée doive être en rapport avec Voy. ARTEVELdt. le degré de saturation de l'air : aussi est-elle plus abondante immédiatement après la pluie qu'après plusieurs jours de sécheresse, après le règne de vents humides que lorsque des vents secs ont soufflé.

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ROSÉE On désigne par ce mot cette multitude de gouttelettes que l'on trouve souvent le matin sur les feuilles des végétaux. Ce phénomène, qu'on observe surtout en automne et au printemps, alors que les températures du jour et de la nuit offrent de si grandes différences, se manifeste sitôt que le soleil est couché on lui donne alors le nom de serein. Le serein ne diffère en rien de la rosée; celle-ci se forme pen-mouille à peine les métaux, surtout quand ils dant toute la durée de la nuit, mais surtout le matin.

La rosée ne tombe point indistinctement sur tous les corps sous ce rapport, l'expérience fait connaître de nombreuses variations. Ainsi, tandis qu'elle se dépose abondamment sur le verre, elle

sont bien polis. Tous les métaux ne se comportent pas non plus de même à son égard: pendant que des miroirs de platine, de fer, d'acier, de zinc, se couvrent indistinctement d'une couche légère de rosée, des miroirs d'or, d'argent, de cuivre, d'étain, placés dans les mêmes circonstances, restent parfaitement secs. La forme même des corps fait varier les quantités de rosée dont ils se couvrent ainsi des copeaux de bois très-menus s'humectent beaucoup plus dans un temps donné qu'un morceau de bois épais. La hauteur à laquelle les corps se trouvent dans l'atmosphère modifie encore les quantités de rosée qu'ils absorbent, de telle façon qu'ils en prennent d'autant moins qu'ils sont situés à une plus grande élévation.

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Aristote avait des idées peu étendues, mais justes, sur ce météore : il avait observé que la rosée ne se manifeste que pendant les nuits calmes et sereines, qu'elle est moins abondante sur les montagnes que dans les plaines, et que la gelée blanche n'est qu'une rosée congelée par le froid. Après Aristote, on ne trouve presque plus que des erreurs; selon les uns, c'est une pluie qui se forme dans les couches inférieures de l'atmosphère; selon les autres, c'est le produit de la perspiration des plantes. Plus tard, le Roy de Montpellier se rapprocha davantage de la vérité en reconnaissant que les plantes se refroidissent beaucoup pendant la nuit. Mais Pictet, qui signala (en 1777), après lord Bacon et les deux Wilson toutefois, l'action exercée sur le thermomètre par la présence des nuages, consigne ce résultat dans un ouvrage de Prévost | de Genève, publié en 1792, et où l'on peut lire que le rayonnement du nuage est la cause de l'ascension du thermomètre. Mais c'est au docteur Wells que l'on est redevable d'une bonne théorie de la formation de la rosée. Nous allons l'exposer en peu de mots, en relatant les principaux résultats qu'il a obtenus de ses nom-riences, peut être considérée comme exprimant breuses expériences.

La rosée ne se dépose en grandes quantités que pendant les nuits calmes et sereines : dans celles où le temps a été couvert, mais où il n'a pas fait de vent, on aperçoit encore quelques légères traces de rosée. Si, après un temps calme et serein, qui a favorisé pendant une partie de la nuit la formation de la rosée, le temps se couvre et qu'il vente, la rosée cesse de se déposer, et l'observation même apprend que celle

Les quantités de rosée qui se précipitent sur les corps varient aussi d'après leur situation par rapport aux objets circonvoisins. Le docteur Wells a établi à ce sujet le principe suivant : << Tout ce qui tend à diminuer l'étendue de la portion du ciel qui peut être aperçue de la place que le corps occupe, diminue la quantité de rosée dont celui-ci se recouvre. » Cette proposition, dont le docteur Wells a su démontrer la force par d'ingénieuses et nombreuses expé

une des circonstances principales de la formation de la rosée.

La manifestation de ce météore s'accompagne toujours de l'abaissement du thermomètre placé à la surface du sol, observation capitale et constante. Ainsi, pendant les nuits calmes et sereines, pendant le jour même (mais alors dans les lieux abrités des rayons du soleil et d'où l'on découvre une grande étendue du ciel), aussitôt que la température de l'atmosphère commence à

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baisser, celle des corps placés à la surface du sol baisse encore davantage, et des thermomètres, placés sur l'herbe courte, marquent alors de 4 à 8° de moins qu'un thermomètre élevé dans l'air de 1m environ. Ce phénomène n'a plus lieu, ou du moins n'est plus aussi manifeste, si le ciel se couvre de nuages ou s'il vente. Les quantités de rosée produites sont toujours en rapport direct avec cet abaissement de la température.

La découverte du docteur Wells consiste donc dans l'observation que ce savant a faite, et qui avait échappé à ses prédécesseurs, que les corps, par un temps calme et serein, sont déjà plus froids que l'air qui les baigne, avant que la rosée ait encore mouillé leur surface. Il résulte de là que ce refroidissement est la cause et non la conséquence de la formation de la rosée; de sorte qu'on peut l'assimiler à la précipitation d'humidité qui se fait sur les parois d'un vase dans lequel on vient de verser un liquide plus froid que l'air ambiant.

C'est par les lois du rayonnement que le docteur Wells explique ce refroidissement, dans une nuit calme et sereine, des corps placés à la surface du sol. « Prenons, dit-il, un petit corps qui rayonne librement le calorique et qui soit, aussi bien que l'atmosphère, à une température supérieure à 03. Plaçons-le, par un temps calme et serein, sur un corps mauvais conducteur et qui repose lui-même sur le sol dans une plaine vaste et découverte; imaginons qu'un firmament de glace existe à une hauteur quelconque au-dessus de l'atmosphère; dans cette situation, le petit corps descendra en peu d'instants au-dessous de la température de l'air environnant. En effet, ce corps rayonne du calorique de bas en haut, sans que la sphère de glace (qui est à une température inférieure) lui restitue tout ce qu'il perd. Il n'en reçoit aussi que très-peu de la terre, puisque dans notre hypothèse un mauvais conducteur l'en sépare; latéralement, il n'existe aucun corps solide ou fluide qui puisse lui rien communiquer par rayonnement ou par conductibilité. L'air seul pourrait produire quelque effet; mais, dans l'état de calme, la chaleur qui sera communiquée d'une partie de l'air à l'autre est trop petite pour qu'il soit possible d'admettre que cette cause répare entièrement les pertes du petit corps; il devra donc se refroidir et condenser la vapeur contenue dans l'air environnant. Des circonstances analogues aux précédentes ont lieu quand, par une nuit calme et sereine, la rosée se dépose sur une prairie de niveau et découverte. « Les parties supérieures de l'herbe << rayonnent leur colorique vers les régions vides

« de l'espace et n'en reçoivent rien en échange; « les parties inférieures, très-peu conductrices, ne «peuvent leur transmettre qu'une très-petite par<< tie de la chaleur terrestre; comme d'ailleurs elles << ne reçoivent rien latéralement et très-peu de « chose de l'atmosphère, elles doivent se mainte<< nir plus froides que l'air et condenser la vapeur << qui y est mêlée, si toutefois celle-ci est assez << abondante, eu égard à la perte de chaleur que « l'herbe a éprouvée. » M. Wells a encore démontré par l'expérience, ce qui importait pour bien élucider toutes les conditions du phénomène, que le sol, par suite de son peu de conductibilité, fournit très-peu de calorique aux corps qu'il supporte.

Nous devons maintenant facilement comprendre pourquoi l'interposition d'un corps solide entre les corps posés sur le sol et le ciel prévient le refroidissement de ces derniers. Le corps interposé, l'écran, comme on dit, dont la température doit peu différer de celle de l'air qui l'entoure, rayonne vers le sol par sa surface inférieure et compense les pertes de calorique que les corps protégés auraient éprouvées, s'il eût rayonné ces mêmes quantités de calorique vers l'espace. Les nuages tiennent lieu du corps solide interposé : ce sont d'immenses et véritables écrans, qui rayonnent en général beaucoup de calorique; c'est de cette manière qu'ils empêchent le rayonnement nocturne, ou que, du moins, ils le diminuent considérablement. Quant aux vents, ils amènent sans cesse de nouvelles couches d'air chaud qui leur restitue la totalité ou du moins une grande partie du calorique perdu par le rayonnement. A. LEGRAND.

ROSELITE. Espèce minérale établie par Lévy, et dédiée à G. Rose; elle est composée, d'après Children, d'oxyde de cobalt, de chaux, de magnésie, d'acide arsénique et d'eau. Elle a beaucoup de ressemblance avec la chaux arséniatée, et encore plus avec le minéral appelé picropharmacolithe. Mais elle est caractérisée par une forme distincte, celle d'un prisme droit, rhomboidal, de 132° 48', divisible dans le sens de la petite diagonale de sa base. Ses cristaux sont transparents, rougeâtres, et ont un éclat vitreux. On les trouve engagés dans du quartz, aux environs de Schneeberg, en Saxe. DR..Z.

ROSEMONDE, fille du baron d'Heresford, maîtresse de Henri II, roi d'Angleterre, fameuse par sa beauté et par ses malheurs. L'ambition et le désir d'ajouter à ses États héréditaires les plus belles provinces de France avaient seuls déterminé le prince à épouser Léonor de Guienne; répudiée par Louis le Jeune, roi de France. Henri

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