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ur les consolations de l'alversité. Les volumes suivans contiendront successivement le Recueil abrégé des traités généraux ou part eliers de la consolation, tels que ceux de Boëce, de Juste-lipse, de Salvier. Nous y joindrons des extraits de Cicéron, de Sénèque, de Plutarque; et enfin, le choix des plus beaux morceaux des philosophes, orateurs et poëtes, tant anciens que modernes, sur le même sujet.

Nous consacrerons un volume aux maximes et aux exemples, tirées des livres saints ou des Annales religieuses des différens peuples, sans en excepter le temps présent, fécond en grande vertus, comme en grand vices. Ainsi, notre Collection, imprimée en caractères de Didot, ne laissera rien à desirer, i pour le choix des matériaux, ni pour le Recueil en lui-même : : nyus ajouterons encore, ni pour la partie typographique.

Comine ce Recueil sera imprimé en petit nombre d'exemplaires, nous ne pouvons trop engager ceux à qui il peut convenir de se faire inscrire promptement, ou même d'envoyer d'avance 300 liv. dont on fera compte à la fin de chaque livraisou. Il y en aura un très-petit nombre en papier vélin, dont le prix de chaque volume sera de 5 liv. en numéraire. La sonscription est ouverte chez le C. LE CLERE, imprimeur-libraire, rue St.-Martin, près celle aux Ours, numéros 254 et 89.

ALMANACH DES MUSES, pour l'an quatrième de la république, 1796 v. st.

L'Almanach des Muses de cette année est jeté dans le même inoule que celui des années précédentes. Ramas de petits madrigaux bien fades, de petites épigrames innocentes, de petits contes orduriers; au milieu de tout cela quelques morceaux d'un genre plus relevé, quelques odes, quelques fragmens de nos bons poëtes, quelques essais qui annoncent du talent; voilà la table analytique de cet Almanach, qui a survécu à la révolution.

Le citoyen Sautreau, qui en est l'éditeur, n'apporte pas assez de sévérité dans le choix des pièces qui le composent. Il est vrai que la foule des poëtes subalternes le persécute pen

dant l'année, pour obtenir une petite place dans ses archives littéraires. Et comment se résoudre à la leur refuser?

On trouve dans l'Almanach des Muses un fragment du cinquième livre de Lucrèce, intitulé: Origine du monde et de la société. Comment Fontanes, qui possède à un si haut degré le talent de la poésie, et qui paroît avoir au moins des principes de religion naturelle, a-t-il pu se résoudre à rimér laborieusement la théorie du matérialisme le plus absurde? Est-ce pour propager la doctrine désolante de Lucrèce? Nous l'estimons trop pour le penser. Ce n'est donc que pour faire briller son talent. Mais qu'un poëte est à plaindre quand il n'est dirigé que par ce vil motif; et que la gloire doit être fade, quand celui qui Fob tient ne peut en faire honneur qu'à son amour propre! Il étoit si aisé d'ailleurs à Fontanes, plus qu'à tout autre, de déployer le même talent, en choisissant un sujet qui en fut digne! N'eût-il pas peint da création avec mille fois plus de succès encore, s'ikeût traduit Moyse, au lien de traduire Lucrèce; si au lieu de Lous représenter la terre chargeant son enfance d'un luxe de verdure, produisant ensuite l'homme, et nourrissant d'un sucre laiteux et pur, exprimé de ses veincs, l'enfant débile et.nud, sur des touffes de fleurs, mollement soutenu. S'épuisant ensuite par sa fëcondité, comme à nos yeux repose une femme affoiblie, que Lucine et les ans par degrés, ont vieillie; si dis-je, au lieu de nous offrir tous ces rêves d'une imagination délirante, Fontanes nous eût peint en beaux vers la création du monde; l'éternel tirant du néant la

ure et l'homme, ordonnant au soleil de re, et aux herbes de croitre, aux animaux vivre et aux hommes de penser; nous nous rapportons à lui-même. Sa description oit latté davantage, et le cœur n'aupas alors partagé la jouissance de l'os

t?

Ce n'est pas seulement l'histoire de l'origine monde qui est sublime dans la Genèse; le de la socité ne last pas moins. Elle a caractère tout à-la-fois si grand et si touant, que toute l'imagination des poëtes n'a mais rien pu produire de tel. Pourquoi Fonmes, au lieu de nous peindre, comme a fait Elton, la création, et les douces sensations de s premiers pères, a-t-il préféré de nous peine ces êtres monstrueux qui, suivant Lucrèce, illèrent le berceau du monde?

ne rejette point (dit-il) leur céleste origine, est peut-être, en ce temps, que néquit, l' Androgine; omme et femme à-la-fois, et dont le corps hideux, es deux sexes formné, différoit de tous deux. ut-étre en vit périr des espèces naissantes, le la nature aveugle ébauches impuissantes.

Les vers de Fontanes peuvent être bien tours; mais que disent-ils au coeur? Ils ne font m'attester Pabus du talent.

Nous ignorons si l'auteur de ce fragment de mcrèce a traduit en entier le poëme sur la ature des choses. Si le morceau inséré dans Almanach des Muses, n'est qu'un essai pour nder le goût du public, nous dirons à Fonnes, avec la franchise que nous devons à ses leas, qu'il feroit beaucoup mieux de rame

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ner la poésie à la noblesse de son origine de la faire servir à colorier un systême ridicule que déplorable, nous lui dirons. s'il aspire à des succès solides et à une dont son cœur ne rongisse point, il doit sacrer ses chants à l'auteur de la nature, tôt qu'à la propagation de l'athéïsme. Les nestes suites de l'irréligion ont fait ouvrir yeux à tous les hommes raisonnables, et philosophes commencent à n'avoir plus pat nous le crédit que leur audace avoit usu La morale a été sappée dans ses fondeme c'est à la rétablir que tous les écrivains he nêtes doivent tendre; Fontanes est digues son talent de hâter cette régénération, m ce ne sera pas, en traduisant Lucrèce, q pourra se flatter d'y avoir concouru,

Il y a des années que Saint-Ange s'obsti à traduire Les Méthamorphoses d'Ori Envain lui a-t-on répété, que traduire ent rement ce poëte, étoit l'entreprise d'un esp peu réfléchi; qu'à de grandes beautés, Ov joignoit beaucoup de défauts, et qu'on ne avec plaisir de ses ouvrages que des morce: de choix, Envain le public a-t-il constamin témoigné à l'œuvre de Saint-Ange une différence absolue. Saint-Ange a persisté d son travail ingrat. Il s'y est affectionné, raison même du froid accueil qu'il a re comme ces mères qui, par un instinct n rel, affectionnent davantage leur enfant plus inepte et le plus chétif. Qu'en est-il sulté? Que le rimcur françois est dev responsable, non seulement de ses pro fautes, mais encore de celles d'Ovide; et s'est souvent donné beaucoup de peine,

ansmettre dans la poésie française, les tâches e la poésie latine.

Le morceau de sa traduction, inséré dans Almanach des Muses de cette année, est intulé: Philosophie de Pithagore. Il est tiré a livre 15. des Méthamorphoses. La lecture e ce fragment est du plus grand intérêt. pas en effet important de savoir, qu'il rt des insectes vivans d'un cadavre échauffé ar l'haleine des vents? C'est le debut de ce orceau philosophico-poétique. Voici les vers

est-il

i suivent:

rez de terre un bœuf: vous verrez ces merveilles. bus verrez dans ses flancs bourdonner des Abéilles. urbulin sur les fleurs, leur amour pour les champs, urs soins pour la récolte et leurs travaux constans, ut peint de leur instinct l'origine première. cheval belliqueux nait la guêpe guerrière. ez sa double serre au cancre ami des eaux on enterre le reste ; et de ce germe éclos ardant sa triple queue un scorpion va naitre.

Voilà des Méthamorphoses bien merveilleu, et une poésie bien douce. Couvrez de terre bœuf. L'expérience est un peu pénible, et core plus dégoûtante à faire. N'importe. oilà un boeuf enterré! L'embarras est de voir intenant ce que le poëte nous annonce. Si beuf est enseveli sous la terre, mes yeux peuvent plus le voir. Il n'y a que les rerds perçans de Saint-Ange qui puissent voir entendre bourdonner des Abeilles dans les nes d'un boeuf que la terre couvre. Vous verbourdonner, est une locution extrêmement

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