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soites d'effets; que ces deux causes, distinctes et différentes, comme leurs efféts, sont deux êtres également distincts; l'un, cause productrice d'ellets corporels, et par conséquent être corporel ou corps lui-même; l'autre, cause productrice d'effets incorporels, et par conséquent être incorporel, où spirituel, ou esprit lui-même, l'un composé, l'autre simple, qui, réunis en un seul tout, sans mêlange et sans confusion, forment cet être privilégié, qui tient à tout, embrasse tout dans l'étendue de ses connoissances...., L'HOMME.

Une belle prairie frappe mes regards: j'y vois un ruisseau qui se joue à travers mille fleurs, dont les couleurs, mêlées à cette verdure si intéressante, réjouissent et charment mes yeux. Eloigné de ce beau lieu, j'en conserve l'image, j'en décris les beautés; et la toile, si je sais peindre, les reproduit à ma vue. Ce sont d'abord mes yeux, messagers fideles, qui ont communiqué ces images à cet autre principe qui en conserve toutes les formes. Il y a donc en moi deux principes, dont l'un avertit l'autre, une correspondance parfaite entre les deux, sans qu'ils aient rien de commun que cet ordre étonnant de mutuels services. Il y a donc en moi un être qui connoît, se souvient, reçoit des idées, les pese, les combine, en forme des résultats, et par conséquent pense, réfléchit et raisonne, veut, espere et desire. Il y a aussi un être qui obéit et qui se prête prête à toutes les volontés du premier. Voilà l'existence de l'aine et son immatérialité bien connues..... Je vais encore plus loin, et je continue ainsi :

Cet être spirituel, ce principe de toutes nos facultés intellectuelles, a-t-il besoin du corps pour exister? Eh pourquoi en auroit-il besoin? il y a sans doute dans l'ordre actuel une dépendance d'opérations entre ces deux êtres, de maniere que les mouvemens du corps sont Foccasion perpétuelle et coustante des sentimens et des idées de l'ame, et ciproquement les sensations et les idées de l'ame sont Poccasion perpétuelle et constante des mouvemens du corps. Mais le corps n'est pas à l'ame, comme un sujet est à son mode. Ce sont deux substances complettes, douées, chacune, de toutes leurs facultés; or, les substances ne dépendent pas, l'une de l'autre pour exister; et pour parler clairement, la raison d'exister d'une substance, n'est jamais dans l'existence de l'autre.

Si, par un prodige toujours nouveau et toujours merveilleux, le corps n'étoit pas uni à l'ame pour former le MOI PERSONNEL de l'homme; le corps, comme substance organis sée, auroit, en genre de substance, tout ce qu'il lui faudroit pour exister, et existeroit en effet, comme le corps organisé de tous les animaux. Pourquoi donc l'ame, substance bien plus noble, bien plus excellente, n'existeroit-. elle pas indépendamment du corps? Bien plus,' je sens que le corps composé de mille ressorts, tous également fragiles, vieillit, s'ase et périt par la dissolution de ses parties; mais la substance spirituelle, qui n'est qu'action et vie, qui ne peut ni s'affoiblir, ni s user dans ses ressorts, puisqu'elle n'en a pas, peut bien être anéantie par l'Etre suprême qui la créa,

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mais ne peut jamais périr par une dissolution qui lui soit propre et qui tienne à sa nature: son existence est donc indépendante de celle de la matiere; la destruction de l'une ne peut entraîner celle de l'autre, et la cessation de mouvement et de respiration dans le corps ne sauroit arrêter l'action et la vie de la pensée. L'ame dégagée des liens du corps et séparée de sa dépouille mortelle, existera donc.....

Oui, sans doute, faut-il dire aux enfans à qui on développe cette vérité si importante. Oui, l'ame humaine existera autant et aussi long-temps que Dieu lui-même, et tout le bien qu'elle aura fait, participant de sa nature, sera éternel comme elle, le suivra et lui servira de cortege dans le sein de Dieu, où elle retournera, pour n'en plus être séparée.

Vérité consolante, qui donne un fondement solide et une sanction à la morale, un motif à la vertu de l'homme, qui est le plus grand objet de consolation dans les maux qui l'affligent. Avec elle, disparoît l'horreur invincible du néant, et marche devant moi la douce espérance de ne finir un jour, que pour renaître et pour jouir avec plus de plénitude de toute la perfection de mon être. Vérité consacrée par la croyance de tous les siecles et de tous les peuples, et qu'atteste invinciblement ce desir si vif de se survivre à soi-même, de laisser dans la mémoire des hommes, un nom consacré par des talens distingués et par des actions mémorables.

SICARD.

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LETTRE D'UN AMI A SON AMI.

Vous me demandez, mon cher ami, ce que vous devez faire, vous et votre famille, pour Vous maintenir toujours fideles aux devoirs de votre culte, dans l'absence de tout pasteur légitime.

Ne murmurez jamais, ni contre le Ciel, ni contre les hommes, des maux qui sont tombés sur l'église, n'en accusez que vos propres péchés.

Veillez et priez, de peur que tant de scandales, n'affoiblissent en vous le principe de la foi.

Faites de l'étude de la religion, vos plus cheres délices. Que vos enfans apprennent à votre école la crainte et l'amour de Dieu, qui doivent être pour chaque homme la premiere des connoissances. Instruisez-les dans les histoires de l'ancien et du nouveau testament, dans les préceptes de la morale chrétienne, dans les dogmes sacrés, et vous en ferez des enfans de salut et de bénédiction.

Sanctifiez le commencement et la fin de chaque jour par une priere commune, où vous, votre femme, vos enfans et vos serviteurs, vous vous trouviez réunis dans les mêmes vœux en la présence du Seigneur.

Formez-vous du fruit de vos économies une petite bibliotheque chrétienne, dans laquelle ous puisiez journellement la nourriture do

l'ame, comme vous puisez celle du corps dans les productions de la terre.

Soyez véritablement chrétien, c'est-à-dire, doux, généreux, sensible, charitable, clément, oubliant les torts, et toujours prêt à souffrir et à mourir pour la cause de la jus

tice.

Les dimanches et les fêtes d'obligation, ne manquez jamais, à l'heure de la très-sainte messe, de vous unir d'esprit et de cœur à ce sacrifice adorable, célébré à la même heure dans diverses églises du monde.

Réunissez-vous, l'après-midi, pour chanter les vêpres, en commun, et n'oubliez point que le plus digne usage que vous puissiez faire de la parole, c'est de vous en servir pour louer la Seigneur, pour le bénir et le glorifier, au milieu de l'assemblée des justes.

Si vous ne pouvez vous rendre dans un même! temple, priez dans un lieu retiré de votre maison; associez-vous par le sentiment et la pensée à tous les justes du ciel et de la terre, vous prierez encore au milieu de la plus belle société qui existe depuis la création.

Conduisez-vous au-dehors, de telle sorte, que vous fassiez glorifier Jésus-Christ en vous, et que votre vie soit pour vos concitoyens, une continuelle exhortation à la vertu,

Aimez-vous les uns les autres, et que jamais la haine ne trouve entrée dans votre cœur (1). Soyez sévere dans le choix de vos amitiés,

(1) Nec ullo Christiano odisse quemquam permittetur

Tertulianus.

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