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marquée. Cet hommage rendu à la souveraineté d'un être à qui tout appartient en propre, et qui remplit tous les jours les besoins de sa créature par un renouvellement perpétuel de bienfaits, a été le même par-tout, et toujours exprimé par une consécration publique, quoi, qu'avec quelque variété dans Pexpression. Tantôt ç'a été en consumant par le feu, soit en tout, soit en partie, ce qu'il y avoit de plus gras dans le troupeau; ou bien, en posant sur une table publiquement élevée, du pain, du vin, de l'huile, du sel ou d'autres élémens de la vie, pour en laisser l'usage aux pauvres ou aux ministres de la Religion, et quoique la priere publique fût ordinairement suivie d'un repas commun, en signe de fraternité, il y avoit toujours une portion distinguée à laquelle les assistans s'abstenoient de toucher. Ils reconnoissoient et remercioient, par cette action parlante, l'auteur de la vie l'auteur de la nourriture et de tous les biens. En un mot, l'expression de la Religion de tous les siecles a été dès le commencement et est encore une profession de reconnoissance (1) ». Mais dans cet hommage public, usité dès les premiers temps, que tous les cœurs droits ont trouvé si noble et si raisonnable, qui s'est enfin transmis de la premiere source à tous les peuples, même les plus égarés dans leurs voies, et qui nous rappelle.csi évidemment à un culte primitif et à une tradition

(1) Spectacle de la Nat. t. 5, 1. 1, ent. 1. de la destinat de l'homme.

Tome I. Ann. Rel.

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universelle dans cet hommage très-pur et trèssaint, où est cet esprit de terreur, qui, selon les sophistes modernes, a dû accompagner la naissance même de la Religion chez les hom mes? je le cherche par-tout, et ne le trouve que dans le cœur de ces illustres ingrats, qui, ne pouvant penser à la Divinité sans se sen tir accablés du poids de sa justice, ont voulu nous associer au remords de leur existence en vous faisant partager le tourment de leurs pensées et les blasphêmes de leur orgueil.

Ah! dans le culte de la Divinité tout est bon pour les bons, et s'il est une felicité desirable sur la terre, c'est celle de ses vrais disci ples.

Qui me donnera donc maintenant de trou ver ici bas une Religion qui réponde à toute l'étendue de mes espérances, et qui surpasse même tout ce que je pourrois imaginer de nouveaux rapports entre Dieu et l'homme, entre l'homme et ses semblables? Adorer est le besoin de mon esprit, aimer le besoin de mon cœur; mais il faut pour satisfaire mon esprit, toutes les merveilles à admirer à-la-fois, il faut pour satisfaire mon cœur, un amour sans bornes. Il faut..... Mais, hélas! où s'égare ma foiblesse, et dois-je en former le vœu? Oui; et puisque Dieu l'a mis dans mon ame, puisqu'il m'a permis de l'aimer, et que sans lui la possession de mille univers ne sauroit me rendre heureux..... Il faut que je retrouve en lui un Dien qui m'aime en Dieu, c'est-à-dire, au-dessus de toute imagination humaine et de toute pensée créée; et son véritable culte sera pour moi celui où mon esprit attra ren

contré tout ce qu'il cherche et mon cœur tout ce qu'il desire.

Réponse à la lettre adressée aux Auteurs des Annales Religieuses, N. V, p. 2225 sur la validité des baptêmes et des ma riages catholiques.

Il faut bien chercher des torts supposés à ceux en qui l'on ne trouve point des torts véritables, si l'on vent les rendre odieux à l'opinion du magistrat ou du citoven. L'idée d'ac cuser les prêtres catholiques de rébaptiser les enfans baptisés par les prêtres ci-devant constitutionnels a été accueillie avec faveur par res derniers; etice n'est pas seulement à Paris que cette calomnie a été propagée, mais elle l'a été dans les divers départemens. Comment toutefois a-t-on pu s'arrêter à un semblable reproche? Les prêtres catholiques, défenseurs inexorables des saints canons, voudroient-ils donc les violer en ce seul point? ou ignoreroientque dès les temps les plus anciers la question sur le second baptême a été décidée, et que telle est la croyance de l'église universelle, qu'elle ne permet pas de réitérer le sacrement de baptême à celui qui l'a reçu, de la main même d'un hérétique? Il n'y a pas de catéchisme où cette question ne so t insi décidée. Sur quoi donc un pareil réprohe a-t-il pu être fondé? Voici ce qui nous pay avoir donné lieu.

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1. Depuis l'absence de tout culte, plusieurs

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enfans ont été baptisés par leurs parens, ou par de simples fideles, ou par des prêtres, sans le concours des cérémonies de Péglise; il a donc été tout naturel, qu'à l'ouverture des temples, les prêtres catholiques aient admis au supplément des cérémonies du bap tême les enfans qui se sont trouvés dans ce cas; il est même arrivé alors, qu'à la priere des parens, ou des personnes même qui avoient administré le baptême, mais qui doutoient de sa validité, ils se sont crus obligés de baptiser de nouveau ces enfans sous condition.

2o. Il est notoire qu'il y a eu des moines, o des laïcs ordonnés prêtres par des évêques cidevant constitutionnels, et si étrangers à l'exer cice du ministere, qu'on a pu douter quel - quefois de la validité de leurs administrations sacramentelles, comme quand on en a vu, dans le baptême, prononcer les paroles du sacre ment avant ou après la cérémonie de l'eau, lorsqu'il est de l'essence, même du sacrement que les paroles accompagnent ici l'action (t), Il

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(1) Il existe dans une paroisse de Paris (gouvern par un curé, élu suivant la nouvelle forme), un moie plus que sexagénaire, qui, faisant derniérement un baptême, gardoit un profond silence en versant l'eau; le bedeau lui dit tout haut: Ego te baptiso, etc. Le ministre témoigna de l'humeur et montroit peu de cocilité. Il est également notoire dans cette paroisse, que le bon cénobite commet des omissions journalieres lorsqu'il administre les derniers sacremens aux mala des, et al il n'a pas toujours pour le savant bedeau, son mentor si nécessaire, la docilité qui seule pest faire pardonner des fautes d'ignorances.

est donc encore naturel qu'en pareil cas, les parens eux-mêmes aient demandé que l'état de leurs enfans fut assuré dans l'église, et alors encore les prêtres catholiques ont dû, non REBAPTISER, mais BAPTISER SOUS CONDITION, ceux qu'on pouvoit craindre n'avoir pas été baptisés.

3. Enfin, il n'est que trop vrai qu'un grand nombre de prêtres ci-devant constitutionnels, après avoir exercé les prémices de leur mimistere dans les églises privées de leurs anciens pasteurs, ont donné sous la tyrannie de Robespierre, des témoignages si éclatans de leur apostasie, à laquelle plusieurs ont ajouté

un désaveu si formel de leur foi sacerdotale, que l'on a pu douter encore, sans leur faire une nouvelle injure, de la validité des sacremens qu'ils avoient conférés, sur - tout quand ils ont dit nommément, qu'ils ont publié sur les tribunes populaires, qu'ils ont souscrit de leurs signatures dans les registres de leurs municipalités, que leur ministere n'avoit jamais été qu'un ministere d'hypocrisie, qu'ils n'avoient jamais cru ce qu'ils avoient enseignés, etc. Certes, après de tels aveux, dont il n'est pas de département dans la France qui n'aient été le témoin, il peut être encore permis d'avoir des doutes sur le baptême administré par de tels prêtres, bien qu'ils aient eu pour eux le titre de constitutionnels; et dans ce cas, le prêtre catholique a pu baptiser sous condition, mais non pas rebaptiser. Jusques-là, je demande à tout chrétien instenit, le prêtre catholique a-t-il excédé les regles de la sagesse et de la prudence? n'a-t-il

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