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pas fait ce qu'il devoit faire, et pouvoit-il faire autrement qu'il n'a fait?

Hé bien ! qu'il soit connu dans toute l'église, qu'aucun prêtre catholique de France ne professe d'autre crovance que celle que nous professons ici au nom de tous; nous devons même ajouter que dans toutes les circonstan ces précédentes, ce prêtre ne se décide point légérement, et qu'il faut que le doute soit bien constaté, pour l'obliger à baptiser sous condition; et l'on sait que la formule du baptême est alors celle-ci: Si tu non es bapti. satus, etc.

N. B. Quant à la réponse sur la validité de la bénédiction des mariages catholiques, que nous avions annoncée, nous nous contenferons de communiquer à nos lecteurs les dicisions suivantes, de la congrégation des rites sur cette matiere. Nous pouvons en garantir l'authenticité. Il sera facile à chacun d'en tirer les conséquences. Et pour le reste, les décisions de l'Eglise sont suffisamment connues, Si on desiroit encore un plus grand dévelop pement, nous le donnerons dans une autre feuille.

Demande. Quæritur utrum expediat à sacerdote catholico pro matrimonii celebratione benedictionem, si fieri potest accipere, in eo casu in quo impossibile aut difficile foret proprium parochum adire.

Réponse. In circumstantiis modo descriptis pro matrimonii celebratione expedit à sacerdote catholico, qualiscunque sit, benedictionem accipere.

D. Si propter sacerdotis defectum matrimouium absque benedictione fuisset celebratum, expedit ne ut in posterùm ommissæ benedictioni suppleatur?

R. Huic-ce questioni jam pluries proposita sequens data fuit responsio : fideles hortandos esse ut cum sacerdotis copiam habere possunt, ab eo benedictionem petant, qui tamen illis declarabit hujusce modi benedictionem ad validitatem matrimonii, minimè pertinere.

Demande. Si dans le cas où il seroit impossible ou difficile de s'adresser à son propre curé pour en recevoir la bénédiction nuptiale, peut-on s'adresser à tout prêtre catholique?

Réponse. Dans les circonstances susdites il convient de s'adresser au premier prêtre catholique pour en recevoir la bénediction nuptiale.

D. Si à cause de l'absence de tout prêtre, le mariage a été célébré sans bénédiction nuptiale, est-il nécessaire de le faire bénir dans la suite?

R. Il a été fait plusieurs fois à cette question cette réponse; on doit exhorter les fideles dès qu'ils pourront recourir à un prêtre catholique, de lui demander la bénédiction nuptiale, et celui-ci aura soin de leur déclarer que cette bénédiction n'est nullement nécessaire à la validité de leur mariage.

SUPPLEMENT à la relation des massacres de

l'Abbaye.

Relation de la conversion de M. de Charnois, homme de lettres (1).

Nous avons annoncé la conversion d'un homme de lettres, massacré à l'Abbaye. Nous nous empressons de tenir notre parole, avec d'autant plus de satisfaction, que nous apprenons tous les jours combien de pareils miracles de la grace toute-puissante du Rédempteur contribuent à rappeller aux vrais principes, ceux qui avoient eu le malheur de s'en écarter.

C'est de deux témoins oculaires, tous deux prêtres échappés, par miracle, au massacre général de l'Abbaye, que nous tenons le fait que nous allons raconter.

On se rappellera ce que le citoyen Sicard nous a dit de la salle de la Mairie, où l'on avoit renfermé environ soixante prêtres, et un grand nombre d'autres prisonniers, des deux sexes, et de toutes les classes. Les prêtres occupoient la moitié de cette grande salle. Cette séparation et cette distinction s'étoient opérées comme sans dessein et sans intention, par ce penchant naturel qu'ont à vivre ensemble des

(1) Cette relation nous a été communiquée par M. G...., le même ecclésiastique dont Dieu s'est servi pour l'opérer, et nous a été confirmée par M. Sicard, iustituteur des sourds-muets, qui en a été le témoin.

personnes qui professent les mêmes principes. et qui ont les mêmes inclinations. Le calme, la joie et le bonheur habitoient dans la partic de la salle où régnoient les douces vertus, tandis que l'autre étoit en proie aux troubles, aux craintes, aux remords déchirans. Quelques laïques honnêtes quittoient, de temps en temps, le séjour du crime, et se mêloient aux vertueux ecclésiastiques de l'autre partie. M. de Charnois, qui à fait autrefois la partie des Spectacles dans le Mercure de France, et connu par d'intéressans écrits, étoit un de ceux qui quittoient des camarades indignes de la société doure, honnête et paisible, pour venir causer dans le haut de la salle, où il trouvoit autant d'instruction et de talens que de ver

tus.

«D'où vient, dit-il un jour à un des ecclésiastiques, « l'extrême différence que je re» marque dans cette salle? Une paix que rien » ne peut troubler, une gaieté douce régnent » aujourd'hui dans cette partie de la salle, et la plus profonde tristesse regne dans l'autre. » Des voix s'y font entendre. Mais quelles » Voix!.... Ce sont des cris de désespoir, de » colere et de rage. On s'y querelle, on y pousse des hurlemens s'il est vrai qu'il v » ait un enfer, en vérité, c'en est l'image. » Et où vous êtes, jamais un cri ne se fait * entendre; des voix réunies y formeut une sorte de concert ravissant qui porte à l'ame une douce mélancolie, bien étrange dans ⚫ cet affreux tombeau de la liberté. Vous êtes > fous contens, joyeux, comme si ce séjour » infâme étoit de votre choix; et nous, qui

» habitons le même lieu, qui ne sommes pas plus resserrés que vous, nous sommes dé» vorés d'inquiétudes, de chagrins, d'ennuis: » vous ne paroissez tous qu'une seule et même » famille, et chacun de nous croit voir un en» nemi dans celui qui l'approche. Expliquez» moi ce phénomene; je ne peux le com» prendre ».

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Cependant rien n'est plus facile que ce que vous regardez comme extraordinaire » répondit à M. de Charnois l'Ecclésiastique qu'il interrogeoit. « C'est, ajouta-t-il, la cause pour laquelle ou nous a renfermés, qui fait ici toute la différence. Nous ne pouvons oublier Ics grands modeles, dont les exemples et les savans écrits nous ont fortifiés dans la foi de nos peres, et dont la persécution qui nous a rassemblés ici, nous rend les heureux imitateurs. Nous voyous devant nous une éternité de bonheur, promise au confesseur fidele qui aura en le courage de souffrir pour la Religion de J. C. Cette vie, qui est tout pour vous, MM. les philosophes, nous la regardons comme un voyage très court, dont le but est le ciel, Vous ne voyez, au contraire, devant vous que le néant, et vous n'avez pour vous enconrager et vous consoler, que l'exemple de vos Brutus, de vos Catons, de vos Socrates, de vos Se neques, qui ont froidement disserté sur des chimeres. Nous avons devant nous la croix de J. C., son évangile scellé de son sang, scellé de celui de ses apôtres, de ses disciples, et des plus grands hommes qui aient honoré le monde par leurs vertus et leur doctrine. Nous sommes sûrs que nos persécuteurs, en nous

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