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sur les esprits superficiels qui sont toujours le plus grand nombre, et qui, peu faits pour raisonner, prennent un bon mot pour une preuve concluante. C'est par-là qu'il a fait accueillir même les dernieres productions d'une vieillesse impuissante, qui se débattoit encore contre Dieu, avec les armes usées de ses railleries et de ses blasphêmes.

Après lui, le plus dangereux ennemi de la Religion, parce qu'il affectoit, dans ses attaques, plus de modération et d'équité, fut Rous seau de Geneve. Mais son influence fut moins

générale que celle de Voltaire, parce qu'il n'étoit pas à la portée d'un si grand nombre de lecteurs. Il éblouit par le prestige d'une éloquence entraînante et persuasive: la chaleur de son style fit illusion sur les sophismes, sur les contradictions, sur les inconséquences dont ses ouvrages sont remplis, et qui font juger, qu'il écrivoit plus par sentiment que par conviction. Il eut d'autant plus de sectateurs dans la classe faite pour l'entendre, qu'il n'avoit point l'air de vouloir faire secte, et qu'il se déclara l'ennemi irréconciliable des prétendus philosophes, avec qui d'abord il s'étoit lié, et qu'il n'abandonna ensuite, que parce qu'il n'en obtint pas l'estime et la considération qu'il oroyoit lui être dues. Ses ouvrages sur le gouvernement, mal entendus, mal interprétés, faussement appliqués dans ces derniers temps, ont été la cause d'une foule d'erreurs en politique, comme en morale.

Parmi les productions de ce siecle, où l'on s'est déchaîné avec le plus d'empressement contre toute religion et tout gouvernement,

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faut distinguer l'Histoire Philosophique de l'é tablissement des Européens dans les Indes, parce qu'elle a été une des plus répandues, et qu'elle a eu un grand succès, malgré les fautes dont elle fourmille. Des déclamations violentes, des assertions hardies, quelques morceaux de sentiment ont fait oublier ses défauts, pour n'y voir que ce qui favorisoit le goût dominant du siecle. L'auteur de cet ouvrage vient de mourir il semble que Dieu ne l'ait conduit à une extrême vieillesse, que pour le rendre témoin des funestes effets de l'incrédu lité, dont il a été un des apôtres les plus zélés. Nous savons avec certitude, que, revenu des égaremens de sa vie passée, il a reconnu aujourd'hui une vérité qu'il a tant combattue: qu'il faut aux peuples une religion et un gouvernement, pour qu'ils soient heureux. Nous sommes également certains qu'l a dit que son Histoire Philosophique étoit un mauvais livre; mais qu'il n'avoit plus assez de forces pour entreprendre de le refaire. Nous le croyons comme lui; mais ce qui n'étoit au-dessus ni de son âge, ni de ses forces, c'étoit de faire au public le même aven qu'il a fait en particulier à ses amis; c'étoit de condamner hautement son ouvrage, et de réparer ainsi, autant qu'il étoit en lui, le mal effroyable dont il a été la cause. On doit appliquer à ce sujet la maxime connue de S. Augustin sur la restitution qu'on ne peut obtenir la rémission du péché, qu'autant qu'on a restitué ce qu'on a dérobé: Non remittetur peccatum, nisi restituatur ablatum.

Mais toute réparation est aujourd'hui impos

sible à ce fameux philosophe. Il a déja rendu un compte terrible de ses opinions et de ses actions à ce Dieu, entre les mains duquel il est horrible de tomber, dit l'apôtre. Il est mort, en écoutaut la lecture du journal du soir, comme on s'endort de fatigue ou d'ennui ; et il s'est réveillé dans l'éternité. Quel affreux, quel épouvantable réveil pour un incrédule!...... Un ennemi de Dieu, cité au tribunal de Dieu!... Quelle entrevue !.... Ah! que ne peut-il venir rende compte à ses admirateurs, ainsi qu'à ses complices, de ce jugement qui a fixé sa destinée pour une éternité toute entiere! Mais hélas! vœux impuissans.... toute communication est interrompue entre le temps et l'éternité. Ses complices ont Moïse et les prophetes, comme le disoit au mauvais riche le Dieu d'Abraham: et s'ils ne veulent pas croire à ceux-ci, ils ne croiroient pas à celui-là.

Puissent les malheureuses victimes de l'erreur qu'une philosophie infernale à entraînées reconnoître et déplorer leurs égare mens! Puissent les fideles que la grace a préservés de la contagion, sentir tout leur bonheur, en témoigner sans cesse à Dieu leur reconnoissance, gémir devant lui en esprit de réparation, de toutes les impiétés, de toutes les abominations dont nous avons été les tristes témoins, et s'efforcer, par tous les moyens que sa grace leur offre, de détourner les fléaux de ses vengeances qui nous me

nacent encore !

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LITTÉRATURE.

Ce journal, étant spécialement destiné au triomphe des bonnes mœurs, de la Religion chrétienne et CATHOLIQUE, ce but principal nous a fait oublier, dans quelques-uns des numéros qui ont déja paru, toutes les obligations que nous imposoit le titre que nous lui avons donné; et les matieres de religion et de morale ont occupé l'espace qui devoit être réservé pour la littérature. Nous aurons soin, à l'avenir, d'être plus fideles à nos engagemens; en observant toutefois que les morceaux de littérature ne contrastent jamais avec ceux de morale et de religion. Nous ne perdrons jamais de vue ce qu'une mere chrétienne nous a écrit, en s'abonnant. Nous allons rapporter ses propres expressions.

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Je ne balance pas, MM., de souscrire » à un journal qui s'annonce sous de si heu» reux auspices. Toutes les matieres avoient » leurs journaux; la politique sur-tout. Je vois >> avec enthousiasme que la Religion aura >> aussi le sien. Mais vous nous annoncez que > le vôtre sera, à-la-fois, et politique et littéraire. Vous me faites trembler. LITTÉ

» RAIRE! eh! pourrez-vous l'en rendre, sans

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qu'il cesse d'être moral et religieux? Quel » morceau de prose ou de poésie pourrez» vous insérerqui me permette de laisser le journal dans les mains de ma fille chérie? » Ah! que mes enfans ignorent toute leur vie » les charmes de la poésie, plutôt que de per» dre jamais les charmes plus précieux de >> l'innocence et de la vertu! Toute l'éternité

sera consacrée à jouir des récompenses que » la Religion promet à l'innocence. Eh! qu'importera, dans l'ETERNITÉ, la littérature du

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» TEMPS? etc.» ?

Nos Abonnés applaudiront sans doute à ces sentimens chrétiens, et nous pardonneront s'il nous arrive de sacrifier quelquefois à la Religion, qui est notre objet principal, la littérature, qui n'est que secondaire.

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