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conviennent qu'il lui falloit les entrailles de sa mere pour le développement du fétus; mis au jour, il lui falloit le sein de sa mere, et tous ses soins, pendant plusieurs années. Il en est de même d'un très-grand nombre d'aniqui ont dû être produits également dans un état à pouvoir se conserver.

maux

Cette seule réflexion suffit pour détruire tous nos systêmes modernes sur la formation de notre monde et des différens êtres qui le composent. Dans celui de Buffon, qui fait écorner le soleil par la rencontre d'une comete, et de la partie séparée forme cette terre, qui, réfroidie avec le temps, est devenue propre à la production des êtres; rien de ce que nous venons de dire ne peut s'expliquer, en laissant, d'ailleurs, à part, et-le cours des cometes aussi réglé que celui des astres, et le mouvement de la terre sur son axe, son cours régulier autour du soleil, sa distance si juste et si précise, et toutes les incolićrences que renferme ce systême.

Observons de plus, que les productions de la terre, étant, pour la plupart, à l'usage de l'homme, il est naturel de penser, qu'au moment de sa création, il s'est trouvé placé sur ce globe comme sur son domaine, déja enrichi et orné de tout ce qui étoit le plus approprié à sa situation et à son bonheur. Il est également dans l'ordre de supposer que l'honime, à sa naissance, n'ayant démérité en rien, son Créateur', souverainement sage et bienfaisant, ne l'a pas laissé, dès ce premier instant, sans les lumieres nécessaires, soit pour le connoître, soit pour mener une

vie heureuse et tranquille, tant qu'il persévéreroit dans l'état d'innocence.

Qué conclure de tout ceci? que le récit de Moyse, est encore, sur tous ces points, le plus conforme à la raison,'et sous tous les rapports, le mieux fondé que nous puissions adopter.

Aux Auteurs des Annales Religieuses.

Détails sur la détention et sur la mort du P.
RAOULX, prêtre de la doetrine chrétienne.

Citoyens,

Il n'y a aucun de vos lecteurs, qui n'ait été attendri jusqu'aux larmes, en lisant les détails si intéressans que vous nous avez donnés, dans vos précédens Nos, sur les Religieuses qui ont souffert la mort à Orange, pour la parole de Dieu et pour la confession de son nom (1), et sur les ministres de Jésus-Christ. qui, le 2 septembre 1792, préférant un trépas plein de gloire à une vie méprisable, se présenterent volontairement au fer des assassins (2). Mais ces larmes n'avoient rien de triste et d'amer. C'étoit des larmes d'admiration, et sur-tout d'actions de graces pour Seigneur, qui, en donnant à la bête la permission de faire la guerre aux saints, ne

(1) Apocalyps., ch. 6. (2) Machab., ch. 6.

le

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lui a pas laissé le pouvoir de les vaincre (1). Les philosophes de tous les siecles n'ont pu voir, sans un dépit, qu'ils n'ont pas même su déguiser, cette nuce de martyrs qui ont défendu courageusement la foi chrétienne, en présence des tyrans, et qui l'ont scellée de leur sang. Le contraste de la religion et de la philosophie, dont la premiere compte, en sa faveur, tant de victimes volontaires, et dont la seconde n'oflrit jamais, de la part de ses plus zélés partisans, un sacrifice personnel, excita, dans tous les temps, leur haine qu'ils exhalerent par des mépris affectés, des sarcasmes et des calomnies, auxquels ils ne croyoient pas eux-mêmes. Nos philosophes modernes se sont particulièrement distingués dans ce genre d'escrime. Ne pouvant nier la réalité des martyrs des premiers siecles de la religion, ils se sont appliqués à en diminuer considérablement le nombre; ils ont justifié les tyrans, et accusé leurs innocentes victimes d'avoir provoqué sur elles, par leur révolte, la sévérité des loix; ils ont accusé d'exagération, et même de mensonge, les actes si authentiques de nos martyrs. Nieront-ils aussi ce qui vient de se passer, sous leurs yeux? Or, ce qui vient de se passer, sous leurs yeux, a dissipé pour jamais les nuages que l'incrédulité cherchoit à rassembler sur des faits passés du temps de nos peres, et à prouver qu'ils ne contiennent rien que de vrai, les Actes, qui furent faits par les églises de

(1) Apocalyps., ch. 13.

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Smyrne, de Lyon, de Vienne, d'Espagne, d'Afrique, etc., touchant le martyre des Polycarpe, des Pothin, des Irénée, et de cette nuée de témoins, qui, pour me servir de l'expression d'une des hymnes consacrées à leur honneur, arriverent au port de la bienheureuse immortalité, conduits par JésusChrist même, et portés sur les flots de sang qu'ils verserent pour lui (1). Le Seigneur, qui avoit soutenu, au jour de l'affliction, ces premiers héros du christianisme, a été aussi la force, la gloire et le salut (2), de ceux de nos freres, que nous avons vu conduire à la mort, pour n'avoir pas voulu violer la loi sainte de Dieu (3). Ils combattoient pour la même cause; l'issue du combat a été la même. L'église s'empressera de consigner leur triomphe, ou plutôt celui de la grace, dans ses Annales; et c'est dans celles dont vous êtes les Rédacteurs, qu'elle en ira chercher les matériaux. Ceux de ses enfans qui s'intéressent véritablement à sa gloire, doivent donc s'empresser de vous faire part des traits de force et de courage, de charité et de zele, dont ils ont été les témoins, ou qui sont parvenus à leur connoissance, garantis véritables par des personnes connues par leur piété et par leur bonne foi. Vous continuerez à les recueillir avec soin et reconnoissance; et par-là, vous. mériterez la seule récompense,

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que vous ambitionnez, qui seule, peut flatter des cœurs tels que les vôtres, celle de contribuer à la gloire de la Religion de JésusChrist.

C'est pour entrer dans des vues si dignes de vous, que je vais vous communiquer ce que j'ai appris, sur la maniere dont a consommé son sacrifice, dans ces jours de persécution et de scandale, un ministre de JésusChrist, le pere RAOULX, prêtre de la Doctrine Chrétienne; de cette congrégation, si remplie de l'esprit ecclésiastique, si précieuse à la Religion, par son véritable zele, si chere à l'église, par tous les genres d'enseignemens publics auxquels elle étoit spécialement consacrée, et qui a mérité, même les éloges des philosophes, qui en sont d'ailleurs si avares, quand il s'agit de les accorder à ce qui peut avoir quelque rapport avec la Religion (1).

Je ne rappellerai point ici, avec quelle édification, le pere RAOULX a rempli, pendant tant d'années, toutes les chaires de la capitale; je ne parlerai pas non plus du zele, de la charité, des lumieres, de la connoissance des vrais principes qu'il apportoit dans la direction des ames qui l'avoient choisi pour leur guide; car, je cherche moins à faire son éloge, qu'à édifier vos lecteurs, et les porter à chanter un nouveau cantique au Seigneur, qui a fait au milieu de nous des choses miraculeuses (2).

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