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Ma bonté la laisse aux vaincus ;
Mais leur race entiere asservie,
Me paiera de nouveaux tributs;
Hommage, amour, reconnoissance,
Les acquitteront envers moi:
Mais tout ingrat qui s'en dispense,
Et s'éleve contre ina loi,
A-t-il droit à mon indulgence?
Suis-je injuste, suis-je inhumain,.
Quand, retenn par ma clémence,
Le trait vengeur part de ma main?
Ce qui pour l'homme est légitime,
Combien l'est-il pour son auteur!
Combien dut être affreux le crime
Qui l'arma de tant de rigueur!
Homme, j'en reconnois l'empreinte
Dans ton être entier, c'est l'orgueil;
C'est lui, qui, jusqu'à ton cercueil,
Honorant ta dépouille éteinte,
Fait le cortege de ton deuil :
C'est lui, dans ce moment, peut-être,
Qui m'éleve au-dessus de moi;
Mais c'est pour y trouver un maître,
L'adorer, et subir sa loi.

LOIN de me sembler rigoureuse,
Combien son joug me paroît doux!
Accours, famille malheureuse,
Que le sort frappe de ses coups;
Viens, sans rougir; viens, de ton frere
Recevoir de tendres secours;

Son cœur ému de ta misere,
Flatté d'en arrêter le cours ;

A cette douce jouissance,
Unit l'agréable espérance
De plaire à l'auteur de tes jours.
Son code sacré me l'assure;
Et d'accord avec la nature,
Par mon cœur passe à ma raison;
La munit contre le poison
D'une stoïque indifférence;
De l'homme et de Dieu me fait voir
L'antique et nouvelle alliance.
De l'un, l'amour et le pouvoir;
De l'autre, hélas! la dépendance;
Mais pour soutien ayant l'espoir,
D'un pere, la main protectrice;
Et pour désarmer sa justice,
Tous les trésors de sa bonté.
Tor, dont l'esprit est limité
Par une coupable indolence,
Ou qui n'exerces ta science
Qu'à durcir ton cœur révolté;
Ne touche point, dans ta démence,
Au dépôt de la vérité;

Pour qui n'en sent pas l'excellence,
Ce livre n'est qu'obscurité.
AINSI, la débile paupiere
Du sinistre oiseau de la nuit,
Ne peut jouir de la lumiere
Qui vient éclairer son réduit.
A l'esprit simple et sans systêmes,
Le Très-Haut voulut réserver
La puissance de soulever
Le voile des Divins emblêmes;
Ainsi, lorsque je méditai
L'incompréhensible Ternaire,
Tout-à-coup un trait de lumiere,
De cet ineffable mystere,
Vint dissiper l'obscurité.

Aux profondeurs de la pensée,
Nait et murit la volonté;
Par ce premier agent pressée
L'acte par elle est enfanté.

JUSTE et sublime allégorie,
De l'unique et triple Eternel!
Penser, vouloir, est du mortel;
Agir au gré de son envie,
Est de Dieu seul. A cet anneau
Vient s'attacher l'immense chaîne,
Qui soutient l'énorme fardeau
Des mondes que le temps entraine
Dans l'abîme de leur tombeau.

MATIERE, au chaos arrachée,
Son vaste sein doit l'engloutir;
Mais de son limon détachée,
L'ame qu'il sut assujettir
Par son enveloppe grossiere,
S'élance à sa source premiere.

TELS, d'infortunés matelots,
Qui gémissoient en Barbarie,
Cherchent, en quittant leurs cachots,
Et la lumiere, et leur patrie.
MAIS s'il est encore pour eux,
Et des dangers et des naufrages;
L'impie, aux limites des cieux,
Craint aussi de nouveaux orages.
FRISONNE, mortel malheureux
Qui crus, au gré de ta folie,
La mort un éternel répos;
La mort recommence ta vie,
Hélas! quand finiront tes maux?
Repoussé du séjour céleste,
Va pleurer ton erreur funeste;
11 se peut qu'un ardent desir
De voir Dieu, de t'y réunir,
Fléchisse enfin ce juge auguste;
Sévere, il est bon, il est juste;
Et j'aime à voir dans l'avenir,
Un jour de paix, un jour de grace;
Un jour, où le passé s'efface
Par les larmes du répentir.

Par M. LAGRELÉE.

RELIGIEUSES,

POLITIQUES ET LITTÉRAIRES.

Du culte catholique considéré dans ses rapports avec la religion du sentiment (1).

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DIEU est amour, disent nos livres saints.
Avez-vous un esprit droit et sincere, un cœur

[1] L'auteur du Culte public a bien voulu nous communiquer encore ce discours, qui est le quatrieme de la seconde partie de son ouvrage. Nous n'en publierons pas d'autre après celui-ci. Nos lecteurs ne seront pas fâchés de voir la maniere dont cette seconde partie est traitée, connoissant la premiere par plusieurs extraits. Nous ne saurions trop engager les fideles catholiques à se procurer l'ouvrage même, comme une apologie complete de leur culte, si calomnié de nos jours, et qui n'a besoin que d'être plus connu des homines pour triompher de toutes les attaques de ses ennemis.

Cet ouvrage, qui paroîtra bientôt, est composé de leux volumes in-8°. Le prix de la souscription est actuellement de 10 livres en argent métallique, ou 1200 liv. en assignats, franc de port par la poste. Tome I. Ann. Rel.

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vertueux et sensible? vous êtes capables d'entendre raconter les merveilles du royaune de Dieu; et les secrets de son amour peuvent vous être révélés; vous êtes dignes de connoître le culte catholique dans ses rapports avec la religion du sentiment.

Nul instant, dans la vie de l'homme, que ce culte ne consacre à l'amour du souverain bien; nul instant qu'il n'embellise par des pensées de consolation et de paix, de louange et de gloire, de bénédiction et d'amour. Voyezvous cette bonne mere qui serre son enfant nouveau-né dans ses bras, et qui, levant au ciel des regards attendris, laisse échapper, dans sa priere, des larmes d'une sainte alégresse. C'est une mere chrétienne qui bénit le Seigneur d'avoir inscrit le nom de son fils dans le livre des justes, et qui prononce dans son cœur, plein d'une douce émotion, ce vœu que Dieu entend, ce vœu de Blanche de Castille, qui devroit être celui de toutes les bonnes meres : « J'aime cet enfant, ô mon Dieu, plus » que tous les biens du monde; mais avant » que de le voir tomber une seule fois dans » le crime, je préférerois mille fois le voir

» mourir »>.

Ainsi, dès les premiers pas que l'homme fait dans la vie, le sentiment de son existence s'agrandit aux yeux de ses parens, par le grand caractere que la religion lui imprime. Il est encore dans le berceau, et la foi voit en lui l'homme des siecles éternels. Ah! que ne puisje, pour rappeller d'une fausse philosophie à la religion, tous les peres et toutes les meres; › que ne puis-je leur présenter le simple spes

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