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les confondre méchamment avec les dogmes ab surdes et les cultes superstitieux de l'idolâtrie.

Quel étrange et inconcevable aveuglement! Cette religion, qui, pour tout esprit juste et impartial, porte un caractere si sensible de vérité, de sagesse et de grandeur, à laquelle les plus beaux génies se sont soumis avec humilité, qui a triomphé si glorieusement de tout l'orgueil de la philosophie payenne, M. Dupuis ose la traiter avec le dernier mépris, et la représenter comme un tissu de fables et d'allégories qui ne désignent autre chose que les phénomenes de la nature et les mouvemens célestes. Mais est-ce de bonne foi qu'il cherche à en donner cette idée? Est-il bien persuadé lui-même de ce qu'il s'efforce de faire croire aux autres? Quand le ton de gravité qu'il affecte, en traitant son sujet, pourroit en imposer à ceux qui ne le connoissent pas, il s'est démasqué lui-même, dans une lettre qu'il a écrite, il y a environ trois ans, et qui, quoiqu'anonyme, a trop de rapport avec ce qu'il publie aujourd'hui, pour qu'on puisse l'y méconnoître. Il essayoit sans doute alors tout ce qu'il pourroit oser dans ce grand ouvrage qu'il se proposoit de mettre bientôt au jour. La forme de cette lettre, le travestissement coupable qu'il y a pris, en la publiant sous le nom du chef visible de l'église; le ton de sarcasme et d'impiété qui y regne, ne permettent pas de se méprendre sur les véritables motifs qui dirigent sa plume. On voit clairement qu'il partage cette fureur aveugle, co fanatisme irréligieux, cette aversion irréconeiliable de nos sophistes modernes

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ane religion qu'ils ont abandonnée, et dont eur conscience leur reproche toujours la déertion. Ils voudroient en étouffer le cri; et omme le Mathan d'Athalie, ils s'estimeroient eureux, s'ils pouvoient,

A force d'attentats, perdre tous leurs remords.

Mais ils ont beau conspirer contre elle, forer des desseins, combiner des plans, com-. oser des ouvrages où ils versent le poison de eur incrédulité, tous leurs efforts seront imuissans; Dieu se rira de leurs vains projets. Ce qu'il fait dire par Isaïe à Ezéchias, pour e rassurer lui et son peuple contre les menaces sensées du roi d'Assyrie, il le leur déclare eux-mêmes. Cela ne réussira point, et il n'en era rien. Non stabit, et non erit istud. ( Is. 7.) es blasphêmes de ce roi impie contre le Dieu 'Israël, qu'il osa comparer aux Dieux des itions, attirerent sur lui le glaive de l'ange terminateur, qui, en une nuit, anéantit toute - armée, comme un vent impétueux dissipe monceau de sable. Imitateur de son audace, e ne doit pas craindre de ce Dieu jaloux de gloire, un écrivain qui confond avec les fables paganisme, les mysteres de la vraie relion, et ces fausses divinités qu'enfanterent les ssions des hommes, avec celui qui EST, avec Ctre suprême, l'être par essence, principe fénd et éternel de tout ce qui existe?

Un homme d'esprit a comparé cette attaque rée à nos dogmes sacrés par M. Dupuis, à udace avec laquelle Goliath provoquoit les nées d'Israël. Rien n'est plus juste que cette mparaison. Dieu se servit du bras du jeune

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David, pour abattre l'orgueil de cet ennemi de son nom. Mais ce ne fut pas avec les armes de Saul que David en triompha; une pierre Jancée de sa fronde, frappa le front de ce Philistin audacieux, et le terrassa. Que Dien daigne aussi confondre l'impiété de ce nouveau blasphémateur du saint d'Israël, et, par une salutaire humiliation, abattre à ces pieds, ce persécuteur furieux de sa religion! Les mains les plus foibles sont souvent celles qu'il préfere, pour remporter les plus grandes victoires. Nous ne nous sommes pas proposé ici de réfuter en détail tout ce que l'ouvrage de M. Dupuis contient de faux et de repréhensible sur la nature de Dieu, sur l'origine du culte en général, sur la religion des Juifs, et principalement sur la religion chrétienne, qu'il a si étrangement méconnue et défigurée. Nous aurons occasion de le faire, en rendant compte d'un ouvrage qui est actuellement sous presse, dont l'auteur suit pied-a-pied M. Dupuis, et combat victorieusement tous ses raisonnemens impies, tous ses sophismes, toutes ses erreurs. Nous n'avons voulu que prémunir les chrétiens fideles à la vérité, qui aiment et respectent la religion qu'ils ont le bonheur de professer, contre un ouvrage plein de faussetés, d'assertions bardies et téméraires, de blasphêmes et d'impiétés. Ce que le sujet présente de curieux et d'attrayant, pourroit être un appât dangereux pour bien des lecteurs, sur-tout pour des jeunes gens sans expérience qui avaleroient le poison de l'incrédulité mêlé avec des alimens agréables.

Car les reproches graves que nous sommes obligés de faire à M. Dupuis, sur un point si

mportant, ne nous empêche pas de reconoître ce que son ouvrage auroit pu avoir de Don et d'utile, si se renfermant dans son objet, se fût borné à développer l'idée heureuse et euve d'expliquer par la physique et l'astroomie, les fables et les mysteres de l'idolâtrie. On ne peut disconvenir qu'il n'ait donné à ette idée toute la vraisemblance dont elle toit susceptible. Nous disons, la vraisemplance; car enfin ce n'est qu'un systême, et quelque probabilité qu'il ait, la doctrine n'en st pas démontrée c'est le jugement qu'a orté le savant historien de l'astronomie, M. Bailly, du mémoire que M. Dupuis avoit d'aord publié sur l'origine des constellations, et n particulier de celles du zodiaque; mémoire ui contient la clef de son systême. « Ces hypotheses séduisantes, dit M. Bailly, peuvent renfermer des vérités. Nous ne disons point si ces explications sont les seules qui soient vraisemblables; si un pareil travail fait pour un autre climat que celui de l'Egypte, n'offriroit pas des idées aussi plausibles, dans un ciel rempli d'étoiles, où un nombre de constellations diversement figurées et revêtues d'une multitude de noms, peuvent donner lieu à des allusions peut-être fort différentes ». (Astron. mod. T. III, p. 237.).

« L'idée, ajoute ailleurs ce même écrivain, de puiser dans les levers et dans les couchers successifs des étoiles, le sens allégorique des fables,.... est une idée très-ingénieuse. Mais comme les étoiles conservent toujours les mêmes distances et les mêmes relations entre elles; comme ces levers et ces couchers se

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» succedent dans un ordre à-peu-près semblable, il ne paroît pas que ces explications puissent être uniquement liées à une époque » et à un climat. On peut, sans doute, en » transporter un grand nombre, et pour le temps et pour le lieu; et si une partie de ces explications ne pouvoit pas subsister, on en » tireroit la conclusion., que nous croyons très» vraie; c'est que toutes les fables n'ont pas » la même origine; elles doivent être l'ouvrage » des siecles, le produit de la folie ou de la sagesse des hommes..... Les fables sont nées » dans la marche de la tradition. On doit donc » y trouver ce qui a été confié à la tradition, » et tout ce que traîne après soi ce fleuve gross! » de tant de sources différentes». (Ibid. p. 313.) On peut voir dans l'ouvrage même de M. Bailly la discussion qu'il a faite du systême de M. Dupuis. Il seroit trop long, et même étranger á notre sujet, d'en rendre compte. D'ailleurs cet objet sera rempli dans l'ouvrage qui est destiné à le réfuter, et que nous avons annoncé plus haut.

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Mais en attendant qu'il soit publié et que nous puissions le faire connoître dans nos Annales, nous croyons à propos de donner ici une idée du peu de confiance que mérite M. Dupuis dans la maniere dont il points même d'antiquité qu'il discute dans son ouvrage, et qu'il n'a sans doute présentés si infidélement, que pour favoriser son systême d'incrédulité. Il prétend que, d'après les té moignages des plus anciens philosophes, la premiere idée qu'on a eue de Dieu, se rédui soit à l'univers et à la nature; et qu'on fut très

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