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que l'intérêt, la terreur ou telle autre motif n'en dirigent ou n'en compriment point le premier élan, est infailliblement en faveur de la vérité et de la justice. Or, quel a été le premier cri de l'opinion publique, lorsque cette loi de sang a été publiée dans Paris? Un cri d'étonnement, de stupeur, d'indignation. Les vociférations des crieurs publics furent écou tées avec un morne silence, on hautement interrompues par l'improbation la plus générale. On crut que la constitution étoit anéantie, le regne de la terreur rétabli et Robespierre ressuscité. Toutes les classes de citoyens de cette grande commune, (je n'en excepte que les jacobins qu'on ne doit pas appeller citoyens), ont fait éclater leur mécontentement. Ce décret abominable, fait pour déshonorer à jamais la nation, devint dans l'instant l'objet de toutes les conversations, et par-tout et constamment et uniformément il inspira de l'horreur, et par-tout et constamment et uniformément on répéta: le Conseil des Anciens fera justice de cette loi atroce. Non, les sages gardiens de la constitution que la nation a établie ne souffriront pas qu'une mesure aussi barbare soit exécutée; ils ne permettront pas qu'une foule d'innocens soient immolés parce qu'il peut y avoir quelque coupable qu'il faut rechercher avec soin, juger selon les formes établies, et punir selon la gravité du délit. Ce que je dis ici, vous l'avez entendu comme moi. Les réclamations les plus fortes vous ont été adressées de toutes parts, et il n'y a pas de résolution contre laquelle l'opinion publique se soit plus ouvertement prononcée. DRAGOD.

LITTÉRATURE.

Réponse du C. Anquetil Duperron aux observations insérées dans le N°. 3 des Annales Religieuses, Politiques et Littéraires, p. 114, 115,

Citoyen, la maniere dont vous proposez votre sentiment, suffiroit seule pour le faire adopter. L'ame se sent soulagée par le ton honnête qui caractérise vos observations. Vous êtes le premier qui sachiez substituer les raisons aux critiques ameres, aux sarcasmes, aux personnalités dont sont remplis les écrits, que les querelles politiques et religieuses ont enfantés depuis six ans. Daignez recevoir mes remercîmens, au nom de la Religion, de la saine philosophie, de l'humanité.

Dans les dispositions où vous êtes, ne respirant que le bien de la littérature, combiné avec le triomphe de la Religion, je suis assuré que vous ne trouverez pas mauvais, que je persiste dans mon opinion, sur la nécessité de faire paroître l'Oupnek'hat en latin, avant que de le donner en françois. Je n'ai jamais été pour les souscriptions: par cette mesure on répond en quelque sorte de la bonté de l'ouvrage; et je n'aime point à m'engager.

Une mauvaise traduction françoise ne fera aucun tort au latin, et me mettra dans le cas d'en donner une fidele, si le goût pour

ce genre de littérature peut prendre mais permettez-moi de vous observer, que, malgré l'enthousiasme politique et religieux pour la Chine, ni le Confucius Sinarum Philosophus, sive Scientia Sinensis latine exposita, des PP. Intorcetta, Herdtrich, Rougemont et Couplet, publié à Paris en 1687, in-fol., ni les Sinensis Imperii Libri Classici sex, nimirum Adultorum Schola, Immutabile medium, Liber sententiarum, Mencius, Filialis observantia, Parvulorum Schola, e sinico idiomate in latinum traducti à P. Francisco Noël S. Jes. Missionario, superiorum permissu. Praga, 1722, in-4°. que ces deux ouvrages importans n'ont pas été traduits en françois. Quant à l'espece de paresse, qui fait négliger le latin, c'est un mal à guérir, malgré ceux qui en sont atteints, loin de le pallier, de l'entretenir en quelque sorte, en s'abstenant de donner dans cette langue les ouvrages pour lesquels elle semble faite.

Je pense bien que les prétendus philosophes dont la traduction de l'Oupnek hat gênera ou dérangera les idées sur l'origine de l'idolâtrie, ne dirout pas, comme a fait, du Zend-Avesta, l'abbé Flexier de Reval ( Catéchisme Philosophique, ou Recueil d'observations propres à défendre la Religion chrétienne contre ses ennemis. Paris, 2e. édit., 1777; par M. l'abbé Flexier de Reval, p. 295, note (a). Censeurs MM. la Ruelle, Adhenet.): « La >> traduction fastueuse que M. Anquetil Du» perron vient d'en donner, est un ouvrage » de pure imagination, fait sur des manuscrits qui n'existent nulle part; ce qui n'a

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» pas empêché un bon Allemand de greffer » un nouvel ouvrage sur celui-là: Erlante» rungen, etc. Riga, 1775 ». Tous les esprits ne sont pas capables du même excès de folie. Cependant le plus sûr est de faire paroître cet ouvrage Indien, qui aura des contradicteurs, dans la forme et dans la langue, ne pouvant pas donner l'original, qui repousse le plus l'accusation de supposition.

Je vous prie, citoyen, zélé pour la vérité, de me pardonner cette attache à mon sentiment, au sujet de l'Oupnek hat. Du reste j'ai terminé d'autres ouvrages en françois dont vous lirez sans doute les titres avec plaisir ils sont dans les trois genres qui font l'objet des Annales Religieuses, Politiques et Littéraires.

Premier ouvrage.

Traité dogmatique et scholastique de l'Eglise, traduit du latin de M. le Gros, prêtre, augmenté de quelques additions de l'éditeur, et accompagné de notes théologiques, historiques et critiques; dans lesquelles, les questions traitées par l'auteur, sont présentées sous un nouveau jour, ses raisonnemens développés, et qui offreut sur la matiere de l'église, pour l'Orient et l'Occident, au sacré et au profane, touchant les faits et les opinions, un ensemble qui renferme 1800 ans. Par M. Anquetil Duperron, de la ci-devant académie des belles-lettres, deux volumes in-4°., chacun de plus de 600 pages; janvier 1795, janvier 796.

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Second ouvrage.

L'Inde en rapport avec l'Europe, ouvrage divisé en deux parties: la premiere, sur les intérêts politiques de l'Inde; la seconde, sur le commerce de cette contrée, par M. Anquetil Duperron, voyageur aux grandes Indes; vol. in-4°. de 340 pages. 1782-1795.

Troisieme ouvrage.

1o. Le Gange, selon les anciens, expliqué par le Gange, selon les modernes, ouvrage dans lequel on compare et concilie avec l'état actuel du Gange, les passages des auteurs grecs et latins qui ont rapport à ce fleuve.

2o. L'Amériqué comparée, pour le sol, le climat, les peuples et les productions, dans les mêmes latitudes, avec les trois autres parties du monde, tant ancien que moderne; par M. Anquetil Duperron, de la ci-devant académie des belles-lettres, 1 vol. in-4°. de plus de 400 pages.

Ces trois ouvrages, citoyen, amateur de la saine littérature, sont sur mon bureau, achevés, attendant que le temps me permette d'en remettre en pur don, comme c'est mon usage, la copie, à quelqu'imprimeur courageux et ins truit. Le ciel ne sera pas toujours d'airain: et vous aurez la gloire d'avoir ranimé par l'encouragement que renferment vos observations, le goût pour les recherches, en mêmetemps utiles à la religion, à l'humanité, aux

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