ne blesse ni n'alarme la délicatesse du lecteur jaloux de sa propre estime. C'est avec confiance que nous leur indiquons l'Abréviateur Universel, qui, depuis son origine, (en 1792), n'a jamais rien contenu que le pere et la mere de famille, l'ami des sciences et des belleslettres, le véritable bon français, ne puisse ou se féliciter d'avoir lu on regretter de n'avoir pu lire. Les faits publics et les opinions y sont exposés avec une impartialité qui ne s'est démentie dans aucune crise; des critiques sages, décentes et vigoureuses y rappellent les regles trop méconnues du goût, de la littérature, de la morale, et la France, un jour consolée, y réclamera des morceaux fortement écrits, qu'on chercheroit vainement ailleurs. On s'abonne pour l'Abréviateur Universel, à son bureau, rue N. D. Nazareth, No. 130, à Paris. Le prix est de 500 liv. ou 7 liv. 10 s. pour trois mois. En payant les quatre trimestres à-la-fois, on a droit à la collection entiere, que l'auteur promet de faire in-8°., dès que le papier et la maind'œuvre seront revenus à des prix raisonnables. C'est au même bureau que l'on souscrit pour la Pasigraphie, nouvel art, dont nous nous reprocherions de n'avoir pas entretenu plutôt nos lecteurs, si l'abondance des matieres religieuses et l'obligation de courir au plus pressé, n'avoient réduit l'étendue de la partie littéraire de nos Annales. La Pasigraphie attendue aujourd'hui avec une avide curiosité, dont les témoignages arrivent de tous les points de l'Europe, est l'art d'écrire dans la seule langue qu'on sache, de maniere à être entendu dans toute autre langue sans traduction. Les moyens aussi sûrs que simples de cet art, sont douze caracteres et douze regles générales qui ne souffrent aucune exception. La méthode tiendra lieu de maître, et sera contenue dans un volume in-8°. En attendant les développemens que nous promettons sur cet objet, nous croyons devoir annoncer que le travail se poursuit ardemment, que l'entreprise répondra parfaitement à la confiance publique, et qu'on ne tirera d'exemplaires que pour les souscripteurs. Le prix est de 600 liv., et 12 liv. payables au moment de la souscription. POÉSIE. LES LARMES DU PÉNITENT. Imitation du Pseaume 50. Quoique mon crime ait sur ma tête Rassemblé tous les flots du céleste courroux; Quoique ton bras vengeur s'apprête A frapper de terribles coups, Seigneur j'implore ta clémence, Sois sensible au remord, qui déchire mon cœur ; Que tu te laisseras fléchir par ma douleur. Sur moi jette un regard propice A mes tristes penchaus ne m'abandonne pas; Retire moi du précipice Que mes péchés ont creusé sous mes pas. Dans les sentiers du bien ramené par ta grace Que j'y marche sans m'arrêter; Et que jamais, Seigneur, je ne me lasse De suivre le chemin où tu m'as fait rentrer. Quand la renaissante lumiere De ses premiers rayons peint la voûte des cieux; Et quand la nuit amenant le silence J'ai trempé mes levres impures Dans la coupe funeste, où boit l'iniquité; Où s'égaroit l'aveugle impiété ; Pouvois-je de ta loi n'être pas transgresseur? Il fut un temps où l'innocence Eut pour moi de puissans attraits, Et dans ce temps heureux, Seigneur, de ta puissance Tu me révélas les secrets; Mais dans l'eau pure de ta grace,, Si de nouveau tu daignes me laver, Le lys, qui dans nos champs ne voit rien qu'il n'efface Par ma blancheur se verroit éclipser. C'est trop long-temps être la proie Qui doivent enivrer mon ame de douceur, De ce gouffre d'horreur, où je me suis jetté ; Efface mon iniquité. Trop long-temps mon cœur indocile Oppose à tes desseins la roideur de l'acier; Rends-le, mon Dieu, comme l'argile Entre les mains de l'ouvrier; Et sur ma profonde misere Laisse tomber un regard de bonté. Verse sur mon ame inquiete es plaisirs purs qu'ignore un prévaricateur ; Appaïse, ô mon Dieu, la tempête, ue le souffle du vice éleve dans mon cœur. Sensible à ta bénéficence, dirai tes bienfaits à l'injuste surpris; entendra les chants de ma reconnoissance Et deviendra des mêmes bien épris. livre moi, Seigneur, du fardeau qui m'accable ; pigne de mes yeux le tableau des forfaits Dont je me suis rendu coupable, je ne cesserai de chanter tes bienfaits ; Tu mettras toi-même en ma bouche Qui savent amollir le cœur le plus farouche, Ah! si pour expier, mes crimes, Les effacer du livre, où tu les as écris, Que de sang de ton temple eût rougi les parvis D'un cœur brisé par la douleur, Seigneur, acheve ton ouvrage, De son sang teindra tes autels; Alors ma voix reconnoissante Joindra ses foibles chants aux chants des immortels. DRACI S. de N. B. La baisse continuelle du papier monnoie qui est presque réduit à zéro, nous oblige d'inviter nos Abonnés à ne point avoir égard à la premiere page ce No. pour ce qui est des assignats; et l'abonnement en mandats pour trois mois seulement, ne pourra pos étre moins de 50 francs, quoiqu'il soit annoncé à cette page à 25 francs. Les autres conditions ne sont point variables, et les Abonnés pourront s'y conformer si c'est leurs intentions. |