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l'aide des sciences et des arts, il façonne les élemens à son gré, il crée, il enfante de nouveaux prodiges; il avance ou retarde la fécondation des plantes; il rarefie l'air, il le condense; il inite les plus terribles explosions. Il enchaîne la foudre dans la nue (1); il l'appelle à lui, à l'aide d'un fil métallique; et qui jamais eût soupçonné dans l'homme tant d'audace! il l'enserre dans un verre, il l'a porte en triomphe dans son cabinet, où il la soumet à loisir au progrès de ses expériences (2).

Et combien d'autres rapports entre Dieu et l'homme décèlent en nous le caractère d'une immortelle grandeur. L'homme, à l'exemple de son auteur, étend sa vue sur le passé et médite l'avenir; comme Dieu, il connoît, il veut, il exécute. Il a levé le plan de l'univers, et l'art du géographe et de l'astronome, dans le double planisphere de la terre et des cieux, a soumis le monde entier à un de ses simples regards. Que lui manque-t-il donc pour créer et produire

(1) A l'aide d'un conducteur électrique ou d'un para

tonnerre.

(2) Charles, professeur de physique à Paris, a plus > d'une fois répété cette belle experience. Il attache un fil de métal a la corde d'un cerf volant, qu'il dirige au milieu des nuées à l'approche de l'orage; il reçoit le fluide électrique dans des bouteilles de leyde, mais en usant de tous les moyens que lui suggère sa profonde expérience pour n'être point fulmine. Il seroit à désirer que les leçons d'un si grand maître fussent bientôt imprimées, afin que ceux qui ne peuvent suivre son cours, eussent le moyen de s'en dédomma ger par la lecture.

de la même manière que Dieu ? La force et la Puissance divine. Donnez-moi un point d'appui, disoit Archymède, et je ferai mouvoir la terre, da mihi punctum et terram movebo; et de même, Buffon eût pu dire: Donnez-moi de la matière et du mouvement, et je mettrai en fonte un nouvel univers; et le célèbre Vaucanson Donnez à ma statue, qui parle, digère et se meut, le sentiment et la pensée, et vous en aurez fait un être semblable à l'homme.

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Ajoutons un dernier trait à la gloire de l'être intelligent. Il atteint Dieu par la pensée, et il a été créé capable de le connoître, de l'adorer et de l'aimer. Il a donc été créé immortel, puisqu'il touche par son ame à l'infini. Ce n'est point par les êtres bornés de la nature qu'il a pu s'élever à l'être sans bornes. Il a donc fallu que son ame reçut de son auteur le moyen de communiquer avec lui, et de recevoir ses impressions célestes.

Comment en effet ce même Dieu, qui a tout fait avec ordre et sagesse, qui a réglé chaque chose pour une fin dans l'univers physique, comme le soleil pour éclairer, et l'œil de l'homme pour voir; comment dis-je, ce même Dieu, auroit-il voulu excepter de cette loi, le seul être intelligent et raisonnable, en lui donnant des moyens et une fin opposée; en le formant avec un esprit si vaste, et des desirs si élevés, pour tromper continuellement son attente, pour se montrer à jamais indifférent à son adoration, à son amour?

Une pareille contradiction peut-elle exister dans les ouvrages de la Providence? Avant

que d'y croire, que l'homme, du moins, considère attentivement sa nature. « Il ne pourra s'étudier sans reconnoître en lui quatre qualités distinctes; celle de l'être pris par abstraction, celle de l'être vivant, celle de l'homme animal, et enfin celle de l'homme intelligent. Or, ni l'être, ni la vie, ni l'animalité, ne peuvent renfermer ma dernière fin. Si j'étois seulement dans le monde pour y être, il ne seroit pas nécessaire que j'eus une vie. Si j'y étois seulement pour y vivre, il ne seroit pas nécessaire que j'eus du sentiment; enfin, si je n'y étois que pour y exercer les fonctions animales, il seroit inutile que j'eus une raison ».

« A quoi donc est-ce que je puis être destiné en tant qu'être intelligent ? Sans doute à faire un bon usage de ma raison. Il seroit absurde de le penser autrement. Et quel plus noble et plus digne usage puis-je en faire, que de m'élever par elle jusqu'à mon auteur, puisqu'elle m'a été donnée pour m'y conduire? Pourquoi Dieu m'auroit-il créé à son image? Pourquoi m'auroit-il donné un cœur qu'il est seul capable de remplir? Pourquoi enfin se seroit-il fait connoître à moi par ses œuvres, s'il n'avoit aimé à se voir glorifier par l'ouvrage de ses mains! Le plus digne usage de ma raison est donc de s'anéantir devant lui dans les actes d'une adoration d'un amour et d'une obéissance sans bornes. L'être intelligent et libre doit à Dieu ce triple hommage d'une triple dépendance, dont on ne peut rejeter l'obligation, sans nier aussi qu'il soit dans l'ordre que toutes choses se

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rapportent à Dieu, comme à leur commun principe et à leur dernière fin; ce qui ne seroit pas seulement dégrader l'idée de Dieu mais la détruire (1). »

OUVRAGES NOUVEAU X.

HISTOIRE générale et particulière des religions et du culte de tous les peuples du monde, tant anciens que modernes.

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Second extrait.

« Tels sont les maux, dit le C. Delaunaye, qui pesent de toute part sur la nature hu,, maine, et dont l'homme ne peut accuser ,, que lui seul. Foible et vacillant par l'abus de sa propre force, délirant par l'excès de ,, son génie, il embrasse avec fureur les opinions les plus absurdes, plutôt que de rechercher la cause des phénomènes qui frap,, pent ses sens. L'ignorance l'égare, et déjà l'amour propre vient joindre ses poisons ,, aux dangers de l'erreur ». ( Disc. prélim., p. I et 2.)

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Si nous avions voulu parler des déplorables systêmes enfantés dans tous les temps par l'imagination délirante des sophistes, nous n'aurions pu mieux dire. Combien n'est point

(1) Voyez Abbadie, Traité de la Religion, t. 1, ame. section, chap. 5.

en effet délirante la raison de l'homme, quand elle nie toute vérité existante, qu'elle croit le Ciel étranger à la Terre, qu'elle suppose que Dieu peut être fatigué de nos prières, et qu'elle ravale la nature de l'homme jusqu'à celle de la brute! C'est là toutefois où le C. Delaunaye

Veut nous conduire.

« Si l'homme, dit-il, fût toujours demeuré dans l'état de simple nature, jamais on ne l'eût vu outrepasser la mesure d'instinct la nature a donné à tous les animaux », (Disc. prélim., p. 2.)

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que

Il est curieux, après cela, de suivre l'histoire primitive du genre humain, selon cet

auteur.

Il divise les hommes dans leur origine, en chasseurs, - en ictyophages, - en rizophages, - en nomades et en cultivateurs. (pag. 5 et 6.)

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«Les premiers hommes furent chasseurs, habitans des bois, toujours prêts à répandre le sang comme les bêtes féroces. Des siècles d'horreurs et de misères s'écoulèrent pour l'homme dans cet état. La proie qu'il venoit de saisir étoit son Dieu tufélaire ».. (Disc., p. 5.)

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دو

« Parmi les sauvages chasseurs, ceux qui errèrent souvent sur les bords de la mer, devinrent insensiblement ictyophages (c'est-àdire, mangeurs de poissons), et perdirent quelque chose de leur férocité ».

Dans les contrées les plus fertiles d'une terre inculte, quelques hommes purent être rizophages, c'est-à-dire, se nourrir de racines et de fruits.

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