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les Ministres constitutionnels? Non. L'église ne fût jamais pour rien, ni dans leur élection, ni dans leur consécration, ni dans leur institution. Dans tous ces actes si importans, elle les méconnoît. Ils ne tiennent rien de l'église, c'est une coalition qui lui est absolument étrángere? En en supposant, contre l'évidence, qu'ils aient eu quelques pouvoirs, ils sont rentrés dans le néant avec la trop fameuse Constitution civile du Clergé.

Il est donc démontré, pour quiconque aime et cherche la vérité, de bonne-foi, que les prétendus pasteurs que vous suivez, ne sont, dans la plus exacte vérité, que des usurpateurs du saint ministere, et pour tout dire, en deux mots, des intrus, des voleurs et des larrons (1), qui n'ont aucun droit d'ouvrir la bouche pour enseigner les fideles, ni de leur administrer les sacremens.

Mais quelle conduite un fidele doit-il tenir à leur égard? La réponse à cette importante question se trouve dictée par Jésus-Christ d'une maniere claire et précise dans le Xe. chapitre de l'évangile de St. Jean. C'est en méditant attentivement ce chapitre, que je me suis convaincu, qu'un fidele ne peut, sans une nécessité absolue, suivre, écouter, ni requérir le ministere des Ministres constitutionnels, sans se rendre coupable de leur intrusion, et sans participer, au moins d'une maniere indirecte, au schisme qu'ils entretiennent dans l'église, et cette nécessité est le cas de mort.

(1) S. Jean, chap. 10.

Comme moi, vous avez pu vous laisser sé duire par leurs protestations pleines d'attachement au Saint-Siége, et par les dehors de la charité, dont ils ont un soin tout particu lier de couvrir toutes leurs démarches, comme d'un manteau, pour mieux déguiser leurs inten

tions secretes.

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« Comine moi, vous avez pu ajouter foi aux » promesses cent fois répétées par leurs chefs, qu'ils n'occupoient les siéges et les cures » que par interim, et qu'aussitôt que les légitimes titulaires se présenteroient, ils étoient » prêts à leur céder des places, qu'ils savoient » bien leur appartenir de droit. Mais depuis » que j'ai appris, de la propre bouche d'une » des colonnes de la nouvelle église, que ce » n'étoit pas le but qu'ils se proposoient, mais » qu'il étoit nécessaire d'employer quelques » ruses semblables, qui étoient permises dans » certains cas, pour en imposer à la multi»tude et pour justifier leur entreprise aux » yeux du vulgaire ». Depuis, dis-je, que j'ai entendu raisonner ainsi leurs chefs, j'ai cru qu'il étoit de mon devoir d'abandonner des imposteurs, qui surprenoient la religion du peuple, en feignant de paroître ce qu'ils n'ont jamais été. L'expérience ne m'a que trop prouvé que j'avois eu raison; car depuis cette époque, j'ai vu dans les départemens et à Paris, une multitude de pasteurs respectables gémir à côté de leurs troupeaux envahis par ces messieurs, qui, loin en effet de rendre ce qu'ils ont volé, en vertu d'une Constitution civile qui n'existe plus, prétendent jouir en propriété d'un bien qu'ils ont i indigne

ment

ment usurpé. Temps déplorable! Jours d'erreurs et d'iniquités; oui, mon Dieu, les hommes ont altéré vos plus saintes vérités. Non la vérité n'est plus comptée pour rien parmi ces messieurs, et bien loin d'être dans les dispositions où ils feignent d'être à l'égard de l'église, je sais de bonne part, qu'ils ont pris le déplorable parti d'aller toujours en avant, quoiqu'on en puisse dire; aussi voyons-nous qu'ils levent leurs têtes audacienses plus haut que jamais. Ils vomissent à grands flots le venin de la calomnie contre les prêtres catholiques? Tout en empruntant un langage doucereux en apparence, ils jettent la pomme de discorde par-tout. Mais ils ont beau imiter l'artifice du serpent, en se repliant de mille manieres différentes, et en couvrant toujours le principal point de leur erreur, comme les serpens tâchent de couvrir leur tête, ils ne pourront jamais tromper l'église.

D'après les observations que je viens de vous faire, mes très-chers freres, je vous demanderai, si vous croyez réellement que les · ministres de la nouvelle fabrique sont de vrais et légitimes pasteurs de l'église catholique? Si vous osiez l'affirmer, je vous prierois de me dire, pourquoi dans toute la catholicité, id ne se trouve pas un seul évêque qui applaudisse à leur malheureuse entreprise? Pourquoi de toute part on les repousse, on les maudit, on les déteste? Pourquoi de l'Orient à l'Occident, n'y a-t-il qu'un cri unanime contre leur usurpation? Enfin, pourquoi leur invasion est-elle devenue pour tout l'univers chrétien un sujet d'horreur et d'effroi? O hommes, répondez! C'est donc un fait notoire Tome I. Ann. Rel.

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et public, que l'église les désavone, qu'elle les repousse, et qu'ils n'ont jamais fait partie de cette série de pasteurs vénérables qui remonte sans interruption jusqu'aux apôtres. Les ministres de la nouvelle église sont réduits dans une honteuse impuissance absolue de nous montrer leurs prédécesseurs. Les évêques qu'ils prétendent avoir remplacés n'ont point donné leur démission; nul jugement canonique ne les a déclarés déchus de leur place; donc leurs siéges sont encore remplis, comme l'étoient celui de Rome, de Constantinople, quand les schismatiques Novatiens et Photius s'eflorcerent de les envahir. Qui êtes-vous? Et d'où venez-vous? Voilà une question bien simple, mais que tout fidele est en droit de faire aux prêtres constitutionnels, comme Tertullien aux Novateurs de son temps. Cette question est simple en apparence, mais elle est plus que suffisante pour foudroyer la nouvelle église, pour ôter toute, excuse et pour convaincre de mauvaise foi quiconque oseroit encore les suivre et se rendre complice du sclisme qu'ils entretiennent dans l'église de France, et dont ils sont la cause déplorable!

Pour achever de vous convaincre de ces terribles vérités, mes très-chers freres, il suffit de vous rappeller un principe consacré par la ' raison et la religion, savoir; qu'un homme honnête et un peu jaloux de sa réputation, rougiroit, et auroit horreur de suivre des voleurs et de faire cause commune avec des larrons? é bien! les faux pasteurs dont il s'agit ont volé, non de l'or ou de l'argent, mais des biens beaucoup plus précieux. Ils ont volé l'autorité de l'église, la charge pastorale, en usurpant des places qui n'étoient point vacan

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tes, et en forçant insolemment les barrieres elu sanctuaire pour s'y introduire d'eux-mêmes. Malheur donc à quiconque les écoute et les suit. Il perd par cela seul l'auguste caractere de véritable brebis, suivant l'oracle de J. C. dans S. Jean, ch. X, v. 5.

Signé, POLICARPE l'ainé.

Paris, le 7 floréal, l'an 4.

Lettre d'un de nos abonnés de Bordeaux.

Et nous aussi, citoyen rédacteur, nous avons eu dans la grande persécution suscitée contre la Religion de Jésus-Christ des fideles et généreux confesseurs de la foi, des martyrs qui l'ont scellée de leur sang, de tout âge, de tout rang, de toute condition. Le sexe le plus foible ne s'est pas moins, signale que le plus fort; peut-être même l'a-t-il surpassé par des traits de dévouement et d'héroisme dont les premiers siecles de l'église seuls out fourni des exemples. En lisant dans vos Annales les récits que vous y avez faits de tant de morts édi fiantes, nous avons été piqués d'une sainte jalousie en faveur de notre ville, qui a fourni tant de martyrs, et dont aucun n'a encore figuré dans votre utile et édifiant journal. Si vous l'agréez, je vous adresserai quelques morceaux que je rendrai courts, pour qu'ils puis sent y trouver place, et les plus édifians qu'il me sera possible pour remplir vos vues.

La premiere victime de la méchang des hommes et de la rage des dustice ont je

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