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surtout en ce que la plupart des orateurs manœuvraient avec des discours écrits où ils choisissaient leur terrain à leur gré, et où ils répondaient aux = objections qui leur convenaient et qui ne leur avaient été faites, au lieu de saisir un adversaire corps pas à corps, comme en Angleterre, et de lui livrer une bataille décisive), la victoire finit par rester à une proposition sortie du sixième bureau, lequel, il est vrai, établit pertinemment et énonça la reconnaissance formelle que l'inégalité des hommes était contenue dans leur essence naturelle. Mais comme l'Assemblée se réserva d'y apporter encore des changements, tant pour ajouter que pour retrancher, on finit par n'avoir rien décidé au fond.

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Et le fait est que la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, qui se trouve en tête du texte parachevé de la Constitution, est totalement differente de celui qui avait d'abord été accepté.

Ainsi s'était déroulée l'affaire des droits de l'homme à travers mille circonstances de détails et mille tâtonnements, sans qu'on en fût venu jusqu'à la racine de l'erreur fondamentale qui les avait produits..... >

(Dahlmann, Histoire de la Révolution française, en ; allemand; Berlin, 1847.)

Nous ne croyons pas qu'aucun de nos historiens ait traité avec plus de profondeur la question de la déclaration des droits de l'homme, et ait mieux analysé la discussion prolongée à laquelle elle donna lieu.

Il faut rapprocher de ce remarquable morceau d'histoire l'excellent discours prononcé par M. Fres neau en 1848, sur le même sujet remis sur le tapis près de soixante ans après la discussion qui avait passionné la première Assemblée constituante.

(Liv. 11, chap. 2, col. 1177.)

Déjà le 8 août 1789, MM. de la Coste et Alexandre de Lameth avaient combattu l'emprunt et proposé, pour en tenir lieu, de s'emparer des biens du clergé.

Ce fut une semence jetée dans un terrain qui lui convenait, dit un historien moderne, elle ne tarda pas à germer et à se développer: ainsi les premieres violations de la propriété n'avaient point satisfait la cupidité, elles allaient ouvrir la voie à de #nouvelles spoliations plus injustes et plus criantes. Cependant le clergé contre lequel on manifestait de si cruelles intentions donna dans le même temps la preuve de son esprit de sacrifice et d'un dévouement sans bornes aux intérêts de la patrie. !! offrit, par Forgane de l'archevêque d'Aix, Boisgelin, de se charger d'un emprunt de 400 millions, et d'hypothéquer tous ses biens pour le payement des intérêts et le remboursement du capital. Cette proposition genéreuse jeta l'effroi parmi les révolutionnaires : la situation des finances était la seule cause qui avait forcé de convoquer les Etats-Généraux. En se passant de leur concours pour payer ses dettes, le gouvernement échappait à leur domination tyrannique, pouvait arrêter leurs usurpations, leurs spoliations, et ne consentir qu'aux réformes exigées par la justice et la raison. Aussi tous les partisans de la révolution s'opposerent-ils avec dédain, avec colère à ce projet qui brisait leur arme la plus puissante, et ils ne tardèrent pas à prendre violemment ce qu'ils n'avaient pas voulu recevoir. Les hommes qui cherchent à diminuer le mérite des belles actions de ceux qu'ils n'aiment pas prétendent que le clergé avait voulu donner quelque chose pour constater qu'on n'avait pas le droit de tout prendre. Mais il ne pouvait pas prévoir qu'on lui enlèverait des biens possédés depuis plus de douze cents ans, et au meme titre que tous les propriétaires de France, ou que f'Assemblée oserait se jeter dans le schisme en usurpant, par la destruction des ordres religieux, une autorité spirituelle qui n'appartie..t qu'à l'Eglise. (Histoire de l'Assemblée constituante, Degalmer, t. 1, p. 178. Pélagaud, Lyon, 1818.)

DICTIONN. DES ERREURS SOCIALES,

Un écrivain de la Presse, M. Anatole Leray, a soutenu dernièrement (5 ou 6 janvier 1851) que le traitement actuel du clergé était une indemnité pour la suppression des dimes, et non pour la confiscation des biens ecclésiastiques. Dans son rapport du comité des finances, l'évêque d'Autun dit expressément que le traitement devra être considéré comme l'équivalent et des dimes et des biens-fonds. Le produit des dimes dont le clergé a déjà fait le sacrifice. est, suivant lui, de 80 millions, celui des biens-fonds est de 70 au moins; il faut laisser au clergé les deux tiers de cette somme, et les lui assurer par privilége spécial, en stipulant que le traitement des curés sera au moins de 1,200 fr., et employer le reste pour les besoins de l'Etat. ›

Quand la question de traitement du clergé fut résolue de nouveau par Napoléon, on se fonda sur les mêmes considérations. Cela résulte du rapprochement des articles 43, 14, et 15 du Concordai.

On a dit aussi que, si une nation abandonnait la religion de ses pères, elle ne pouvait plus être tenue de respecter des propriétés et des fondations qui ne répondraient plus à aucun besoin actuel

Il faut distinguer d'abord si une nation abandonne sa religion pour en adopter une autre meilleure, ou si elle l'abandonne pour n'en avoir aucune. Dans le premier cas, on doit suivre la politique de Constantin, qui accordait aux païens obstinés et encore nombreux la liberté de conscience, et qui leur laissait en grande partie leurs temples et leurs propriétés pour qu'ils pussent subvenir aux besoins et aux frais de leur culte. Dans le second cas, le législateur ne devrait pas dépouiller une minorité religieuse par condescendance pour une majorité incrédule. Il serait faux de dire alors que le culte ne répondrait plus à aucun besoin; car un culte public est toujours un besoin pour toute société humaine.

(Liv. m, chap. 3, col. 1215.)

ARRÊTÉ DU DIRECTOIRE SUR LA FÊTE DES ÉPOUX.

Le Directoire exécutif, considérant que les circonstances actuelles commandent impérieusement une économie sévère dans toutes les dépenses publiques, et ne permettent pas de donner aux fêtes cons-titutionnelles la pompe et l'éclat qu'elles auront par la suite, arrête:

Art. 1. Dans toutes les municipalités de la République, une fête des époux sera célébrée le 10 floréal. 2. Les administrations municipales sont chargées des dispositions à faire à cet égard.

‹ 3. Chaque municipalité fera, dans son arrondissement, recherche des person.es mariées qui, par quelque action louable, auront mérité de servir d'exemple à leurs conc.toyens ;

Des personnes mariées qui, déjà chargées de famille, ont adopté un ou plusieurs orphelins.

4. Elle inscrira leur nom sur un tableau, le proclamera publiquement le jour de la fête, et leur distribuera, au nom de la patrie, des couronnes civiques.

5. Les jeunes époux qui se seront unis pendant le mois précédent et pendant la première decade de floréal, seront invités à la fète, et feront partie du cortége. Les épouses y paraitront vêtues en blanc, parées de fleurs et de rubans tricolores.

6. On prononcera, auprès de l'autel de la patric, un discours analogue à la circonstance, et l'on y exécutera des hymnes et des chants civiques.

7. Les vieillards des deux sexes auront les places d'honneur dans cette fete; ils y seront accompagnés de leurs enfants et de leurs petits-enfants. Celui de tous qui aura la famille la plus nombreuse aura la première place, et c'est celui qui sera chargé de distribuer les couronnes.

8. Le Directoire exécutif s'en rapporte au zèle patriotique des municipalités, ainsi qu'à celui des bons citoyens, pour donner à cette solennité le ca

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Un jour, étant au spectacle à Calais, où il avait été envoyé comme commissaire extraordinaire, Joseph Lebon, du haut de sa loge et pendant un entr'acte, adressa ces paroles aux spectateurs qui encombraient la salle Sans-culottes, dénoncez hardiment, si vous voulez quitter vos chaumières. C'est pour vous qu'on guillotine. Vous êtes pauvres n'y a-t-il pas près de Vous quelque noble, quelque riche, quelque marchand? Dénoncez donc, et vous aurez sa maison. » C'était la mise en action des principes révolutionnaires. Joseph Lebon ne faisait que traduire dans un langage plus franc, ou si l'on veut plus inique, les phrases que Robespierre et Barrère prononçaient à la tribune de la Convention.

Qui pouvait alors (en février 1848) se livrer au regret des distinctions nobiliaires? Ce que les priviléges féodaux impliquaient autrefois de prépondérance dans l'Etat n'existait plus depuis longtemps. Les jeunes générations aristocratiques ne les connaissaient, pour ainsi dire, que comme des inconvénients ou des obstacles. On allait détruire, il fallait bien l'espérer, la basse jalousie, et on y substituait l'émulation. Qui ne bénirait cet échange? L'ambition n'y perd rien, puisque ambition l'on suppose. Les hommes monarchiques ne sont pas si humbles que de se croire dépouillés de tout parce que l'on ne comptera plus désormais que les valeurs personnelles. La carrière politique, loin de se fermer pour eux, s'agrandissait. Leur fierté légitime ne s'inclinait pas, elle se transformait. » (De Falloux, Revue des Deux-Mondes, février 4851.)

Un autre écrivain, qui porte un de ces noms historiques que j'ai appelé ailleurs des monuments nationaux, M. de Gontaut-Saint-Blancard proclame l'abaissement des inégalités féodales, comme un résultat inévitable des développements de la civilisation.

L'égalité, dit-il, qui s'établissait par la richesse, l'industrie, les services civils, murissait naturellement, régulièrement, et le labeur de vingt générations, qui, à tous les degrés de l'échelle sociale, ne manquèrent ni de vertu, ni de fraternité, mettait enfin le comble au nouvel édifice qui doit nous abriter désormais, en nous amenant à proclamer l'égalité devant la loi, semblable à cette égalité des hommes devant Dieu, de manière à ce que la justice humaine, reflet de la justice divine, n'ait qu'un poids et qu'une balance pour le fort et pour le fai le, pour le riche et pour le pauvre. Egalité de droit à occuper toutes les fonctions publiques. Egalité de liberté pour tous, qui ne laisse plus subsister, comme dit M. Thiers, que l'inégalité de l'esprit, qui n'est pas imputable à la loi, ou celle de la fortune, qui dérive du droit de propriété, et enfin l'inégalité de considération personnelle..... (Ami de la Religion, 45 février 1851.)

Nous ne demandons pas si le principe de l'égalité, raisonnablement entendu, court des dangers en France; nous entendrions tout un peuple qui se rirait de nos alarmes... C'est au parti de l'ordre que revient l'honneur de pratiquer l'égalité, et de la préserver des excès où les révolutionnaires la feraient misérablement échouer. A l'égalité de l'esclave, il opposera celle de l'homme libre égalité sérieuse, honorable, conviant tous les citoyens à remplir leurs devoirs envers eux-mêmes et envers la société, conservant à chacun ce que lui ou ses pères auront acquis...... excitant enfin une noble émulation entre tous ceux que la patrie appelle également à la servir, et qu'elle considère tous comme ses enfants, saus

:

pour cela que sa tendresse égale aveugle sa justice au point de les priver de cette liberté, sans laquelle l'homme ne serait plus qu'un être déshonoré. ›(Ami de la Religion, 20 février 1854.)

Certes, c'est là un langage noble et désintéressé auquel tout ami de la liberté et d'une égalité véritable devant la loi doit applaudir sans hésiter.

Expliquons-nous, en finissant, sur une question qui a été tout récemment portée à la tribune et agitée dans la presse avec une remarquable vivacité et une grande insistance.

Il faut distinguer, disent plusieurs publicistes, entre les principes de 1789 et ceux de la révolution française. C'est là la thèse d'un des hommes d'Etat les plus célèbres de nos temps modernes.

Il ne faut pas, dit-il, confondre la révolution avec les principes de 1789; les principes de 89........... sont aujourd'hui si parfaitement hors de cause, qu'ils n'ont pas besoin d'être défendus. La révolution, au contraire, il faut l'attaquer sans relâche, parce qu'après avoir ajourné, pendant vingt-cinq ans, le triomphe des libertés nationales et en avoir ensuite, pendant trente-trois ans, inquiété la jouissance, elle les met aujourd'hui dans le dernier des périls.

Et qu'on ne vienne pas prétendre, lieu commun éternellement reproduit, que de la résistance aux réformes de 89 est sortie la révolution. La révolution, il faut bien qu'on finisse par se le persuader, est sortie des imprudences, des mauvaises passions, des partis pris de quelques meneurs, etc. ›

Ei l'auteur de l'article appuie cette appréciation sur la correspondance du républicain démocrate. Jefferson, qui écrivait, à cette époque, que les EtatsGénéraux pouvaient, sans rencontrer d'opposition de la part de la cour, établir trois principes importants: 1o la convocation périodique des Etats; 2o leur droit exclusif d'établir l'impôt; 3° le droit d'enregisrer les lois et de proposer préalablement des amendements à leurs dispositions..... › (1). Or, c'était là l'essentiel du gouvernement représentatif.

Nous acceptons volontiers les principes de 1789, si on les sépare ainsi de ceux de la révolution française, et si on entend, par cette expression, les principes contenus dans la grande majorité des cahiers rigés par les électeurs des trois ordres pour leurs députés aux Etats-Généraux.

Nous nous sommes déjà expliqué sur ce point dans le cours de notre livre quand nous avons parlé des cahiers sagement novaleurs, dont ou n'aurait pas du enfreindre les instructions.

M. de Clermont-Tonnerre fut chargé officiellement du dépouillement de ces cahiers par l'Assemblée constituante; et il fit, sur ce sujet, un rapport qui fut inséré dans le Moniteur du 27 juillet 1789.

Dans les conclusions de son rapport, M. de Clermont-Tonnerre divise les principes des électeurs français en deux classes: les principes avoués et les principes contestés. Nous nous occuperons particulièrement des premiers, les voici :

Principes avoués ou sur lesquels les cahiers se sont expliqués d'une manière uniforme.

1o Le gouvernement français est un gouvernement monarchique.

2 La personne du roi est inviolable et sacrée. 5° Sa couronne est héréditaire de mâle en måle. 4 Le roi est dépositaire du pouvoir exécutif. 5o Les agents de l'autorité sont responsables. 6o La sanction royale est nécessaire pour l'exé

cution des lois.

7° La nation fait la loi avec la sanction royale. 8 Le consentement national est nécessaire à l'emprunt et à l'impôt.

9° L'impôt ne peut être accordé que d'une tenue d'Etats-Genéraux à l'autre.

(1) Assemblée nationale du 27 août 1851.

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10° La propriété sera sacrée. 11° La liberté individuelle sera sacrée. A ces principes on peut ajouter 1° celui de l'admissibilité de tous à tous les emplois que réclapaient non-seulement les électeurs du tiers état, mais la presque unanimité de ceux du clergé et quelques-uns de ceux de la noblesse; 2 l'égalité devant la loi, l'uniformité de la législation, la réforme de la procédure criminelle et Tadoucissement de la pénalité; 3° la liberté de conscience et la tolérance civile des cultes.

Ce dernier principe reçut son expression la plus avancée dans l'art. de la Constitution de 91, ainsi conçu :

Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi. ›

Cette rédaction d'impliquait pas la liberté illimitée des cultes, demandée par Mirabeau, et encore moins la liberté illimitée du prosélytisme; mais peut-être dépassait-elle un peu les voeux exprimés par les cahiers en faveur de la tolérance civile des cultes.

Quoi qu'il en soit, nous adopterions volontiers comme notre programme politique les principes avoués, rédigés en onze articles par M. de ClermontTonnerre, en y joignant, comme on voit, plusieurs de ceux qu'il range dans les principes contestés.

Mais ce programme, qui eût été le nôtre, ne fut pas suivi par l'Assemblée constituante. Elle viola, par exemple, un des articles fondamentaux des cahiers, en décrétant qu'une loi émanée d'elle ne serait que suspendue par le veto royal, et qu'après de certains délais, elle serait promulguée sans avoir besoin de la sanction du pouvoir exécutif. N'était-ce pas méconnaitre un de ces principes avoués et recommandés par la presque unanimité des électeurs?

Il y a plus: en introduisant une pareille disposition dans la constitution nouvelle, on commençait la demolition de la vieille monarchie dont tous les cahiers demandaient le maintien.

Voilà pourquoi les entrainements révolutionnaires de l'Assemblée constituante, reproduits plus d'une fois dans le cours même de l'année 1789, nous paraissent contraires à ce qu'on appelle ordinairement les principes de 89.

Il y avait à cette époque, et même antérieurement, un mauvais courant d'idées antisociales qui s'attaquaient déjà à la propriété et à la famille. Morelly, Mably et Brissot avaient propagé des maximes communistes qui avaient fait école; et un certain Boissel écrivit en 1789 un petit livre intitulé Catéchisme social, qu'il presenta à l'Assemblée constituante, et où il est dit que le partage des terres et l'appropriation des femmes, par conséquent, la propriété et la famille, sont les principales sources des maux qui désolent le genre humain.

Sans nul doute, la majorité de l'Assemblée nationale ne partageait pas ces détestables principes; mais elle avait une indulgence ou une faiblesse calculée pour tout ce qui s'offrait à l'aider dans ses agressions contre l'état social existant. Elle ne voulait démolir que le faite et les étages supérieurs de l'édifice et cependant elle n'avait pas la force de repousser le concours de ceux qui s'efforçaient de le raser jusqu'au niveau du sol. On serait toujours à temps, pensait-elle, d'arrêter, quand on le voudrait, ces artisans de ruines et de destructions: en attendant, c'étaient des auxiliaires utiles contre la cour et contre la noblesse. Il fallait bien tolérer quelques excès dans les doctrines de certains écrivains et même dans les faits accomplis par un peuple exalté et fanatique; car on aurait amorti l'élan révolutionnaire en voulant le contenir, et une répression vigoureuse aurait découragé non-seulement les démolisseurs, mais les réformateurs eux-mêmes. ›

C'était là l'esprit des Girondins, dont M. de Barante, dans sa belle histoire de la Convention, a si bien dépeint les périlleuses défaillances et l'imprévoyance politique. Cet esprit de ménagement pour les crimes de la presse et ceux de la rue se révèle dans le fameux mot de Barnave: Le sang qui a coulé était-il donc si pur! ce mot fut expié par le courageux repentir de celui qui l'avait prononcé. Mais quant à la majorité de l'Assemblée, elle continua de suivre la voie révolutionnaire où elle s'était laissée entrainer. Elle croyait, en attaquant l'autorité monarchique et les institutions qui l'entouraient, aller au plus pressé et faire tête à l'ennemi le plus dangereux; et elle ne voyait pas que des ennemis bien plus redoutables s'amassaient sur ses derrières, et que c'étaient eux qui renverseraient l'œuvre de liberté constitutionnelle qu'elle croyait avoir fondée.

Grâce au défaut absolu de répression et à des encouragements lâches ou mala droits, le mauvais courant d'idées antisociales finit alors par prévaloir, et il ne tarda pas à devenir un torrent qui promena sur la France la terreur et la dévastation.

De nouveaux orages ont fait renaitre et grossir encore ce torrent d'idées subversives, qui semble menacer maintenant la société européenne tout entière.

Or, en 1789, le bon sens populaire avait protesté d'avance dans les cahiers des électeurs français contre l'invasion de ces idées le bon sens populaire, qui se réveille vivement chez nous, depuis 1848, saura encore aujourd'hui en arrêter le cours.

Seulement il faut, pour seconder ce mouvement, chercher de bonne foi à faire le triage du bien et du mal, à quelque époque que le bien et le mal appartiennent.

Du reste, parmi les superstitions humaines, il n'y en aurait pas de plus insensée que la superstition pour une date !....

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