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INTRODUCTION.

Μέγιστον κτημά ἐστι τὸ τῶν δογμάτων

μάθημα.

La plus grande des acquisitions, c'est la science des dogmes,

SAINT CYRILLE DE JERUSALEM,
Catéch., IV, 2.)

$1. Obligation de la Théologie dogmatique orthodoxe.

La Théologie dogmatique orthodoxe, envisagée comme science, doit exposer les dogmes du christianisme dans un ordre systématique, avec toute la plénitude, toute la clarté, toute la solidité possible, et cela seulement dans l'esprit de l'Eglise orthodoxe (1).

$ 2. Idée des dogmes chrétiens, comme objet de la Théologie
dogmatique orthodoxe.

Sous le nom de dogmes chrétiens, on comprend ces vérités révélées que l'Église enseigne aux hommes, comme étant les principes certains et invariables de la foi qui nous sauve. Tout dogme suppose, par conséquent, trois traits indispensables.

(1) Voir l'Introduction à la Théologie dogmatique, $$ 151, 152, 160, 162, 177 et 178.

1. Le dogme est une vérité révélée (veritas revelata : c'est-à-dire qu'il se trouve dans l'Écriture sainte, ou dans la tradition sacrée, ou dans l'une et l'autre; car il n'y a point d'autres sources pour la religion chrétienne, et une doctrine qui n'est pas renfermée dans ces sources ne peut être un dogme chrétien. C'est en ce sens-là que les vérités apportées sur la terre par notre Sauveur Jésus-Christ sont appelées dogmes (1), dans la parole même de Dieu, et que l'on rencontre chez les plus célèbres des anciens pasteurs de l'Église ces expressions: dogmes divins (2), dogmes chrétiens (3), dogmes du Seigneur (4), dogmes évangéliques, dogmes apostoliques (5); que même toute la doctrine chrétienne est désignée par eux sous le nom de dogmes (6), que les Évangélistes et les Apôtres sont appelés les docteurs du dogme (7), et les chrétiens orthodoxes les gardiens du dogme (8). Ce premier trait distingue le dogme chrétien de tous les dogmes, et en général de toutes les vérités qui n'appartien

(1) Quand il est dit, par exemple, du Sauveur : qu'il a aboli par ses dogmes (dóypzor) la loi ancienne chargée de préceptes (Éph., п, 15), ou qu'ʼn a effacé par ses dogmes (ĉóypaoi) la cédule qui s'élevait contre nous (Col., 11, 14), saint Chrysostome, Théodoret, saint Theophylacte et quelques autres docteurs, en expliquant ces passages, comprennent sous la dénomination de dogmes proprement la doctrine évangélique.

(2) Aóyuata beix (Theodoret. Epist. ad Johan. Antioch.); — Oco. (Orig. in Matth., t. XII, n. 23; Clem. Alex. Strom., III, 2; VI, 15.)

(3) Ta 'Irooŭ Xpistoŭ ĉóypata. (Ignat. ad Magnes., XIII; Martyr. S. Justin., n. Iv; Basil. in Psalm. XLIV, n. 4.)

(4) Σπουδάζετε βεβαιωθῆναι ἐν τοῖς δόγμασι τοῦ Κυρίου. (Ignat. ad Ephes., $ 13.)

(5) Δόγματα τῶν εὐαγγελίων (Athanas. in Matth., serm. 1x); ἀποστολικά. (Théodoret. Histor. eccles., 1, 2, 7.)

(6) ... τοὺς καθάπερ νόμισμα τὸ δόγμα τὸ θεῖον παραχαράττοντας περιε véyzate. (Synes. Epist., v.) « Ordinavit eos et instruxit ad prædicationem dog"matis ac doctrinæ suæ. »> (Lactant. de Mort. persecut., n. t. Conf. S. Basil. Hexaem., orat. VI.)

(7) Διδάσκαλοι τοῦ δόγματος. (Apud Origen. Contra Cels. lib. 1.) (8) Oi top dóypatos. (Apud Euseb. Hist. eccles., lib. vii, cap. 30.)

2. Le dogme est une vérité enseignée par l'Église. En

effet, quoique tous les dogmes chrétiens en général soient
renfermés dans la révélation divine, il se peut que le fidèle,
venant à les y puiser directement, ne comprenne pas tel ou
tel d'entre eux, ou l'entende à contre-sens, ou même qu'en
l'entendant comme il faut, il n'ait pas la ferme conviction
que l'intelligence qu'il en a est tout à fait juste (4); au lieu
que l'Église a été instituée par le Seigneur, entre autres,
comme la dépositaire et l'interprète de sa révélation pour
tout le monde, comme la colonne et le soutien de la vé-
rité (1 Tim., III, 14), et qu'à cet effet elle est gardée par le

(1) On dit, par exemple: dóypara Envixά. (Sozom. Hist. eccles., lib. v,

cap. 16.)

(2)............. «De suis decretis, quæ philosophi vocant dogmata. » (Cicer. Quæst.

acad., IV, 9.) Voilà pourquoi saint Isidore de Péluse nomme Socrate Tv ȧTT-
zwv doyμátwv voμobétyv. (Lib. 1, epist. 2 Ophelio Grammatico.)

(3) Dans la sainte Écriture on appelle quelquefois dogmes, les édits de
César ou de l'empereur (Luc., II, 1; Act., xvi, 17; Dan., II, 13), les édits du
roi (Dan., vi, 8, 9, 15); et le mot doyμátioav est employé soit en parlant de
rois (Esth., 111, 9), soit des assemblées du peuple faisant acte de pouvoir ad.
ministratif. (II Macc., x, 8; xv, 36.)

(4) Voy. Introduction à la Théologie orthodoxe. A. M., § 127; Saint-Péters -

bourg, 1847.

Saint-Esprit, de manière à ne pouvoir ni errer, ni tromper les hommes, ni se tromper elle-même (1). Ainsi, pour être pleinement persuadés que nous devons reconnaître comme des dogmes les vérités révélées connues, et les comprendre dans tel sens et non point dans tel autre, il nous faut nécessairement entendre ces vérités et leur définition exacte de la bouche même de l'Église de Christ, sans doute, de l'Église véritable, orthodoxe. C'est dans ce sens que déjà le concile apostolique de Jérusalem, qui représentait toute l'Église enseignante, employa le mot doe (il a semblé bon au SaintEsprit et à nous: Act., xv, 28) au début de ses courtes décisions publiées plus tard pour servir de guide à tous les croyants, et que saint Luc donna à ces décisions le nom de dogmes ou d'ordonnances (déquata) des Apótres et des anciens qui étaient à Jérusalem. (Act., xvi, 4.) C'est dans le même sens aussi que tous les conciles œcuméniques postérieurs, qui représentaient également toute l'Eglise enseignante, commencèrent leurs décisions, comme le concile apostolique, par le mot dogs (il a semblé bon), et donnèrent à ces décisions le nom de dogmes; par exemple: dogme des cent soixante et dix Pères du sixième concile œcuménique, sur la double volonté et la double action dans NotreSeigneur Jésus-Christ (2). C'est enfin à cause de cela que, dans les écrits des anciens pasteurs, les dogmes chrétiens sont fréquemment appelés dogmes de l'Église, paroles de l'Église (3), et les chrétiens qui retiennent invariablement

(1) Voy, la Lettre des patriarches de l'Église catholique d'Orient sur la foi orthodoxe, art. 2 et 12, et l'Introduction citée, §§ 134-140.

(2) Voir le Nomocanon ou Livre des règles des saints Apôtres, des saints conciles, soit œcuméniques, soit provinciaux, et des saints Pères, premières pages.

(3) Aóyμata èxxλnotxotxá (Cyril. Alex. In Amos., 1, 7; vi, 2; Chrysost. In Matth., xxt, 23); ta týc èxxàysia; dóypata (Gregor. Nyss., contra Eunom.,

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