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Israélites : « Souvenez-vous de sanctifier le jour du Sabbat. Vous travaillerez durant six jours et vous y ferez tout ce que vous aurez à faire; mais le septième jour est le jour du repos consacré au Seigneur votre Dieu. Vous ne ferez en ce jour aucun ouvrage... Car le Seigneur a fait en six jours le ciel, la terre et la mer, et tout ce qui y est renfermé, et Il s'est reposé lé septième jour. C'est pourquoi le Seigneur a béni le jour du Sabbat, et Il l'a sanctifié.» (Ex., xx, 8-11.) Ce commandement en renferme deux autres plus particuliers.

́ ́ I. — Dieu lui-même a créé en six jours et achevé le ciel, la terre et tous leurs ornements » (Gen., 11, 2), bien qu'il eût pu également le faire en un clin d'œil; nous devons donc, nous aussi, à l'exemple de notre Créateur, agir et travailler six jours chaque semaine; nous devons développer et fortifier les facultés et les talents que nous tenons de Dieu, employer pour notre bien et pour celui de nos semblables le temps précieux qu'Il nous accorde, et faire ainsi dans ce laps de temps tout ce que nous avons à faire.

II.

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Dieu » lui-même « se reposa le septième jour, après avoir achevé tous ses ouvrages; Il bénit le septième jour et le sanctifia » (Gen., 11, 2, 3); nous aussi, après six jours II, d'activité, nous devons nous reposer de nos travaux et sanctifier, c'est-à-dire consacrer exclusivement au service de notre Seigneur le septième jour de chaque semaine, comme l'était le samedi sous l'économie de l'Ancien Testament, et comme l'est maintenant le dimanche depuis la régénération du monde par la résurrection du Rédempteur. Nous devons sanctifier également et consacrer au service du Seigneur tous les autres jours, qu'Il sanctifia Lui-même par ses gràces particulières au genre humain, et que la sainte Église, en vertu des pouvoirs qu'Il lui confia, a distingués et consacrés au service de Dieu et de ses saints.

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$ 76. Doctrine de l'Église sur ce sujet, et parties constituantes de cette doctrine.

Après avoir tiré du néant d'abord le monde spirituel, puis le monde matériel, le Seigneur Dieu, pour couronner son œuvre, créa l'homme, qui appartient par son âme au premier de ces mondes, par son corps au second, et qui, par cette raison, comme un abrégé des deux (1), était anciennement nommé à juste titre le monde' en petit (2).

Voici les traits principaux de l'Église orthodoxe sur le couronnement de l'œuvre de Dieu : « Dieu dit en sa sainte Trinité : « Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance. » (Gen., 1, 26.) Et Dieu forma de la terre le corps du premier homme Adam; II répandit sur son visage un souffle de vie; Il introduisit Adam dans le paradis; Il lui donna pour nourriture tous les fruits qu'il contenait, sauf ceux de l'arbre de vie; enfin Il prit à Adam, pendant son sommeil, une de ses côtes, dont II forma la première femme, Ève... Dieu créa l'homme pour qu'il Le connût, qu'il L'aimât, qu'il Le glorifiat, et qu'ainsi il vécût éternellement heureux... Mais, n'ayant pas gardé le commandement de Dieu dans le paradis, où il était en état d'innocence, ayant pris et mangé du fruit défendu, l'homme perdit sa dignité native et la position qu'il avait au temps de son innocence... Et, comme tous les hommes étaient dans l'état d'innocence en Adam, dès que celui-ci vint à pécher, tous péchèrent en lui et tombèrent dans l'état de péché. Aussi sont-ils tous non-seulement sujets au péché, mais

(1) Constit. apostol., VII, 34; Method. apud Epiphan. Hæres., LXIV, 18; Augustin. Ad Oros. contra Priscill. et Origen., n. II: « Nullum est creaturæ << genus quod non in homine possit agnosci.

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(2) Grég. le Théol., Serm. 38, Œuvr. des saints Pères, 111, 242; J. Dam., Exp. ex. de la Foi orth., 11, chap. 12: « Dieu a créé l'homme innocent, droit, aimant le bien, exempt de chagrin et de soucis, brillant de toutes les perfections, ayant en abondance tous les biens, comme un petit monde dans le grand.

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encore à la punition du péché. » (Gr. Cat. chr., art. 1, et Conf. orth., art. 1, rép. 22, 24.)

La doctrine de l'Église orthodoxe sur l'homme, en tant que créature de Dieu, renferme donc, en particulier, la doctrine de l'origine et de la nature de l'homme, celle de sa destination et de son état d'innocence, celle de sa chute volontaire et des conséquences de cette chute.

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§ 77. Substance et signification du récit de Moïse sur l'origine des premiers hommes: Adam et Eve.

L'historien sacré atteste que Dieu créa les premiers hommes, Adam et Ève, autrement qu'Il n'avait fait toutes ses œuvres précédentes, et qu'en outre Il créa l'homme autrement que la femme. Par rapport à la création de l'homme en général l'auteur de la Genèse s'exprime ainsi : « Dieu dit ensuite: Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance... et Il le créa à l'image de Dieu, et Il les créa måle et femelle.» (Gen., I, 26, 27.) Il dit en particulier sur la création de l'homme : Le Seigneur forma donc l'homme du limon de la terre, et répandit sur son visage un souffle de vie, et l'homme devint vivant et animé » (Gen., II, 7); et sur celle de la femme: Le Seigneur Dieu envoya donc à Adam un profond sommeil; et, lorsqu'il était endormi, Il tira une de ses côtes et mit de la chair à la place. Et le Seigneur Dieu, de la côte qu'Il avait tirée d'Adam, forma la femme et l'amena à Adam. » (Ibid., 21, 22.)

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Il faut entendre cette narration dans un sens historique, et non point comme une fiction ou un mythe (1). En effet : 1o elle fut entendue ainsi par Moïse lui-même, comme cela ressort en général du caractère de tout son livre, purement historique, et en particulier des paroles prononcées, selon lui, par Adam, au moment où Ève lui fut présentée : « Voici maintenant l'os de mes os et la chair de ma chair; celle-ci s'appellera d'un

(1) C'est ainsi que l'expliquent de nos jours les théologiens rationalistes de l'Occident.

nom qui marque l'homme, parce qu'elle a été prise de l'homme » (Gen., 11, 23); puis, de ce que Dieu dit à Adam après sa chute : « Vous mangerez votre pain à la sueur de votre visage, jusqu'à ce que vous retourniez à la terre d'où vous avez été tiré.» (Gen., III, 19.) 2o Elle fut entendue dans le mème sens par les écrivains de l'Ancien Testament qui vinrent après Moïse. Nous lisons, par exemple, dans le livre de la Sagesse, de Salomon : « Dieu a créé l'homme immortel; Il l'a fait pour être une image qui Lui ressemblât. » (Sag., III, 23.) Nous lisons également dans Jésus, fils de Sirach: « Dieu a créé l'homme de la terre; c'est dans la terre qu'Il veut le faire rentrer un jour. Il lui a marqué le temps et le nombre de ses jours, et lui a donné pouvoir sur tout ce qui est sur la terre. Il l'a revêtu de force selon sa nature et l'a fait à son image. (Sir., XVII, 1-3; comp. Eccl., XII, 7; Ps. VII, 5, 10; Tob., VIII, 8.)

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3° Notre Sauveur Jésus-Christ ne l'entendait pas autrement. En démontrant l'indissolubilité du mariage, Il dit aux Pharisiens « Dès le commencement du monde, Dieu créa un seul homme et une seule femme. C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et ils seront deux dans une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair.» (Marc, x, 6-8; comp. Matth., xxx, 4-6.) En parlant ainsi le Seigneur confirma clairement l'authenticité historique de tout ce que rapporte Moïse sur l'origine du premier couple humain. (Gen., II, 18-24.)

4° L'Apôtre saint Paul la confirme également; il atteste que l'homme fut créé d'abord, et après lui la femme : « Adam a été formé le premier, et Eve ensuite.» (I Tim., II, 13.) Par Ève rapport à la création de l'homme il dit : « Adam, le premier homme, a été créé avec une âme vivante... Le premier homme est le terrestre, formé de la terre » (I Cor., xv, 45, 47); et par rapport à celle de la femme : « L'homme n'a point été tiré de la femme, mais la femme de l'homme; et l'homme n'a point été créé pour la femme, mais la femme pour l'homme.» (I Cor., XI, 8, 9; comp. vi, 16; Éph., v, 31.)

5o Les saints Pères et les Docteurs de l'Église font de même.

Nous lisons, par exemple, dans Théophile d'Antioche: « Dieu ne daigna façonner de ses mains qu'une seule œuvre, savoir: l'homme...; et plus loin : « Dieu forma une femme pour Adam, d'une de ses côtes (1). » Nous lisons dans saint Basile :

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L'origine de l'homme est bien supérieure à celle des autres êtres créés. Il est dit que Dieu prit le limon de la terre et forma l'homme. (Gen., II, 6.) Il daigne façonner notre corps de sa propre main. Ce n'est point un Ange qu'Il emploie pour notre création; ce n'est pas la terre qui nous produit d'ellemême, comme des insectes; ce n'est point à des forces mercenaires qu'Il commande son œuvre; mais, prenant le limon de la terre, Il crée de sa propre main (2).» Nous lisons dans saint Grégoire le Théologien : « De la matière déjà créée Il (Dieu) prend le corps; de son propre sein, dans ce corps, Il souffle la vie (que la Parole divine appelle âme ou image de Dieu); et voilà créé, comme un second monde, grand dans sa petitesse, voilà sur la terre un autre Ange, spectateur de la nature visible, confident de la création spirituelle (3). Nous lisons dans saint Ambroise : « Ce n'est pas en vain que la femme fut formée de la côte d'Adam, et non point du même limon que lui. Sachons donc que l'homme et la femme ont une même nature corporelle, qu'il n'y a qu'une seule souche de la race humaine. C'est pour cela qu'au commencement il n'y en a pas eu deux de créés, l'homme et la femme ou deux femmes, mais l'homme d'abord, et ensuite la femme, tirée de l'homme (4). Nous lisons enfin dans saint Jean Damascène : « De la nature visible et invisible Dieu forma l'homme de ses propres mains; Il le fit à son image et à sa ressemblance: du limon de la terre Il forma son corps, et de son souffle divin Il lui communi

(1) Ad Autol., II, cap. 18 et 28.

(2) Serm. sur la formation de l'homme, Lect. chr., 1841, IV, 5. (3) Serm. 45, Œuvr. des saints Pères, IV, 157.

(4) Lib. de Parad., cap. 10. Le récit de Moïse sur la formation de l'homme fut ainsi compris par Irénée (Adv. Hæres., IV, 37); Tertullien (Contra Marcion., cap. 4), et Augustin : « Etsi de terræ pulvere Deus fiuxit hominem ; << eadem terra omnisque terrena materies omnino de nihilo est, animamque « de nihilo factam dedit corpori, cum factus est homo. » (De Civit. Dei, XIV, cap. 2.)

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