met les descendants de Dadan dans la Palmyrène, où se trouve la montagne Aladan, ou Alsadadan. Bochart met Dadan dans l'Arabie heureuse, à l'occident de Regma. Ce pays est nommé encore aujourd'hui Dadena, ayant pour capitale la ville de Daden. [Voy. REEMA et RпODES.] DADAN, fils de Jecsan, et petit-fils d'Abraham par Céthura. Dadan fut père de Lathusim, d'Assurim, et de Loomim (a). Il demeura dans l'ldumée, où Jérémie place la ville de Dedan (b). Ezechiel (c) parle de Dedan, qui venait trafiquer à Tyr avec ceux de Chobar, d'Eden, d'Assur, et de Chelmad. Ce qui fait juger que l'un ou l'autre des deux Dadan que l'on vient de voir, demeurait dans la Mésopotamie ou dans la Syrie, et auprès des peuples d'Eden et d'Assur. [Voy. DEDAN.] - DAGON, ou DOG, ou DoсH, forteresse dans la plaine de Jéricho, où Ptolémée, fils d'Abobi, avait sa demeure, et où il tua en trahison Simon Machabée son beau-père (d), avec Mattathias et Judas ses deux fils. Jean Hircan fils de Simon, qui était alors à Gazara, vint assiéger Ptolémée son beau-frère, dans le château de Dagon; mais Josèphe raconte que lorsque Hircan s'approchait pour donner l'assaut à la forteresse, Ptolémée faisait cruellement battre de verges sur les murailles, à sa vue, la mère et les deux frères d'Hircan; le menaçant de les faire mourir, s'il continuait à le presser. La compassion qu'il eut des tourments de sa mère, fut cause que le siége tira en longueur, et que l'année sabbatique étant venue, Hircan fut obligé de lever le siége. Alors Ptolémée se sauva chez Zénon, surnommé Cotyla, tyran de Philadelphie, après avoir fait mourir la mère et les deux frères d'Hircan. Ce qui paraît contraire au récit du premier livre des Machabées, qui porte que Ptolémée fit mourir Mattathias et-Judas, avec Simon leur père, dans la salle du festin où ils avaient soupé. DAGON, divinité des Philistins. Le nom de Dagon signifie un poisson (7 dag, ou dagón), et nous croyons que l'on représentait Dagon comme une femme qui avait tout le bas d'un poisson (e), Desinit in piscem mulier formosa superne, comme les païens représentaient les Tritons ou les Syrènes. L'auteur du grand Etymologique dit que Dagon était Saturne, d'autres que c'était Jupiter, d'autres que c'était Vénus. Les Egyptiens adoraient cette déesse sous la forme d'un poisson, parce que dans la guerre de Tryphon contre les dieux, Vénus s'était cachée sous la forme d'un poisson (f). Diodore de Sicile (g) dit qu'à Ascalon, ville fameuse des Philistins, on adorait la déesse Dercéto, ou Atergatis, sous la figure d'une femme, ayant tout le bas d'un poisson. Ovide (h): Derceti, quam versa squamis velantibus artus Lucien (i) nous dépeint de même la déesse Dercélo : Ημισεν μὲν γυνή, τὸ δ ̓ ὀκοστοῦν ἐκ μήρων εἰς ἀκροὺς πόδας ἰχθύος οὔρη ἀποτείνεται. Or celle déesse était la même que Vénus. Il y a donc toute apparence que Dagon n'était autre que cette divinité.[Voy. ATERGATIS et DERCÉTO.] L'Ecriture marque assez que la statue de Dagon avait la figure humaine, au moins par le haut, puisqu'elle dit que l'arche du Seigneur ayant été placée dans le temple de Dagon, le lendemain, lorsque les prêtres voulurent entrer dans ce temple, ils trouvèrent la tête et les mains de Dagon sur le seuil de la porte, pendant que le reste du tronc de la figure était demeuré à sa place (j). On peut voir notre dissertation sur l'origine, et sur les divinités des Philistins, à la tête du Commentaire sur le premier livre des Rois. Il y avait un temple de Dagon à Gaza, qui fut renversé par Samson (k). Il y en avait un autre à Azot, où les Philistins déposèrent l'arche du Seigneur (). Il y avait une ville dans la tribu de Juda, nommée Beth-Dagon (m) ou demeure de Dagon; et une autre de même nom, sur les frontières d'Aser (n). Eusèbe met aussi un bourg nommé CapharDagon, ou Champ de Dagon, entre Jamnia et Diospolis. Philon de Biblos dans sa traduction de Sanchoniathon (u), dit que Dagon veut dire Siton, ou le dieu du froment; en effet dágán en hébreu [27] signifie le froment (1). Mais qui est ce Dieu du froment? c'est apparemment Cérès, car les Hébreux n'avaient point de nom féminin pour signifier les déesses; et Elien nait à Cérès, était celui de Sito, comme qui nous apprend qu'entre les noms qu'on dondirait la déesse du froment, parce qu'on la croyait inventrice de l'agriculture et du froment; on la dépeignait avec la charrue, des épis de froment, des fruits et du pavot autour de la tête ou dans les mains; on la joignait avec Bacchus inventeur du vin. Ils allaient ensemble dans les mystères; on célébrait conjointement leurs orgies. Mais on la trouve aussi dépeinte avec des poissons, dans quelques médailles (p), ce qui revient au nom de Dagon, dérivé de la racine (p) Voyez l'Antiquité expliquée, t. I, p. 85, fig. 8, 9, tab. XLV. Et notre Dictionnaire de la Bible, sous l'article HAUTS LIEUX, fig. 3 — [ou la même figure, dans la 40 planche de l'Atlas du cours complet d'Ecriture sainte]. (1) Voilà deux étymologies du nom de Dagon. L'une est enseignée par les rabbins et par ceux qui secouent le joug des Grecs; c'est celle que dom Calmet a adoptée : Dagon vient de dag, mot phénicien et hébreu, signifiant poisson. L'autre, tenue par ceux qui répudient l'autorité des rabbins; l'abbé Banier l'a admise : Dagon vient de dågôn, mot phénicien et hébreu, signifiant ble ou froment. Laquelle est la vraie? Jurieu les discute, et, s'efforçant de convaincre d'erreur Philon de Biblos, il se prononce en faveur de l'opinion des rabbins. Ses raisons sont bonnes; cellos de Banier ne le sont pas moins le procès subsiste. Voyez Dag, un poisson. Dans une de ces médailles, Enfin, on décrit quelquefois Cérès avec les Bérose, parlant d'Oannès, dit qu'il avait le corps et la tête de poisson; qu'au-dessus de cette tête, il y en avait une autre, et qu'au-dessous de la queue du poisson, il paraissait des pieds d'homme. C'est là, dit- on, la véritable figure de Dagon, qui avait différents noms dans différents pays. On trouve une médaille égyptienne (b), qui re- présente une femme à demi-corps, avec des mains tenant la corne d'abondance, et avec une queue de poisson, recourbée par der- rière, ayant aussi des pieds faits comme ceux du crocodile ou du veau marin. Telle pou- vait être la figure de la déesse Dagon. Les Diodore de Sicile (c) dit qu'à Ascalon, Hérodote (d) raconte que les Scythes ayant fait irruption dans la Palestine, dans le des- sein de se jeter dans l'Egypte, Psammétichus, roi d'Egypte, détourna ce coup, par de grandes sommes d'argent qu'il leur apporta. Quelques Scythes s'étant jetés dans Ascalon, y pillèrent le temple de la déesse Vénus la Céleste, qui est un des plus anciens temples du monde que l'on connaisse. La déesse, Jurieu, Hist. des dogmes, part. iv, ch. v, pag. 642; Banier, Mythologie expliquée par l'Hist., liv. II, ch. r, et liv. VII, ch. iv, tom. 1, pag. 572; dom Calmet, Dissert. sur l'origine nes Philistins, part. u, sur les divinités des Philistins, art. (a) Voyez l'Antiquité expliquée, t. I, p. 93 et 275. irritée, leur envoya une maladic honteuse Saumaise croit (e) que Dagon est le même Cum Babylonias submersa profugit in undas. DAIM, Dama ou Damula, bête fauve et sauvage, de grandeur moyenne entre le cerf et le chevreuil, portant ses cornes tour- nées en avant, mais dont les perches et les chevillures sont larges et plates, et non pas rondes. Il est naturellement fort peureux et fort timide. Le daim passait pour un animal pur, et dont la chair était bonne à manger (9): on estime surtout le jeune daim pour la déli catesse et le bon suc de sa chair. Il en est parlé dans le Cantique (h), dans les Pro- verbes (i) et dans Isaïe (j) comme d'un animal beau, aimable, prompt à la course. DALAIAS, sixième fils d'Elionai, de la DALAIAS, [fils de Séméias et] un des [Un DALAIA est nommé par Esdras II, vant le premier, ou de six cent quarante seulement, suivant le second. Ce dalaïa est- il le même que le conseiller de Joakim? Ses descendants furent de ceux qui ne purent produire leur généalogie, ni prouver qu'ils étaient Israélites. Esd. II, 59. Neh. VII, 61.] Sanaballat, cherchait a perdre Néhémie. DALAIAU, de la race des prêtres. H était DALETH, quatrième lettre des Hébreux, DALILA, courtisane qui demeurait dans Dalila lui ayant demandé encore avec plus Alors Dalila commença à faire des repro- (b) Chrysost, seu alius, de variis in Mauh. locis; et in (c) Marc. vi, 10. drai faible comme les autres hommes. Alors -- DALMANUTHA. Saint Marc (c) dit que Eusèbe et saint Jérôme placent Magedan Josias (a), qui y furent mis à mort. Jésus- [Ainsi, d'après cette dernière opinion de DALMATIE, partie de l'ancienne Illyric, DAMAN, animal qui existe dans la Pa- DAMARIS, que quelques-uns (b) font femme de saint Denys l'Aréopagite, fut convertie par les prédications de saint Paul à Athè- nes (c). On ne sait quelle fut la vie de Dama- ris. On dit qu'elle demeura à Athènes au- près de saint Denys, qui en fut évêque ; et le ménologe des Grecs en fait mémoire le 4 DAMAS, ville célèbre en Syrie. Elle a été longtemps capitale d'un royaume, nommé le royaume de Damas, ou Aram de Damas, ou Syrie de Damas. On ignore au vrai qui est (Suivant M. Ch. Lenormant, professeur à la Faculté des Lettres de Paris, Hus ou Us, fils aîné d'Aram, cinquième et dernier fils de Sem (Gen., X, 22, 23), fut le fondateur de Damas. Après avoir discuté quelques textes de la Genèse a Le chapitre X nous pré- sente donc, dit-il, sur l'origine d'Aram et de Huls, la version la plus vraisemblable et la plus conforme à l'histoire. Nous pouvons conclure de ce qu'il fait Huts fils d'Aram, qu'à l'époque où la branche araméenne se déta- désigna un des établissements séparés qui furent le résultat de cette dispersion. » Et plus loin, lorsqu'il trace la marche d'Aram: « Aram.... établit son fils Huts à Damas et son autre fils Hul dans la Cœlésyrie (1). »] Damas subsistait dès le temps d'Abra- ham, et quelques anciens (d) ont en- seigné que ce patriarche y avait régné im- médiatement après Damascus son fonda- teur. Ce qui est certain, c'est qu'il avait un affranchi, intendant de sa maison, qui était de Damas (e), et qu'il poursuivit Codor- lahomor et les cinq rois ligués jusqu'à Hoba, qui est à la gauche, ou au nord de Damas . L'Ecriture ne nous apprend plus rien de cette ville jusqu'au temps de David. Alors Adad, roi de Damas, ayant voulu four- vid les vainquit tous deux, et assujettit leur nir du secours à Adarézer, roi de Soba, Da- pays (g). Josèphe (h) dit que ce roi Adad était le premier qui eût pris le titre de roi dans cette ville; et il le dit après Nicolas de Damas, historien du pays, qui vivait du temps d'Hé- Sur la fin du règne de Salomon (i), Dicu suscita Razin, fils d'Eliada, qui rétablit le royaume de Damas, et qui secoua le joug des rois de Juda. Assez longtemps après, Ben-adad, fils de Tabremon, roi de Damas, Asa, roi de Juda, implora le secours de contre Basa, roi d'Israel, et l'engagea à faire irruption sur les terres de son ennemi(j). Depuis ce temps, la plupart des rois de Da- mas sont nominés Ben-adad: par exemple, Ben-adad, fils de celui dont on vient de par- ler, qui assiégea Samarie, accompagné de trente-deux rois, sous Achab, roi d'Israel (k). Ben-adad fut obligé de lever le siége de Sa- marie; et, l'année suivante, ayant remis uno armée sur pied, il fut vaincu par Achab (2 places que ses pères avaient prises su et il s'obligea de rendre au roi d'Israel es rael. Ben-adad n'ayant pas fidèleme exé- culé sa promesse, et ayant refusé de restituer Ramoth de Galaad, donna occasun à diver- chab, comme il l'avait faite à son père. Il as- siéga Samarie, et f diverses entreprises contre Israel. Mais e prophète Elisée ren- versait tous ses projets en les découvrant au roi Joram; en sorte que Ben-adad envoya des troupes pour arrêter ce prophète, et pour se le faire amener. Mais Elisée les frappa d'aveuglement, et les fit entrer dans Samaric, sans qu'ils s'en aperçussent (m). Eufi, quelque temps après, Ben-adad étant (i) III Reg. x1, 23, 24, 25. An du monde 3027, avant Jé- (1) III Reg. xv, 18. An du monde 3064, avant Jésus- (1) Ch. Lenormant, Cours d'histoire ancienne, ch. v, $6 et 18, pag. 194 et 211. Paris, 1857. Il cite, à la fin des gnerait; et Hazael étant retourné vers Ben- Il hérita de la haine que ses prédéces Jéroboam II, roi d'Israel, reprit le dessus Damas se releva de toutes ces disgrâces. Damas demeura sous la domination des Romains, jusqu'à ce qu'elle tomba entre les déjà maître de Damas sous Auguste (q); mais il ne la possédait pas dans une entière indépendance. Ce roi, comme plusieurs autres, était soumis aux Romains. Arétas, qui avait un gouverneur à Damas, lorsque saint Paul y vint, se brouilla avec les Ro- mains ; et lorsque les Juifs de Damas voulu- rent faire arrêter cet apôtre, Arétas était eu guerre avec eux (r). Voilà à peu près ce qu'il est nécessaire de savoir sur les divers états de la ville de Damas, par rapport aux livres saints, et à l'histoire des Hébreux et du Nou- Naaman, général des troupes du roi de Syrie, étant venu trouver le prophète Eli- On montre à cinq cents pas de Damas, du côté du midi, sur le grand chemin, le lieu où saint Paul fut renversé par cette voix : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? On y bâtit une église, qui est à présent entière- ment ruinée. On voit encore dans la même ville, la maison que l'on dit être celle de saint Ananie, qui baptisa et instruisit saint Paul; laquelle est changée en église, et dont les Turcs ont fait une mosquée. Plusieurs écrivains ont cru que Caïn et Abel avaient leur demeure auprès de Damas, et que c'est du sang d'Abel dont cette ville a pris son nom; car, en hébreu, Dam-sak signifie un sac de sang. On montre encore dans ces quartiers-là le tombeau d'Abel, qui est, dit- on, de la longueur de quarante pieds. Mais on ne peut faire aucun fond sur de pareils |