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met les descendants de Dadan dans la Palmyrène, où se trouve la montagne Aladan, ou Alsadadan. Bochart met Dadan dans l'Arabie heureuse, à l'occident de Regma. Ce pays est nommé encore aujourd'hui Dadena, ayant pour capitale la ville de Daden. [Voy. REEMA et RпODES.]

DADAN, fils de Jecsan, et petit-fils d'Abraham par Céthura. Dadan fut père de Lathusim, d'Assurim, et de Loomim (a). Il demeura dans l'ldumée, où Jérémie place la ville de Dedan (b). Ezechiel (c) parle de Dedan, qui venait trafiquer à Tyr avec ceux de Chobar, d'Eden, d'Assur, et de Chelmad. Ce qui fait juger que l'un ou l'autre des deux Dadan que l'on vient de voir, demeurait dans la Mésopotamie ou dans la Syrie, et auprès des peuples d'Eden et d'Assur. [Voy. DEDAN.]

-

DAGON, ou DOG, ou DoсH, forteresse dans la plaine de Jéricho, où Ptolémée, fils d'Abobi, avait sa demeure, et où il tua en trahison Simon Machabée son beau-père (d), avec Mattathias et Judas ses deux fils. Jean Hircan fils de Simon, qui était alors à Gazara, vint assiéger Ptolémée son beau-frère, dans le château de Dagon; mais Josèphe raconte que lorsque Hircan s'approchait pour donner l'assaut à la forteresse, Ptolémée faisait cruellement battre de verges sur les murailles, à sa vue, la mère et les deux frères d'Hircan; le menaçant de les faire mourir, s'il continuait à le presser. La compassion qu'il eut des tourments de sa mère, fut cause que le siége tira en longueur, et que l'année sabbatique étant venue, Hircan fut obligé de lever le siége. Alors Ptolémée se sauva chez Zénon, surnommé Cotyla, tyran de Philadelphie, après avoir fait mourir la mère et les deux frères d'Hircan. Ce qui paraît contraire au récit du premier livre des Machabées, qui porte que Ptolémée fit mourir Mattathias et-Judas, avec Simon leur père, dans la salle du festin où ils avaient soupé.

DAGON, divinité des Philistins. Le nom de Dagon signifie un poisson (7 dag, ou dagón), et nous croyons que l'on représentait Dagon comme une femme qui avait tout le bas d'un poisson (e),

Desinit in piscem mulier formosa superne, comme les païens représentaient les Tritons ou les Syrènes. L'auteur du grand Etymologique dit que Dagon était Saturne, d'autres que c'était Jupiter, d'autres que c'était Vénus. Les Egyptiens adoraient cette déesse sous la forme d'un poisson, parce que dans la guerre de Tryphon contre les dieux,

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Vénus s'était cachée sous la forme d'un poisson (f). Diodore de Sicile (g) dit qu'à Ascalon, ville fameuse des Philistins, on adorait la déesse Dercéto, ou Atergatis, sous la figure d'une femme, ayant tout le bas d'un poisson. Ovide (h):

Derceti, quam versa squamis velantibus artus
Stagna Palæstini credunt coluisse figura.

Lucien (i) nous dépeint de même la déesse Dercélo : Ημισεν μὲν γυνή, τὸ δ ̓ ὀκοστοῦν ἐκ μήρων εἰς ἀκροὺς πόδας ἰχθύος οὔρη ἀποτείνεται. Or celle déesse était la même que Vénus. Il y a donc toute apparence que Dagon n'était autre que cette divinité.[Voy. ATERGATIS et DERCÉTO.]

L'Ecriture marque assez que la statue de Dagon avait la figure humaine, au moins par le haut, puisqu'elle dit que l'arche du Seigneur ayant été placée dans le temple de Dagon, le lendemain, lorsque les prêtres voulurent entrer dans ce temple, ils trouvèrent la tête et les mains de Dagon sur le seuil de la porte, pendant que le reste du tronc de la figure était demeuré à sa place (j). On peut voir notre dissertation sur l'origine, et sur les divinités des Philistins, à la tête du Commentaire sur le premier livre des Rois. Il y avait un temple de Dagon à Gaza, qui fut renversé par Samson (k). Il y en avait un autre à Azot, où les Philistins déposèrent l'arche du Seigneur (). Il y avait une ville dans la tribu de Juda, nommée Beth-Dagon (m) ou demeure de Dagon; et une autre de même nom, sur les frontières d'Aser (n). Eusèbe met aussi un bourg nommé CapharDagon, ou Champ de Dagon, entre Jamnia et Diospolis.

Philon de Biblos dans sa traduction de Sanchoniathon (u), dit que Dagon veut dire Siton, ou le dieu du froment; en effet dágán en hébreu [27] signifie le froment (1). Mais qui est ce Dieu du froment? c'est apparemment Cérès, car les Hébreux n'avaient point de nom féminin pour signifier les déesses; et Elien nait à Cérès, était celui de Sito, comme qui nous apprend qu'entre les noms qu'on dondirait la déesse du froment, parce qu'on la croyait inventrice de l'agriculture et du froment; on la dépeignait avec la charrue, des épis de froment, des fruits et du pavot autour de la tête ou dans les mains; on la joignait avec Bacchus inventeur du vin. Ils allaient ensemble dans les mystères; on célébrait conjointement leurs orgies.

Mais on la trouve aussi dépeinte avec des poissons, dans quelques médailles (p), ce qui revient au nom de Dagon, dérivé de la racine

(p) Voyez l'Antiquité expliquée, t. I, p. 85, fig. 8, 9, tab. XLV. Et notre Dictionnaire de la Bible, sous l'article HAUTS LIEUX, fig. 3 — [ou la même figure, dans la 40 planche de l'Atlas du cours complet d'Ecriture sainte].

(1) Voilà deux étymologies du nom de Dagon. L'une est enseignée par les rabbins et par ceux qui secouent le joug des Grecs; c'est celle que dom Calmet a adoptée : Dagon vient de dag, mot phénicien et hébreu, signifiant poisson. L'autre, tenue par ceux qui répudient l'autorité des rabbins; l'abbé Banier l'a admise : Dagon vient de dågôn, mot phénicien et hébreu, signifiant ble ou froment. Laquelle est la vraie? Jurieu les discute, et, s'efforçant de convaincre d'erreur Philon de Biblos, il se prononce en faveur de l'opinion des rabbins. Ses raisons sont bonnes; cellos de Banier ne le sont pas moins le procès subsiste. Voyez

Dag, un poisson. Dans une de ces médailles,
qui est de la ville de Syracuse, les poissons
au nombre de quatre, sont rangés sur le
champ de la médaille, autour de la tête de la
déesse, qui est couronnée de fruits. Dans une
autre, les poissons se voient autour d'un tau-
reau qui est sur le revers d'une médaille,
aussi de Syracuse avec la tête de Cérès. Dans
Philon de Biblos, Dagon est frère de Saturne,
comme dans les auteurs grecs, Cerès est
sœur du même Saturne. Cerès jouit des em-
brassements de son frère, selon les Grecs ;
Atergatis est sœur du même Saturne, selon
Philon de Biblos.

Enfin, on décrit quelquefois Cérès avec les
attributs de la déesse Isis des Egyptiens (a),
à qui l'on attribuait de même l'invention de
l'agriculture, du froment et des fruits, et que
l'on honorait comme la Lune. Dans une sla-
tue antique de Cérès, trouvée à Toul, on re-
marque des épis autour de sa tête, en forme
de cheveux où de rayons.

Bérose, parlant d'Oannès, dit qu'il avait

le corps et la tête de poisson; qu'au-dessus

de cette tête, il y en avait une autre, et

qu'au-dessous de la queue du poisson, il

paraissait des pieds d'homme. C'est là, dit-

on, la véritable figure de Dagon, qui avait

différents noms dans différents pays. On

trouve une médaille égyptienne (b), qui re-

présente une femme à demi-corps, avec des

mains tenant la corne d'abondance, et avec

une queue de poisson, recourbée par der-

rière, ayant aussi des pieds faits comme ceux

du crocodile ou du veau marin. Telle pou-

vait être la figure de la déesse Dagon. Les
rabbins varient sur sa figure, parce qu'ils ne
parlent qu'en devinant les uns lui donnent
le haut de l'homme et le bas du poisson;
d'autres, au contraire, le haut du poisson
et le bas de l'homme; d'autres le font tout
homme ou tout poisson.

Diodore de Sicile (c) dit qu'à Ascalon,
ville de la Palestine, on adorait Dercéto, ou
Alergatis, sous le visage d'une femme, ayant
tout le bas d'un poisson, à peu près comme
on dépeint les Néréïdes. Près d'Ascalon, il
y avait un étang fort profond, rempli de
poissons consacrés à cette déesse, et dont les
peuples de la ville s'abstiennent par super-
stition, croyant que Vénus s'étant autrefois
jetée dans cet étang, y fut métamorphosée en
poisson.

Hérodote (d) raconte que les Scythes ayant

fait irruption dans la Palestine, dans le des-

sein de se jeter dans l'Egypte, Psammétichus,

roi d'Egypte, détourna ce coup, par de

grandes sommes d'argent qu'il leur apporta.

Quelques Scythes s'étant jetés dans Ascalon,

y pillèrent le temple de la déesse Vénus la

Céleste, qui est un des plus anciens temples

du monde que l'on connaisse. La déesse,

Jurieu, Hist. des dogmes, part. iv, ch. v, pag. 642; Banier,

Mythologie expliquée par l'Hist., liv. II, ch. r, et liv. VII,

ch. iv, tom. 1, pag. 572; dom Calmet, Dissert. sur l'origine

nes Philistins, part. u, sur les divinités des Philistins, art.

Astaroth.

(a) Voyez l'Antiquité expliquée, t. I, p. 93 et 275.

(b) Vaillant. appendic. hist. Ptolomæorum.

(c) Diodor. Sicul. Bibl. I. II.

irritée, leur envoya une maladic honteuse
et douloureuse, les hémorroïdes, qui passa
à leur postérité, en punition du sacrilége
qu'ils avaient commis contre la déesse. On
Voit ici qu'Hérodote appelle Vénus la Cé-
leste, la même déesse que les autres nomment
Atergatis ou Dercélo, et que nous croyons
être Dagon.

Saumaise croit (e) que Dagon est le même
que Ceto, grand poisson marin; que Ceto,
ou le monstre marin auquel Andromède fut
exposée à Joppé, et que la déesse Dercéto
des Ascalonites, ne sont qu'une même divi-
nité. Selden (f) veut qu'Alergatis soit la même
que Dagon, et que son nom d'Atergatis dé-
rive de l'hébreu Adir-Dagan, magnifique
poisson. Le nom de magnifique est souvent
donné au vrai Dieu et aux fausses divinités
Diane, la Persane, ou Vénus, fut, dit-on
changée en poisson, en se jetant dans les
eaux de Babylone. Manilius dit :

Cum Babylonias submersa profugit in undas.

DAIM, Dama ou Damula, bête fauve et

sauvage, de grandeur moyenne entre le

cerf et le chevreuil, portant ses cornes tour-

nées en avant, mais dont les perches et les

chevillures sont larges et plates, et non pas

rondes. Il est naturellement fort peureux et

fort timide. Le daim passait pour un animal

pur, et dont la chair était bonne à manger (9):

on estime surtout le jeune daim pour la déli

catesse et le bon suc de sa chair. Il en est

parlé dans le Cantique (h), dans les Pro-

verbes (i) et dans Isaïe (j) comme d'un

animal beau, aimable, prompt à la course.
L'Hébreu Tzeb, ou Tzebi (3 vel 3 Caprea
vel Dama), se prend pour le chevreuil et pour
le daim.

DALAIAS, sixième fils d'Elionai, de la
famille de David. I Par. III, 24.

DALAIAS, [fils de Séméias et] un des
conseillers du roi Joakim, qui s'opposa à ce
prince, lorsqu'il voulut brûler le livre du
prophète Jérémie (k), que Baruch avait écrit
sous la diction de ce prophète. L'opposition
de Dalaïas, d'Elnathan et de Gaiarias
n'empêchèrent pas le roi Joakim de brûler
les prophéties de Jérémie, parce qu'elles
étaient contraires à son inclination.

[Un DALAIA est nommé par Esdras II,
60, et par Néhémie VII, 62, et dont les fils
ou descendants revinrent de la captivité, au
nombre de six cent cinquante-deux, sui-

vant le premier, ou de six cent quarante

seulement, suivant le second. Ce dalaïa est-

il le même que le conseiller de Joakim? Ses

descendants furent de ceux qui ne purent

produire leur généalogie, ni prouver qu'ils

étaient Israélites. Esd. II, 59. Neh. VII, 61.]

DALAIA ou DELAYA, fils de Métabéel et

père de Sémaïas, qui, gagné par Tobie el

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Sanaballat, cherchait a perdre Néhémie.
Neh. VI, 10-13. Voy. SÉMAÏAS.

DALAIAU, de la race des prêtres. H était
de la vingt-troisième des bandes qui devaient
servir dans le-temple. I Par. XXIV, 18.

DALETH, quatrième lettre des Hébreux,
d'où est venu le delta des Grecs (daleth.
▲ delta. - [Cette lettre s'écrit V dans les mé-
dailles (S).]

DALILA, courtisane qui demeurait dans
la vallée de Sorec, de la tribu de Dan,
près le pays des Philistins (a). Samson en
étant devenu amoureux, s'attacha à elle, et,
selon quelques uns (b), il l'épousa. Les
princes des Philistins, l'ayant su, vinrent
trouver cette femme, et lui promirent chacun
onze cents pièces d'argent, si elle pouvait dé-
couvrir d'où lui venait cette force extraordi-
naire qu'il avait, et le leur faire savoir.
Cette femme leur promit de s'employer pour
cela; et elle demanda à Samson d'où lui ve-
nait sa grande force, et ce qu'il faudrait
faire pour la lui ôter. Samson lui répondit :
Si on me liait avec sept cordes faites de nerfs
tout frais, je deviendrais faible comme les
autres hommes. Les princes des Philistins lui
apportèrent donc sept cordes, comme elle
avait dit; elle en lia Samson, et, ayant caché
dans sa maison des hommes qui attendaient
l'événement de cette épreuve, elle cria: Sam-
son! les Philistins fondent sur vous. Aussitôt
il rompit les cordes, comme il aurait rompu
un filet. Ainsi on ne connut point d'où fui
venait sa force.

Dalila lui ayant demandé encore avec plus
d'instance en quoi consistait sa force, il ré-
pondit: Si on me liait avec des cordes toutes
neuves, je deviendrais faible comme un autre
homme. Dalila l'en lia, et cria, comme la
première fois Les Philistins viennent fondre
sur vous; et Samson, sans effort, rompit ces
cordes comme un fil. Dalila lui ayant de-
mandé une troisième fois, avec plus d'impé-
tuosité, en quoi consistait sa force, Sam-
son lui dit : Si vous faites un tissu de sept
tresses de mes cheveux, avec le fil dont on fait
la toile, et que l'ayant attaché à un grand
clou, vous enfonciez ce clou dans la terre je
serai faible. Dalila le fit, et éveilla Samson,
comme les autres fois, et Samson arracha le
clou et le fil avec ses cheveux, sans aucune
peine.

Alors Dalila commença à faire des repro-
ches à Samson, de ce qu'il ne l'aimait pas
et de ce qu'il l'avait trompée déjà trois fois;
elle l'importuna avec tant d'opiniâtreté,
que, ne lui laissant aucun repos, enfin le
cœur de Samson se ralentit, et il tomba dans
un découragement mortel. Il lui dit donc :
Le rasoir n'a jamais passé sur ma tête, parce
que je suis Nazaréen, el consacré à Dieu, dès
le ventre de ma mère. Si l'on me rase la tête,
toute ma force m'abandonnera, et je devien-
(a) Judic. xvi, 4.

(b) Chrysost, seu alius, de variis in Mauh. locis; et in
Philipp. homil. 12, et apud Anast. Antioch. q. 63. Abb.
Josepk apnd Cassian. Collal. 17, c. xx. Ephrem. Serm.
udvers, improbas mul. Perer. in Genes. Alii apud Serur
q. 5, in Judic.

(c) Marc. vi, 10.

drai faible comme les autres hommes. Alors
Dalila fit avertir les princes des Philistins de
venir encore une fois dans sa maison, parce
que, pour le coup, Samson lui avait décou-
vert la vérité. Ils vinrent donc avec l'argent
qu'ils lui avaient promis; et Dalila lui ayant
fait raser la tête, pendant qu'il dormait daus
son sein, elle le repoussa avec violence, et
lui dit Voilà les Philistins qui viennent
fondre sur vous. Samson, s'éveillant, voulut
se mettre en défense, croyant qu'il avait
toujours la même force qu'auparavant; mais
les Philistins l'enveloppèrent, le prirent, lui
crevèrent les yeux, le chargèrent de chaînes,
et le menèrent à Gaza, où il demeura en
prison jusqu'à sa mort, comme nous le ver-
rons sous l'article Samson. [Dalila était-
elle hébreue ou philistine?]

--

DALMANUTHA. Saint Marc (c) dit que
Jésus-Christ, s'étant embarqué sur la mer
de Tiberiade avec ses disciples, vint à Dal-
manutha. Saint Matthieu (d), rapportant le
même événement, dit que le Sauveur alla a
Magedan, et plusieurs manuscrits de saint
Marc lisent de même. Le grec de saint Mat-
thieu porte Magdala; le syriaque, l'arabe
et plusieurs anciens exemplaires grecs, por-
tent Magdan. Il s'agit de savoir où sont
situées Magedan et Dalmanutha. Brocard (e)
a cru que Magedan, ou Medan, était lá
source du Jourdain, nommée Dan, au pied
du mont Liban. Il est certain (f) qu'aux en-
virons du lac Phiala, qui est la vraie source
du Jourdain, il y a, pendant tout l'été, un
grand nombre de Sarrasins, d'Arabes et de
Parthes, qui y font une foire et qui y de-
meurent, à cause de la beauté du lieu et
de la commodité du commerce. Ce qui lui
fait donner le nom de Medan, c'est-à-dire
foire, en arabe. Hégésippe (g) donne à cet
endroit le nom de Melda ou Meldan, qu'il
interprète foire ou marché. De Meldan, on
peut faire Delmana, ou Delmanata, ou Del-
nanutha. Ainsi Medan, Magedan, Delmant
el Delmanutha ne seront que la même chose,
cet il faudra dire que Jésus-Christ, ayant
passé le lac de Tibériade, s'avança vers les
sources du Jourdain, et alla à Medan.

Eusèbe et saint Jérôme placent Magedan
aux environs de Gérasa, au delà du Jour-
dain. Ils disent que de leur temps ce canton
s'appelait encore Magedène. Or, Gérasa était
au delà, et à l'orient de la mer de Tibériade.
Cellarius et Ligtfoot suivent la leçon qui
porte Magdala, au lieu de Magedan. Ils pla-
cent Magdala au voisinage de Gadare et de
Tibériade, à l'orient du lac de Génézareth, et
disent que c'est au voisinage de cette ville de
Magdala qu'était celle de Dalmanutha. Ham-
mond et quelques autres prétendent que
saint Marc a voulu parler de la ville de Ma-
gedo, nommée Magedan dans Zacharie (h),
fameuse par la mort des rois Ochosias (i) et

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Josias (a), qui y furent mis à mort. Jésus-
Christ n'alta pas jusqu'à Magedo, mais jus-
qu'aux confins de Magedan, comme porte le
texte de S. Marc. Nous avons suivi ce senti-
ment dans le Commentaire sur saint Mat-
thieu, XV, 39. Mais depuis ce que nous
avons trouvé du Medan, ou de la foire qui se
tient auprès de Phiala, nous préférons le sen-
timent qui y place Dalmanutha.

[Ainsi, d'après cette dernière opinion de
dom Calmet, Dalmanutha serait dans la de-
mi-tribu de Manassé, à l'orient du Jourdain.
Mais qu'est-ce que Dalmanutha? Est-ce un
pays, une ville, un village, un lieu ? C'est une
contrée, dit Huré; une ville, dit Simon; sui-
vant Barbié du Bocage c'est une ville située
dans un petit pays du même nom; ce n'est
qu'un lieu suivant le géographe de la Bible
de Vence. Huré place Dalmanutha dans la
tribu d'Issachar; c'est à tort. Je ne vois rien
qui s'oppose à ce qu'on adopte l'opinion de
Barbié du Bocage: il place la ville (et le pe-
tit pays) de Dalmanutha « à l'orient de la mer
de Galilée, dans la demi-tribu de Manassé,
près de Magedan, avec laquelle on l'a con-
fondue. Cette ville fut entièrement détruite
par les Romains. » Voyez MAGDALEL.]

DALMATIE, partie de l'ancienne Illyric,
le long du golfe de Venise [ou mieux, le
long de la mer Adriatique, entre la Macé-
doine, la Haute-Mésie et la Liburnie, comme
le dit Barbié du Bocage]. Saint Tite y alla
prêcher l'Evangile. II Timoth. IV, 10.

DAMAN, animal qui existe dans la Pa-
lestine. Voyez BLÉ, § VIII.

DAMARIS, que quelques-uns (b) font femme

de saint Denys l'Aréopagite, fut convertie

par les prédications de saint Paul à Athè-

nes (c). On ne sait quelle fut la vie de Dama-

ris. On dit qu'elle demeura à Athènes au-

près de saint Denys, qui en fut évêque ; et le

ménologe des Grecs en fait mémoire le 4

d'octobre.

DAMAS, ville célèbre en Syrie. Elle a été

longtemps capitale d'un royaume, nommé le

royaume de Damas, ou Aram de Damas, ou

Syrie de Damas. On ignore au vrai qui est

le fondateur de Damas.

(Suivant M. Ch. Lenormant, professeur

à la Faculté des Lettres de Paris, Hus ou Us,

fils aîné d'Aram, cinquième et dernier fils de

Sem (Gen., X, 22, 23), fut le fondateur de

Damas. Après avoir discuté quelques textes

de la Genèse a Le chapitre X nous pré-

sente donc, dit-il, sur l'origine d'Aram et de

Huls, la version la plus vraisemblable et la

plus conforme à l'histoire. Nous pouvons

conclure de ce qu'il fait Huts fils d'Aram, qu'à

l'époque où la branche araméenne se déta-

cha de la tige sémitique pour se répandre

dans les vallées du Liban, le nom de Huts

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désigna un des établissements séparés qui

furent le résultat de cette dispersion. » Et

plus loin, lorsqu'il trace la marche d'Aram:

« Aram.... établit son fils Huts à Damas et

son autre fils Hul dans la Cœlésyrie (1). »]

Damas subsistait dès le temps d'Abra-

ham, et quelques anciens (d) ont en-

seigné que ce patriarche y avait régné im-

médiatement après Damascus son fonda-

teur. Ce qui est certain, c'est qu'il avait

un affranchi, intendant de sa maison, qui

était de Damas (e), et qu'il poursuivit Codor-

lahomor et les cinq rois ligués jusqu'à

Hoba, qui est à la gauche, ou au nord de

Damas . L'Ecriture ne nous apprend plus

rien de cette ville jusqu'au temps de David.

Alors Adad, roi de Damas, ayant voulu four-

vid les vainquit tous deux, et assujettit leur

nir du secours à Adarézer, roi de Soba, Da-

pays (g). Josèphe (h) dit que ce roi Adad était

le premier qui eût pris le titre de roi dans

cette ville; et il le dit après Nicolas de Damas,

historien du pays, qui vivait du temps d'Hé-

rode le Grand.

Sur la fin du règne de Salomon (i), Dicu

suscita Razin, fils d'Eliada, qui rétablit le

royaume de Damas, et qui secoua le joug

des rois de Juda. Assez longtemps après,

Ben-adad, fils de Tabremon, roi de Damas,

Asa, roi de Juda, implora le secours de

contre Basa, roi d'Israel, et l'engagea à

faire irruption sur les terres de son ennemi(j).

Depuis ce temps, la plupart des rois de Da-

mas sont nominés Ben-adad: par exemple,

Ben-adad, fils de celui dont on vient de par-

ler, qui assiégea Samarie, accompagné de

trente-deux rois, sous Achab, roi d'Israel (k).

Ben-adad fut obligé de lever le siége de Sa-

marie; et, l'année suivante, ayant remis uno

armée sur pied, il fut vaincu par Achab (2

places que ses pères avaient prises su

et il s'obligea de rendre au roi d'Israel es

rael. Ben-adad n'ayant pas fidèleme exé-

culé sa promesse, et ayant refusé de restituer

Ramoth de Galaad, donna occasun à diver-

ses guerres entre les rois d'Isra et ceux de

Damas.

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chab, comme il l'avait faite à son père. Il as-
Ben-adad fit la guerre Joram, fils d'A-

siéga Samarie, et f diverses entreprises

contre Israel. Mais e prophète Elisée ren-

versait tous ses projets en les découvrant

au roi Joram; en sorte que Ben-adad envoya

des troupes pour arrêter ce prophète, et

pour se le faire amener. Mais Elisée les

frappa d'aveuglement, et les fit entrer dans

Samaric, sans qu'ils s'en aperçussent (m).

Eufi, quelque temps après, Ben-adad étant
tombé malade à Damas, Elisée y alla; et le
roi lui ayant envoyé de grands présents par
Hazael, le prophète prédit à Hazael qu'il rè

(i) III Reg. x1, 23, 24, 25. An du monde 3027, avant Jé-
sus-Christ 973, avant l'ère vulg. 977.

(1) III Reg. xv, 18. An du monde 3064, avant Jésus-

Christ 956, avant l'ère vulg. 940.

(1) Ch. Lenormant, Cours d'histoire ancienne, ch. v,

$6 et 18, pag. 194 et 211. Paris, 1857. Il cite, à la fin des
lignes que nous citons, Michaelis, 1. 1, p. 188.

gnerait; et Hazael étant retourné vers Ben-
adad, l'étouffa dans son lit, et régna en sa
place (a).

Il hérita de la haine que ses prédéces
seurs avaient eue contre le royaume d'Is-
rael. Il lui fut la guerre et y commit mille
ravages. Il attaqua même le royaume de
Juda (b); el Joas, roi de Juda, fut obligé de
racheler le pillage de son pays et de sa capi-
tale, par de grandes sommes qu'il lui donna.
Ben-adad, fils de Hazael, marcha sur les tra-
ces de son père. Il fit la guerre avec succès
aux rois d'Israel et de Juda (c). Toutefois
Joachas, roi d'Israel, le battit dans trois ren-
contres, et l'obligea de lui rendre les villes
qu'Hazael avait prises sur son père.

Jéroboam II, roi d'Israel, reprit le dessus
sur les rois de Syrie. Il conquit Damas et
Emath, les deux principales villes de Syrie(d).
Mais, après la mort de Jéroboam second, les
Syriens rétablirent leur monarchie. Razin
prit le titre de roi de Damas. Il se ligua avec
Phacée, usurpateur du royaume d'Israel, et
commit avec lui une infinité de ravages sur
les terres de Joathan et d'Achaz, rois de
Juda (e). Achaz ne se sentant pas assez fort
pour leur résister, envoya demander du se-
cours à Téglatphalassar, roi d'Assyrie. Ce-
lui-ci pour faire diversion, entra sur les ter-
res de Razin, prit Damas, la ruina, fit mou.
rir Razin, et cuvoya les Syriens ses sujets,
en captivité au delà de l'Euphrate (/), sui-
vant les prophéties d'Isaïe et d'Anios (g).

Damas se releva de toutes ces disgrâces.
Nous croyons que Sennacherib la prit, en
venant contre Ezéchias, ainsi qu'Isaïe le
marque, chap. IX, v. 9. Holopherne la prit
aussi du temps de Manassé, roi de Juda (h).
Ezechiel (i) en parle comme d'une ville flo-
resante de son temps. Jérémie (j) la me-
nate des armes de Nabuchodonosor, qui l'as-
sujet, de même que toutes les autres vil-
les de Syrie. Après le retour de la captivité,
Zachariek) lui prédit des malheurs, qui lui
arrivèrent apparemment, lorsque les géné-
raux d'Alexandre en firent la conquête ().
Il semble que Jonathas Machabée, frère de
Simon, se rendit naître de Damas, pendant
les troubles de Syrie (m); mais il ne paraît pas
qu'il l'ait conservée. Les Romains s'en em-
parèrent vers l'an du monde 3939, lorsque
Pompée, faisant la guerre à Tigranes, y en-
voya Métellus et Lælius, qui s'en saisirent (n).
Scaurus s'y rendit quelque temps après; et
après lui, Pompée, qui y fit venir Hircan et
Aristobule qui se disputaient la royauté (0).

Damas demeura sous la domination des

Romains, jusqu'à ce qu'elle tomba entre les

mains des Arabes. Obodas, père d'Arétas,

roi d'Arabie, dont parle S. Paul (p), était

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déjà maître de Damas sous Auguste (q);

mais il ne la possédait pas dans une entière

indépendance. Ce roi, comme plusieurs

autres, était soumis aux Romains. Arétas,

qui avait un gouverneur à Damas, lorsque

saint Paul y vint, se brouilla avec les Ro-

mains ; et lorsque les Juifs de Damas voulu-

rent faire arrêter cet apôtre, Arétas était eu

guerre avec eux (r). Voilà à peu près ce qu'il

est nécessaire de savoir sur les divers états de

la ville de Damas, par rapport aux livres

saints, et à l'histoire des Hébreux et du Nou-

veau Testament.

Naaman, général des troupes du roi de

Syrie, étant venu trouver le prophète Eli-
sée, pour être guéri de la lèpre; ce prophète
lui dit de s'aller baigner sept fois dans le
Jourdain. Mais Naaman tout fâché, répon-
dit (s): N'avons nous pas à Damas les fleu-
ves d'Abana et de Pharphar, qui sont meilleurs
que tous ceux d'Israel, pour m'y aller laver
et pour me guérir? Il y a des auteurs qui
croient qu'Abana est l'Oronte, et Pharphar
le Chrysorroas, fleuves célèbres en Syrie.
Benjamin de Tudèle dit que le fleuve Abana,
ou Amana, arrose la ville de Damas, et
Pharphar arrose ses campagnes. Les voya
geurs (t) nous apprennent que le fleuve qui
passe dans Damas, s'appelle encore aujour-
d'hui Tarfar, Tarfaro, Farfaro, ou Fer, ou
Pir. Etienne le géographe donne au fleuve de
Damas le nom de Baradine; et Maundrel (u)
assure que les Syriens le nomment Barrady.
Ce fleuve a sa source dans l'Antiliban, et va
se perdre dans des marais, à quatre ou cinq
lieues de Damas, vers le midi. Ce voyageur
dit qu'il n'a pu trouver dans ce pays aucun
vestige du nom d'Abana, ni de Phar-
phar.

On montre à cinq cents pas de Damas, du

côté du midi, sur le grand chemin, le lieu

où saint Paul fut renversé par cette voix :

Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? On

y bâtit une église, qui est à présent entière-

ment ruinée. On voit encore dans la même

ville, la maison que l'on dit être celle de

saint Ananie, qui baptisa et instruisit saint

Paul; laquelle est changée en église, et dont

les Turcs ont fait une mosquée. Plusieurs

écrivains ont cru que Caïn et Abel avaient

leur demeure auprès de Damas, et que c'est

du sang d'Abel dont cette ville a pris son

nom; car, en hébreu, Dam-sak signifie un

sac de sang. On montre encore dans ces

quartiers-là le tombeau d'Abel, qui est, dit-

on, de la longueur de quarante pieds. Mais

on ne peut faire aucun fond sur de pareils

récits.

Les Arabes donnent à cette ville le nom de

Damaschk, ou Demeschk, ou celui de Scham,

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