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tout le monde en quels termes il les expose. Petit comment., IVe Extrait, § IV. Voyez ARMÉNIE. mon addition. ]

EDEN, ville sur la montagne de Liban, dans un lieu très-délicieux. Près de là est le fleuve Adonis; et un peu plus au midi, les cèdres du Liban. Nous croyons que c'est cette ville d'Eden, ou Aden, dont parle le prophète Amos en ces termes: Je détruirai celui qui tient le sceptre de la maison d'Eden, ou, selon la Vulgate, de la maison de volupté.-[Voyez ma nole sur l'article précédent.]

[Le 10 novembre 1832, M. de Lamartine errait, c'est son expression, sur la colline que les Grecs nomment San-Dimitri, à une lieue environ de Bayruth, en se rapprochant du Liban et en suivant obliquement la courbe de la ligne de la mer. A cette occasion, il s'exprime comme il suit : « Nous parcourious, dit-il, les terrasses naturelles ou artificielles qui forment des gradins de verdure de toute la colline de San-Dimitri. Dans mon enfance, je me suis représenté souvent ce paradis terrestre, cet Eden que toutes les nations ont dans leurs souvenirs, soit comme un beau rève, soit comme une tradition d'un temps el d'un séjour plus parfait; j'ai suivi Milton dans ses délicieuses descriptions de ce séjour enchanté de nos premiers parents; mais ici, comme en toutes choses, la nature surpasse infiniment l'imagination. Dieu n'a pas donné à l'homme de rêver aussi beau qu'il a fait. J'avais rêvé Eden, je puis dire que je l'ai vu (1). » Eh bien, non il ne l'avait pas vu. Cinq mois après, ayant quitté Damas, il gravit une montagne « où il avait eu une si belle apparition de cette cité. »ll fit « halte pour la contempler encore, et en emporter l'éternelle image. Je comprends, dit-il, que les traditions arabes placent à Damas le site du paradis perdu aucun lieu de la terre ne rappelle mieux l'Eden.... (2). » On ne se tromperait sûrement pas si on disait qu'il y a encore plus de différence entre ces belles apparitions et le séjour de nos premiers parents, qu'il n'y en a entre elles et les délicieuses descriptions de Milton. C'était vers la colline aujourd'hui nommée San-Dimitri par les Grecs, qu'étaitla ville d'Eden, ainsi nommée, sans doute, à cause des délices de la localité. Si à la si belle apparition de Damas, M. de

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(f) Apud Aug. Ep. 230, nov. Edit.

(g) Evagr. I. IV, c. xxvп, hist. Eccl.

(1) Voyage en Orient, tom. II, pag. 75. (2) Ibid., pag. 226.

(3) Corresp d'Orient, lettr. CXLVIII, tom. VI, pag. 208. Voyez DAMAS, mon addition.

(4) Il est parlé ailleurs de la Tour d'Eder. Jacob, après avoir enseveli Rachel, sur le chemin d'Ephrata qui est Bethléem, vint dresser ses.tentes au delà de la Tour d'Eder ou du Troupeau. Gen xxxv, 15. Ici l'hébreu porte la Tour d'Eder; les Septante la Tour de Gader, et la Vulgate la Tour du Troupeau.

(5) Edesse, que les talmudistes font aussi ancienne que Ninive et dont ils attribuent la fondation à Nemrod, a été appelée Antioche, en l'honneur d'Antiochus; pour la distinguer de la capitale de la Syrie, on fui avait donné le surnom de la fontaine de Callirhoé. Nos chroniqueurs l'ap

Lamartine a compris que les traditions arabes placent à cet endroit le site du paradis perdu, on comprend aussi que ces traditions sont de celles qui, comme le dit M. Poujoulat (3), ne supportent pas la critique.]

EDEN. [lévite] fils de Joah [descendant de Gerson]. II Par. XXIX, 12.-[ Le même qu'un autre est nommé, ibid. XXXI, 15.]

EDER, ville de Juda. Josue XV, 21.

[Cette ville, stée sur la limite de Juda, vers l'Idumée, a été confondue, non sans vraisemblance, dit Barbié du Bocage, avec celle d'Adar. Nicolas Sanson suppose qu'elle est la même qu'Arad ou Hered, ville royale des Chananéens. Suivant Huré, c'est la même qu'Adar et Hered. Il se fonde sur ce que les Septante, Josué XV, 21, lisent Ara, au lieu d'Eder que portent l'Hébreu et la Vulgate, et sur ce que les mêmes Septante, au chapitre XII, 14, ont Ader, pour Arad qui est dans l'Hébreu, et pour Hered qui se lit dans la Vulgate. « Ce qui fait voir, dit-il, qu'Eder est la même qu'Adar et Hered. » Il est difficile de décider. Voyez ADAR et ARAD.]

EDER, Tour d'Eder, Tour du troupeau, près de Béthléem (a), selon plusieurs interprètes (b) (4). D'autres croient que Michée a voulu marquer par là la ville de Jérusalem. Le texte hébreu porte: Et vous, Tour du troupeau d'Ophel. Il y avait dans Jérusalem une tour d'Ophel.

EDER, fils de Musi, et frère de Moholi (c), de la famille de Mérari].

EDESSE, ville de Mésopotamie, bâtie environ trois cents ans avant Jésus-Christ par le grand Séleucus, roi de Syrie (d), dans cette partie de la Mésopotamie que l'on appelait Osrhoëne (5), est devenue célèbre dans l'Eglise par la Lettre que Jésus-Christ écrivit au roi Abgare (e), ou Agabare, ou Abagare, qui régnait à Edesse. On peut voir l'article d'Abgare, ou ABAGARE. Le comte Darius, dans saint Augustin (f), dit que Jésus-Christ avait promis à Abgare, que la ville d'Edesse serait imprenable; et Evagre (g) remarque que, quoique cela ne fût pas dans la Lettre du Sauveur, c'était néanmoins la croyance commune des fidèles, laquelle se'fortifia beau. coup, lorsque Cosrhoës, roi de Perse, y ayant mis le siége, fut obligé de le lever (6). Saint Thadée, un des Septante disciples, et diffé

pellent Rhoa: c'est la corruption du mot grec rhoé qui signifie fontaine. Edesse se nomme aujourd'hui Orfa. La commune opinion des érudits lui donne pour fondateur Séleucus le Grand, environ trois cents ans avant JésusChrist. Orfa est située dans une grande vallée, entre deux collines rocheuses et pelées, tout à fait détachées de la chaine du Taurus. La ville a quatre milles de circuit; des murs flanqués de tours rondes ou carrées l'environnent. Des fossés profonds ajoutaient à la défense de la place (lorsque les Croisés s'y présentèrent). Une citadelle s'élevait sur la pointe méridionale de la colline qui domine Orfa du côté de l'ouest. Le voyageur retrouve encore les murailles, les tours et les fossés. Le château est en ruines, et daus son enceinte apparaissent des masures et une mosquée abandonnée. Cette citadelle était jadis comme une seconde ville, avec des bazars, des églises et des palais. ▾ MICHAUD, Hist. des Croisades, tom. I, pag. 196.

(6) Voyez sur le miracle de ce siége, un article du marquis de Fortia-d'Urban, membre de l'Académie des In scriptions et Belles-Lettres, dans les Annul. de philos.chrél, tomi. XIX, pag. 185 et suiv.

rent de l'apôtre de même nom, fut envoyé par saint Thomas pour instruire les peuples d'Edesse (a), les convertit au Christianisme, avec leur roi Abgare, qui avait commencé à croire en Jésus-Christ sur la seule réputation de sa doctrine et de ses miracles (1).

[Chronologie des rois d'Edesse, tirée de l'Art de vérifier les dates avant Jésus-Christ, in-8°, tom. II, p. 446,447. « Edesse, ville autrefois fameuse par un temple consacré à la déesse syrienne, passait pour une des plus riches villes de la terre, et surnommée, à cause de ce temple, Hiéropolis, ou ville sainte, était située dans la Mésopotamie, sur les bords du Scirtus, entre le mont Massius et l'Euphrate. Jusqu'aux troubles domestiques qui agitèrent et affaiblirent la Syrie, celte ville. n'avait été que la principale d'une province qui appartenait aux Séleucides; mais durant ces troubles, un particulier se rendit maître d'Edesse et de son territoire fertile, et en forma un royaume qui passa à sa postérité.

» AUGARE, OU ABGARE, est le nom de ce particulier qui se fit appeler roi d'Edesse. Nous ne savons point précisément sous quel roi de Syrie arriva cette révolution. L'histoire nous apprend seulement que le fondateur de ce nouveau royaume défit souvent les Syriens, et laissa, à sa mort, sa petite principauté dans un état florissant.

» ARIAMNE, ou ABGARELL, était fils d'Augare, et prit comme son père le nom d'Abgare, qui fut commun à tous les rois d'Edesse. Ce prince se rendit maître de toute la province d'Osroëne, et ayant fait alliance avec Pompée contre Tigrane le Grand, roi d'Arménie, il fournit à son armée tous les vivres dont elle avait besoin. (an 64 av. J.-C.). Dans la guerre des Romains contre les Parthes, il feignit d'être pour Crassus, mais entretint avec l'ennemi une correspondance secrète, qui fut la principale cause de la défaite des Romains à Carres. (An 53).

» NEBANIAS succéda à son père Abgare II, et eut pour fils et successeur Abgare III, qui

suit.

» ABGARE III est célèbre dans l'histoire ecclésiastique, par la prétendue lettre qu'il écrivit à notre Sauveur et par la réponse qu'il en reçut. Casaubon, Grelser, Tillemont, Du Pin et le P. Alexandre, ont discuté l'authenticité de ces lettres (2).

» Depuis J.-C. ABGARE IV, fils du précédent, vivait du temps de l'empereur Claude et donna des troupes à C. Cassius, qui avait ordre de placer Meherdate sur le trône de Parthie (an 50 dep. J.-C.). Quand Méherdate arriva à Edesse, Abgare, gagné par les Parthes, l'y retint jusqu'à ce que les ennemis

(a) Euseb. I. II, c. 1, Hist. Eccl.

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(1) Edesse était la capitale de l'Arménie au temps de Jésus-Christ. Thaddée jeta dans cette ville les premières semences du Christianisme. L'apôtre Barthélemy, que les peuples de l'Inde, de l'Arabie et de la Perse, vénèrent comme leur illustre missionnaire, porta aussi ses pas à Edesse, et, de la il traversa avec Thaddée, l'Arménie, la Cappadoce et l'Albanie. Les germes précieux de la foi furent donc déposés en Arménie dès le commencement de la mission des apôtres; mais ils ne prirent leur accroissement et ne fructibèrent que lorsque saint Grégoire

eussent rassemblé leurs forces, et dans la chaleur du combat ayant abandonné les Romains, il fut cause de la défaite de leur armée,

» ABGARE V, contemporain de l'empereur Trajan, lui envoya, durant la guerre qu'il eut à soutenir contre les Parthes (an 115 dep. J.-C.), deux cent cinquante chevaux de prix. grande quantité d'armes de toute espèce, et soixante mille javelines. L'empereur n'ac cepta que trois cuirasses, et déclara le roi d'Edesse ami et allié du peuple romain.

» ARBANDE, fils d'Abgare V et son successeur, fut extrêmement considéré par Trajan. » ABGARE VI, successeur d'Arbande son père, est représenté par Epiphane comme un prince vertueux.

» An 197 dep. J.-C. ABGARE VII régnait à Edesse du temps de l'empereur Sévère, qu'il secourut dans les guerres d'Orient. Il l'accompagna ensuite à Rome, où il fut reçu et entretenu avec la dernière magnificence. Quelques années après, il fut soupçonné, par Caracalla d'entretenir des correspondances avec les ennemis des Romains. Le roi d'Edesse vint à Rome pour se justifier (an 212). L'empereur n'ayant pas trouvé ses raisons valables, s'assura de sa personne, et réduisit son royaume en province romaine. »

Edesse, ainsi nommée par les Grecs, est l'ancienne Ur des Chaldéens, patrie d'Abraham, et la moderne Orfa. Voy. UR. Je vais citer des voyageurs qui l'ont vue et en ont parlé. Le célèbre J.-S. Buckingham, après avoir passé l'Euphrate à Bir (3), atteignit Orfa, qui en est éloignée de douze myriamètres, environ. Cette ville est pleine de souvenirs de tous les âges. Là, dit la tradition, fut le berceau d'Abraham; là, dans les jours qui précédèrent ceux du patriarche, le culte des poissons était en honneur. Etait-ce

Vénus sous la forme d'un habitant des eaux qui recevait ses adorations? étaient-elles adressées aux carpes du lac qui avoisine Orfa, à raison de la source sacrée qui alimente ce petit lac? c'est ce qu'il n'est pas facile d'expliquer, même à l'aide de tous les documents et de tous les passages réunis par le voyageur anglais. Pline nous apprend qu'Orfa porta aussi le nom de Caliirhoé, nom qu'elle tirait de celui de la source dont nous venons de parler.

« Orfa esi bâtie au pied d'une hauteur, dit Aucher-Eloi. Toute cette montagne calcaire est creusée par la main de l'homme pour y faire des habitations ou peut-être des tombeaux. Il y a de tous côtés de belles citernes, et la route elle-même a été taillée dans le rocher. Orfa était l'Edessa des Grecs, l'Ur

(l'illuminateur) vint les féconder de ses sueurs et de son sang. -Eug. Boré, Biogr. cath., article ABGARE. (2) Voyez Abagare.

(3) Birou Biredjik, ancienne Birtha. Cette ville possède une grande forteresse construite sur un rocher dont l'Eu❤ phrate baigne le pied; du reste, elle tombe en ruines comme les murailles de la ville, auxquelles ou a fait depuis peu quelques réparations pitoyables. La ville est en fort mauvais état; elle peut avoir 3 ou 4000 habitants, presque tous Turcs. On y voit beaucoup d'habitations pratiquéef dans le rocher. Aucher-Eloi, pag. 181.

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des Chaldéens, d'où Abraham vint demeurer dans l'Haran (1); Nemrod passe pour en avoir été le fondateur. Avant la conquête qu'en firent les Romains, c'était la capitale de l'Osroëne. Depuis la conquête d'Alexandre, la population fut mélangée avec des Arméniens, des Syriens, des Arabes... Orfa est située à l'entrée des gorges de la montagne, et peut être regardée comme la clef de la Syrie et de la Mésopotamie; elle est ceinte de murailles en mauvais état, et pourvue d'une citadelle qui ne vaut guère mieux. Quoiqu'il en soit, c'est une place importante... La plaine d'Orfa est très-fertile et assez bien cultivée dans les parties basses (2)... Orfa, compris les militaires, peut avoir 20 ou 25 mille habitants, dont 2,000 chrétiens, 500 juifs, le reste musulmans (3). » M. Poujoulat, qui visitait Orfa vers la même époque, dit que « la population de cette ville s'élève à plus de cent mille habitants, environ quarante mille Arméniens et le reste musulmans (4). » Suivant M. Michaud, « Orfa renferme une population de quinze mille habitants, tous musulmans, excepté un millier d'Arméniens et une centaine de jacobites. Au milieu de la cité est une ancienne église avec un clocher, contemporaine des croisades et qui depuis longtemps est convertie en mosquée. Les musulmans ont quinze sanctuaires, les chrétiens en ont deux (5). »

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Le nom arabe d'Edesse est Ourrha ou Rouha, suivant M. Eug. Boré (6). Ce nom Rouha me paraît être le même que le Rhoé ou Rhoa du Čallirboé des Grecs. Ourrha rappelle Ur, qui se retrouve dans Orfa. M. Boré admet avec M. Buckingham qu'Edesse fut bâtie sur les ruines d'Ur, cite la Genèse XI, 28, et renvoie là-dessus à Bochart, Phaleg, l. I, ch. XXI, à Cellarius, Geogr. ant. p. 11, p. 729-760, et à Michaelis, Bibl. Orient. p. xvII, p. 76 (7). La Mésopotamie, que les Hébreux appellent Aram-Naharaïm, et où est Edesse, fait encore, à proprement parler, partie de la Syrie, et lui fut longtemps réunie politique ment, dit ailleurs M. Boré (8). Ce savant dit encore (9) : « Le Christianisme, malgré les schismes et les hérésies, s'est conservé dans la Syrie, qui fut son berceau. En effet, suivant la tradition, l'Evangile, apporté aux rois d'Edesse (10) par les apôtres, soumit à ses lois un nombre considérable de disciples; et la Syrie se trouva avoir donné naissance à la première Eglise publiquement constituée. La foi nouvelle.... produisit.... l'école d'Edesse, que l'on peut appeler le séminaire de la Perse chrétienne. »>

(a) Esth. 11, 7.
(b) 1 Par. xu, 20.

(c) I Par. xvi, 14. (d) I Esdr. x, 30.

(1) Haran est à moins de dix myriamètres d'Orfa, à droite de la route d'Orfa à Mardin.

(2) A l'ouest d'Orfa se déploie une charmante et riche nature: à la vue de ces beaux vergers d'oliviers, d'amandiers, d'orangers, de muriers, de grenadiers, on se rappelle les traditions qui ont placé là les délices de l'Eden primitif. » MICHAUD, Hist. des Croisades, tom. I, pag. 197.

(3) Aucher-Eloi, Relations de voyages, pag. 183,

184.

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Sous les Sarrasins, Edesse avait pour gouverneur un prince grec qui leur payait tribut; échappée à l'invasion des Turcs, elle fut le refuge de tous les chrétiens du voisinage. Elle se rendit à Baudoin, frère de Godefroy de Bouillon, en 1097, et devint une principauté franque, qui, s'étendant sur les deux rives de l'Euphrate et sur le revers du mont Taurus, comptait plusieurs villes florissantes. Vers 1144, Edesse fut prise par les musulmans conduits par Zenghi, qui fut assassiné par ses esclaves peu de temps après. Bientôt la ville fut reprise par les chrétiens, et bientôt elle retomba au pouvoir des musulmans, à qui elle demeura. Voyez Michaud, Hist. des Croisades, tom. I, 197 et suiv., et tom. II, 78, 109 et suiv., et 202.

« Les chroniques, dit M. Poujoulat (11), nous parlent d'une cité de Samosate qui dépendait de Roha, et que le prince musulman Balduk occupait injustement; Baudoin avait cherché à s'en rendre maître, mais désespérant de s'emparer de la forteresse, il était parvenu à la racheter avec de l'or et des présents. Je trouve ce château de Samosate sur la rive gauche de l'Euphrate, au nord-est d'Orfa, à l'extrémité d'un angle formé par le fleuve; il se nomme aujourd'hui Semisat; le château est ruiné; à côté du château se voit une petite cité. Les chroniques parlent d'une autre ville nommée Sororgia, qui fut prise par Baudoin; cette ville, située à quelques heures au sud d'Edesse, existe encore sous le nom de Seroug. »]

EDISSA (a), autrement Esther, nièce de Mardochée. Voyez ESTHER.

EDITH. Les anciens rabbins donnent ce nom à la femme de Loth, et celui de Plutith à une de ses filles. Edith en hébreu signifie témoignage, parce que la femme de Loth, changée en statue de sel, est un monument qui rend témoignage de son incrédulité. Vid Fabric. Apocryph. V. T. t. I, p. 431.

de la tribu de Manassé, qui se détachèrent EDNA, et EDNAS, deux vaillants hommes de son parti --[du parti de Saül]- pour embrasser celui de David (b).

EDNA, général des troupes de Josaphat, roi de Juda (c).

EDNA, lévite qui, au retour de la captivité de Babylone, quitta sa femme, qu'il avait épousée contre la Loi (d).

EDOM, autrement Esau, fils d'Isaac, et frère de Jacob. Le nom d'Edom, qui signifie roux ou rouge, lui fut donné ou à cause qu'il endit son droit d'aînesse à Jacob pour un

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mets de lentilles qui était roux (a), ou à cause de la couleur de son poil et de son teint. On peut voir l'article d'ESAU. L'Idumée tire son nom d'Edom, et souvent dans l'Ecriture elle est appelée pays d'Edom. Voyez IDUMÉE. [Voyez aussi AMALEC et ELIPHAZ.]

EDOMIA, village de Palestine. Hieronym. ad Abdiæ, c. I.

EDRAI, ville au delà du Jourdain dans la tribu de Manassé (b). [Elle faisait, auparavant, partie du royaume de Basan. Dans son territoire, fut donnée, par Moïse, la bataille où Og, roi de ce pays, perdit la vie. Cette bataille rendit les Israélites maîtres du royaume de Basan et des autres Etats de Galaad. Num. XXI, 33 et suiv.; Deut. I, 4, 5; III, 1-16; Josué, XII, 4-6; XIII, 12, 30, 31.] On l'appelle aussi Edrei, Edraa et Adraa, et peut-être encore Edera dans Ptolémée, lorsqu'il parle des villes de la Batanée. Eusèbe met Edrai à vingt-quatre (c) ou vingt-cinq milles (d) de Bostres, ville d'Arabie, en tirant vers le septentrion.

[« Edrai, dit Barbié du Bocage, était située à l'ouest de Bostra, sur une montagne. C'est aujourd'hui le village de Draa, dans l'ancienne Auranicide; on y voit quelques ruines. »]

EDRAI, ville de la tribu de Nephtali. Josué XIX, 37.

EDRIS. C'est le nom que les musulmans donnent à Enoch. Voyez ENOCH.

EDUMA, village situé à douze milles de Sichem, vers l'orient (e).

EFFÉMINÉS, effeminati. Dans plusieurs endroits de l'Ecriture il en est parlé dans un sens assez différent de celui que nous donnons à ce terme dans notre langue. Les efféminés, dans le style des livres saints, marquent des hommes corrompus, consacrés à quelque divinité profane, qui se prostituaient en son honneur. Le terme kaddesch (f), que l'on a traduit par effeminatus, signifie propre ment un homme consacré; mais par abus on l'a attribué à ceux et à celles qui se prostituaient publiquement, surtout en l'honneur de Baal ou d'Astarté. Ces honteuses victimes de l'impudicité avaient des loges dans les bois de futaie, où ils exerçaient leurs infamies: Ediculas effeminatorum. Moïse (g) avait expressément défendu ces désordres dans Israel, mais l'histoire des Juifs (h) fait voir qu'ils n'ont été que trop fréquents parmi eux.

On trouve aussi le nom d'effeminati dans Isaie III, 4; mais l'hébreu y lit parvuli, des petits (i), des gens sans lumière et sans expérience. On lit de même dans les Proverbes XVIII, 8: Pigrum dejicit timor, animæ autem effeminatorum esurient. Mais ce verset n'est pas dans l'hébreu; et le terme grec

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androgynos marque un homme qui participe aux deux sexes, de l'homme et de la femme.

EFFREM. Voyez EPHREM, ou Ephraim.

EGALLIM, ou ÆGALLIM, ou ENGALLIM, OU simplement GAILIM, est à huit milles d'4réopolis, vers le midi, selon Eusèbe. Mais saint Jérôme (j) met Engallim vers l'embouchure du Jourdain, dans la mer Morte. Ainsi il faut qu'Egallim, et Engallim, soient deux villes toutes différentes.

EGEE, eunuque d'Esther [c'est-à-dire, à qui avait été confiée la garde des femmes du roi Assuérus, et à qui fut confiée celle d'Esther et des autres jeunes filles entre lesquel les ce monarque voulait choisir une épouse pour remplacer Vasthi]. Esth. II, 3, 8, 15. EGIPTE. Voyez EGYPTE.

EGLA, sixième femme de David, et mère de Jétraham (k). Plusieurs (1) croient que Egla est la même que Michol, et qu'elle mourut en couche de Jétraham Mais ce qui fait douter qu'Egla soit Michol, c'est qu'il est dit II Reg. VI, 23, que Michol n'eut point d'enfants. Michol filiæ Saul non est natus filius usque in diem mortis suæ. Egla signifie une génisse (m).

EGLISE. Le nom grec Ecclesia signifie assemblée; il se prend et pour le lieu de l'assemblée, et pour les personnes qui s'assem blent. On le trouve employé pour marquer une assemblée profane, et pour une assemblée sacrée, et de religion.

Dans les livres de l'Ancien Testament, Ecclesia se prend quelquefois pour la société des Juifs, par exemple (n): Cur eduxistis Ecclesiam Domini in solitudinem ? pourquoi avez-vous fait venir l'assemblée, le corps, la multitude du peuple de Dieu dans le désert? Et ailleurs (o): L'eunuque, le bâtard, l'Ammonite et le Moabite n'entreront pas dans l'Eglise du Seigneur: on ne les recevra pas dans le pays, on ne pourra ni se marier avec eux, ni leur permettre de demeurer au milieu du peuple; ou bien, on ne les recevra pas comme prosélytes pour professer la religion du Seigneur. Cela marque un souverain éloignement, un extrême mépris pour ces sortes de gens: on les regarde comme des profanes, avec lesquels on ne veut pas que les Hébreux aient aucun commerce, ni pour le sacré, ni pour le civil.

Mais, à l'égard des Iduméens et des Egyp tiens, Moïse leur permet d'entrer dans l'Eglise du Seigneur après la troisième générution (p); c'est-à-dire, si un Egyptien ou un Iduméen s'habitue dans le pays, et y veut être prosélyte de domicile, ses enfants pourront, après la troisième génération, épouser une femme israélite, et participer aux prérogatives des Hébreux; ou autrement, si

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un Hébreu épouse une femme iduméenne ou égyptienne, ses enfants ne pourront être regardés comme vrais Israélites qu'à la troisième génération : ils ne pourront épouser une Israélite, et avoir entrée dans le temple et dans les emplois publics.

L'EGLISE Se prend aussi pour la communion de société et de prières du peuple de Dieu. Etre exclu de l'Eglise, signifie l'excommunication. Par exemple, il est dit que celui qui, après avoir touché un mort, ou assisté à des funérailles, ne se sera pas purifié avec l'eau lustrale, où l'on jetait de la cendre d'une vache rousse immolée à cet effet (a), sera exterminé de l'assemblée du Seigneur, parce qu'il a profané son sanctuaire; il sera excommunié et exclu de l'assemblée d'Israel; il sera regardé comme un profane et un incirconcis. Les rabbins entendent cela de la mort du corps, d'une mort prématurée, ou d'une mort violente; ou de la mort de l'âme, ou de l'un et de l'autre, selon la grièveté du crime, et l'importance de la matière.

L'EGLISE Se met aussi pour le lieu saint, le tabernacle, le temple, ou la synagogue, où le peuple du Seigneur s'assemblait. Les anciens d'Israel firent leur prière dans l'église, ou la synagogue de Béthulie (b); Intra ecclesiam oraverunt. Et le Psalmiste (c): Je vous louerai dans l'église je publierai vos louanges dans l'église des saints; dans une grande église, c'est-à-dire dans le temple, où les saints, les Israélites, et enfin tout le peuple s'assemblent.

L'EGLISE Se met pour la société des fidèles, qui ont conservé le dépôt de la vraie religion, depuis le commencement du monde jusqu'à aujourd'hui, et qui la conserveront jusqu'à la fin des siècles. Moïse nous a conservé la succession de cette Eglise, depuis le commencement du monde jusqu'à son temps, et depuis Moïse jusqu'à la venue de JésusChrist, nous avons les livres sacrés des Hébreux, et leurs histoires, qui nous apprennent les différentes révolutions qui sont arrivées dans la religion parmi les Israélites. Adam instruisit ses fils de la vraie religion; mais bientôt la corruption des mœurs se glissa dans sa famille: on vit se former deux Eglises, l'une composée des enfants de Dieu descendus de Seth', et l'autre composée des enfants des hommes sortis de la race de Caïn. L'une et l'autre se continua jusqu'au déluge après le déluge, Noé inspira à ses fils les sentiments de religion dont il était rempli mais on ne sait jusqu'à quand ils la conservèrent.

Moïse nous conduit depuis Sem jusqu'à Abraham, père des fidèles; mais il ne nous dit point si la vraie religion se conserva dans les descendants de Cham et de Japhet, ni jusqu'à quel temps elle y subsista. Mais, d'un côté, nous voyons que les aïeux d'Abraham adoraient les idoles dans la Chaldée (d), et de l'autre, nous savons que la

(a) Num. xix, 20, 21. (b) Judic. vi, 21. (e) Psalm. xxi, 25, 26, (d) Genes. xx, 3, 4, 5.

crainte du Seigneur n'était pas entièrement bannie de la Palestine et de l'Egypte, lorsqu'Abraham y arriva, puisque le roi de Gérare craignait le Seigneur, et avait horreur du crime, de même (e) que le roi d'Egypte. Le grand prêtre Melchisédech est encore une preuve de ce que nous venons de dire (f). Le même Abraham s'imaginait qu'il y avait au moins dix ou vingt justes dans Sodome (g). Depuis Abraham jusqu'à Jésus-Christ on trouve une succession suivie de la vraie Eglise parmi les Juifs et les autres descendants de ce patriarche; car il est très-croyable que les fils d'Abraham par Agar et par Céthura conservèrent aussi pendant quelque temps le dépôt de la foi qu'ils avaient reçu de leur père. Job, un des descendants d'Esau, et ses amis connaissaient le Seigneur. Les Ammonites et les Moabites, descendus de Loth, ne tombèrent pas apparemment tout d'un coup dans l'idolâtrie, où nous les voyons déjà sous Moïse.

Les Ismaélites, fils d'Abraham et d'Agar, se vantent d'être toujours demeurés attachés au culte du vrai Dieu, et d'avoir étendu sa connaissance dans l'Arabie, comme Isaac dans la Palestine. Nous ne les en croyons pas sur leur parole; car, il est certain que du temps de Mahomet, et longtemps auparavant, ils avaient quitté la vraie foi; mais il est impossible de marquer au juste l'épo que de leur perversion. Quant aux descendants d'Isaac, on a des preuves indubitables que, malgré tant de révolutions arrivées dans leur nation, malgré les fréquentes prévarications de la plupart de leurs princes, et les infidélités presque continuelles de la plupart des Israélites, le Seigneur a toujours été connu parmi eux, et que Dieu s'y est toujours réservé un bon nombre de vrais adorateurs ; et qu'enfin c'est dans Israel qu'il faut chercher la vraie Eglise, jusqu'à la for mation de l'Eglise de Jésus-Christ.

Dans les livres du Nouveau Testament on l'emploie d'ordinaire pour l'Eglise de JésusChrist, qui est l'assemblée des fidèles, qui, sous la conduite des pasteurs légitimes, ne font qu'un même corps, dont Jésus-Christ est le chef [invisible, et le pape, successeur de saint Pierre, que Jésus-Christ établit à sa place, le chef visible]. On la prend aussi pour les Eglises particulières, comme celles de Corinthe, d'Ephèse, de Thessalonique, et ainsi des autres. [Ces églises particulières et primitives ont été, ainsi que plusieurs autres, fondées par les apôtres. Voyez mon addition au mot APÔTRE.]

EGLON, roi des Moabites, opprima les Israélites pendant huit ans (h). Eglou, s'étant ligué avec les Ammonites et les Amalécites, s'avança jusqu'à la ville des Palmes, c'està-dire Jéricho, ou En-Gaddi, dont il se rendit maître. Il avait sa demeure ordinaire à Jéricho, et le Seigneur suscita Aod pour délivrer son peuple de l'oppression des Moabi(e) Genes. xi, 17, 18.

(f) Genes. xiv, 18. (g) Genes. xvm, 25, 219 (h) Judic. m, 12, et Suny.

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