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négliger sa santé par sa faute; mais ce ne fut pas pour long-temps.

Il avait une sœur religieuse à Port-Royal-des-Champs, quiavait embrassé la vie monastique, par l'influence des discours et de l'exemple de son vertueux frère. Par un retour de cette influence et par les conseils réitérés de cette même sœur, qui lui rendit ceux qu'elle en avait reçus, il conçut à son tour le dessein de se consacrer à une pieuse retraite. Il prit un autre logement; il changea totalement sa manière de vivre, et travailla dès-lors à retrancher chaque jour quelque chose de son superflu, à soulager les pauvres, à vaincre tous les mouvemens de la nature, à pratiquer, en un mot, toutes les vertus chrétiennes. Il mettait en exemple continuel et en préceptes pleins d'onction, envers tous ceux qui l'approchaient, cesmaximes de sagesse et de piété profonde qui sont répandues dans le livre de ses Pensées.

Il vécut ainsi pendant cinq ans, s'occupant de son grand ouvrage sur la Religion, et se livrant, sans y prendre garde, à des travaux excessifs qui minaient rapidement les restes d'une vie languissante et épuisée. C'est pendant ce temps qu'il écrivit les Provinciales.

A trente-cinq ans, tous ses maux redoublèrent et ne lui laissèrent plus jusqu'à sa mort aucun relâche. Ils commencèrent par un grand mal de dents qui le plongea dans de cruelles insomnies auxquelles nous devons ses travaux sur la Roulette.

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Sa dernière maladie, qui dura deux mois, débuta par un dégoût excessif; ses vives douleurs causaient la plus grande surprise aux Médecins, qui ne lui trouvaient aucun mouvement de fièvre; mais il n'en sentait pas moins le danger de son état, et il demanda avec instance qu'on lui administrât tous les secours de la Religion. Il les reçut dans la plus parfaite connaissance et avec la plus fervente dévotion. Un moment après, il retomba dans de violentes convulsions qui durèrent vingt-quatre heures, et au milieu desquelles il expira, le 19 août 1662, à l'âge de trente-neuf ans et deux mois.

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Ainsi mourut «< cet homme extraordinaire qui reçut de la nature, dit l'estimable et savant Editeur de ses Œuvres » tous les dons de l'esprit : Géomètre du premier ordre; Dia»lecticien profond; Ecrivain éloquent et sublime. Si on se rappelle que dans une vie très-courte, accablé de souffrances » presque continuelles, il a inventé la Machine Arithmétique, » les Élémens du Calcul des Probabilités, la Méthode pour » résoudre les problèmes de la Roulette; qu'il a fixé d'une

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» manière irrévocable les opinions encore flottantes des Sa» vans, touchant la pesanteur de l'air; qu'il a écrit un des » ouvrages les plus parfaits qui existent dans la Langue Française; que, dans ses Pensées, il y a des morceaux d'une profondeur et d'une éloquence incomparables porté à croire que, chez aucun peuple, dans aucun temps, » il n'a existé de plus grand génie.

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FIN DES NOTES DE LA TROISIÈME PARTIL

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