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Sed de hoc postea disputabimus. Interim quia reos se quidam futuros non putant, si substantias suas non ad evangelii honorem, non ad salutem suam, non ad ullum officium Dei conferant, sed pro libidine et infidelitate quibuscumque hæredibus passim vel inreligiosis vel locupletibus impia et paganica sollicitudine transcribant, videamus breviter, vel a quo sint datæ facultates ipsæ, vel ob quid data; ut, cum et auctorem et causam datæ rei ostenderimus, facilius et ad quem referenda, et in quem usum conferenda sit, approbare possimus. Omnem substantiam mundialem divino cunctis munere dari nullus homo, ut reor, ambigit, qui modo in hominum numerum referri potest. Nisi forte quis tantæ sit insipientiæ, ut, cum humano generi mundus ipse a Deo datus sit, ea quæ in mundo sunt non a Deo hominibus data arbitretur. Igitur si omnia omnibus Deus tribuit, nemini dubium est quod ea quæ Dei dono accipimus, ad Dei cultum referre debeamus, et in ejus opere consumere quæ ejusdem sumpsimus largitate. Hoc est enim agnoscere munus Dei, et divinis beneficiis bene uti, ut datis suis illum honores a quo data ipsa acceperis. Quod quidem etiam humanarum rerum exempla docent. Si enim usus rerum aliquarum cuipiam homini alterius hominis beneficio ac largitate tribuatur, isque immemor illius a quo fructum rerum indeptus est, avertere ab eo ipso pro

paternel. Nous reviendrons ailleurs sur ce sujet. Cependant, comme certaines personnes ne se croient pas coupables, en n'envisageant dans leurs biens ni la gloire de l'Évangile, ni leur propre salut, ni aucun devoir de religion, en n'écoutant que leur caprice et leur impiété pour transmettre, avec une sollicitude toute païenne leurs droits aux premiers héritiers venus, qu'ils soient riches, ces héritiers, qu'ils soient irréligieux, examinons brièvement de qui nous tenons les biens temporels, et dans quelle fin ils nous furent donnés ; car, lorsque nous aurons montré et l'auteur et le but de la chose reçue, il sera facile de prouver à qui nous devons la rapporter, et quel usage nous devons en faire. Que les richesses de la terre soient pour tous un présent de la divinité, c'est ce dont nul homme ne doutera, je crois, pour peu qu'il mérite ce nom. A moins par hasard que l'on ne pousse la folie jusqu'à penser que, le monde lui-même ayant été donné par Dieu au genre humain, les hommes ne tiennent point de Dieu les choses qui sont dans le monde. Si donc Dieu accorde toutes choses à tous les hommes, il n'est aucun doute que nous ne devions rapporter à son culte ce que nous avons reçu de sa munificence, et employer à son service ce que nous tenons de sa libéralité. Car, honorer Dieu par les dons que nous avons reçus de lui, c'est là reconnaître les présens et user avec sagesse de ses bienfaits; et la chose devient encore plus manifeste par ce qui se passe dans la vie commune. S'il arrive qu'un homme soit redevable à un autre homme généreux et libéral de la jouissance de quelques biens, et qu'oubliant l'auteur de ces largesses, il cherche à s'approprier la possession de la

TOM. II.

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prietatem præstitæ rei atque alienare conetur, nonne ingratissimus omnium atque infidelissimus judicetur, qui oblitus scilicet hominis benefici ac liberalissimi, spoliare illum jure dominii sui velit, qui eum ipsum usus possessione ditaverit? Et nos itaque usum tantum earum rerum accepimus quas tenemus; commodatis enim a Deo facultatibus utimur, et quasi precarii possessores sumus. Denique egredientes e mundo isto, velimus, nolimus hic cuncta relinquimus. Curergo, cum possessores tantum usufructarii simus, quod nobiscum auferre non possumus, avertere a proprietate domini atque alienare tentamus? Cur non bona fide datis a Deo resculis utimur? Tenuimus quoad licuit, tenuimus quoad permisit ille qui præstitit. Quid rectius, quid honestius, quam ut, ubi res ab eo discedit qui usum habuit, revertatur ad eum possessio qui utendam concessit? Denique etiam ipsæ hoc Dei voces per linguas litterarum sacrarum jubent, dicentes quotidie ad unumquemque nostrum: Honora Dominum de tua substantia (1). Et alibi: Redde, inquit, debitum tuum. Quam pius est et indulgens Dominus Deus noster, invitans nos ad erogandam terrenæ substantiæ facultatem! Honora, inquit, Dominum de tua substantia (2). Cum totum suum sit

(1) Prov. III. 9. (2) Eccli. IV. 8.

chose qui lui avait été prêtée seulement, ne serait-il pas regardé comme ingrat et perfide, lorsque sans égard pour les libéralités de son bienfaiteur, il voudrait dépouiller de ses droits de maître celui à la bienveillance duquel il devrait ses richesses? Nous aussi, nous avons l'usage seulement des choses qui nous ont été données; les biens dont nous jouissons, Dieu n'a fait que nous les prêter, et nous n'en sommes que les possesseurs précaires. Enfin, au sortir de ce monde, il nous faudra, bon gré malgré, laisser tout ici-bas. Pourquoi donc, n'ayant que l'usufruit de ce que nous ne pouvons emporter, nous efforçons-nous d'en ôter à Dieu la propriété? Pourquoi n'usons-nous pas avec bonne foi des biens passagers qui nous furent donnés par lui? Nous les avons possédés tant que nous en avons eu le pouvoir, nous les avons possédés tant que l'a permis celui qui nous les avait prêtés. La justice et l'ordre n'exigent-ils pas que, au sortir des mains de l'homme qui n'en avait que l'usage, la propriété retourne au maître qui en avait accordé la jouissance seulement ? Car enfin la parole de Dieu, par l'oracle de l'Écriture sainte ne nous impose-t-elle pas cette obligation, quand elle dit tous les jours à chacun de nous: Honore le Seigneur de tes richesses. Et encore: Acquitte ta dette. Qu'il est bon, qu'il est indulgent le Seigneur notre Dieu, lui qui nous invite à lui faire part de nos biens temporels ! Honore, dit-il, le Seigneur de tes richesses. Tout ce que nous possédons lui appartient, et cependant, pour nous exciter à donner, il considère ces biens comme nôtres, et, s'il les qualifie ainsi, c'est afin d'ajouter plus de mérite à nos œuvres; car la liberalité doit être nécessai

quod ab eo accepimus, nostrum esse dicit ut demus, ideo scilicet nostram appellans proprietatem possessionis, ut major sit merces operantis, quia plus fructuum necesse est largitor habeat, ubi de suo videtur esse largitio.

Sed tamen ne hoc ipso humana mens insolesceret, quod substantiam hanc Dominus nostram esse dixisset, adjecit: Redde debitum tuum; hoc est, ut quem devotio non inliceret ad largiendum, necessitas cogeret ad exsolvendum, et quem ad opus sanctum fides sua non retraheret, saltem necessitas coarctaret. Prius ergo ait: Honora Dominum de tua substantia. Deinde : Redde, inquit, debitum tuum. Hoc est dicere: Si devotus es, da quasi tuum; si indevotus, redde quasi non tuum. Bene itaque posuit et dandi voluntatem et solvendi necessitatem. Hoc est utique dicere omni homini : Ad opus sanctum et hortatione invitaris, et exactione constringeris. Da, si vis; redde, si non vis. Apostolus quoque idipsum monens, divitibus præcipit ne superbe sapiant, neque sperent in incerto divitiarum, sed in Deo vivo, qui præstat nobis, inquit, omnia ad fruendum in voluntate operum bonorum (1). Uno dicto utrumque docuit, hoc est, et qui daret divitias, et cur daret. Dicens enim sperandum a Deo qui præstat omnia; ostendit a Deo divites fieri. Addens autem in voluntate

(1) Tim. ep. I. I. VI. 7-8.

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