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tudinis labem usque ad dies ultimos trahat, quid dicam nescio, quid promittam penitus ignoro. Revocare ab inquisitione ultimi remedii periclitantes, durum et impium; spondere autem aliquid in tam sera curatione, temerarium. Sed melius tamen est absque dubio quamvis diuturna paralysi aridas manus aliquo tandem nisu ad cœlum erigi, quam lethali penitus desperatione dissolvi. Melius est nihil inexpertum relinquere quam morientem nulla curare; maxime quia nescio an in extremis aliquid tentare medicina sit; certe nihil tentare, perditio. Et unum scio, quod quicumque in hanc miseriam longi languoris extrema perduxerit, ineffabile dictu est quantum lamentationis erroribus suis debeat, quia nunquam errata cognovit.

Et quid inter hæc fiet? Quando lugebit qui dies lugendi perdidit ? Quando satisfaciet qui tempus satisfactionis amisit? Ad jejunia videlicet longa confugiet? Est quidem hoc aliquid, si eleemosynis misceatur, secundum illud : Bonum est jejunium cum eleemosyna (1). Sed quomodo ei exomologesis diuturna opitulabitur in extremis sito? Sed cilicio carnes conteret, ac favilla et cinere sordidabit; ut mollitiem videlicet præteritæ vo

(1) Tob. XII. 8.

dans la mort, tombés qu'ils sont déjà. Mais si la force de la douleur, ou l'incurie du malade est telle que le mal traîne en longueur jusqu'aux derniers jours, je ne sais que dire, j'ignore tout-à-fait ce que je dois promettre. Détourner d'un remède suprême des personnes en danger, ce serait quelque chose de cruel et d'impie; mais, leur faire espérer la guérison, lorsque les soins viennent si tard, ce serait quelque chose de téméraire. Il est mieux toutefois d'élever vers le ciel, avec quelque effort, des mains paralysées depuis longtemps, que de se laisser aller à un désespoir mortel. Il est mieux de ne rien omettre que de se trouver à la mort sans essayer tous les moyens de guérison; car, j'ignore si dans ces extrémités, tenter quelque chose est un remède, mais ne rien tenter, c'est assurément se perdre. Ce que je sais bien, c'est que les hommes qui ont vieilli dans cette langueur fatale, se trouvent dans une obligation inexprimable de gémir sur des égaremens qu'ils n'avaient jamais reconnus.

Et cependant, que fera-t-on ? Comment pleurer, lorsque le jour des larmes est perdu? Comment satisfaire, lorsque le temps de la satisfaction est passé ? Sans doute, on pourra recourir à de longs jeûnes? C'est bien quelque chose que cela, si l'on y joint des aumônes, suivant ces paroles : Le jeune est bon avec l'aumône. Mais à quoi peut servir une longue exomologèse, quand on est à l'extrémité? Le pécheur brisera sa chair sous le cilice, et se couvrira de cendre, afin d'expier par les austérités présentes la mollesse et les plaisirs passés, afin de couvrir par un généreux détachement de

luptatis præsentium asperitatum dura compensent, et reatum longarum deliciarum officio patrocinantis solvat incuriæ. Sed quando hæc tam grandia faciet, vicino jam exitu etiam a mediocrium actione disclusus? Crucibus denique diversarum ærumnarum reum in suo corpore hominem judex fidei severitas subjugabit, ut indulgentiam scilicet absolutionis æternæ, præsentis pœnæ ambitione mereatur. Sed fatiscente jam corpore, ubi exercebit districtionis officium censor animus? Uti enim severitatis arbitrio judex non potest, quando reus jam non sustinet judicari. Unum ergo est quod amissis omnibus adjumentis atque subsidiis nutanti ac destituto opitulari queat, ut confugiat scilicet ad illud beatissimi Danielis sacrum ac salubre consilium, qui Babylonio Regi mederi volens, ulceribus de offensione contractis malagma de miseratione composuit dicens: Propter quod, Rex, consilium meum placeat tibi, et peccata tua in misericordiis redime; et injustitias tuas in miseratione pauperum. Fortasse erit patiens Deus delictis tuis (1). Ita ergo et iste faciat ut ille dixit. Utatur medicamento alii oblato ad sua vulnera, vereatur contumaciæ inobedientis exemplum, cogitet quid ipse sit passurus in morte, cum videat quid rex Assyrius pertulerit in vita. Evidens est de superbia ac rebel

(1) Dan. IV. 24.

longues et criminelles délices? Mais quand pourra-t-il exécuter ces grands projets, à la veille du trépas, lui, incapable alors des moindres actions! La foi, juge sévère, domptera sous le poids de mille douleurs cet homme coupable en son corps, pour lui faire trouver le pardon éternel dans l'excès de sa pénitence présente? Mais, en un corps épuisé, comment l'ame exercerat-elle l'office d'un censeur rigoureux! Car un juge ne peut déployer toute sa sévérité, lorsque le criminel n'est plus capable de soutenir un jugement. Ainsi donc, le seul remède qui reste au mourant dépourvu de tous secours et de toutes ressources, c'est d'écouter le saint et salutaire avis du bienheureux Daniel qui, voulant guérir le roi de Babylone, lui offrait dans la miséricorde, un adoucissement aux ulcères de ses péchés. C'est pourquoi, disait-il, que mon conseil te soit agréable, ó roi; rachète tes péchés par l'aumône, et tes iniquités par la miséricorde envers les pauvres : peut-être Dieu te pardonnera-t-il tes péchés. Que le pécheur en agisse donc suivant le précepte du prophète. Qu'il emploie pour ses propres blessures le remède offert à un autre, qu'il craigue d'imiter une opiniâtreté rebelle, qu'il songe à ce qu'il doit souffrir lui-même à la mort, en voyant ce que le roi des Assyriens a souffert pendant sa vie. C'est un enseignement manifeste pour l'orgueil et la rébellion. Qu'il considère, le pécheur, si, en n'écoutant pas, il évitera la justice après la mort, quand un roi indocile s'est perdu lui-même pendant sa vie. Qu'il offre donc, aux approches du trépas, pour délivrer son ame des peines éternelles, qu'il offre du moins ses richesses, puisque c'est là tout ce

lione documentum. Consideret an ipse, si non audierit, mortuus evasurus sit, cum videat quod Rex ille qui non audivit, seipsum vivus amisit. Offerat ergo vel moriens ad liberandam de perennibus pœnis animam suam, quia aliud jam non potest, saltem substantiam suam; sed offerat tamen cum compunctione, cum lacrymis; offerat cum dolore, cum luctu. Aliter quippe oblata non prosunt; quia non pretio, sed affectu placent. Nec enim animus dantis datis, sed animo commendantur data; nec pecunia fidem insinuat, sed pecuniam fides. Ac per hoc, qui prodesse sibi vult quæ Deo offert, hoc modo offerat. Neque enim homo Deo præstat beneficium in his quæ dederit, sed Deus in his homini quæ acceperit; quia etiam quod homo habet, Dei ac Domini sui munus est. Ac per hoc, in his quæ offeruntur ab homine, homo non suum reddit, Dominus suum recipit. Itaque, cum offert Deo quispiam facultates suas, non offerat quasi præsumptione donantis, sed quasi humilitate solventis; nec absolvere se peccata sua credat, sed allevare; nec offerat cum redemptionis fiducia, sed cum placationis officio; nec quasi totum debitum reddens, sed quasi vel parvum de magno reddere cupiens; quia, etiamsi tradat quod habet pro modo rerum, non reddit quod debet pro magnitudine peccatorum. Et ideo, licet offerat, oret Deum ut sua placeat oblatio, plangens id ipsum quod

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