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si tam falsum est hoc quam frivolum, quæ insania est ut non quanta potes omnino facias, per cautam et timidam provisionem, cum ignores penitus quid tibi competat ad salutem ?

Superest de ministris et sacerdotibus quiddam et clericis dicere, licet superflue forte aliqua dicantur. Quicquid enim de aliis omnibus dictum est, magis absque dubio ad eos pertinet, qui exemplo esse omnibus debent, et quos utique tanto antistare cæteris oportet devotione, quanto antistant omnibus dignitate. Nihil est enim turpius quam excellentem esse quemlibet culmine, et despicabilem vilitate. Quid est enim aliud principatus sine meritorum sublimitate, nisi honoris titulus sine homine? aut quid est dignitas in indigno, nisi ornamentum in luto? Et ideo cunctos qui sacri altaris suggestu eminent, tantum excellere oportet merito, quantum gradu. Si enim viris in plebe positis, et mulierculis ipsa fæce infirmioribus, talem ac tam perfectam Deus vivendi regulam dedit, quanto utique esse illos perfectiores jubet, a quibus omnes docendi sunt ut possint esse perfecti, et quos tam magni esse exempli in omnibus Deus voluit, ut eos ad singularem vivendi normam non novæ tantum, sed etiam antiquæ legis severitate constringeret? Nam licet decretum vetus largam cunctis ampliandarum opum dederit facultatem, omnes tamen Levitas et Sacerdotes intra certum habendi limitem coarc

Il reste quelques mots à dire des ministres, des prêtres et des clercs, quoique ce soit peut-être assez superflu. Car, tout ce qu'on a dit déjà les regarde plus spécialement sans doute, eux qui doivent servir d'exemple aux autres, et les surpasser en vertu, comme ils les surpassent en dignité. Rien de plus honteux que d'être recommandable par l'élévation du rang, et méprisable par la bassesse des mœurs. Car, une principauté sans un mérite supérieur, qu'est-ce autre chose qu'un titre honorifique sans application? Une dignité en un homme sans talens, qu'est-ce autre chose qu'une pierre précieuse jetée dans la boue? Et voilà pourquoi ceux qui sont en spectacle du haut des sacrés autels, doivent briller par leur mérite, autant que par le grade qu'ils occupent. Puisque Dieu a tracé à des hommes jetés au milieu du peuple, à des femmes de la condition la plus infime des règles de vie si austères et si parfaites, quelle sainteté n'exige-t-il pas de ceux qui sont appelés à instruire les autres pour les rendre parfaits, de ceux qu'il a voulus exemplaires en toutes choses, au point de les astreindre à un genre de vie particulier, avec la sévérité et de la loi nouvelle et de la loi ancienne. Car, bien que l'ancienne loi accordât largement à tous les Juifs la liberté de multiplier leurs richesses, néanmoins les Prêtres et les Lévites étaient resserrés à cet égard dans de certaines bornes, et ne pouvaient posséder ni terre, ni vigne, ni aucun autre fonds. Il est aisé de ju

tavit: quos scilicet neque segetem, neque vineam, neque ullum omnino fundum habere permisit. Ex quo intelligi potest an ea nunc Deus noster velit in Evangelio viventes clericos suos mundanis post se hæredibus derelinquere, quæ adhuc in lege positos ne ipsos quidem voluit possidere. Unde est quod eis Salvator ipse in Evangelio non, ut cæteris, voluntarium, sed imperativum officium perfectionis indicit. Quid enim eum laïco illi adolescenti dixisse legimus? Si vis esse perfectus, vende quæ habes, et da pauperibus (1). Quid autem ministris suis? Nolite, inquit, possidere aurum, neque argentum, neque pecuniam in zonis vestris. Non peram in via, neque duas tunicas habeatis, neque calceamenta, neque virgam (2). Videte quanta sit in utroque hoc Dei sermone diversitas. Laïco dixit: Si vis, vende quæ possides; Ministro autem: Nolo possideas. Sed et hoc parum existimavit, si possessionem ei substantiæ amplioris auferret, nisi etiam peram ipsam acturo iter longum Apostolo sustulisset, et unius eum tunicæ singularitate multasset. Et quid postea? Nec hoc satis est. Nudis quoque insuper servos suos lustrare pedibus orbem terrarum jubet, et calceamenta plantis gelu rigentibus tulit. Quid dici amplius potest? Peram de Apostoli manu rapuit, et peragrantibus univer(1) Matth. XIX. 21. (2) Matth. X. 9-12.

ni or,

ger par-là, si notre Dieu permet aujourd'hui à ses clercs qui vivent sous l'Évangile, de laisser après eux à des héritiers profanes ce que les prêtres de l'ancienne loi n'avaient pas même la faculté de posséder. De là vient que, dans l'Évangile, le Sauveur ne se borne pas à leur conseiller la perfection, mais leur en fait un devoir impérieux. Que dit-il à ce jeune homme laïc? Si vous voulez être parfait, allez, vendez ce que vous possédez, et donnez-le aux pauvres. Et à ses ministres? Ne possédez ni argent, ni monnaie dans vos ceintures. N'ayez point un sac dans la route, ni deux habits, ni souliers, ni báton. Voyez quelle différence dans ce double avertissement du Seigneur! Il dit au laïc: Si vous voulez, vendez ce que vous possédez; au ministre: Je ne veux pas que vous possédiez. Encore même, il ne se contente pas d'interdire à son Apôtre la jouissance d'une fortune considérable, il va jusqu'à lui défendre d'avoir un sac dans un long voyage, et l'oblige à ne porter qu'une seule tunique. Et quoi ensuite? Comme si c'était trop peu, il ordonne à ses serviteurs de parcourir nu-pieds l'univers tout entier, et ne leur accorde pas même une chaussure contre la rigueur du froid. Que pouvait-il ajouter de plus? Il arrache un sac à la main de l'Apôtre, et ne laisse pas l'usage d'un faible bâton à ses ministres qui vont se disperser par toute la terre. Et après cela, ce n'est point assez pour leurs successeurs, les Lévites et les prêtres, eux qui sont chargés de la haute administration des choses divines, de se voir eux-mêmes dans l'opulence, s'ils ne laissent encore de riches héritiers. Rougissons donc de cette infidélité. C'est bien assez de mépriser Dieu jusqu'au dernier

sum mundum ministris suis usum unius virgulæ non reliquit. Et post hæc parum est successoribus eorum, id est, Levitis ac Sacerdotibus, tanta divinarum rerum administratione fungentibus, si ipsi tantum divites fuerint, nisi etiam hæredes divites relinquant. Erubescamus, quæso, hanc infidelitatem. Sufficiat nobis quod videmur usque ad vitæ terminos Deum spernere. Cur id agimus ut contemptum ipsius etiam post mortem extendamus?

Diximus de personis atque officiis singulorum. Et hæc omnia ideo quia, ut supra diximus, quidam religionem professi, aut non debere se, sicut cæteros mundiales, substantiam suam Domino, aut certe minus debere arbitrentur; cum utique hoc magis debeant, quia servus qui scit voluntatem domini sui et non facit eam, vapulet multis; qui autem nescit, vapulet paucis. Religio autem scientia est Dei, ac per hoc, omnis religiosus hoc ipso quod religionem sequitur, Dei se voluntatem nosse testatur. Professio itaque religionis non aufert debitum, sed auget, quia adsumptio religiosi nominis, sponsio est devotionis. Ac per hoc, tanto plus quispiam debet opere, quanto plus promiserit professione, secundum illud: Melius est non vovere, quam post votum promissa non reddere (1).

Sed forsitan dicit aliquis: Si hæc ita sunt, (1) Eccles. V. 4.

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