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ac per hoc, etsi criminum novitate non crescunt, pluralitate cumulantur. Adde autem quod hæc, ut dixi, faciunt jam senes; adde, quod pauperes. Utrumque enim sceleris augmentum est, minus siquidem prodigiosum est peccare juvenes, peccare locupletes. Quæ autem in iis spes aut remedium est, qui ab usitata impuritate nec miseriarum egestate, nec vitæ extremitate revocantur? Esto enim quosdam aut stulta præsumptio longæ vitæ aut spes quandoque agendæ pœnitentiæ consoletur; nonne novum hoc monstri genus est, esse aliquos etiam in morte vitiosos? Quæ cum ita sint, numquid est aliquid quod dici amplius possit? Sed adhuc tamen addimus, scilicet quod multi hæc agunt hodie etiam inter hostes siti, et quotidiano discrimine ac timore captivi; cumque ob impurissimam vitam traditi a Deo barbaris fuerint, impuritates tamen ipsas etiam inter barbaros non relinquunt. Sed tales forte hostes sunt inter quos agunt, ut eos ista delectent, et offendantur gravissime, si, cum ipsi impudici sint, videant castos esse Romanos? Quod si ita esset, nequaquam tamen facere nos improbos improbitas deberet aliena, quia quemlibet hominum magis sibi præstare convenit ut sit bonus, quam alteri ut sit malus; et plus id laborandum est ut placeamus Deo per honestatem, quam ut hominibus per impuritatem; ac perinde, etiamsi inter impudicos quis barbaros vivat, magis tamen pudi

rité y met le comble. Ajoutez, comme je l'ai déjà dit, qu'ils s'y livrent dans la vieillesse; ajoutez qu'ils s'y livrent dans l'indigence. Ici deux circonstances augmentent le crime, car pécher dans la jeunesse, pécher dans l'opulence, c'est une chose bien moins étonnante. Or, quel espoir, quel remède peut-il rester à des hommes qui ne sont détournés de leurs impuretés accoutumées ni par une extrême indigence, ni par une mort imminente? Je le veux, qu'il y ait des hommes qui se consolent dans la folle présomption d'une longue vie ou par l'espoir de faire un jour pénitence; mais n'est-ce pas encore quelque chose de monstrueux de voir des personnes vicieuses jusque dans la mort? Puisqu'il en est ainsi, que peut-on dire de plus? Ajoutons cependant que la plupart des Romains se livrent à ces désordres au milieu même des ennemis, et cela avec l'appréhension de la captivité, entourés de périls quotidiens. Et quand le Seigneur, à cause de leur vie impudique les a livrés aux barbares, ils ne renoncent point toutefois à leurs impuretés aumilieu de leurs vainqueurs. Mais les ennemis parmi lesquels ils vivent trouvent peut-être du plaisir à ces débordemens, peut-être seraient-ils grandement offensés si, impudiques eux-mêmes, ils voyaient la chasteté régner parmi les Romains? -En fût-il ainsi, la méchanceté d'autrui toutefois ne devrait point nous rendre méchans; car tout homme se doit plutôt à luimême d'être bon, qu'il ne doit à un autre d'être méchant, et il faut bien plus travailler à plaire à Dieu par la vertu, qu'aux hommes par l'impureté; conséquemment, lors même qu'on vivrait parmi des barbares impudiques, il faudrait néanmoins s'attacher à la chasteté qui nous est

citiam sequi debet quæ sibi expedit, quam impudicitiam quæ impuris hostibus placet.

Sed quid accedit insuper ad mala? Inter pudicos barbaros impudici sumus. Plus adhuc dico. Offenduntur barbari ipsi impuritatibus nostris. Esse inter Gothos non licet scortatorem Gothum; soli inter eos præjudicio nationis ac nominis permittuntur impuri esse Romani. Et quæ nobis, rogo, spes ante Deum est? Impudiciam nos diligimus, Gothi execrantur. Puritatem nos fugimus, illi amant. Fornicatio apud illos crimen atque discrimen est, apud nos decus. Et putamus nos ante Deum posse consistere, putamus posse nos salvos esse, quando omne impuritatis scelus, omnis impudicitiæ turpitudo a Romanis admittitur, et a barbaris vindicatur! Hic nunc illos requiro qui meliores nos putant esse quam barbaros, dicant quid horum vel paucissimi Gothi faciant, vel quid non horum Romani omnes, vel pene omnes? Et miramur si terræ vel Aquitanorum vel nostrorum omnium a Deo barbaris datæ sunt, cum eas quas Romani polluerant fornicatione, nunc mundent barbari castitate?

Sed forte hoc in Aquitanicis tantum ? Transeamus etiam ad alias mundi partes, ne solis tantummodo Gallis dixisse videamur. Quid? Hispanias nonne vel eadem vel majora forsitan vitia perdiderunt? quas quidem cœlestis ira, etiamsi aliis qui

avantageuse, plutôt qu'à l'impudicité qui plairait à des ennemis corrompus.

Voici qui vient encore ajouter à nos crimes; nous sommes impudiques parmi des barbares purs et chastes. Je dirai plus, ces barbares eux-mêmes se scandalisent de nos impuretés. Les Goths ne tolèrent pas le libertinage parmi eux; les Romains, à la honte de leur nom et de leur nation, seuls ont le droit de professer la débauche. Et quel espoir, je le demande, nous reste-t-il devant Dieu ? Nous aimons l'impudicité, les Goths la détestent. Nous fuyons la pureté, ils l'ont en affection, Chez eux la fornication est un crime, un danger, chez nous c'est un honneur. Et nous croyons pouvoir subsister devant Dieu, nous croyons pouvoir être à l'abri des malheurs, quand les Romains se livrent à tous les excès de l'impureté, à toutes les turpitudes de l'impudicité, tandis que les barbares punissent chez eux ces mêmes excès! Maintenant, je le demande à ceux qui nous croient meilleurs que les barbares, qu'ils me disent si un petit nombre de Goths seulement se livrent à ces désordres, et si tous les Romains ou presque tous les Romains ne s'y abandonnent pas. Et nous sommes étonnés que Dieu ait livré aux barbares les terres des Aquitains ou celles de l'Empire, puisque les barbares purifient aujourd'hui par la chasteté ces provinces que les Romains avaient souillées par la fornication.

Ces vices ne régnaient peut-être que dans l'Aquitaine? -Passons donc aux autres parties du monde, pour que nous ne semblions pas vouloir parler des Gaulois seulement. Quoi! les Espagnes n'ont-elles pas trouvé leur perte dans les mêmes vices ou dans de plus grands peut

buslibet barbaris tradidisset, digna flagitiorum tormenta toleraverant puritatis inimici. Sed accessit hoc ad manifestandam illic impudicitiæ damnationem, ut Vvandalis potissimum, id est, pudicis barbaris traderentur. Dupliciter in illa Hispanorum captivitate ostendere Deus voluit quantum et odisset carnis libidinem, et diligeret castitatem, cum et Vvandalos ob solam maxime pudicitiam superponeret, et Hispanos ob solam vel maxime impudicitiam subjugaret. Quid enim? Numquid non erant in omni orbe terrarum barbari fortiores, quibus Hispaniæ traderentur? Multi absque dubio, imo, ni fallor, omnes. Sed ideo, ille infirmissimis hostibus cuncta tradidit, ut ostenderet scilicet non vires valere, sed causam, neque nos tunc ignavissimorum quondam hostium fortitudine obrui, sed sola vitiorum nostrorum impuritate superari. Ut vere in nos venerit dictum illud, quo ait Dominus ad Judæos Secundum immunditias suas et secundum iniquitates suas feci illis, et averti faciem meam ab eis (1). Et alibi ad gentem ipsam : Adducet Domiuus su per te genetm de longinquo, et ungulis, inquit, equorum suorum omnes plateas tuas conculcabunt, et populum tuum gladio interficient (2). Completa ergo in nos sunt omnia quæ dixit sermo

(1) Ezech. XXXIX. 24. (2) Deut. XXVIII. 49.

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