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culo Deum cogitat naturarum patrem, et amoris munera in sacrificia convertens, tantum sibi immortalis lucri et beatorum fructuum parat, ut dum id quod pignoribus suis præstans domino suo fœnerat, hoc ipso quod suis liberalitatem tribuit temporariam, sibi mercedem pariat sempiternam. At vero nunc diversissime et impiissime nullis omnino a suis minus relinquitur, quam quibus ob Dei reverentiam plus debetur, nullos pietas minus respicit quam quos præcipue religio commendat. Denique si qui a parentibus filii offeruntur Deo, omnibus filiis postponuntur oblati, indigni judicantur hæreditate, quia digni fuerint consecratione ; ac per hoc, una tantum re parentibus viles fiunt, quia coeperint Deo esse pretiosi. Ex quo intelligi potest quod nullus pene apud homines vilior est quam Deus; cujus utique fit despectione ut eos præcipue parentes filios spernant, qui ad Deum cœperint pertinere.

Sed præclaram videlicet, qui hæc faciunt, rationem consilii sui reddunt, dicentes : Quid opus

sorte d'amis pauvres, ou du moins, ce qui est au dessus de tout, dévoués au Seigneur; car, ce qu'il y a de grand et d'excellent, c'est de faire avec des sentimens de religion, ce que l'on fait déjà par devoir de piété. Heureux l'homme qui aime les siens dans l'esprit du divin amour, dont l'amitié est un culte envers le Christ, qui, dans les liens de la nature, envisage Dieu père de toutes choses, et qui, transformant en sacrifices les douces fonctions de l'amour, se prépare un gain immortel et des fruits de bonheur, de sorte que, en donnant à ses proches, il prête à usure au Seigneur, et que, exerçant envers les siens une libéralité temporelle, il se procure, à lui, une éternelle récompense! Mais aujourd'hui, par une conduite bien différente et bien impie, les personnes à qui on laisse le moins, sont celles mêmes à qui l'on doit le plus par respect pour Dieu; les personnes que la piété regarde le moins, sont celles mêmes que la religion recommande le plus. Enfin, si les pères offrent à Dieu quelques-uns de leurs enfans, ce sont ceux-là mêmes qu'ils mettent au dernier rang dans leur affection; ils les jugent indignes d'hériter, parce qu'ils les ont trouvés dignes d'être consacrés au Seigneur, et dès lors, la seule chose qui rabaisse les enfans aux yeux de leurs pères, c'est qu'ils sont devenus précieux à Dieu. Par où l'on peut voir combien le Seigneur est vil aux yeux des hommes, puisque les parens le méprisent assez pour dédaigner ceux de leurs fils précisément qui ont commencé à lui appar

tenir.

Ils apportent une raison merveilleuse, ceux qui font cela, pour justifier leur conduite; ils vous disent :

est ut filiis jam religiosis æqua hæreditatis portio relinquatur? Nihil ergo justius, nihil dignius, quam ut, quia cœperunt religiosi esse, mendicent. Non quidem quod eos hæc res mendicitate oppressura sit, quod a terrenis facultatibus abdicantur, cœlum spe possidentes, cito etiam re possessuri, regente illos Deo suo ac protegente, qui eos cum immortali spe æternorum etiam sufficientia temporalium muneratur. Sed tamen, quantum ad inhumanitatem parentum pertinet, egent, a quibus sic relicti sunt ut egerent. Certe, etiamsi qui non penitus domo eliminantur, et quibus non omnino extorribus quasi aqua et igni interdicitur, cum aut te nues, aut certe usufructuarii relinquuntur, tamen tanto inferiores fratribus relinquuntur, ut, etiamsi paupertate non egeant, comparatione tamen egere videantur. Dicitis: Quid opus est religiosis æquam accipere cum fratribus patrimonii portionem? Respondeo. Ut religionis fungantur officio, ut religiosorum rebus religio ditetur, ut donent, ut largiantur, ut, illis habentibus, cuncti habeant non habentes, imo, si tanta est eorum fides atque perfectio, ut habeant cito non habituri, beatius utique, postquam habuerint, non habentes. Cur eis, quæso, o inhumanissimi parentes, necessitatem indignissimæ paupertatis imponitis? permittite hoc religioni ipsi, cui filios tradidistis; rectius pauperes a se fiunt. Si tantum eos inopes esse cupitis, concedite id ipsorum devotioni. Li

Qu'est-il besoin de laisser à des fils qui sont dans l'état religieux une égale part d'héritage? Rien donc de plus juste, rien de plus convenable que de les réduire à la mendicité, parce qu'ils sont entrés en religion. Ce n'est pas qu'ils doivent gémir sous le poids de la mendicité, pour avoir renoncé aux biens de la terre, eux qui possédent le ciel en espérance et qui bientôt le posséderont en réalité; car leur Dieu les régit, les protège, et avec la perspective des biens éternels, leur donne encore ce qui peut suffire ici-bas. Mais toutefois, à ne considérer que l'inhumanité des parens, ils sont dans l'indigence, puisqu'on ne prend aucun soin pour les en garantir. Certes, s'il est quelques-uns de ces enfans que l'on ne chasse pas tout-à-fait de la maison, et auxquels on n'interdit pas, comme à des proscrits, l'eau et le feu, quand on leur laisse peu de chose ou tout au plus l'u sufruit, ils descendent pourtant si bas au-dessous de leurs frères que, même sans être réduits aux rigueurs de la pauvreté, ils peuvent toutefois, ce semble, en comparaison de leurs frères, passer pour indigens. Vous dites : Qu'estil besoin pour des religieux de recevoir une portion de patrimoine égale à celle de leurs frères? Je réponds : C'est afin qu'ils remplissent leurs devoirs de religion, afin que l'Eglise s'enrichisse avec les biens des religieux, afin qu'ils donnent, qu'ils fassent des largesses, afin que tous ceux qui n'ont pas reçoivent de leur abondance; puis, si telle est leur foi, leur perfection, afin qu'ils aient pour ne plus avoir bientôt, plus heureux de se dépouiller après avoir possédé. Pourquoi, je le demande, parens inhumains, leur imposer la nécessité de l'indigence la plus indigne. Reposez-vous d'un tel soin sur

ceat eis, quæsumus, ut velint pauperes fieri, eligere inopiam debent, non sustinere. Postremo, etiamsi sustineant, devotione eam tolerent, non damnatione patiantur. Cur eos velut a natura expellitis, et quasi a jure sanguinis abdicatis? Et ego esse eos pauperes volo; sed ut habeat tamen præmium suum ipsa paupertas, ac præclara demutatione eligant inopiam ex copia, ut ex inopiæ electione copiam consequantur. Quanquam quid ego vos per ipsum sanctissimæ rationis officium trahere ad humanitatem pietatemque contendo, cum id maxime obsistat, et hæc res parentes impios faciat, quæ magis pios facere deberet? Nam cum vos ideo plus relinquere ex patrimonio vestro religiosis filiis deberetis, ut aliquid ad Deum ex facultatibus vestris saltem per filios perveniret, ideo filiis non relinquitis, 'ne illi habeant quod Deo relinquant. Præclara videlicet ratione atque cautela contenti estis vos filios non agnoscere, ne illi se filios Dei esse cognoscant; magnificam repensantes beneficiis sacris vicissitudinem, dum id studiosissime procuratis, ne vel per vestros aliquid honor Dei habere possit, cum omnia vos per Dei munus habeatis. Cur, rogo, tam infideliter, cur tam impie agitis? Non exigimus ut vestra Domino largiamini; aliquid Deo de suo reddite. Cur tam avare cur tam impie agitis? non est vestrum quod denegatis. Iniquum igitur arbitramini ut secularibus filiis religiosos substantia

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