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proprietatem peculii capiunt, et jus testamentarium consequuntur; ita ut, et viventes, cui volunt res suas tradant, et morientes donatione transcribant. Nec solum hoc; sed et illa quæ in servitute positi conquisierant, ex dominorum domo tollere non vetantur. Tantum eis interdum gratia patronæ liberalitatis impertit, ut etiam juri suo detrahat quod libertorum dominio largia. tur. Quanto, o quisquis ille es infidelissime pater, quanto domini illi melius cum libertis agunt, quam tu cum liberis! Illi quæ donant, perpetuo jure donant, tu temporario; illi testamenti faciendi arbitrium dant libertis, tu tollis liberis; illi postremo servos suos dant libertati, tu quasi addicis filios servituti. Nam quid est aliud quam servituti addicere quos non vis aliquid quasi ingenuos possidere? More ergo illorum uteris qui servos suos non bene de se meritos, quia civitate Romana indignos judicant, jugo latinæ libertatis addicunt, quos scilicet jubent quidem sub libertorum titulo agere viventes, sed nolunt quicquam habere morientes. Negato enim his ultimæ voluntatis arbitrio, etiam quæ superstites habent morientes donare non possunt. Ita ergo et tu religiosos filios tuos quasi latinos jubes esse libertos; ut vivant scilicet quasi ingenui, et moriantur ut servi; et juri fratrum suorum quasi per vinculum latinæ libertatis adstricti, etiamsi videntur arbitrii sui esse, dum vivunt, quasi sub illorum tamen positi

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droit de tester; ainsi, de leur vivant ils peuvent livrer leurs biens à qui bon leur semble, et, à leur mort, les transmettre par donation. Et non-seulement cela; mais encore ce qu'ils avaient acquis pendant leur servitude, on ne les empêche pas de l'emporter de la maison de leurs maîtres. Quelquefois même ceux-ci poussent la libéralité jusques à se départir de leurs droits en faveur de leurs affranchis. Combien ô pères infidèles, combien ces maîtres en agissent mieux avec leurs esclaves que vous avec vos enfans! Ce qu'ils donnent, eux, ils le donnent pour toujours; vous, pour un temps; ils accordent à leurs affranchis le droit de tester, vous l'ôtez à vos enfans; enfin ils rendent leurs esclaves à la liberté, vous semblez réduire vos enfans en servitude. Car, n'est-ce pas ré duire quelqu'un en servitude, que de lui ôter les droits des personnes libres? Vous faites donc comme ceux qui n'étant pas contens de leurs esclaves les jugent indignes du droit de citoyen Romain, et les soumettent au joug de la liberté latine; à la verité, ils les laissent vivre avec le titre d'affranchis, mais ils ne veulent pas qu'ils aient quelque chose en mourant. Car, mettre un obstacle à leurs dernières volontés, c'est les empêcher de donner à leur mort ce qu'ils eurent pendant leur vie. Vous donc, vous faites de vos fils religieux comme autant d'affranchis latins; ils vivent en personnes libres, et meurent en esclaves; enchaînés, pour ainsi dire, au droit de leurs frères par le lien de la liberté latine, tout en paraissant pouvoir disposer de leurs actions pendant leur vie, ils meurent néanmoins comme relevant de leurs frères. Quel si grand crime y a-t-il donc, je vous prie, dans le titre

potestate moriantur. Quid tantum, quæso, sceleris in titulo esse religionis putas, ut ideo eos qui religiosi sunt, filios tuos esse non credas, quia filii Dei esse cœperunt? In quo tibi bonæ voluntatis quasi piaculo rei facti sunt, ut idcirco eos putes habendos esse pejores, quia optant esse meliores.

Sed dicitis non eo a vobis animo hoc agi. Quod unum est ac si quispiam dicat malas res bono animo a se fieri, et impietatis facinus pia mente committi. Quid prodest, o inhumanissimi parentes, quod filios religiosos bono a vobis dehonorari animo adseveratis? Res ipsa hoc respuit, res refellit. Parum est quod nudis adsertionibus dicitis, ipsi actibus vestris contra vos testes estis. Indignum ergo arbitramini ut sancta ac placita Deo pignora filiis mundo servientibus comparentur? Verum est, et bene arbitramini, si tamen arbitrio isto juste et in diversum utere-. mini; id est, ut comparandos bonis filiis malos et peccatores sanctis non putaretis, et qui apud Deum vita ac meritis antecellerent, iidem apud vos gratia atque honore superarent. Quid enim rectius, quid magis justum, quam ut qui meliores sunt, iidem etiam honoratiores essent, qui vincunt judicio, iidem vincerent præmio, et qui antistant in Evangelio sacro, iidem quoque in testamento humano antistarent; et hac saltem re concordaret cum voluntate Christi parentum pietas ac voluntas,

de religieux, pour que vous ne mettiez point au rang de vos enfans ceux qui le portent, par cela seul qu'ils ont commencé d'être enfans de Dieu ? En quoi leur zèle vous semble-t-il si condamnable, que vous croyiez devoir les regarder comme d'autant plus méchants qu'ils cherchent à se rendre meilleurs ?

Vous allez répondre que telles ne sont point vos intentions. C'est comme si vous disiez que l'on fait de mauvaises choses dans de bonnes vues, et que l'on commet un crime d'impiété par esprit de religion. Que vous sert, parens inhumains, de.protester que vous déshonorez dans un sage motif vos enfans religieux? Le fait même parle contre vous, le fait vous condamne. C'est peu encore de vos assertions dénuées de preuves, vos actes témoignent contre vous-mêmes. Vous estimez donc que c'est une chose indigne de comparer à vos fils esclaves du monde d'autres enfans saints, et agréables à Dieu. Cela est vrai, et vous penseriez sagement si toutefois vous raisonniez juste et d'une manière différente, c'est-à-dire s'il ne vous semblait pas qu'on peut mettre en parallèle de bons fils avec des fils méchans, les pécheurs avec les saints; si vous accordiez plus de bienfaits et d'honneurs à ceux qui l'emportent devant Dieu par leur conduite et leurs vertus. Et, qu'y a-t-il de plus raisonnable, de plus juste que d'être honoré davantage, quand on est meilleur? Ceux qui sont jugés les plus dignes ne doiventils pas aussi recevoir la récompense la plus grande ? Ceux qui sont les premiers dans le saint Évangile, ne doivent-ils pas l'être aussi dans les testamens des hommies? Alors au moins la piété des parens s'accor

ut quos Deus præposuisset electione, eosdem etiam parentes anteponerent dignitate? Sed non solum hoc non agitur, sed in diversum omnia aguntur. Puris enim commaculati præponuntur, fidelibus impii, præponuntur lumini tenebræ, præponitur terra cœlo, præponitur mundus Deo, et evasuros se hujusmodi parentes vel in hoc solo judicium Dei æstimant, qui cultum Dei et dignitatem, judicii sui indignitate, conculcant.

Sed videlicet non contemptu Dei dicunt parentes hæc a se fieri, sed causa atque ratione. Quibus enim, inquiunt, relictam substantiam relicturi sunt filios non habentes? Dicam quibus. Nec nominabo eos quos supra dixi, pauperes Dei, non alienos, aut longe positos, ne durum aut inhumanum forte videatur. Illos dico caros et individuos, et quos recte etiam vos, qui multas soboles habetis, filiis antefertis. Ipsos se, inquam, homines, o infidelissimi parentes, ipsos se, inquam dicimus. Numquid potest cuilibet quicquam seipso propius, numquid carius inveniri? Suam unicuique vestrum animam, suam salutem, suam spem commendamus. Et pios vos esse dicitis, quia filios diligitis? Nihil plane durius vobis, nihil inhumanius, nihil tam impium dici potest, a quibus impetrari omnino non potest ut vos ipsos ametis. Pellem, inquit diabolus in Scripturis sa

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