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lence, votre justice subsistera-t-elle à jamais? lorsque vous aurez accru leurs richesses de vos richesses, pourrezvous avoir un trésor dans le ciel ? Malheur, dit le Prophète, malheur à ceux qui appellent doux ce qui est amer, et amer ce qui est doux. Le Seigneur vous défend même de louer de tels hommes, et vous ne craignez pas de les enrichir? Il ne veut pas qu'on leur donne des louanges, et vous leur prodiguez vos trésors? Il vous défend d'exalter leur vie par des éloges feints, et vous ajoutez à leur opulence? Mais peut-être que vous redoutez l'aspect de ces proches qui vous environnent, que vous appréhendez de blesser tous ces témoins qui assiégent votre lit. Ne les craignez pas, dit le Seigneur par le prophète, ne redoutez pas leur visage, car cette race me provoque sans cesse. Vous aussi soyez donc ferme et intrépide; ne redoutez pas leurs visages, ne vous laissez pas fléchir à leurs obséquiosités. Méprisez ces hommes, qui convoitent votre succession, qui se partagent déjà vos biens, qui aiment votre patrimoine plus que votre personne, qui vont jusqu'à vous détester par avidité richesses. Car, pour VOS lorsque, dans leur impatience, ils ont soif de ce que vous possédez, ils vous haïssent; votre présence icibas les gêne et les contrarie; ils regardent comme un obstacle, comme une entrave à leur cupidité que vous viviez encore. Méprisez donc de telles gens, n'en tenez pas de compte. Que leurs caresses ne vous émeuvent pas ; c'est pour vous un poison. Ne vous prenez point à leurs cajoleries; elles sont pour vous des glaives meurtriers plus cruels, certes, que le fer et les glaives ennemis. Les glaives, tout le monde les voit;

et

sibi et adversariam judicantes, obicem atque obstaculum putant cupiditatis suæ esse quod vivis. Despice ergo hos tales, ac nihili facito. Non te moveant blandimenta eorum; venena tibi sunt. Non respicias adulationes eorum; gladii sunt jugulatores tui, et quidem ferreis atque hostilibus gladiis tetriores. Illos enim homines cuncti vident; istos incauti non vident. Illi, quia aperte sæviunt, evitantur; illi, quia occulte insidiantur, occidunt, et hoc periculosiores sunt, ac novo nocendi genere pejores, quod illis ferreis gladiis nemo est penitus qui se lædi velit, istis multi se etiam occidi volunt. Nova atque inestimabilis mali lethalis inlecebra. Illis gladiis quicumque percutitur, et timore pariter et dolore torquetur; istis quicumque occiditur, delectatur. Fuge ergo hoc malum, fuge assentationes insidiantes tibi, fuge obsequelas noxias tibi, fuge ambitus deceptores tuos; ista sunt officia quæ te jugulant, ista sunt quæ in mortem trahunt. Fuge ergo talium blandimenta, fuge eorum sedulitatem; isti sunt carnifices ac tortores tui, qui te in præsenti quidem ambiunt, sed in futuro necant, et consertis quodammodo manibus ac velut conjurata mutuo factione in sempiternos tartari ignes cogere et præcipitare conantur. Et ideo non timeas eos, non expavescas; erige animum, et vim sanctæ auctoritatis adsume. Si enim illi tantopere adnituntur ut pereas, cur non majore tu animo

les adulateurs, une fatale imprévoyance vous empêche de les discerner. Les glaives, comme ils sévissent ouvertement, l'on s'en détourne; les adulateurs, parce qu'ils tendent des pièges secrets, vous surprennent, vous tuent et deviennent d'autant plus dangereux, d'autant plus terribles dans cette nouvelle manière de nuire, que personne absolument ne veut être blessé par le fer, tandis que plusieurs se laissent tuer volontiers par les adulations. Séduction inouïe! fatal et inconcevable enchantement! Celui que les glaives atteignent, se débat à la fois sous la crainte et la douleur; celui que les adulateurs font mourir, se prend d'une funeste joie. Fuyez donc cette peste, fuyez ces flagorneries insidieuses, fuyez ces obséquiosités qui vous nuisent, fuyez ces empressemens qui vous trompent ; voilà les offices qui vous égorgent, qui vous entraînent dans la mort. Fuyez donc de pareilles flatteries, de telles assiduités. Ces hommes-là, ce sont vos persécuteurs et vos bourreaux; ils vous courtisent dans le présent, mais vous immolent dans l'avenir. Ils se donnent en quelque sorte la main, complotent ensemble, et s'efforcent de vous pousser, de vous précipiter aux feux éternels de l'enfer. Ainsi donc, ne les craignez pas, ne les redoutez pas, relevez vos esprits, et armezvous de la force d'une sainte autorité. Car, s'ils apportent tant de soins à votre perte, pourquoi ne mettriez pas, vous, plus de courage à défendre votre vie? Affermissez-vous donc, et songez à vous avec une ame constante et généreuse? Il est bien à plaindre, bien mal-avisé celui qui, pour les autres, consent à se rendre malheureux, plutôt que de travailler à sa

adnitaris ut vivas? Confortare ergo, et constanti animo tibi consule. Satis infidelis ac satis stultus est qui mavult præstare aliis ut sit miser quam sibi ut sit beatus, et ut alios affluere faciat deliciis temporariis, se tradit urendum ignibus sempiternis.

propre félicité, et qui pour les gorger de passagères délices, va se donner en pâture aux flammes éternelles.

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