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quæ reliqui. Et cum hæc omnia pro te dixeris, quomodo non æternam a Christo remunerationem mereri poteris, cui in talibus sanctis tantarum deliciarum copiam præpararis?

O quanto melius, quæcumque illa es, quanto melius et salubrius pauper fueras et egestuosa quam dives. Paupertas enim te Deo insinuare potuisset, divitiæ ream esse fecerunt. Rectius ergo per indigentiam salva fueras quam per opes tuas et te et alios prægravasses; te scilicet, dum male aliis relinquis, alios, dum a te relicta et ipsi usu inhumanissimo male possident, et post se male aliis derelinquunt. Si vis ergo, quæcumque illa es, si vis tibi esse consultum, si vis æternam habere vitam, et cupis videre dies bonos, relinque substantiam tuam indigentibus sanctis, relinque claudis, relinque cœcis, relinque languentibus; sint facultates tuæ alimenta miserorum, sit opulentia tua pauperum vita; ut illorum refrigeria præmia tua sint, ut illorum refectio te reficiat. Si enim illi de tuo edent, tu saturaberis; si illi de tuo biberint, tu sitis tuæ æstum ardoremque restingues; te illorum vestitus vestiet, te illorum apricitas delectabit. Non ergo vile ac despicabile putes, si substantiam tuam miseris atque egentibus derelinquas; Christum in illis facies hæredem. Et quid dicam de Christi nomine? Christum quidem hæredem facies, sed tu

vous pas du Christ une éternelle récompense, lui à qui vous aurez préparé une telle affluence de délices, en la personne de pareils saints?

Oh! qu'il eût bien mieux valu pour vous, qu'il eût été bien plus salutaire pour vous d'être pauvre et nécessiteux, que d'être riche! La pauvreté vous eût peutêtre mis en crédit auprès de Dieu, les richesses vous ont rendu coupable. Il eût bien mieux valu vous sauver par l'indigence, que de vous perdre par vos richesses, vous et les autres : vous, en léguant vos trésors sans discernement; les autres, en leur donnant le moyen d'user avec inhumanité de votre héritage, et de le léguer ensuite à de méchans successeurs. Si donc, vous consultez réellement vos propres intérêts, si vous voulez avoir la vie éternelle, si vous voulez compter des jours heureux, laissez vos biens à d'honnêtes indigens, laissez aux boiteux, laissez aux aveugles, laissez aux malades; que vos richesses alimentent les malheureux, que votre opulence fasse la vie des pauvres; le rafraichissement que vous leur donnez, sera votre récompense, le soulagement que vous leur apporterez, vous soulagera à votre tour. Ils mangeront du vôtre, et vous serez rassasié; ils boiront du vôtre, et vous éteindrez l'ardeur brûlante de votre soif; leur vêtement vous vêtira, leur bien-être vous délectera. Ne regardez donc point comme un acte vil et méprisable, de laisser votre bien aux malheureux et aux indigens; c'est le Christ qui héritera en leurs personnes. Et que parlé-je du Christ? Sans doute, c'est lui qui deviendra votre héritier,

hæreditatis emolumenta percipies. Quæcumque enim Christo reliqueris, per Christum omnia possidebis. Sed hæc tu, ut reor, frivola esse judicas, et quasi somnia quædam ac deliramenta contemnis. Non enim credis Christum vera dixisse. Et res probat nequaquam te ei credere. Nam qui mandata ejus nec in postremis facis, aut nulla esse omnino æstimas, aut falsa esse condemnas. In quo quidem lugere omnes sanctos ac flere convenit nulli te et alios tui similes, nulli minus quam Christo credere. Si tibi quicumque ex cauponibus quid promitteret, fidem promittenti non abnegares; si mutuum a te quippiam propola aut salgamentarius postularet, redditurum eum non diffideres quæ dedisses. Mendacibus denique interdum atque perjuris, cautione facta, et dato fidejussore, res creditur. Christus tibi et fidelissimam cautionem et fidejussores optimos dedit, cautionem scilicet in Evangelio, fidejussores Apostolos suos, et, si id parum est, Patriarchas, Prophetas, Martyres suos, totam denique divinarum litterarum seriem; et non credis ei, nec fidem commodas? Quem, rogo, tam prodigum inter homines ac tam miserum invenire possis cui fidem sub tot fidejussoribus denegares? Das itaque res tuas divitibus, et egenis negas. Das luxuriosis, et negas sanctis. Das cuicumque fortasse perdito, et negas Christo. Prout ergo judicasti, sic judicaberis ; sicut elegeris, sic recipies.

mais c'est vous qui retirerez les fruits de l'héritage, car, tout ce que vous laisserez au Christ, vous le posséderez par lui. Mais tout cela, je pense, vous semble frivole, et vous apparaît comme un songe méprisable et une extravagance. Vous ne croyez pas que le Christ ait dit vrai. Les choses prouvent que vous ne croyez point à sa parole. Car, lorsque vous violez ses préceptes même à la mort, ou vous les regardez comme nuls, ou vous les condamnez comme faux. Il faut bien alors que tous les saints versent des larmes en voyant que vous et vos semblables, vous ne croyez à personne moins qu'au Christ. Si un hôtelier vous promettait quelque chose, vous ajouteriez foi à sa promesse ; si un regrattier, si un épicier vous empruntait quelque chose, vous ne douteriez pas qu'il ne dût vous rendre ce que vous lui auriez donné. Enfin, lorsque les menteurs et les parjures offrent une caution et une garantie, on leur confie ce qu'ils demandent. Le Christ vous a donné une sûre caution, d'excellentes garanties: une caution dans son Evangile, une garantie dans ses Apôtres, et si cela est peu, dans ses Patriarches, dans ses Prophètes, dans ses Martyrs, puis enfin dans toute la série des saintes lettres, et vous ne croyez pas à lui, vous n'avez pas foi en sa parole? je vous le demande, où trouver un homme si prodigue, si misérable que vous lui déniez votre confiance, même avec tant de garanties ? Vous donnez vos biens aux riches, et vous les refusez aux indigens; vous donnez aux voluptueux, et vous refusez aux saints; vous donnez à des hommes pervers, et vous refusez au Christ. Comme vous aurez jugé, ainsi l'on vous jugera; comme

Non habebis cum Christo partem quem despexisti; cum his habebis quos ei prætulisti.

Sed dicit fortasse aliquis ex infidelium numero non dignam esse causam quæ vel Deum moveat, vel homines in æternum periculum trahat. Scio quidem quod omnes rei veniabiles putant semper reatus suos. Nam et furta furibus leves culpæ sunt, et innocua ebriosis videtur ebrietas, et apud impudicos fornicatio scelus non est, quia nullum omnino tam grande crimen est quod non cujus facinore committitur, ejus sententia sublevetur. Sed si quis vult ex peccatoribus scire quam graviter censenda a Deo sint magna crimina, discat qualiter in semetipsis puniant sancti etiam levia peccata, conscii scilicet jam ex ipsius Dei dictis futuri examinis, ac per Domini sui verba etiam judicia rimantes, et ideo semper in Dei opere, semper in compunctione, semper in cruce positi. Beati qui, cum omnium misereantur, sibi nunquam penitus ignoscunt, in nullo sibi parcentes, sed totos se admodum Deo impendentes, et ideo in futuro judicio digni præmio, quia hic apud se jugiter in reatu. Nam de misericordia eorum ac largitate quid dicam, quæ virtus apud eos quasi virtutum omnium initiatrix est? Plerique enim eorum hæc habent quasi exordia et quasi incunabula conversionis suæ, ut, priusquam limen sanctæ professionis introeant, de propriis

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