Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

Quidni? Omnis enim disciplina, ut ait sermo divinus, non est gaudii, sed mæroris (1). Dura hæc et austera sunt. Sed quid facimus? Non licet rerum mutare naturas, et enuntiari aliter veritas non potest quam vis ipsa exigit veritatis. Dura hæc quidam putant, scio, et satis certus sum. Sed quid facimus? Nisi duris non itur ad regnum. Arcta enim, inquit Dominus, et angusta via est quæ ducit ad vitam (2); et Apostolus: Existimo, inquit, quod non sunt condignæ passiones hujus temporis ad futuram gloriam quæ revelabitur in nobis (3). Indignum esse ad futuræ gloriæ comparationem omne opus dicit humanum. Et ideo nihil durum aut austerum Christianis videri debet, quia, quantalibet pro sempiterna beatitudine Christo offerant, vile est quod datur, ubi tam grande est quod accipitur. Nihil magnum in terris ab homine Deo solvitur, ubi quod est in cœlo maximum comparatur. Durum est avaris ut largiantur sua. Quid mirum ? Totum durum est quicquid imperatur invitis. Pene omnis sermo divinus habet æmulos suos. Quot genera præceptorum sunt, tot adversariorum. Si largitatem esse in hominibus jubet Dominus, avarus irascitur; si parcimoniam exigit, prodigus execratur; sermones sacros improbi hostes suos ducunt; horrent

(1) Hebr. XII. 11.
(2) Matth. VII. 14.
(3) Rom. VIII. 18.

tère; mais que faisons-nous? Il n'est pas permis de changer la nature des choses, et la vérité ne saurait être énoncée autrement que ne l'exige l'essence ellemême de la vérité. On regarde cela comme bien dur, je le sais, et j'en conviens. Mais que faisons-nous? On ne va au ciel que par des voies ardues. Car, dit le Seigneur, c'est un chemin étroit et resserré, que celui qui mène à la vie. Et l'Apôtre : Les souffrances de la vie présente n'ont aucune proportion avec cette gioire qui doit un jour éclater en nous. Il dit que toute œuvre humaine est trop faible pour l'acquisition de la gloire future. Et voilà aussi pourquoi rien ne doit sembler dur et austère au chrétien, puisque tout ce qu'il offre au Christ en gage de l'éternelle béatitude, si grand que ce puisse être, n'a plus de prix, rapproché de la magnificence de ce qui est reçu. L'homme sur la terre ne donne rien de grand à Dieu, lorsqu'il s'agit d'acquérir ce qu'il y a de plus grand au ciel. Il est dur pour les avares de céder ce qu'ils ont. Quoi d'étonnant? Tout précepte n'est-il pas dur, quand on doit le remplir à contre-cœur? Presque toutes les lois divines trouvent leurs adversaires. Autant de commandemens, autant de contradicteurs. Le Seigneur ordonne-t-il l'aumône, Favare s'irrite; ordonne-t-il l'économie, le prodigue se prend à maudire; les méchans regardent les paroles sacrées comme leurs ennemies; les ravisseurs abhorrent tout ce qui est écrit sur la justice; les superbes abhorrent tout ce qui est enjoint sur l'humilité; les ivrognes s'élèvent contre les lois de la tempérance; les impudiques contre celles de la chasteté. Ou bien il ne faut rien dire, ou bien, si l'on dit quelque chose, cela

raptores quicquid de justitia scribitur; horrent superbi quicquid de humilitate mandatur; adversantur ebriosi, ubi sobrietas indicitur; detestantur impudici, ubi castitas imperatur. Aut nihil ergo dicendum est, aut quicquid dictum fuerit, cuicumque supradictorum hominum displicebit. Mavult quilibet improbus execrari legem quam emendare mentem; mavult præcepta odisse quam vitia. Inter hæc, quid agant quibus loquendi a Christo officia mandantur? Deo displicent, si tacent; hominibus, si loquuntur. Sed, ut Judæis Apostoli responderunt, expedit magis Deo obedire quam hominibus (1). Do tamen consilium omnibus quibus gravis et onerosa est lex Dei, si accipere non recusant, quemadmodum placere eis possint quæ Deus præcipit. Cuncti enim qui oderunt mandatum sacrum, causam odii in seipsis habent. Omne fastidium non in præceptis est legis, sed in moribus suis. Lex quippe bona est, sed mores mali. Ac per hoc, mutent homines propositum et affectum suum. Si enim mores suos probabiles esse fecerint, nihil eis ex eo quod lex bona præcipit, displicebit. Quando enim bonus quis esse cœperit, non potest non diligere legem Dei, quia hoc intra se habet lex Dei sancta, quod sancti homines in moribus.

Gratia Domini nostri Jesu Christi cum spiritu tuo. Amen.

(1) Act. V. 29.

déplaira aux hommes que nous venons de signaler. Le méchant aime bien mieux détester la loi, que réformer son ame; il aime mieux haïr les préceptes que les vices. Et alors, que devront faire ceux à qui le Christ a délégué le ministère de la parole? Ils déplaisent à Dieu, s'ils gardent le silence; aux hommes, s'ils élèvent la voix. Mais, comme les Apôtres répondaient aux Juifs, il faut obéir à Dieu, plutôt qu'aux hommes. Cependant s'ils ne refusent pas de m'entendre, ceux qui trouvent la loi de Dieu pesante et onéreuse, je vais leur enseigner les moyens de se complaire dans les préceptes du Seigneur. Tous ceux qui haïssent les ordonnances sacrées, ont en eux la cause de cette haine; ce dégoût n'est pas dans les préceptes de la loi, mais dans leurs mœurs. La loi est bonne, les mœurs sont mauvaises; que les hommes, donc, réforment leurs penchans et leurs affections. S'ils veulent régler leurs mœurs, rien ne leur déplaira de tout ce qui se trouve dans une loi sage. Une fois que l'on commence d'être bon, il est impossible de ne point aimer la loi de Dieu; parce qu'elle est en elle-même, ce que sont les saints dans leurs

mœurs.

La grâce de Jésus-Christ notre Seigneur soit avec votre esprit. Amen.

« ZurückWeiter »