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et éternelles, recevez-le dans les sacrés tabernacles, ouvrez-lui les trésors célestes. Faites, et faites si bien que, en le cachant pour votre trésor, vous puissiez le voir devenir une partie de ce trésor même. Elle est puissante cette ineffable bonté de Dieu; grâce à elle, en admettant mon jeune homme au partage de vos biens spirituels, les richesses que vous répandez sur lui, s'accroîtront aussi par lui. Et certes, pour peu qu'il ait un bon naturel, son avenir et son salut ne devront pas vous coûter beaucoup. Quand même il n'entendrait rien de votre bouche, il devrait lui suffire de votre exemple. Adieu.

A Eucher.

II.

A Eucher évêque, Salvien. Ursicin, votre élève, est venu dernièrement me présenter vos salutations; s'il n'avait pas de mission, je loue sa prudence, sans approuver son mensonge; si vous lui aviez intimé vos ordres, je trouve étonnant que vous ayez mieux aimé m'envoyer vos devoirs d'amitié que de m'écrire, c'est-àdire, de donner de vos nouvelles par un esclave plutôt que par vous-même.

Je vous fais donc un reproche de cela, et je désire que vous vous en corrigiez, si toutefois il y a là de la négligence, et non pas de la vanité. L'arrogance devient pour l'ordinaire la compagne des nouvelles dignités; à dire vrai, l'on ne doit pas soupçonner en

Unde responderi a te antiquæ existimationi meæ etiam nunc jugiter cupio, ne, si in quibusdam officiorum tuorum mos discrepavit, aliquid in te novis honoribus licuisse videatur.

Ad Agricium.

III.

Agricio Episcopo Salvianus. Si excusare inofficiositatem meam apud sanctimoniam tuam cupiam, magis accusandus sim, qui inexcusabilem me esse, vel non agnoscam præ stoliditate, vel nolim præ superbia confiteri. Non excuso ergo, augmentum enim reatus est, innocentiam jactare post culpam. Quid igitur faciam, cui nec negandi delicti facultas suppetit, nec tuendi? Negare enim manifesta non audeo, et excusare immodica non possum. Confugiendum mihi itaque ad divinarum est remedia litterarum, quæ maximorum criminum......

Ad Socerum et Socrum.

IV.

Ypatio et Quietæ parentibus, Salvianus, Palladia, et Auspiciola, salutem. Paulus Apostolus,

vous un défaut si général, tant est grande votre douceur aussi bien que votre bonté. Donc, je ne cesse de désirer, même à présent, que vous répondiez à la vieille estime que je vous ai vouée, afin que, si vous vous êtes écarté de vos manières envers certaines personnes, on n'attribue point cet oubli à votre nouvelle dignité.

A Agricius.

III.

A Agricius évêque, Salvien. Si je m'efforçais d'excuser auprès de votre sainteté mon manque d'égard, je serais plus blâmable encore, puisque je serais ou assez stupide pour ne pas reconnaître, ou assez vain pour craindre d'avouer que je suis inexcusable. Je ne m'excuserai pas, car c'est ajouter à sa faute, que d'aller après cela vanter son innocence. Que faire donc, moi qui ne peux ni désavouer ma faute, ni m'en justifier. Je n'oserais nier ce qui est manifeste, je ne saurais excuser ce qui est trop criant. Il me faut donc recourir aux remèdes que me fournissent les saintes lettres, elles qui, dans les plus grands crimes......

A patius et à Quieta.

IV.

A Ypatius et Quieta nos parens, Salvien, Palladie et Auspiciole, salut. — L'apôtre Paul, ce vase d'élection,

electionis vas, magister fidei, et receptaculum Dei, cum omnes epistolas suas, utpote eloquentissimus vir, dictaverit, quibusdam tamen non suum tantum nomen inscripsit, siquidem in aliis Silvani, in nonnullis Timothei, in quibusdam vero utriusque nomini suum nomen adjunxit. Cur id? Primum, credo, ut simul esse agnoscerentur qui simul scriberent. Deinde, ut ii qui separatim ab unoquoque eorum edocti fuerant, scirent omnium non discrepare sententiam. Postremo, ut quos singulorum non movebat auctoritas, omnium saltem moveret assensus.

Ita ergo et nos exemplorum ingentium parvi imitatores, ad vos, quos natura parentes, fide fratres, honore dominos habemus, non, ut Apostoli illi, auctoritate docentium scribimus, sed humilitate famulorum; ut qui hactenus singulorum nostrorum epistolis moti non estis, vel nunc omnium obsecratione moveamini, nosque filios vestros, et simul sciatis esse, et unum sentire pariter et metuere, et æqualiter supplicare. Non quia sciamus an vos omnibus irascimini, sed quia nos non possumus causa esse divisi. Idem enim nobis admodum metus est, etiamsi non eadem videtur offensa. Caritas quippe mutua facit ut, licet vos non utrique forsan succenseatis, uno tamen ex nobis reo, alter sine tristitia reatus esse non possit. Illud sane est quod nos contendere in aliquo et certare mutuo faciat, quod, cum

ce maître de la foi, ce sanctuaire de Dieu, cet homme éloquent, bien qu'il ait toujours composé ses lettres, a cependant mis en tête de quelques-unes, non-seulement son nom, mais tantôt celui de Silvain, tantôt celui de Timothée, d'autres fois même avec le sien le nom de l'un et de l'autre. Pourquoi cela ? d'abord, afin de montrer, je pense, qu'ils étaient ensemble, ceux qui écrivaient ensemble; ensuite, afin que les peuples qui avaient été instruits séparément par l'un d'eux, comprissent que la doctrine des trois apôtres était la même; enfin, pour que, s'il se rencontrait des fidèles que n'entraînât pas l'autorité d'un seul, ils fussent ébranlés par l'unanimité de tous.

Nous donc, humbles imitateurs de grands modèles, nous vous écrivons tous deux, à vous nos pères par la nature, nos pères par la foi, nos maîtres par le respect; nous ne vous écrivons point toutefois avec l'autorité des docteurs, mais avec l'humilité des serviteurs, afin que, si, jusqu'à ce jour, vous n'avez point été touchés des lettres que nous vous avons adressées séparément, vous vous laissiez ébranler par nos supplications réunies; afin qu'il vous devienne manifeste que nous, vos enfans, nous habitons ensemble, nous partageons les mêmes pensées, les mêmes craintes, nous formons les mêmes vœux. Nous ignorons, à la vérité, si vous êtes également irrités contre nous, mais dans la conjoncture présente, nous ne saurions être divisés. Notre crainte à tous deux est la même, quoique l'offense ne soit pas la même néanmoins; car, ne fussiez-vous pas irrités peut-être contre tous deux, l'affection mutuelle qui nous unit, fait cependant que,

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