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deux nous gagnions notre cause. Baise, sinon des lèvres, puisque l'éloignement ne le permet pas, du moins par la prière, les pieds de tes parens comme une esclave, baise leurs mains comme une élève, leurs bouches comme une enfant. Ne tremble pas, ne crains pas; nous avons de bons juges; la tendresse paternelle supplie pour toi, la nature réclame pour toi, tu as dans le cœur des tiens des avocats pour ta cause; on n'est pas loin de se laisser fléchir, quand on est vaincu par les sentimens de l'ame. Conjure-les donc, et dis-leur en suppliante : « Qu'ai-je fait? qu'ai-je mérité? Pardonnez, quoi que ce puisse • être. Je réclame indulgence, sans connaître ma « faute. Jamais, comme vous le savez, je ne vous, offensai ni par manque de respect, ni par insoumission; jamais je ne vous blessai d'une parole amère; jamais je ne vous outrageai d'un regard insolent; par vous j'ai été livrée à un homme; par vous, engagée à un mari. Il me souvient, si je ne me fais illusion, des ordres que vous me donnâtes; je garde au fond de mon cœur le secret de vos religieux avis. Vous m'ordonnâtes, je crois, d'être avant « toutes choses, soumise à mon époux. J'ai condescendu à vos volontés, j'ai obtempéré à vos ordres'; il m'a toujours trouvée docile, celui à qui vous m'avez « commandé d'obéir. Il m'a entraînée dans sa religion, il m'a invitée à la continence. Pardonnez, j'ai cru qu'il serait honteux de résister; la chose m'a paru honnête, pudique et sainte. Je l'avoue, lorsqu'il << me parla d'un si généreux sacrifice, je rougis d'avoir « été prévenue. A cela vint se joindre encore l'amour

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Advolvor vestris, ô parentes carissimi, pedibus, illa ego vestra Palladia, vestra gracula, vestra domnula; cum qua his tot vocabulis quondam indulgentissima pietate lusistis; quæ vobis per varia nomina nunc fui mater, nunc avicula, nunc domina, cum esset scilicet unum vocabulum generis, aliud infantiæ, tertium dignitatis. En ego illa sum per quam vobis illa primum et parentum nomina et avorum gaudia contigerunt, et, quod utroque præstat, utrumque feliciter, cum fructu adipiscendi, et beatitudine perfruendi; non quia hinc ego aliquid mihi deputem, sed tamen ingrata apud vos esse non debet per quam vos voluit Deus esse felices. Ne, quæso, ergo molestum vobis sit quod referre aliquid Deo cupio, cui omuia repensare non possum. Pleni estis solatiis jucundissimis, pleni pignoribus carissimis, pleni benedictione divina; præter peculiarem mei causam, vestrum negotium referre Deo gratiam jubet; debere me ei arbitror quod vobis tanta concessit. Sed hæc hactenus. Sufficienter enim jam per nos, o carissima soror, precati sumus; reliqua sunt agenda per filiam. Utamur ergo, (honeste enim pro reconciliando parentum affectu cuncta tentantur) utamur illorum more et exemplo qui, ultimo causarum loco,

et le respect dûs au Christ; je pensai que ce « serait beau, tout ce que je ferais par amour pour

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Dieu.

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« Je me jette à vos pieds, parens bien-aimés; moi, « votre Palladia, votre chérie, votre petite reine; moi a avec qui vous badiniez en m'adressant jadis, dans « votre indulgence affectueuse, ces termes de caresse. Désignée sous différens noms, j'étais pour vous << tantôt une mère, tantôt un joli phénix, tantôt une souveraine; de ces appellations diverses, l'une indiquait mon sexe, l'autre s'appliquait à mon âge, la troisième signalait mon rang. La voilà celle par qui vous advinrent pour la première fois les noms «<< de parens, les joies d'aïeuls les joies d'aïeuls, et, ce qui est plus <«< encore, la félicité attachée à ces deux conditions. c'est-à-dire, l'avantage de renaître en vos enfans et << le bonheur de les posséder. Ce n'est pas que je veuille pour cela m'attribuer quelque chose, à moi, <«< mais pourtant elle ne devrait point vous être odieuse, celle par qui Dieu a voulu que vous fussiez heu<«< reux. Qu'il ne vous soit donc pas à cœur, si je m'efforce de rendre à Dieu quelque chose, ne pouvant «< tout lui payer. Vous êtes pleins de consolations « ineffables, entourés d'enfans chéris, comblés de la « bénédiction divine; outre les motifs qui me sont « propres, votre intérêt exige que je rende grâces à Dieu; je me tiens redevable envers lui des grandes faveurs qu'il vous a départies. Mais en voilà bien assez. Nous avons suffisamment prié pour nous, ma sœur bien-aimée; c'est à notre fille à faire le reste. Imitons donc l'exemple, (car pour reconquérir l'af

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TOM. II.

26

aliqua nonnunquam ad commovendam judicum misericordiam proferebant laturis sententiam disceptatoribus, aut lamentantes matresfamilias, aut sordidatos senes, aut plorantes parvulos ingerentes; scilicet ut qui superiora causæ verbis jain exoraverant, posteriora rebus ipsis perorarent. Offerimus ergo et nos vobis, o carissimi parentes, pignus pari quidem illorum, sed tamen gratiore suffragio. Offerimus enim pignus non incognitum, sed domesticum; non alienum, sed proprium; nec, ut illi oratores, et sibi et judicibus extraneum, sed nobis simul vobisque commune; quæ vos utique vestri sanguinis indoles non ad incognitorum hominum cogit dilectionem, sed ad vestrorum revocat caritatem; nec alienos vobis aliena, sed vestros vestra commendat, neque id orat ut eos ametis quos nunquam ante vidistis, sed ut eos non oderitis quos, puto, non diligere non potestis. Vestrum ideo, parentes carissimi, negotium, vestra res est; vester id a vobis animus, vestra caritas deprecatur; ne, quæso, tantum nobis irascamini ut nec vobis consulatis.

Commune pignus per nos simul atque vobiscum, et primam pene ad vos vocem pro nostri emittit offensa. Infelix prorsus ejus et miseranda conditio, quæ avos suos ex parentum primum reatu cœpit agnoscere. Miseremini, quæsumus, innocentiæ ejus, miseremini necessitatis; cogitur quo

fection de ses parens, toutes les tentatives sont légi times), imitons donc l'exemple et la coutume de ceux qui, vers la fin de leurs discours, pour émouvoir la pitié des juges, quand on allait prononcer la sentence, produisaient quelquefois des mères éplorées, des vieillards couverts d'habits poudreux, ou de petits enfans tout en larmes ; ils en agissaient de la sorte, dans le but d'achever par ce spectacle, ce spectacle, au terme de leur plaidoyer, ce que leurs paroles avaient commencé déjà. Et nous aussi, parens bien-aimés, nous vous offrons, pour vous fléchir, un gage qui doit vous être cher. Nous ne vous offrons point une enfant inconnue, mais une enfant de votre famille ; une enfant qui vous soit étrangère, mais une enfant qui vous est propre. Bien différens de ces orateurs qui présentaient une chose qui leur était étrangère, à eux et aux juges, ce que nous vous offrons, nous est commun à vous et à nous; cette part de votre sang, ce ne sont point des hommes inconnus qu'elle vous force d'aimer, ce sont les vôtres qu'elle veut ramener dans votre cœur ; ce n'est point une étrangère qui vous recommande des étrangers, mais une enfant de votre famille qui vous recommande des parens. Ce qu'elle réclame de vous, ce n'est pas que vous aimiez des personnes que vous n'avez jamais vues, mais que vous ne haïssiez point celles que vous ne pouvez ne pas aimer. Il y va donc, parens chéris, il y va de votre intérêt, d'une affaire qui vous concerne; c'est votre cœur, c'est votre affection qui vous en conjure, ne vous irritez pas contre nous au point de vous oublier vous-mêmes.

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Cette enfant qui vous appartient, aujourd'hui par nous

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