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sunt cupimus quam diutissime esse nobiscum, gaudeo quod, post gravem diuturnumque morbum, spem etiam præsentis vitæ indepta es, quæ futuræ semper habuisti. Benedictus itaque Dominus Deus noster, qui semper spiritus tui custos, nunc præcipue etiam carnis fuit; et in te manens, teque custodiens, manum suam ex interioribus tuis usque ad exteriora porrexit, nec solum sancta sanctorum, sed etiam vestibula templi sui, et circumsepta servavit ; protectionemque suam latius fundens, fecit salutem animæ tuæ usque ad salutem corporis pervenire.

Quamvis ego ne hanc quidem tibi, quam pertulisti, terrestris vasculi infirmitatem obfuisse existimem, cujus fortitudo, ut scis, menti semper inimica est. Ut te jure nunc tanto fortiorem spiritu putem, quanto imbecillior carne esse cœpisti. Caro enim, inquit Apostolus, concupiscit adversus spiritum, spiritus adversus carnem. Hæc enim invicem sibi adversantur, ut non quæ vultis, illa faciatis (1). Ergo, si, repugnante corpore, quæ volumus facere non possumus, infirmandum carne est ut optata faciamus. Et verum est: imbecillitas enim carnis, mentis vigorem exacuit; et, affectis artubus, vires corporum in virtutes transferuntur animorum ; ut mihi genus quoddam sanitatis esse videatur, hominem inter

(2) Gal. V. 17.

sonnes qu'ils aiment restent avec eux le plus long-temps possible, je me réjouis de ce que, après une grave et longue maladie, vous avez reconquis l'espoir de la vie présente, vous qui toujours avez gardé celui de la vie future. Béni soit donc le Seigneur notre Dieu, qui ayant toujours été le gardien de votre esprit, vient de se montrer aussi le gardien de votre chair ; qui, résidant en vous et vous défendant, a étendu sa main de votre intérieur jusques à votre extérieur; qui a conservé non-seulement le saint des saints, mais aussi les vestibules et les dehors de son temple; qui, étendant plus loin sa protection, a fait servir le salut de votre ame au salut de votre corps.

Au reste, je suis loin de penser qu'elle vous ait été nuisible, cette infirmité d'une argile terrestre, dont la force, comme vous savez, est toujours ennemie de l'ame. J'ai donc bien droit de vous regarder d'autant plus forte d'esprit, que vous êtes devenue plus faible de corps. Car la chair, dit l'Apôtre, a des désirs contraires à ceux de l'esprit, et l'esprit en a de contraires à ceux de la chair, et ils sont opposés l'un à l'autre ; de sorte que vous ne faites pas les choses que vous voudriez. Donc, si la force du corps nous empêche de faire ce que nous désirons, il nous faut abattre cette vigueur pour suivre les mouvemens de l'esprit. Et cela est vrai, car l'affaiblissement de la chair donne à l'ame une force nouvelle, et, dans des membres atténués, la vivacité du corps passe à l'intérieur pour la pratique des vertus; de cette manière, c'est comme un état de santé dans l'homme, d'être quelquefois malade. Il ne reste plus d'opposition entre l'esprit et le corps,

dum non esse sanum. Nulla enim admodum tum spiritui cum corpore, id est, nulla divinæ indoli cum terreno hoste luctatio est. Non turpibus flammis medullæ æstuant, non malesanam mentem latentia incentiva succendunt, non vagi sensus per varia oblectamenta lasciviunt; sed sola exultat anima, læta corpore affecto, quasi adversario subjugato.

Gaude ergo, alumna Christi; semper quidem simplicis et quietæ, sed nunc magis defæcatæ tuæ mentis et liberæ ostium aperi, et adtrahe, ut legis, spiritum sanctum. Nunquam, ut puto, habitatore Deo dignior extitisti; quanto imbecillior corpore, tanto purior sensu. Vincentibus carnem tuam morbis, mente vicisti. Felix, si hanc semper corporis mortem in vitam spiritus conservaris! Extinctis in te forsitan cunctis humanarum tentationum incentivis, habere quodammodo naturam animæ etiam in carne cœpisti. Ut mihi non solum magna Dei dispensatione, sed etiam magno munere, et ante ægrotasse, et nunc convaluisse videaris. Ægrotasti enim hactenus ad virtutem spiritus confirmandam, secura forsitan sanitatem nunc adipiscens jam carne superata, ut post hac redditam corpori incolumitatem sine ulla animæ infirmitate possideas, et ita caro valere incipiat ut jam tentatio non resurgat. Vale.

c'est-à-dire; plus de combat entre la nature spirituelle et l'ennemi terrestre. Le cœur ne brûle plus de feux impurs, de secrètes étincelles n'y allument plus de désirs insensés, les sens ne folâtrent plus vagabonds, emportés par mille séductions; mais l'ame seule triomphe, satisfaite de voir le corps abattu, comme un ennemi subjugué (1).

Réjouissez-vous donc, élève du Christ; ouvrez la porte de votre cœur toujours simple, toujours paisible, il est vrai, mais aujourd'hui bien plus pur, bien plus libre encore, et, selon qu'il est écrit, aspirez l'esprit saint. Jamais, ce me semble, vous n'avez été plus digne d'avoir Dieu pour hôte; plus votre corps a été affaibli, plus vos sens ont été purifiés. Quand les maladies domptaient votre chair, votre esprit a triomphe. Heureuse si vous savez conserver toujours cette mort corporelle pour la vie de l'esprit! Depuis que tous les feux des tentations humaines se sont éteints en votre personne, vous avez commencé, même dans la chair, de posséder en quelque sorte la nature de l'ame. C'est donc, à mon avis, non-seulement par un admirable dessein, mais encore par une faveur signalée de Dieu que vous avez été malade d'abord, puis ensuite que vous êtes revenue à la santé. Si vous avez été malade jusqu'à présent, c'est pour consolider la force de l'esprit ; tranquille, et recouvrant la santé, maintenant que la chair est abattue, vous posséderez désormais votre corps sain et sauf; vous n'aurez plus à redouter les infirmités de l'ame, et la chair se rétablira de manière à ce que la tentation ne revienne plus jamais. Adieu.

(1) Salvian. De Gubernat. lib. I, p. 28.

TOM. II.

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Ad Limenium.

VI.

Limenio, Salvianus in Domino salutem. Etsi scio honestas mentes probi affectus non oblivisci, ideo quia boni in bonis studiis quasi naturam quodammodo suam diligunt; tamen quia, quantum in nobis est, augere nos amorem bonorum amicorum officio nostro convenit, admonendum te caritatis olim a me cœptæ, nuper a te auctæ existimavi, ut legens epistolas meas, dum in me studium tui amoris videris, in te mei accenderes. Dabit autem, non ambigo, Deus noster, ut affectum Christianorum intercipiens, Christi ipse affectus fias. Vale in Domino.

Ad Aprum et Verum.

VII.

Apro et Vero, Salvianus. Officii sit, an impudentiæ, quod prius ad vos scripsi quam a vobis jus scribendi acciperem, malo vestri esse judicii quam adsertionis meæ, quia res dubia ac latens melius semper bonis interpretatoribus quam malis

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