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vestra, advenæ et pupillo et viduæ non feceritis calumniam, nec sanguinem innocentem effuderitis in loco hoc, habitabo vobiscum in loco isto a seculo usque in seculum (1). Quo utique ostenditur quod si ista non facimus, superflue nobis catholici nominis præsumptione plaudamus. Sed hinc jam et superius satis dictum est, et adhuc fortasse dicetur; nec opus est ut de hoc amplius disseramus, ubi Dei juge judicium est. Quid enim de nobis vel de Gothis ac Vvandalis Deus judicet, res probat. Illi crescunt quotidie, nos decrescimus; illi proficiunt, nos humiliamur: illi florent, et nos arescimus. Ut vere in nos veniat dictum illud, quod de Saul et David ait sermo divinus: Quia David erat proficiens, et semper seipso robustior; domus autem Saul decrescens quotidie (1). Justus enim, ut Propheta ait, justus est Dominus, et rectum judicium suum.

Judicamur itaque etiam præsente judicio a Deo; ideo excitata est in perniciem ac dedecus nostrum gens quæ de loco in locum pergens, de urbe in urbem transiens, universa vastaret. Ac primum a solo patrio effusa est in Germaniam primam, nomine Barbaram, ditione Romanam; post cujus exitium primum arsit regio Belgarum, deinde opes Aquitanorum luxuriantium, et post hæc, corpus omnium Galliarum ;

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au pupille et à la veuve, si vous ne répandez pas en ce lieu le sang innocent; j'habiterai avec vous de siècle en siècle dans cette terre. D'où il est évident que si nous ne faisons toutes ces choses, nous nous applaudissons bien à tort du nom de catholiques. Mais c'en est assez sur ce sujet, j'y reviendrai peut-être encore; il n'est pas besoin de s'étendre plus au long sur des faits où la justice de Dieu se manifeste sans cesse. Car les événemens ont assez prouvé quelle différence le Seigneur met entre nous, et les Goths et les Vvandales. Ils grandissent tous les jours, nous décroissons; ils se fortifient, nous sommes abaissés; ils fleurissent, et nous desséchons; en sorte qu'on peut dire de nous ce que dit l'Ecriture Sainte de Saül et de David: Toujours David s'avançait, et se fortifiait de plus en plus, mais la maison de Saül s'affaiblissait chaque jour. Car le Seigneur est juste, dit le Prophète, il est juste, et ses jugemens sont équitables.

Nous sommes donc jugés par Dieu, même dès ce monde; et voilà pourquoi a été suscitée pour notre ruine et notre honte, une nation qui, courant de lieux en lieux, passant de ville en ville, avait mission de ravager l'univers. Et d'abord, du sol natal, elle s'est répandue sur la Germanie, Barbare par le nom, Romaine par la conquête; après les saccagemens de cette province, l'incendie a dévoré en premier lieu les régions Belgiques, puis, l'opulence de la molle Aquitaine, et puis ensuite, le corps entier des Gaules: tout cela néanmoins s'accomplissait lentement, afin que le fléau qui atteignait les uns, devînt pour les autres un exemple salutaire.

sed paulatim id ipsum tamen ; ut, dum pars clade cæditur, pars exemplo emendaretur. Sed ubi apud nos emendatio? aut quæ pars Romani orbis, quamvis afflicta, corrigitur? Omnes enim, ut legimus, declinaverunt, simul inutiles facti sunt (1). Et ideo Propheta ad Dominum clamat, et dicit: Percussisti eos, et non doluerunt; attrivisti eos, et renuerunt accipere disciplinam. Induraverunt facies suas super petram, et noluerunt reverti (2). Quam vere autem etiam hoc in nos cadat, res ipsa indicat. Vastata est diu Gallia. Ergo emendata est, cum in vicino esset, Hispania. Nec immerito, quia nullus erat omnino timor, nulla correctio, flammis, quibus arserant Galli, Hispani ardere cœperunt. In quo illud est, ut supra dixi, sceleratissimum et gravissimum, quod, cum arserint, ut ita dicam, membra hominum peccatorum, curata non sunt vitia peccantium. Et ideo compulsus est criminibus nostris Deus ut hostiles plagas de loco in locum, de urbe in urbem spargeret, et excitatas pene ab ultimis. terræ finibus gentes etiam trans mare mitteret, quæ Afrorum scelera punirent. Quid enim? Num quid abducta a solo patrio degere intra Gallias non potuerant! aut, ut non degerent, quem timebant, quæ inlæsæ a nobis usque ad tempus illud cuncta vastaverant? Sed esto intra Gallias

(1) Psal. II. 4.

(2) Jer. V. 3.

Mais chez nous, où est l'amendement ? Quelle partie du monde Romain voit-on se corriger, si affligée qu'elle soit? Tous, comme nous lisons, se sont détournés de la voie, tous sont devenus inutiles. C'est pour cela que le Prophète crie au Seigneur, et dit: Tu les as frappés, et ils n'ont point gémi; tu les as brisés, et ils n'ont pas voulu recevoir le châtiment; ils ont rendu leur front plus dur que la pierre, et ils n'ont pas voulu revenir à toi. Avec quelle vérité ces paroles nous conviennent, la chose elle-même l'indique. La Gaule a été long-temps dévastée. Donc elle a été corrigée, l'Espagne, puisqu'elle était dans le voisinage? Non, et parce qu'il n'y avait là ni crainte, ni amendement, les flammes qui avaient embrasé les Gaules, se communiquèrent aux Espagnes. Et, comme je l'ai déjà dit, ce qu'il y a de triste et de profondément criminel, c'est que les feux dont les pécheurs étaient consumés jusque dans leurs membres, pour ainsi dire, n'ont pu cependant les guérir de leurs vices. Et voilà pourquoi Dieu a été contraint par nos forfaits de promener de lieux en lieux, de ville en ville, ces hordes ennemies, fléaux du monde, et d'envoyer jusqu'au delà des mers, pour châtier les crimes de l'Afrique, ces nations appelées des derniers confins de l'univers. Eh quoi? amenées du sol natal, ne pouvaient-elles donc habiter dans les Gaules? Pour s'y fixer, qu'avaient-elles à craindre, elles qui, jusqu'à ce jour, avaient tout dévasté sans obstacle de notre part? Mais soit, elles n'étaient pas en sûreté dans les Gaules. Quoi! en Espagne, où ils avaient écrasé nos armées, craignaient-ils donc de s'y arrêter et de s'y établir, ces peuples déjà vainqueurs, déjà triomphans, qui, dans la conscience orgueilleuse de leurs

formidabant. Quid in Hispania, ubi etiam exercitus nostros bellando contriverant, numquid consistere aut permanere metuebant jam victores, jam triumphantes, quibus usque ad hunc fortitudinis fastum contigerat ascendere, ut, post experimenta belli diu parati, intelligerent sibi Romanæ Reipublicæ vires, etiam cum barbarorum auxiliis, pares esse non posse?

Potuerant ergo illic degere, nec timebant. Sed illa utique cœlestis manus, quæ eos ad punienda Hispanorum flagitia illuc traxerat, etiam ad vastandam Africam transire cogebat. Ipsi denique fatebantur non suum esse quod facerent: agi enim se divino jussu, ac perurgeri. Ex quo intelligi potest quanta sint mala nostra, ad quos vastandos atque cruciandos ire barbari compelluntur inviti, secundum illud scilicet quod vastator terræ Israeliticæ Rex Assyriorum ait: Numquid sine Domini voluntate ascendi ad locum istum? Dominus dixit mihi: Ascende ad terram hanc, et demolire eam (1). Et alibi sacer sermo : Hæc dicit Dominus exercituum, Deus Israel. Ecce ego mittam et assumam Nabuchodonosor Regem Babylonis servum meum, veniensque percutiet terram Egypti (2). Unde agnoscere possumus cuncta quidem quæ adfliguntur, judicio Dei per

(1) Is. XXVI. 10.

(2) Jer.. XXV.

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