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Notes.

NOTES

SUR LA PROVIDENCE.

TOME I.

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<< En Occident, la présence des Barbares donna plus longtemps qu'en Orient quelque intérêt à la polémique contre « les païens. Là, montrant les malheurs de l'empire, on dressa des actes d'accusation contre les Chrétiens. Leur impiété, « disaient les partisans du paganisme, avait provoqué la « colère des Dieux et les vengeances qu'ils confiaient aux Barbares. Saint Augustin, qui avait admiré jadis avec un « enthousiasme passionné les chefs-d'oeuvre des anciens, mais qui ne souffrit plus, depuis sa conversion, que la moindre « atteinte fût portée au Christianisme, ne put l'entendre accuser en masse qu'avec une vive impatience. Il engagea « Orose à le disculper, les preuves de l'histoire en main; et tel fut en effet le but que se proposa le prêtre de Tarragone,

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« dans ses sept livres d'Histoire. Saint Augustin fut enchanté

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de cet ouvrage, mais ce ne fut pas assez pour lui, etc...

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C'est encore une espèce d'apologie du christianisme « que fait SALVIEN dans son ouvrage du Gouvernement du monde, et cette apologie se rattache de même aux invasions « des Barbares. Salvien y montre d'abord, à ceux que les désordres et les calamités de son temps portèrent à douter de «< la Providence, qu'elle veille sans cesse sur les intérêts des

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<< hommes. Il répond ensuite à cette question élevée par ses contemporains: Comment, s'il existe une Providence spé«ciale, se fait-il que les Barbares et les Païens soient plus heureux que les Chrétiens, et que, parmi ces derniers, ceux qui s'appliquent à la vertu, soient plus malheureux que les « autres ?

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« Cette question était grande est forte; Salvien, qui avait « fait de bonnes études à Trèves, et qu'on surnomma le « Maître des évêques (1), la traite avec la même vigueur avec laquelle il la soulève. Il prouve, en effet, que c'est une « erreur de considérer les biens de la terre comme la récompense de la vertu, et déclare que lors même qu'il en sea rait ainsi, ses contemporains ne seraient pas encore appelés « au bonheur, leurs vices devant les en exclure. Mais bientôt « l'auteur quitte son sujet, trace un tableau animé de la moralité, ou plutôt de l'immoralité de son temps, et, dans « des révélations présentées avec une généreuse imprudence, fournit, sans le savoir, un argument de plus aux Païens qu'il devrait combattre. Aussi, est-ce comme tableau de « mœurs et non plus comme apologie de la société chrétienne, qu'il convient de prendre la majeure partie de cet ouvrage. << Dans le fait, l'apologie était devenue un luxe; la philosophie religieuse des Grecs et des Romains était terrassée; les Chrétiens ne se trouvaient plus qu'en face des Bar<«< bares qui ne s'avisaient pas d'écrire, et qui, malgré leur barbarie, étaient remplis de déférence pour les Chrétiens,

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« dont ils étaient les maîtres ou les voisins. » Matter, histoire univ. de l'Église chrétienne, tom. 1, pag. 455.

C'est là, sans contredit, le meilleur jugement que l'on ait porté sur les OEuvres de Salvien; quelques pages plus bas le savant Protestant parle avec éloge du traité de l'Avarice.

(1) Magister Episcoporum. GENNAD., Vir. illustrib., cap. LXVII.

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