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« habituel des mèmes pensées, des mêmes images et des

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« mêmes expressions, porte dans ses deux principaux ouvrages une monotonie qui nuit beaucoup à leur effet. Salvien présente à lui seul une vaste galerie de tableaux com

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posés avec feu, coloriés d'une manière brillante, mais tous copiés les uns des autres. Ramené à une juste mesure, son « Traité contre l'Avarice peut offrir au talent de l'imitateur « les plus riches matériaux. Nous allons en voir la preuve dans le morceau d'un sermon moderne, où l'auteur, le P. « La Rue, sait être sobre avec sagesse, et sage avec élo« quence:

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Pitoyable enchantement! abîmés qu'ils sont dans les biens présens, ils deviennent stupides à tout ce qui est futur, si ce « n'est au futur temporel et périssable. A cet égard, j'avoue qu'ils sont vigilans. A tout moment ils roulent dans leur esprit où iront leurs biens après la mort, en quelles mains « ils passeront, comment ils les soustrairont aux poursuites a des créanciers, comment ils les assureront à leurs enfans, « comment ils pourront les fixer, les perpétuer dans leur fa« mille. Voilà le seul avenir qu'ils envisagent, la seule éter« nité qui réveille leurs précautions. Et pour cela, testamens, a codiciles, dépôts, fideicommis, exhérédations, substitutions. « Au lit même de la mort, un riche trouve du temps et de la force d'esprit pour ces misérables soins. Est-ce par amour « pour ses héritiers, pour ses parens? Non, mais par une « illusion d'amour-propre et par un attachement indissoluble « à ses biens. Il regarde ses héritiers comme une partie de luiméme, en leur laissant son cœur enfermé dans son trésor. « Il prétend conserver après la mort un droit de propriété sur « ces biens fugitifs, dont il les fait plutôt dépositaires que « maitres. En disant : je veux et prétends, il croit étendre son « domaine et sa volonté sur ses biens, jusque dans les siècles futurs.

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« Vous

partez donc pour l'autre monde, content d'avoir établi

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vos enfans dans celui-ci; d'y laisser après vous des millions, « un nom qui durera des siècles, et qui fera parler de vous, « comme du créateur d'une puissante maison, inconnue avant « vous, puissante et brillante après vous. Vous avez báti de vos « trésors un bon fondement pour l'avenir : Fundamentum bo<«< num in futurum; non pas pour l'avenir d'une vie éternel«lement heureuse, comme le demandait saint Paul: Ut appre<< hendant vitam æternam, mais pour la vie mortelle, et pour « la terre, et pour autrui. N'est-ce pas, disait Salvien, quelque « chose d'extravagant, d'appliquer les derniers momens de la « vie à ménager à des parens mortels, de quoi vivre riehes après votre mort, et de ne pas songer à vous sauver vous«< même du péril d'une mauvaise mort! Comment vivront vos « héritiers après vous, c'est leur affaire. Mais vous comment « mourrez-vous, c'est la vôtre à vous seul, et vous n'y voulez a pas penser. Cogitas quam bene post te vivant, nec cogitas « quam male ipse moriaris! Ne point penser à la vie ni à la « mort éternelle, aux portes même de l'éternité, n'est-ce pas « avoir perdu tous les sentimens de l'éternité (1)?

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Voilà, dans ce fragment du P. Larue, la substance de près de deux cents pages du texte de Salvien.» Guillon, Bibliothèqe choisie des Pères de l'église, tom. XXIII, pag. 198.

Nous croyons connaître quelque peu le Traité contre l'Avarice, et nous ne pensons pas, en rendant toute justice au P. La Rue, qu'il y ait dans ce morceau la substance de près de deux cents pages. Pour le reste, nous sommes à-peu-près de l'avis de M. Guillon.

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<< siores sibi videntur, parvo sumptu, et qui vix ad alimenta

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sufficiat, virginibus dato, omnem censum in utroque sexu « secularibus liberis largiuntur. Quod nuper in hac urbe dives

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quidam fecit presbyter, ut duas filias in proposito virginali inopes relinqueret, et aliorum ad omnem copiam filiorum « luxuriæ atque deliciis provideret. » Hieron. Epist. ad Demetriadem.

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Itaque, sacerdos cui

RECTIUS PAUPERES A SE FIUNT.

dispensationis cura commissa est, non solum sine cupidi

a tate, sed etiam cum laude pietatis accipit a populo dispensanda, et fideliter dispensat accepta, qui omnia sua aut parentibus reliquit, aut pauperibus distribuit, aut Ecclesiæ « rebus adjungit, et se in numero pauperum paupertatis amore constituit, ita ut unice pauperibus subministrat, « inde et ipse tanquam pauper voluntarius vivat. Clerici a quoque quos pauperes aut voluntas aut nativitas fecit, a cum perfectione virtutis vitæ necessaria, sive in domibus suis, sive in congregatione viventes accipiunt, quia ad ea accipienda non eos habendi cupiditas ducit, sed cogit «< vivendi necessitas. » Juliani Pomerii De vita contemplativa, II, 11.

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quid Ægyptii et sedis apostolicæ, quæ aut virgines sericos accipiunt, aut continentes, aut, si uxores habuerint, mariti

« esse desistunt. ?» Hieron. Adversus Vigilantium.

RITATEM.

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Page 312. Ligne 15.

HABES ITAQUE INDUBITABILEM FUTURÆ RETRIBUTIONIS SECU<< Proh! nefas; orbis terrarum ruit, in nobis peccata non ruunt. Urbs inclyta et romani imperii caput,

uno hausta est incendio. Nulla est regio, quæ non exules << romanos habeat. In cineres ac favillas sacræ quondam ec«< clesiæ conciderunt, et tamen studemus avaritiæ. Vivimus quasi altera die morituri, et ædificamus quasi semper in << hoc seculo victuri. Auro parietes, auro laquearia, auro ful

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gent capita columnarum, et nudus atque esuriens ante «< fores nostras Christus in paupere moritur. » Hieron. Ad Gaudentium epist.

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« Ex eo tempore quo virginitati perpetuæ consecrata «<es, tua, tua non sunt, imo vere tua, quia Christi esse ceperunt, quæ, avia vivente vel matre, ipsarum arbitrio dispensanda sunt. Sin autem obierint, et somno sanctorum requieverint (scio enim et hoc illas optare, ut te habeant superstitem), cum ætas maturior fuerit, et voluntas gravior, firmiorque sententia, facies quod tibi visum fuerit, imo quod Dominus imperat, scitura te nihil habituram, nisi quod in bonis operibus erogaveris. Alii ædificent ecclesias, vestiant parietes marmorum crustis, columnarum moles advehant, earumque deaurent capita, pretiosum ornatum << non sentientia; ebore argentoque valvas et gemmis aurata distinguant altaria : non reprehendo, non abnuo. Unusquis«que in sensu suo abundet. Meliusque est hoc facere, quam repositis opibus incubare. Sed tibi aliud propositum est. Christum vestire in pauperibus, visitare in languentibus, pascere in esurientibus, suscipere in his qui tecto indigent, «<et maxime in domesticis fidei, virginum alere monasteria, servorum Dei et pauperum spiritu habere curam, qui

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« diebus et noctibus serviunt domino tuo, qui, in terra

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positi, imitant angelorum conversationem, et nihil aliud a loquuntur, nisi quod ad laudes Dei pertinet. » Hieron. Ad Demetriadem epist.

Page 320. ligne 18.

NULLUM TIBI ANIMA TUA PROPINQUIOREM. -«

Fratres, hor

<< renda atque tremenda, non multo post, pertransituri sumus <«<loca; fierique non poterit, quia per illam ingrediamur viam. « Nullus eorum quos hic habemus, nos comitari istic poterit: << non parentes, non fratres, non amici, non genus, non divitiæ, aut quid his simile.

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«Et quis illa hora nos adjuvabit, redimetque ex manibus. « eorum? Si divina tunc protectione reperiamur despoliati, sævi atque crudeles ibi tenebrarum aderunt principes, qui << nec regem timent nec tyrannos curant, non parvum, non mag« num, nisi solum eum qui in pietate vitam suam transegerit, « in operibusque se bonis occupaverit. » Ephræm, Non esse ridendum, sed lugendum potius. Edit. Vossii, pag. 92.

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adulatio, blanditiæ pessimum veri affectus venenum.»> Tacit. Hist. I,

15.

<< Meliora sunt vere diligentis severa consilia, quam « fallax assentatio blandientis. » Arnulphi Lexoviensis Epist. ad Henricum II. Regem, tom. 11 du Spicilège de Dachéri.

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