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habitum viri sumerent, et magis quam mulieres gradum frangerent, cum indicia sibi quædam monstruosæ impuritatis innecterent, et fæmineis tegminum inligamentis capita velarent, atque hoc publice in civitate Romana, urbe illic summa et celeberrima, quid aliud quam Romani imperii dedecus erat, ut in medio Reipublicæ sinu exe-. crandissimum nefas palam liceret admitti? Potestas quippe magna et potentissima, quæ inhibere scelus maximum potest, quasi probat debere fieri, si sciens patitur perpetrari. In cujus enim manu est ut prohibeat, jubet agi, si non prohibet admitti.

Iterum, quia dolor exigit, ab his qui irascuntur requiro, in quibus hæc barbaris gentibus aut facta sunt unquam, aut fieri publica impunitate licuerit? Denique ne longius de hac re ambigi aut investigari necesse sit, ipsos illos Africæ vastatores, Afrorum populis comparemus. Videamus quid simile a Vvandalis factum sit. Et certe barbari elatione tumidi, victoria superbi, divitiarum ac deliciarum affluentia dissoluti, qui profecto, etiamsi continentissimi et castissimi semper fuissent, mutari tamen tanta rerum obsecundantium felicitate potuerunt, ingressi scilicet, ut divinis litteris scriptum est, terram lacte et melle manantem, fœcundam, opulentissimam, omnium deliciarum copiis quasi ebriam, in qua utique minime mirum fuerat si luxuriasset gens barbara,

arrangés avec coquetterie, et cela publiquement, dans une cité romaine, dans la ville la plus illustre, la plus. célèbre de toute l'Afrique, n'était-ce pas une honte pour l'empire romain que, dans le sein même de la république, on laissât subsister au grand jour, des désordres aussi exécrables ? Une autorité forte et puissante, qui peut arrêter le crime, est censée l'approuver, si, le connaissant, elle ne le réprime pas. Quand vous avez en main le pouvoir d'empêcher les abus, vous les favorisez, si vous n'y mettez point obstacle.

Encore une fois, pressé par la douleur, je le demande à ceux qui s'emportent contre moi, chez quelle nation barbare a-t-on vu jamais régner ces désordres à la faveur de l'impunité publique? Enfin, pour ne pas vous laisser plus long-temps dans le doute, pour ne pas recourir à des investigations minutieuses, comparons aux peuples africains les dévastateurs eux-mêmes de l'Afrique. Voyons ce que les Vvandales ont fait de semblable. Et certes, ces barbares enflés par la bonne fortune, énorgueillis par la victoire, amollis par l'affluence des richesses et des délices, qui, lors même qu'ils eussent toujours été chastes et continens, auraient pu néanmoins déchoir de leur vertu au milieu de tant de succès et de prospérité, une fois le pied sur cette terre où coulaient, comme dit l'Ecriture, le lait et le miel, féconde, opulente, enivrée, en quelque sorte, de mille délices, ne pouvaient-ils pas, sans qu'on eût

ubi similis quodammodo luxurianti erat ipsa natura. Ingressos hæc loca Vvandalos quis non putet omni se vitiorum atque impuritatum cœno immersisse, aut, ut levissime dicam, saltem illa fecisse quæ ab Afris jugiter facta fuerant, in quorum jura migrarant? Et certe si ea tantum, continentissimi ac modestissimi judicandi erant, quos non fecisset corruptiores ipsa felicitas. Quotus enim quisque sapientum est quem secunda non mutent, cui non crescat cum prosperitate vitiositas? Ac per hoc, temperatissimos fuisse Vvandalos certum est, si quales illi fuerunt qui capti ac subjugati sunt, tales illi fuere victores. Igitur in tanta affluentia rerum atque luxuria nullus eorum mollis effectus est. Numquid parum videtur? Certe familiariter etiam nobiles hoc fuere Romani. Sed quid adhuc addo? Nullus vel qui Romanorum illic mollium pollueretur incestu? Certe hoc apud Romanos jampridem tale existimatum est ut virtus potius putaretur esse quam vitium, et illi se magis virilis fortitudinis esse crederent qui maxime viros fœminei usus probrositate fregissent. Unde etiam illud fuit, quod lixis puerorum quondam exercitus prosequentibus, hæc quasi bene meritis expeditionibus stipendia laboris decerne bantur, ut, quia viri fortes essent, viros in mulicres demutarent. Proh nefas! et hoc Romani! Plus addo, et hoc Romani non hujus temporis; attamen ne veteres accusemus, Romani, sed non

lieu d'en être surpris, s'abandonner au plaisir, là où le climat lui-même semblait respirer la volupté? Ne pouvait-on pas s'attendre, qu'en entrant sur la terre africaine, les Vvandales se plongeraient dans la fange de tous les vices et de toutes les impuretés, ou, tout au moins, pour adoucir les termes, qu'ils feraient ce qu'avaient fait de tout temps les Africains, dont ils venaient de conquérir la puissance? Et certes, s'ils s'en fussent tenus là, on aurait bien pu les regarder comme des modèles de continence et de modération, eux que la bonne fortune n'aurait pu rendre plus dépravés? Car, où est le sage que les succès ne changent point, et dont les vices n'augmentent pas en raison de ses prospérités? On peut affirmer dès-lors que les Vvandales étaient pleins de vertu, si, après leur victoire, ils ne dépassèrent pas les excès des peuples vaincus et subjugués. Dans une sigrande abondance de biens et de voluptés, aucun d'eux ne s'est donc laissé amollir. Cela vous semble-t-il peu de chose? Les Romains se faisaient le plus souvent un point d'honneur de ces désordres. Mais qu'ajouter encore? N'y eut-il personne qui ne se laissât prendre à la mollesse et à la corruption des Romains? Depuis longtemps les citoyens de l'Empire se formaient une telle idée de ces infamies, qu'ils les regardaient bien plutôt comme des vertus que comme des vices, et que, dans leur esprit, le plus haut degré d'un courage viril, c'était de plier l'homme à des usages ignominieux et contre nature. Et voilà pourquoi les nombreux valets qui suivaient autrefois les armées, recevaient, comme un salaire de leur travail, et une sorte de distinction accordée à leurs exploits, le privilége de servir à des usages in

antiqui, jam scilicet corrupti, jam dissoluti, jam sibi et suis dispares, et Græcis quam Romanis similiores. Ut (quod sæpe jam diximus) minime mirum sit si Romana Respublica aliquando patitur quod jamdudum meretur.

Hæc ergo impuritas in Romanis et ante Christi evangelium esse cœpit, et, quod est gravius, nec post evangelia cessavit. Et quis post hæc non admiretur populos Vvandalorum, qui ingressi urbem opulentissimam, ubi hæc omnia passim agebantur, ita delicias corruptorum hominum indepti sunt quod corruptelas morum repudiarunt, et usum bonarum rerum possident, malarum inquinamenta vitantes. Sufficere igitur ad laudem eorum hæc possunt, etiamsi alia non dicam, abominati enim sunt virorum impuritates. Plus adhuc addo, abominati etiam fæminarum, horruerunt lustra ac lupanaria, horrueront concubitus contactusque meretricum. Numquid hoc credibile ullis videri potest, Romanos hæc admisisse, barbaros horruisse? aut numquid est, post ista quæ diximus, quod dici posse videatur? Sed est tamen, et multo plus est. Nam quod vitasse eos res fœdas diximus, minus est. Potest enim quis inhonesta

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