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fit venir les Maures en Espagne. Le comte Julien, gendre de Vitiza, étoit également intéressé à se soulever contre le tyran qui avoit détrôné son père. Un autre évêque, nommé Toriso, entra dans la conspiration d'Opas et du comte. Y a-t-il apparence que deux évêques se fussent ligués ainsi avec les ennemis du nom chrétien, s'il ne s'étoit agi que d'une fille ? (Voltaire.)

Les Mahométans étoient maîtres, comme ils le sont encore, de toute cette partie de l'Afrique qui avoit appartenu aux Romains. Ils venoient d'y jeter les premiers fondemens de la ville de Maroc, près du mont Atlas. Le calife Almanzor, maître de cette belle partie de la terre, résidoit à Damas en Syrie. Son viceroi, Muzza, qui gouvernoit l'Afrique, fit, par un de ses lieutenans, la conquête de toute l'Espagne; il y envoya son général Tarif, qui gagna, en 712, la célèbre bataille de Xérès, où Rodrigue perdit la vie. Sa veuve Egilone épousa Abdalis, fils du conquérant Muzza. Les vainqueurs laissèrent aux vaincus leurs biens, leurs lois, leur culte, satisfaits d'un tribut et de l'honneur de commander. Les Espagnols, si attachés depuis à leur religion, la quittèrent en assez grand nombre pour qu'on leur donnât alors le nom de Mosarabes, qui signifioit moitié Arabes, au lieu de celui de Visigoths que portoit auparavant leur royaume.

L'an 887, le 11 novembre, Déposition de Charlesle-Gros, empereur d'Allemagne et roi de France. Charles-le-Gros, fils de Louis le Germanique déjà empereur d'Allemagne en 881, avoit succédé à Carloman, au royaume de France, l'an 884. H

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réunissoit sous sa domination presqu'autant d'Etats que Charlemagne ; mais ilétoit trop foible pour soutenir une si grande fortune: elle l'accabla. Plus le sang de Charlemagne s'éloignoit de sa source, plus il dégénéroit. Charles-le-Gros fut déclaré incapable de régner par une assemblée de seigneurs français et allemands, qui le déposèrent dans une diète convoquée par lui-même.

Réduit à vivre d'aumônes, c'est auprès d'Arnould, bâtard de sa maison, que le sort avoit élèvé à sa place, qu'il fut forcé de mendier ces foibles et humilians secours. « Vous êtes, lui dit-il, sur un trône que j'occupois il » y a peu de jours.... Considérez mon infortune, et ne » souffrez pas qu'un roi de votre sang, et qui fut le » vôtre, manque de ce que vous donnez aux pauvres. » Arnould, possesseur tranquille de la plus belle partie de ses Etats, eut peine à lui accorder le revenu de trois villages. Ce prince dégradé ne put survivre à sa disgrace; le chagrin termina ses jours deux mois après cette affreuse catastrophe : quelques-uns prétendent qu'il fut étranglé par les ordres secrets d'Arnould. II mourut dans la troisième année de son règne et dans la neuvième de son empire. Ce fut un prince juste, bienfaisant, et dévot jusqu'à la foiblesse ; il fut malheureux, parce que, pour se soutenir sur un trône agité par tant d'orages, il falloit plus de talent que de bonté, plus d'esprit que de vertu. Il ne laissa point d'enfans légitimes: chose, dit un moderne, la plus essentielle au repo des souverains.

Il paroît que l'ordre de la succession n'étoit alors compté pour rien, puisque Arnould, fils naturel de Carloman, fut déclaré empereur, et que Eudes, comte

de Paris, fut élu roi de France. Il n'y avoit alors ni droit de naissance, ni droit d'élection reconnu. L'Europe étoit un chaos, dans lequel le plus fort s'élevoit sur les ruines du plus foible.

La mort de Charles-le-Gros est la véritable époque de la chute de la famille des Pépin. Ce fut des débris de son trône que se formèrent ces principautés connues sous différens noms : en France et en Italie, les duchés et les comtés; en Allemagne, les margraviats, les landgraviats. Ces récompenses, jusqu'alors amovibles, devinrent des Etats indépendans que s'arrogèrent les complices de la dégradation de l'infortuné Charles.

L'an 1630, le 11 novembre, Journée des dupes; triomphe du cardinal de Richelieu.

dans

Marie de Médicis, mère de Louis XIII, avoit enfin obtenu de son fils, à force de plaintes et de prières redoublées, qu'il dépouilleroit le cardinal du ministère. Le cardinal entra par une fausse porte la chambre où l'on venoit de conclure sa ruine. Le roi sort sans lui parler; il se croit perdu, et prépare sa retraite au Havre-de-Grâce. Sa ruine paroissoit d'autant donna plus sûre, que Louis XIII, le jour même, pouvoir au maréchal de Marillac, ennemi déclaré de Richelieu, ainsi que son frère le garde-des-sceaux, de faire la guerre et la paix dans le Piémont. Alors le cardinal presse son départ; ses mulets avoient déjà porté ses trésors à trente-cinq lieues, sans passer par aucune ville (précaution prise contre la haine publique) ses amis lui conseillent de tenter un nouvel effort auprès du roi.

Le cardinal va trouver le roi à Versailles, alors

petite maison de chasse, achetée par Louis XIII vingt mille écus, devenue depuis, sous Louis XIV, un des plus grands et des plus magnifiques palais de l'Europe. Le roi, qui avoit sacrifié son ministre par foiblesse, se remet par foiblesse entre ses mains, et lui abandonne ceux qui avoient voulu le perdre. Ce jour qui fut depuis appelé la journée des dupes, fut celui du pouvoir absolu de Richelieu. Il ôta les sceaux à Marillac, qu'il fit emprisonner : le maréchal son frère, fut arrêté en Piémont, et exécuté en 1632; et tous les ennemis du cardinal punis de la même peine qu'ils avoient conseillé de lui faire souffrir.

L'an 1673, le 11 novembre, Bataille de Choczim, gagnée sur les Turcs par Jean Sobieski.

Sous le règne de Michel Coribut, les Turcs enlevèrent aux Polonais l'Ukraine, la Podolie, la Volhinie et la ville de Kaminieck.

La Pologne ne put se conserver qu'en se rendant tributaire de la Porte-Ottomane. Le grand-maréchal de la couronne, Jean Sobieski, lava cette honte dans le sang des Turcs, à la bataille de Choczim : cette célèbre batail'e délivra la Pologne du tribut, et valut à Sobieski la couronne. Les Turcs, néanmoins, gardèrent la Podolie, avec l'importante forteresse de Kaminieck, qu'ils ne rendirent qu'à la paix de Carlowitz, en 169g.

HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE, DES SCIENCES

ET DES ARTS.

L'an 1751, le 11 novembre, Mort de La Mettrie.

Julien Offray de La Mettrie, né à Saint-Malo, en 1709. alla étudier en médecine en Hollande sous Boerhaave. Il fut médecin du duc de Grammont et du régiment des Gardes-françaises, dont le duc étoit colonel. La Mettrie chercha dans la profession du matérialisme une funeste renommée : il fit l'Histoire naturelle de l'Ame, l'Homme-machine, l'Homme-plante, et d'autres ouvrages d'une philosophie téméraire, qui ont été publiés à Berlin, en 1 vol. in-4o et en 2 vol. in-12. Sun Machiavel en Médecine, satire contre tous ses confrères, lui en fit autant d'ennemis; il fut beaucoup lu, et est devenu rare. Il avoit perdu son protecteur le duc de Grammont tué à la bataille de Fontenoi : il fut réduit à s'expatrier; il se retira en Hollande; on y brûla son Homme machi se, et il ne s'y crut pas en sûreté; il se sauva et se fixa enfin à Berlin. Il fut lecteur du roi de Prusse, et membre de l'Académie de Berlin. Ami du paradoxe, et toujours bizarre dans ses systèmes et dans sa conduite, il vouloit assujétir l'indigestion à la saignée, et ne croyant pas le législateur dispensé de la loi, il eut une fièvre d'indigestion, il prit des bains, se fit saigner huit fois, et mourut. On a parlé diversement de ses derniers momens : les uns ont dit qu'il avoit témoigné du repentir de tant d'erreurs et de folies, et que comme sa conduite n'avoit fait ni estimer son caractère ni excuser ses opinions, les philosophes matérialistes disoient qu'il les avoit déshonorés,

et

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