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noient de faire; l'exemple même de leurs femmes et de leurs filles les auroit animés, s'ils avoient eu besoin de l'être elles prenoient les armes à la place de leurs maris, de leurs pères ou de leurs frères tués ou blessés, et combattoient avec tout l'acharnement du désespoir et de la vengeance; enfin, l'ennemi rebuté le mauvais succès de toutes ses attaques, par les cessa et leva le siège le lendemain 3 novembre.

L'an 1707, le 3 novembre, Les Etats de Neufchâtel investissent le roi de Prusse de cette principauté et de celle de Valengin : cette possession lui fut confirmée à la paix d'Utrecht. S. M. l'empereur Napoléon à fait don de cette souveraineté au prince de Wagram.

HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE, DES SCIENCES
ET DES ARTS.

L'an 1690, le 3 novembre, Mort de Seignelai. Jean-Baptiste Colbert, marquis de Seignelai, et fils aîné du grand Colbert, naquit à Paris en 1651. Il marcha sur les traces de son père, fut ministre et secrétaire d'Etat, acheva d'élever la marine et le commerce au plus haut degré de splendeur, protégea les arts et les sciences, et mourut autant estimé, mais plus aimé que son père.

Ce fut sous son ministère qu'on vit se former ou s'élever au comble de la gloire; les Château-Renaud, les Tourville, les d'Estrées, les Jean Bart, les DuguaiTrouin. Sa mort fut le signal de la décadence de cette marine triomphante, qui périt deux ans après à la mal. heureuse affaire de la Hogue.

On a une épître de Boileau à Seignelai, dans Fa quelle se trouvent ces deux vers devenus proverbes : Rien n'est beau que le vrai, le vrai seul est aimable; Il doit régner partout, et même dans la Fable.

L'an 1736, le 3 novembre, Mort de Michel-Celse Roger de Bussi-Rabutin, évêque de Luçon.

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Voltaire a dit dans le Temple du Goût : « Je cher chois le fameux comte de Bussi; madame de Sévigné qui est aimée de tous ceux qui habitent le temple, me dit que son cher cousin, homme de beaucoup d'esprit, un peu trop vain, n'avoit ja» mais pu réussir à donner au dieu du goût cet excès » de bonne opinion que le comte de Bussi avoit de messire Roger de Rabutin:

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Bussi, qui s'estime et qui s'aime
Jusqu'au point d'en ètre ennuyeux,
Est censuré dans ces beaux lieux,
Pour avoir d'un ton glorieux,
Parlé trop souvent de lui-même.
Mais son fils. son aimable fils,
Dans le temple est toujours admis,
Lui qui sans flatter, sans médire,
Toujours d'un aimable entretien,
Sans le croire, parle aussi bien
Que son père croyoit écrire.

Ce fils, qui eut en effet la plus grande réputation d'amabilité, et qu'on appeloit le dieu de la bonne compagnie, est le fameux évêque de Luçon, Michel-Celse Roger de Bussi-Rabutin, nommé à cet évêché le 17 octobre 1723, reçu à l'Académie française en 1732, à la place de Lamotte, et mort le 3 novembre 1736. C'est à sa mémoire que Gresse:

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a consacré des regrets si éloquens et si touchans, la fin de son épitre au P. Bougeant :

Que les beaux arts, que le Portique,
Que tout l'empire poétique,

Où souvent tu dictes des lois,
Avec la Seine inconsolable,
Pleurent une seconde fois
La perte trop irréparable
D'Aristippe, d'Anacréon,
D'Atticus et de Fénélon;

Pour moi de ma douleur profonde,'
Trop pénétré pour la chanter,
N'admirant plus rien en ce monde
Où je ne puis plus t'écouter,
Sur l'urne qui contient ta cendre,
Et que je viens baigner de pleurs,
Chaque printems je veux répandre
Le tribut des premières fleurs ;
Et puisqu'enfin je perds le maître
Qui du vrai beau m'eût fait connoître
Les mystères les plus secrets;

Je vais à ces sombres cyprès
Suspendre ma lyre, et peut-être

Pour ne la reprendre jamais.

De pareils vers immortalisent, avec leur auteur, celui qui en est l'objet.

HISTOIRE RELIGIEUSE.

L'an 1584, le 3 novembre, Mort de Saint-Charles
Borromée.

Charles Borromée, né en 1538, dans le château d'Avone, d'un père illustre et pieux, s'adonna de bonne

heure à la retraite et aux lettres. Son oncle maternel, Pie IV, l'appela auprès de lui, le fit cardinal et archevêque de Milan. Quoique Charles n'eût encore que vingtdeux ans, il conduisit les affaires de l'Eglise comme un homme qui l'auroit gouvernée pendant long-tems. Les Romains étoient alors plongés dans l'ignorance et l'oisiveté. Charles forma une Académie composée d'ecclésiastiques et de séculiers, que son exemple et ses libéralités animoient à l'étude et à la vertu. On ne doit pas néanmoins dissimuler que le jeune cardinal, au milieu d'une cour fastueuse, se laissa entraîner à l'a¬ mour du luxe, se donna des appartemens, des meubles et des équipages magnifiques. Son oncle, charmé de cette magnificence, lui donna de quoi la soutenir. On le vit, dans peu de tems, grand-pénitencier de Rome, archi-prêtre de Sainte-Marie-Majeure, protecteur de plusieurs couronnes et de divers ordres religieux et militaires ; légat de Bologne, de la Romagne et de la Marche d'Ancône. C'étoit dans ce tems que se tenoit le concile de Trente; on parloit beaucoup de la réformation du clergé : Charles, après l'avoir conseillée aux autres, commença par l'exécuter sur lui-même. Il réforma tout d'un coup jusqu'à quatre-vingts domestiques, quitta les habits de soie, s'imposa chaque semaine un jeûne au pain et à l'eau; il renouvela son clergé et les monastères, fit des établissemens pour les pauvres et les orphelins. Son zèle enchanta les gens de bien et irrita les méchans. L'ordre des Humiliés qu'il avoit voulu réformer, excita contre lui un membre de cette société, nommé Furina, qui tira un coup. d'arquebuse au prélat pendant qu'il faisoit la prière du soir avec ses domestiques. La balle n'ayant fait que

l'effleurer, Charles demanda la grâce de son meurtrier qui fut puni de mort malgré ses sollicitations, et dont l'ordre fut supprimé. Dans les ravages que fit une peste cruelle, le saint archevêque se montra le pasteur et le père de son peuple : il vendit ses meubles pour soulager les malades, et désarma le courroux du ciel par des exercices de piété, auxquels il assistoit pieds nus et la corde au cou.

Il termina saintement sa carrière, en 1584, à l'âge de 45 ans. Il fut canonisé par le pape Paul V, en 1610,

TAYLOR

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