tères terribles, fans l'avoir adorée. Je crois fans vouloir voir, je crois fur votre parole fans examiner, & dans ma foi je vous adore fous les Symboles que je vais recevoir plus votre amour vous cache & vous rend petit en ma faveur, plus je veux m'humilier & m'anéantir devant vous.

&

Vous êtes mon Seigneur & mon Dieu; ce n'eft donc pas à une créature que je dois préparer une demeure dans moi.

Si tous les Cieux ne font pas capables de vous contenir, combien cette demeure (de mon coeur) en eft elle moins capable

JE

Au PATER.

E vais m'approcher de votre Autel ; mon Dieu, comme du Trône de vos miféricordes & de vos bontés; je vais vous recevoir, perfuadée de la vertu de votre Sacrement, & dans la confiance que vous fortifierez ma foibleffe yous éclairerez mes ténèbres, yous me délivrerez des mauvaisės habitudes : de charnelle & mondaine que je fuis, vous me changerez en fpirituelle & chrétienne vous voyez, mon Dieu, tous mes befoins beaucoup mieux que moi, vous pouvez y pourvoir, & puis-je douter que vous n'en ayez la volonté, puifque vous voulez vous donner à moi fans referve? Faites-le donc, Seigneur, je vous en conjure, puifque vous êtes toute mon efpérance.

R

AGNUS DEI

& DOMINE NON

SUM DIGNUS.

Etirez-vous de moi, Seigneur, parce que je ne fuis qu'une pauvre péchereffe. Qu'allez-vous faire ô mon Dieu, en vous donnant à moi, & que vais-je faire en vous recevant? Vous l'Agneau fans tache, le Dieu de toute pureté, la fainteté même; moi miférable criminelle , pleine de péchés, revoltée tant de fois contre vous. Je tremble dans la vue de votre Majesté infinie & de mes misères. Ai-je la robe muptiale de l'innocence pour m'affeoir à votre table? Ai-je fatisfait à votre juftice pour vous donner le baifer de paix? Ne dois-je point craindre de le donner comme Judas, de manger mon jugement, & de recevoir la plus grande de VOS graces pour ma condamnation ? J'ai douleur & horreur de tous mes péchés, je les détefte de nouveau de tout mon coeur, parce qu'ils vous ont déplu, & qu'ils m'ont éloignée de vous, j'ai confiance que vous me les avez pardonné, & qu'ils font lavés dans votre Sang au Sacrement de la Pénitence; mais lavez-moi toujours de plus en plus, purifiez-moi encore davantage de toutes les fouillures de mes péchés; créez en moi un coeur pur, & renouvellez Pefprit de droiture & de juftice dans le fond

de mon ame, afin que je fois en état de me préfenter à votre fainte Table.

V

A la Communion du Prêtre.

,

Enez, Seigneur Jefus, venez étancher la foif qui me brûle, de cette eau qui rejaillit à la vie éternelle: Venez Pain céleste Manne divine Pain vivant & vivifiant, Pain qui furpaffe toute fubftance Pain facré de la table de Dieu, qui renferme & qui fait goûter aux ames juftes toutes les douceurs de la grace Antidote fouverain contre la corruption de la nature, éteignez en moi l'ardeur de mes paffions, enflammezmes affections , augmentez ma faim & ma foif pour vous; changez - moi tout en vous, & faites que je ne vive plus. moi-même, mais que vous feul viviez en moi; je vous defire de toute l'étendue de mon cœur je ne foupire qu'après vous venez donc, ô le défir, le bonheur & la joie de mon ame! prenez poffeffion de mon cœur établiffez vo

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tre demeure en moi, & ne vous en retirez jamais.

Si l'on ne Communie après la Meffe, il faut dire la Prière fuivante.

Ui, Seigneur, je crois très-fermement que vous êtes Jefus Chrift Fils du Dieu vivant; je crois que vous êtes vous-même un Dieu caché & le Sauveur du monde ; je vous adore en

cette qualité fous les foibles espèces de l'Euchariftie, & je vous conjure d'augmenter en moi la foi de cet adorable Sacrement..

O Jefus ! ô le Dieu de mon cœur ! vous êtes feul tout mon tréfor & mon héritage dans le temps & dans l'éternité : oui, vous êtes témoin que je ne defire que vous, que je ne foupire qu'après vous, & que je ne cherche de repos qu'en vous.

Regardez avec compaffion les maladies & les foibleffes de cette ame que: vous avez tant aimée, & pour qui vous avez verfé jufqu'à la dernière goutte de votre Sang.

Il eft vrai, Seigneur que ne vivant pas de la vie de vos charitables enfans je ne mérite pas de me nourrir du Pain. qui leur eft destiné; mais il est vrai auffi que l'on n'empêche pas les petits chiens de manger les miettes qui tombent de la table de leur maître; donnez - moi donc les précieux reftes du banquet des vos enfans car je n'ai que du dégoût: pour les délices du monde mon ame n'eft altérée que de Vous fource d'eauvive! Comme le Cerf pourfuivi, cherche avec ardeur une fontaine, ainfi, ô mon Dieu je cherche à me défaltérer, & à m'abymer même en vous. Donnezmoi le pain des forts, afin que mon ame

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s'engraiffe, & qu'elle marche avec ferveur dans la voie de yos Commandemens; cachez-moi dans le fecret de votre Sanctuaire, de forte que je fois inconnue au monde, & à couvert des périls qui s'y trouvent dans la converfation avec les créatures; tenez-moi auprès de vous, ô mon divin Maître ! & je ne craindrai point les efforts de fatan.

Ne permettez pas que je cherche aucune confolation hors de vous faites s'il vous plaît, ô mon adorable Jefus, que mon efprit & mon cœur ne foient jamais occupés que de vous.

Approchez-vous de la Sainte Table avec un exté rieur humble & modefte, mais l'ame & le cœur beaucoup plus recueillis que le corps,

Faites la confeffion avec celui qui fert à la Meffe, avec contrition de vos fautes: recevez la bénédiction du Prêtre, écoutez & dites avec foi ce qu'il ajoute: Voici l'Agneau de Dieu, voici celui qui ôte les péchés du monde.

Dites trois fois, dans un fentiment fincère d'humilité: Seigneur, je ne fuis pas digne que vous entriez dans moi, mais dites feulement une parole, & mon ame fera guérie.

Lorfque le Prêtre dit, Corpus Domini noftri, &c. Que le Corps de notre Seigneur JESUS-CHRIST garde & conferve votre ame jufqu'à la vie éternelle.

Faites le même fouhait intérieurement; ouvrez modeftement la bouche, tenez la tête un peu élevée, & les yeux baiffés, recevez la Sainte Hoftie avec tout l'amour dont vous êtes capable, enfuite retirez-vous de la Sainre Table avec refpe&t & modeftie.

Après avoir reçu le facré gage de votre falut