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JE

ACTE D'OFFRANDE..

E voudrois bien, ô mon Dieu! vous facrifier en même-temps tout ce que je fuis; donnez-moi la grace de le fairefans referve. Je vous offre mon efprit & ma volonté , pour ne plus fuivre que vos loix, toutes mes inclinations mes paffions & mes habitudes, pour les régler & corriger, mon corps & tous. mes fens , pour être foumis à vos lumières, & ne fervir à ma volonté qu'autant qu'elle fervira aux mouvemens de la vôtre.

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Je ne veux avoir de vie que pour vous, je m'abandonne à vous pour ma fanté mes biens, mes intérêts & ma mort; difpofez de tout en maître abfolu & fouverain. Je renonce à tous les attachemens que je puis avoir eu pour quelque chofe que ce foit, fi elle ne fe rapporte point à votre gloire.

Après vous être donné fi entièrement à moi, & pouvant tout avec la force que vous me donnerez, je veux être à Vous fans partage; & que ni la mort, ni la vie, ni l'affliction, les déplaifirs, la faim, la foif, les périls, les perfécutions, ni les choses préfentes, ni les funi aucune créature ne me fépare de la charité que je vous dois.

tures,

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bandonner dans mes befoins! vous en voyez l'étendue par votre fageffe infinie: j'implore votre bonté paternelle pour m'en tirer je vous fupplie, mon Dieu, de me donner les graces néceffaires pour mon falut, & en particulier pour l'exécution de mes réfolutions, & des engagemens où je fuis foit en qualité de chrétienne, foit par rapport à l'état où votre Providence m'a mife. Que ce Sacrement opère en moi l'effet de falut & de grace qu'il peut & qu'il doit opérer dans vos fidèles, qu'il me donne une vie nouvelle, qu'il me fortifie dans ma foibleffe, qu'il me protège dans les dangers qu'il imprime en mon efprit un fouvenir éternel de votre Paffion & votre mort. Détruifez en moi l'efprit du monde celui de la chair, & de tout ce qui peut vous déplaire. Donnez-moi l'horreur & la haine du péché, & du libertinage, la crainte de vos jugemens, les difpofitions véritables pour recevoir dignement & fouvent votre Corps facré. Sur - tout donnez-moi votre faint amour, rempliffez-moi de votre Efprit, & faites que je fois une créature felon votre cœur.

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Prenez garde après votre Communion, de vós fouvenir de ne pas borner là votre action de grace; faites quelques bonnes œuvres, allez au Service divin fi vous le pouvez, faites quelque vifite au Saint Sacrement, & fouvenez-vous toujours qu'ayant porté le Fils de Dieu dans votre corps, quand ce ne feroit qu'une fois en toutė votre vie, vous l'y devez toujours glorifier par une conduite digne de lui; que vous appartenez à Dieu par un nouveau titre; que vous êtes fon Temple, où il ne fe doit rien faire, ni dire, ni même penfer d'indigne de la Majefté de Dieu qui y a habité corporellement ; qu'une vie lâche, molle, mondaine, encore qu'il n'y eût pas de ces actions que le monde reconnoît pour crimes, n'eft pas digne de Dieu, & qu'il n'y a que la fainteté qui doive se trouver dans la maison qu'il s'eft confacré.

ACTION DE GRACES APRÈS LA SAINTE COMMUNION.

S Eigneur des Seigneurs, Maître abfolu

,

de toutes les Puiffances de la terre ; fouverain Dominateur du Ciel, Dieu faint véritablement faint infiniment faint feul grand, feul puiffant, feul faint, feul fage, feul bon, feul adorable vous êtes dans moi ! mon coeur en ce moment eft devenu votre Sanctuaire & votre Tabernacle !

Celui que l'immenfité des Cieux ne peut contenir; a daigné fe renfermer dans une demeure fi étroite, fi pauvre, fi indigne de lui. Vous me l'avez dit, ô

mon Jefus prenez & mangez ceci eft mon Corps qui fera livré pour vous. Vos Evangeliftes & votre Apôtre me l'ont affuré en termes clairs & formels. Votre Eglife, fidèle interprête de ces oracles facrés, colomne de la vérité, que tous les efforts de l'enfer ne pourront jamais renverfer me l'a déclaré ; ce qui étoit du pain & du vin, n'en conferve plus que l'apparence, & par un changement vrai, réel & fubftantiel que votre toutepuiffance a opéré miraculeufement

il

eft devenu votre Chair & votre Sang: plus convaincue par votre autorité infaillible, que fi je voyois de mes propres yeux cet admirable changement , je le crois fans héfiter ; & difpofée de mourir mille fois pour cette vérité je vous adore au fond de mon cœur " Je reconnois que vous en êtes le premier principe, le fouverain Maître, la dernière fin le feul objet propre à le contenter & à le remplir.

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Mon Dieu qui connoiffez les replis les plus cachés de ce mauvais cœur, que Vous y voyez de plaies profondes & dangereufes C'eft en combattant contre ! vous, Seigneur , pour qui je devrois me facrifier un million de fois ; c'eft en vous faifant une guerre injufte & impie , que j'ai reçu ces plaies honteufes: il n'y a que vous capable de les guérir; fans

vous, il faut que je périffe.

Le fouffrirez vous, mon Sauveur? Ah! je ne puis croire, après la grace que vous me faites, que vous refufiez de remédier à mes maux. Vous venez de vous donner vous-même à moi, & je puis & je dois tout attendre de vous.

J'attends donc, mon Dieu, de votre miféricorde, & j'attends avec une ferme efpérance le pardon de mes péchés, que je vous demande humblement.

Une bonté médiocre ne peut exciter qu'une médiocre confiance; une grande confiance doit naître d'une grande bonté; mais une bonté fans bornes telle qu'est la vôtre, doit infpirer une confiance fans bornes.

2

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Ce feroit donc, mon Dieu. vous faire un nouvel outrage que de me défier de votre infinie miféricorde. Hélas! je ne vous en ai déjà que trop fait. Non mon Sauveur je ne vous offenferai plus par une injufte défiance, après vous avoir fi fouvent offenfé par une confiance téméraire & préfomptueufe. Mais je dois tout efpérer de vous: quelle reconnoiffance quelle fidélité, quel amour n'avez-vous. pas droit d'exiger de moi ?

En vue donc du refpect infini qui vous. est dû, en vue de ce que vous êtes & de ce que vous avez fait pour moi depuis. tant d'années, je me confacre pour tou

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