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plus rigoureux & une condamnation plus terrible. Faites donc, mon Dieu, que je devienne par l'affiftance perpétuelle du Saint Efprit, une parfaite Chrétienne; que je penfe, que je parle, que j'agisse en chrétienne, & que vivant & mourant dans l'obfervation exacte & conftante de votre Loi, fur laquelle je ferai jugée, je jouiffe éternellement des récompenfes deftinées à celles qui auront été fidelles aux promeffes de leur Baptême, & à tous les faints devoirs du Chriftianisme.

MEDITATIONS

Pour le jour de la Communion & les jours fuivans.

S

PREMIÈRE MÉDITATION.

I toutes les créatures qui font au Ciel & fur la terre, fe changeoient en lan& s'uniffoient toutes à moi pour gues, rendre graces du bienfait que j'ai reçu de vous, elles ne pourroient, mon Dieu s'en acquitter comme vous le méritez. O mon Sauveur ! quelles louanges vous donnerai-je pour avoir voulu dans cet heureux jour me vifiter me confoler & m'honorer de votre préfence? Quand la Mère de votre Précurfeur, remplie du Saint - Esprit vit entrer chez elle la fainte Vierge, qui vous portoit dans fes

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entrailles étant étonnée d'une fi haute merveille, elle s'écria: d'où me vient ce bonheur, que la Mère de mon Seigneur vienne, à moi ? Avec combien plus de fujet puis je m'écrier, d'où me vient cette extraordinaire faveur

que mon Dieu même ait voulu venir dans mon ame, qui a été fi long-temps l'efclave de fatan, à moi qui me fuis toujours oppofée à ses deffeins, & qui pour l'avoir fi fouvent rejetté, me fuis rendue tout-à-fait indigne de le recevoir ! d'où me vient donc cette grace, que le Seigneur des Seigneurs foit venu à moi ?

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Vous avez voulu, ô mon Roi, naître dans une pauvre étable, vous avez voulu être livré entre les mains des pécheurs, mourir pour leur donner la vie & defcendre jufqu'aux enfers; il paroît bien, mon Dieu, que vous confervez pour les pécheurs le même amour, puifque vous renouvellez tous les jours les prodiges d'amour que vous avez faits en leur faveur pendant votre vie mortelle.

Si vous aviez eu la bonté de vous approcher de moi en quelqu'autre manière, vous m'auriez toujours fait une grande miféricorde ; mais, Seigneur, que vous n'ayez pas feulement voulu me vifiter mais que vous ayez daigné entrer en moi, vous y arrêter pour me transformer en vous, & me faire une même chofe

avec vous, c'eft ce qui furpaffe nos ef prits. David s'étonnoit de ce que vous vous fouveniez des hommes, & de ce que vous y attachiez votre cœur ; c'eft bien un autre fujet d'étonnement , que Dieu non feulement fe fouvienne de l'homme, mais qu'il fe faffe homme pour lui, qu'il demeure avec lui, qu'il meure pour lui, qu'il le nourriffe de fa propre fubftance, & qu'il le faffe une même chofe avec lui. Que les Anges vous béniffent donc, mon Seigneur, pour une grace fi relevée, & pour une fi incomparable bonté : que je vous aime donc, Seigneur, par-deffus toutes chofes ; foyez ma nourriture & mon breuvage, ô douceur ineffable! ô amour dont la douceur eft ineftimable ! que mon ame se nourriffe de vous ô viande plus délicieufe que tout ce qu'il y a d'agréable fur la terre! Nourriture des forts, faites-moi croître en vous, augmentez ce que votre préfence met en moi, afin que je puiffe être digne de jouir éternellement de vous. Enfans d'Adam hommes aveugles, que faites-vous? Que prétendez-vous dans le monde ? Si vous cherchez de l'amour voici le plus noble le plus doux que l'on puiffe fouhaiter. Si vous demandez des plaifirs, où en trouverez-vous de plus grands & de plus purs que ceux-ci? Si vous voulez des biens voici le tréfor du Ciel, le prix du monde, & un océan de richeffes. Enfin

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Vous afpirez aux honneurs, vous trouverez ici toute la Majefté de Dieu qui vient pour yous honorer.

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SECONDE MÉDITATION.

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Uifque vous m'avez déjà fait la grace de me recevoir dans votre compagnie, de me donner place à votre table de me faire part de vos miféricordes, & de m'avoir liée à vous par des liens d'amour fi forts & fi étroits, je renonce dés cette heure, mon Sauveur, à tous les autres amours, pour l'amour de vous; qu'il n'y ait plus de monde pour moi, plus de vanité du fiècle éloignez-vous de moi biens. trompeurs que j'ai tant aimé, voici l'unique & le fouverain bien il n'eft pas raifonnable qu'ayant goûté le Pain des Anges, je retourne à la nourriture des bêtes; il n'eft pas jufte qu'ayant reçu Dieu dans ma maifon j'y laiffe entrer rien de vain & d'inutile. Si une femme de baffe condition avoit épousé un Roi, elle quitteroit bientôt l'état de pauvreté qui l'environneroit, pour paroître en celui de Reine: c'eft à moi à l'imiter, car après avoir été élevée à la dignité où cet augufte Sacrement l'a établie, pourroit - elle fe rabaiffer dans l'état infâme où fes vieilles habitudes l'avoient réduite ?

Puifqu'il vous a plu, mon Seigneur ; m'honorer de votre vifite donnez-moi la grace de reconnoître en quelque forte cette faveur Vous n'en avez jamais fait d'extraordinaire à perfonne, fans lui accorder de puiffans fecours pour la conferver, & fi par votre adorable préfence, j'ai reçu de vous un honneur qui furpaffe tous les autres, que votre fouveraine puiffance me fortifie, afin de pouvoir fatisfaire à mes obligations; par tout où vous êtes entré, vous avez fait voir cette miféricordieufe conduite; vous êtes entré dans le chafte fein de votre Mère, & par là l'ayant élevée à un degré éminent de gloire, vous lui avez auffi donné en même temps une très abondante grace pour la foutenir. Etant encore renfermé dans ce fan&uaire vous entrâtes en la maifon de fainte Elifabeth, & là, par votre préfence, vous fanctifiâtes fon enfant, vous lui donnâtes une joie célefte & vous remplites fa Mère de votre Efprit. Vous êtes entré dans le monde pour converfer avec les hommes & comme par votre avènement fur la terre Vous les avez élevés à un merveilleux degré d'honneur, ainfi, par une grace furabondante, vous avez réparé leurs défauts, & les avez fanctifiés lorfqu'ils étoient vos ennemis & enfin étant defcendu dans les Lymbes, vous avez rendu bienheu

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