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feux par votre présence ceux que vous aviez honorés de votre vifite.

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Ce n'eft pas vous feulement, Seigneur, qui avez fait ces merveilles l'Arche du Teftament, qui n'étoit que l'ombre de ce Mystère étant entrée dans la maison d'Obédédom tout d'un coup vous verfâtes fur elle toutes vos bénédictions; & fur tout ce qui appartenoit à ce bon Ifraélite. Puis donc qu'il vous a plu, par une plus grande miféricorde d'entrer dans une demeure auffi pauvre que celle de mon ame, & d'y demeurer

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commen

cez à benir la maifon de votre fervante; donnez-moi dequoi répondre à

cette

grace, enrichiffez de vos dons le lieu de votre demeure, rendez-le digne de vous. Vous avez voulu que je fuffe comme cet heureux tombeau, ou votre facré Corps fut mis en dépôt, donnez-moi les qualités qu'on y a remarquées ; il étoit de pierre, donnez - m'en la fermeté il y avoit un fuaire qui repréfentoit l'humilité accordez-la moi, puifqu'elle m'eft fi néceffaire on y trouvoit de la myrrhe, qui eft le fymbole de la mortification faites que je meure à tous mes défirs déréglés, & à ma propre volonté, pour ne vivre que pour vous. En faisant votre demeure en moi vous avez voulu que je fuffe comme l'Arche du Teftament accordez-moi cette faveur, que comme

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elle ne contenoit que les Tables de la Loi ; mon cœur ne renferme plus d'autres penfées, ni d'autres defirs, que de fe conformer entièrement à votre Loi.

TROISIÈME MÉDITATION.

Ous me faites connoître, Seigneur, par

V les emer de ce grand Sacrement, que

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vous êtes mon Père, puifque vous m'y traitez comme votre enfant : donnez-moi votre grace, afin que je puiffe correfpondre dignement à ce bienfait, en vous aimant non feulement d'un amour fort & folide mais auffi d'un amour plein de tendreffe: que toutes les puiffances de mon ame, mon efprit, ma volonté ma mémoire foient employés à vous aimer & que le feul fouvenir de votre faint Nom, taffe toute la joie de mon cœur ; que toute mon efpéiance & ma confiance foient en vous, & que dans tous les travaux & les peines de cette vie j'aie recours à vous, & que je me jette entre vos bras, comme un enfant entre ceux de fon Père, & que j'y trouve un afyle affuré.

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O très-chafte Epoux de nos ames, attachez moi à vous par des noeuds fi forts , que pendant ma vie & à la mort je demeure inféparablement unie à vous. C'eft pour former une union auffi étroite que celle-là, que vous avez inftitué ce

faint Sacrement: Vous favez que la créature tient de vous toute fa force & toute

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fa puiffance, que d'elle-même elle n'est que misère & que foibleffe, qu'elle fe perd fans vous, femblable à une goutte d'eau, qui étant laiffée feule à l'air, fe féche en un moment mais qui jettée dans la mer, s'y conferve toujours. Tirezmoi donc de moi-même, mon Seigneur,. & recevez moi en vous, parce qu'en vous je trouve la vie ; je deviens førte fi je fuis en vous & fi je fuis en moi-même je m'égare & je me perds: j'acquiers, étant en vous, un état ftable, & qui ne s'altère jamais, & de moi-même, je ne fuis que vanité & corruption. Ne vous retirez donc pas de moi, ô bon Jefus ! ne vous retirez pas; Seigneur demeurez avec nous, parce que le jour s'en va, & que la nuit approche & puifque j'ai été affez heureuse pour vous recevoir dans mon cœur, où je puis traiter feul à feul de ce qui regarde mon ame, je ne perdrai pas cette favorable occafion je ne permettrai point que vous me quittiez, jufqu'à ce que vous m'ayez donné votre bénédiction changez mon ancien nom & m'en donnez un nouveau, c'est-àdire, un nouvel être & une nouvelle forte de vie. Que l'amour du monde s'affoibliffe tous les jours en moi & que le yôtre demeure entier & fe fortifie pen

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Fy

vous,

dant que je vivrai, afin qu'ayant éteint & fait mourir en moi tous les autres amours, & tous les défirs de ce monde, je vous aime feul. O mon Sauveur ! je ne defire que vous, je ne pense qu'à vous: que je demeure avec vous feul, que je ne vive que pour que toutes mes penfées & mes foins ne regardent que vous, que je n'aie recours qu'à vous dans tous mes travaux , que je n'attende & ne reçoive de fecours que de vous, qui vivez & régnez dans les fiècles des fiècles. Ainfi foit-il.

ENTRETIEN

Avec notre Seigneur JESUS-CHRIST dans la fainte Euchariftie, fur le PATER.

V

Notre Père qui êtes dans les Cieux.

Ous êtes véritablement mon Père

puifque vous êtes mon Sauyeur, & que vous m'avez redonné la vie en perdant la vôtre fur l'arbre de la Croix. Vous êtes dans le Ciel, affis à la droite de votre Père ; fur le Trône de gloire; mais après tout, vous ne dédaignez pas, bonté infinie! de defcendre tous les jours plufieurs fois fur la terre, pour vivifier vos enfans , pour les combler de graces & de bienfaits; ou ou plutôt vous les aimez fi tendrement, que vous voulez yivre éter

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nellement parmi eux. Que n'ai-je donc auffi, à votre égard, un cœur de fils rempli de refpect & de tendreffe ! Fut-il jamais un Père comparable à vous ? Vous m'avez donné la vie par l'effufion de tout votre fang; mais qu'elle vie? Une vie fainte une vie immortelle une vie divine; & pour l'entretenir, cette admirable vie, vous me donnez votre Corps à manger, & votre Sang à boire. Où est le Père qui ait jamais rien fait de pareil? On a vu des Pères & des Mères affez barbares, pour fe nourrir de la chair de leurs propres enfans; mais, en a-t-on jamais vu d'affez charitables pour nourrir leurs enfans de leur chair? Les Mères à la vérité, les nourriffent de leur lait, mais fouvent elles s'en difpenfent, & ce lait n'eft qu'une légére partie de leur fubftance. Vous feul, o le plus aimable de tous les Pères vous feul donnez votre Corps, votre Sang votre Ame votre Divinité tout ce que vous , pour nous nourrir durant toute notre

êtes.

vie.

Que votre Nom foit fandlifié.

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Je ne puis vous exprimer la vive donleur dont je fuis pénétrée, quand je penfe que je me fuis rendue fi fouvent indigne. de cette exceffive bonté. Combien de fois me fuis-je éloignée de vous, plus ingrate & plus dénaturée que l'enfant prodigue. Mais fi je l'ai fuivi dans fes

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