fanation facrilège de votre Corps & de votre Sang; je vous conjure par la fainteté de ce Sacrement, de ne pas fouffrir que les hommes déshonorent ce que les Anges adorent & révèrent, & ce qui nous élève au-deffus de ces Efprits bienheureux.

O Dieu d'infinie Majefté ! vengez fur moi les irrévérences qui fe commettent devant votre faint Autel; je me confacre à vous en qualité de victime, pour porter la peine de ces facrilèges; je vous offre les adorations des Anges & des hommes, & le facré cœur de Marie.

O Jefus ! ô mon amour! tranformez-moi tout en vous, transformez mon efprit, transformez mon ame; qu'il ne paroiffe plus rien en moi du vieil homme; communiquez à mon corps la pureté de votre chair; mettez dans mon cœur l'amour des vertus que vous pratiquez dans votre adorable Sa

crement.

O Jefus ! ô la vie de mon ame! faites-moi mourir au péché ! hélas ! puifque ma nourriture est toute divine, pourquoi vivrois-je plus long-temps d'une vie toute terrestre & animale? O le bien-aimé de mon cœur ! que je ne vive désormais qu'en vous

vous, & de vous.

& pour

Très-miféricordieux Père des pauvres & des orphelins, que votre faint Autel foit notre afyle & notre rempart contre la fureur des ennemis de notre falut: inf

truifez-nous de l'excellence de la divine Euchariftie, donnez-nous-en une foi vive & une faim preffante; apprenez-nous à ne nous en approcher qu'avec un amour refpectueux & une humble confiance

vous êtes notre Dieu & notre Père.

car

O Sacrement d'unité! ô lien de charité ! uniffez-moi inféparablement à vous & au prochain pour l'amour de vous.

O Feftin magnifique & délicieux ! ô Banquet célefte ! qui nous renouvellez la mémoire de l'amour exceffif que Jefus-Chrift nous a témoigné en mourant pour nous. Heureux celui qui s'approche dignement de cette Table! il fera admis au feftin des nôces de l'Agneau dans le Ciel.

Demeurez avec moi, Seigneur, parce que la nuit s'approche; foyez mon Viatique & ma voie, afin que je puiffe parvenir au jour de la clarté éternelle.

O Jefus que vous êtes magnifique & libéral envers ceux qui vous aiment ! ô hommes vous ne fongez pas à ce que Dieu a fait pour vous; goûtez & voyez combien il eft doux dans fon adorable Sacrement.

O Jefus ! j'adore vos grandeurs, j'admire votre fageffe & votre toute-puiffance : je me confonds à la vue de vos anéantiffemens dans la fainte Euchariftie; l'amour que vous m'y témoignez, allume dans mon cœur un feu qui ne s'éteindra

jamais; oui, mon Dieu, je l'efpère ainfi de votre miféricorde infinie, & je fouhaite mourir d'amour au pied de votre faint Autel.

Faites, ô mon Dieu ! que le plus ardent de tous mes défirs, foit de participer dig nement à cette Hoftie fainte, qui m'enrichit des tréfors du Ciel, & qui peut feul me communiquer & conferver en moi la véritable vie.

Seigneur Jefus, qui avez pris dans le fein d'une Vierge la chair dont vous me nourriffez , je vous conjure par la pureté de votre très-fainte Mère, & par la vie mortelle qu'elle vous a donnée, de conferver mon ame pure & nette, & de la recevoir au nombre de vos épouses.

Père éternel, qui par un excès d'amour pour les hommes avez livré à la mort votre divin Fils; détournez les yeux de deffus une esclave rebelle, pour ne la regarder que dans votre Fils fon Sauveur ; recevez le facrifice qu'elle vous offre s'anéantiffant fur l'Autel, & accordez-moi les graces qu'il vous demande & qu'il m'a méritées.

Esprit Saint Dieu de charité
9

en

qui

avez formé dans le fein de Marie le Corps adorable de mon Sauveur mettez dans mon ame les difpofitions néceffaires pour participer à cette fainte Victime; formez vous - même dans mon coeur les

actes d'adoration & d'amour, & tous les fentimens de piété dans lesquelles je dois m'en approcher.

INSTRUCTIONS

ET PRIERES CHRÉTIENNES Pour toutes les principales Fêtes de l'Année.

DE L'AVENT.

Pendant tout l'Avent, il faut défirer Jesus-Chrift comme les Captifs défirent leur Libérateur: c'eft ce que l'Eglife fait admirablement dans les Prières de ce temps.

Prières pour le temps de l'Avent.

Ouverain Roi des Anges & des hommes, qui venez chercher la brebis égarée; ne permettez pas que je fois du malheureux nombre de ceux qui ignorant les avantages de votre visite ont négligé de s'y préparer & d'en profiter, attirant ainfi fur eux les terribles effets de votre

colère. Oui, mon Dieu, je fais que le temps & les moyens du falut s'échappent quand on les néglige; je fais que vous viendrez un jour avec majefté, pour tirer vengeance des tièdes & des ingrats qui ont abufé des graces que vous leur offrez : faites donc, ô mon aimable Sauveur ! qu'effrayée des ménaces de votre St. Précurfeur, & des fignes terribles de votre

dernier avènement, je ne néglige rien pour me préparer au premier.

Hélas! j'ai vêcu jufqu'ici dans un profond affoupiffement pour tout ce qui regarde mon falut; que la voix de votre Apôtre, qui m'annonce votre prochain avènement me retire de ce fommeil de mort; qu'à l'exemple des Pafteurs qui veillèrent à la garde de leurs troupeaux, & qui eurent le bonheur d'être les premiers à vous rendre hommage, je veille plus que jamais à la garde de mes fens & de mon coeur, que je déclare une nouvelle guerre à mes paffions, pour mériter d'avoir part à la paix que les Anges annonceront au monde quand vous naîtrez.

Dieu tout puiffant, qui vous renfermez dans le chafte fein d'une Vierge, & qui cachez vos attributs divins fous les foibleffes de l'enfance; je vous adore dans l'état humiliant où vous a réduit votre filence par le mien: oui mon aimable Jefus, j'ai à apprendre de vous & de votre très fainte Mère à aimer la vie cachée & le recueillement intérieur; retirez mes penfées & mes affections des chofes vaines & périffables, afin que je mette toute mon application à fanctifier le faint temps de l'Avent, & à vous préparer une place dans mon coeur ; banniffezen la diffipation & le trouble; qu'il devienne une fontaine fcellée, un jardin