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de votre Père, & la Victime de notre réconciliation avec lui; je vous adore entre les bras de votre très-pure Mère, où Vous ratifiez folemnellement

l'oblation

fecrette que vous que vous avez faite dans fon fein au moment de votre Incarnation. Quoique je vous voie confondu parmi la foule des enfans d'Adam, je vous reconnois pour le Fils unique de Dieu, & le premier né de tous les Elus.

Très-pure Vierge, Mère de Dieu, qui partagez avec votre divin Fils l'humilité de la cérémonie de ce jour, je reconnois avec toute l'Eglife que vous n'avez aucun befoin befoin d'être purifiée; mais je reconnois auffi que j'avois befoin de ce rare exemple d'humilité pour confondre mon orgueil. Il femble qu'en ne vous diftinguant point des autres mères, vous faites prefque tort à votre pureté virginale, & même à la Divinité de l'Enfant que vous offrez ; mais c'est ce divin Fils que vous confultez, c'eft par fon mouvement & fur fon exemple que vous réglez vos démarches. Vous avez vu ce Dieu trèsHaut & tout-puiffant, s'anéantir dans votre fein, naître dans une pauvre étable & s'affujettir à la loi humiliante de la Circoncifion. Vous favez même que votre Virginité n'auroit pas fuffi pour l'attirer en vous, fi elle n'avoit

été rehauffée par une profonde humilité : Oui, Vierge Sainte, vous ne feriez pas Mère de Dieu, fi vous n'étiez la plus humble de fès Servantes.

O Vierge Mère de Dieu ! qui aimez mieux imiter les abaiffemens de votre Fils, que de faire connoître avant le temps les grandes merveilles que le Saint-Esprit a opérées en vous; apprenez-moi que l'humilité est la vertu propre des perfonnes qui appartiennent à votre Fils la gardienne & l'ornement de la Virginité : apprenez-moi à cacher les faveurs du Ciel, pour les conferver, à ne me préférer à qui que ce foit, & à fuir toute forte de fingularité. Ainfi foit-il.

DU MERCREDI DES CENDRES.

Le Mercredi des Cendres eft le premier jour de la Sainte Quarantaine que l'on nomme ainfi , parce que c'eft en ce jour que l'Eglife, pour mettre tous les enfans en pénitence, & leur marquer l'obligation d'en faire une fincère & véritable, leur met des Cendres bénites fur la tête. Il faut donc prier notre Seigneur durant cette cérémonie, que nous ayons fans ceffe dans l'efprit la vue de notre double mort, & du corps & de l'ame; de celle-ci pour l'éviter, & de l'autre pour nous y préparer : il faut lui demander une profonde humilité qui purifie notre ame, & qui donne la vie à toute la pénitence que nous devons faire pendant le faint temps de Carême.

Prière pour le jour des Cendres.

Eigneur, Dieu immortel, je vous adore

comme l'arbitre fouverain de la vie & de la mort ; je crois très-certainement que l'homme n'auroit point éprouvé la douleur de la mort; s'il eut confervé la vie de la grace que vous lui aviez communiquée dans fa création. Hélas! quand vous ne m'affureriez pas vous-même que ma vie n'est qu'un fouffle , que je ne fuis que pouffière, & que mon corps fera réduit en pouffière; ce que je vois tous les jours, & ce que j'éprouve moi-même 9 ne me permettroit pas d'en douter. Le grand nombre de perfonnes que la mort enlève de ce monde dans la plus floriffante jeuneffe, font une voix qui me crie que mon tour viendra, & que quelque foin que je prenne à conferver ma vie, elle finira enfin lorfque j'y penferai le moins. Non feulement les maladies les befoins de mon corps, mais auffi le fommeil & les alimens que je fuis obligée de prendre font des preuves de pour ne pas mourir la fragilité de ma vie. Oui, mon Dieu je reconnois 2 mort eft l'appanage & la punition de l'homme pécheur, & que rien ne peut m'en garantir j'adore cet arrêt irrévo cable de votre juftice, mais je vous con

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que

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jure par votre miféricorde infinie me faire trouver le remède de mes péchés dans les peines dont vous les puniffez que la penfée de l'état où fe trouvera mon corps dans le tombeau me porte à ne le point ménager aux dépens de mon ame, & à ne lui rien accorder contre votre fainte Loi que la cendre dont votre Miniftre couvre ma tête mette devant mes yeux la pouffière dont je fuis formée, & dans laquelle vous réduirez mon corps; qu'elle faffe naître dans mon cœur une humilité fincère, & l'efprit de pénitence.

re

&

O mon Dieu! puifque chaque moment de ma vie peut être celui de ma mort & que de ce moment dépend mon éternité accordez - moi la grace de veiller fans ceffe pour ne pas être furprise, de faire dès à préfent ce que je vou drois avoir fait à cette dernière heure. Hé, que ne voudrois - je point avoir fait à cet inftant! détachez mon cœur de toutes les chofes que je ne puis pofféder qu'en cette vie fragile

& dont l'affection criminelle éloigne de mon efprit la pensée falutaire de la mort : que je ne perde jamais le fouvenir de ce dernier moment de peur que je ne perde votre crainte & 2 que je ne m'abandonne aux défirs déréglés de mon coeur. Ne permettez pas que m'appuyant

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follement fur ma jeuneffe & fur ma fanté, je n'envisage la mort que de loin: oui, je reconnois que chaque inftant qui s'écoule eft un pas vers le tombeau, & que je puis mourir, comme il eft arrivé à tant d'autres le jour même que je croirai jouir de la meilleure fanté.

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Faites donc, s'il vous plaît, Seigneur, que ces réflexions pénètrent jufqu'à mon cœur, & que je fonge férieufement à bien employer tout le temps de cette vie fi courte, pour me préparer à en fortir dans votre amour: que la brièveté des plaifirs & des peines de ce monde ferve à me détacher de tout ce qui flatte mes fens, & à me faire embraffer l'exercice de la pénitence; afin qu'en mourant tous les jours à moi-même, je trouve dans la fin de ma vie, celle de toutes mes misères & le commencement d'un bonheur éternel. Ainfi foit-il.

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L'on ne met point ici les Prières pour le Jeudi, le Vendredi & le Samedi Saint , parce qu'on trouve affez dequoi s'occuper pendant ces faints jours dans les Offices de la Semaine Sainte qui font entre les mains de tout le monde, & qui fe vendent dans la même boutique où on trouve celui-ci.

DE LA FÊTE DE PAQUES.

Le jour de Pâques eft par excellence le jour que le Seigneur a fait, & dans lequel les Fidèles doivent fe réjouir en efprit, parce que c'eft le jour de la Réfurrection glorieufe du Chef, qui leur remet

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