tre un jour dans le Royaume de fon divin Fils, puifque vous avez eu le bonheur d'être le nourricier & le tuteur du Verbe fait Chair, & de lui imposer le nom adorable de Jefus priez-le de m'accorder les lumières & les grâces dont j'ai befoin, pour les faire croître dans mon coeur & dans celui de mon prochain; obtenez-moi les dons du Saint-Esprit qui vous a rendu digne d'être l'époux de Marie : priez-le d'enrichir mon âme des tréfors du Ciel; priez-le de me rendre docile à fes divines infpirations, & de ne jamais m'abandonner à ma propre conduite.

O bienheureux Artifan ! qui avez vu le Créateur & le nouvel Adam manger fon pain à la fueur de fon vifage; vous avez appris de ce Dieu caché à ne point rougir de la baffeffe de votre vocation, & à aimer la vie retirée & laborieufe. Apprenez-moi donc à aimer les emplois humilians, à m'en acquitter avec ferveur dans la présence de Dieu & pour lui plaire; que je me rende attentive à fes inftructions, fidèle à profiter de fes exemples & foigneufe de les entretenir au fond de mon cœur que je mette toute mon application à me rendre digne de fes faveurs, & à les cacher aux yeux du monde. Inspirez-moi de bas fentimens de moi-même , éloignez de mon efprit les jugemens & les foupçons défavantageux

au prochain; obtenez-moi la grace de ména ger foigneufement fa réputation, que votre fidélité à obferver tous les points de la Loi, m'apprenne à m'acquitter de tous les devoirs de la Religion, & des obligations particulières de mon état. Obtenez-moi un ardent

défir pour l'aimable Jefus ; que je m'expofe à tout perdre & à tout fouffrir, plutôt que de perdre ce précieux tréfor, que nul intérêt ni respect humain ne m'empêche de fuir les perfonnes qui cherchent à faire mourir ce divin enfant dans mon cœur, en y faifant entrer le péché; que je ferve ce Jefus adorable avec tant de fidélité, durant tout le temps de ma vie, que je mérite d'être assistée de lui à l'heure de ma mort. Ainfi foit-il,

Prière pour le jour de Saint AUGUSTIN.

ne

Ieu tout-puiffant, qui avez retiré le bienheureux Auguftin de l'erreur & de la débauche , pour en faire une des plus brillantes lumières de votre Eglife, & un parfait modèle de chafteté, ne permettez pas que je croupiffe plus longtemps dans mes mauvaises habitudes me laiffez pas multiplier mes iniquités, & ne différez pas ma converfion à demain; arrêtez dès ce moment le torrent impétueux de mes paffions, brifez mes liens, & triomphez pleinement de la dureté de mon cœur ; que l'exemple de tant de personnes auffi foibles que moi, & qui vivent

fous vos loix, m'engage à fecouer le joug du péché ; faites entendre votre voix au fond de mon cœur, afin que je trouve dans mes lectures & dans les inftructions que j'entends, la parfaite guérifon de mon ame.

O beauté éternelle & toujours nouvelle! que je commence au moins aujourd'hui à vous aimer: ô mon fouverain Roi! commandez-moi tout ce qu'il vous plaira, mais ne me refufez pas la grace dont j'ai besoin pour vous obéir. C'est vous, ô Jefus ! qui avez mis dans mon cœur l'amour de la pureté, & confervez-y vous-même ce précieux tréfor,faites-moi goûter les chaftes délices que goûtoit le bienheureuxAuguftin, afin que je n'aime plus que vous, & que je vous aime de toute l'étendue de mon cœur. Grand Saint! qui avez connu par votre propre expérience, que te meilleur naturel n'eft capable que de dérèglement & que l'efprit le plus fublime n'eft capa-. ble que d'erreur, fans la grace de JefusChrift; obtenez-nous ce puiffant fecours du Ciel, afin que nous puiffions éviter le mal, & faire des actions dignes de l'èternité que les égaremens de votre jeuneffe fervent à nous faire comprendre les obligations que nous avons à Dieu, de nous avoir mis à couvert des périls du monde & en état de goûter les délices de la vertu: il eft vrai que vous n'avez renoncé que fort tard à la honteufe fervitude du

péché, mais vous avez marché ensuite à pas de géant dans la carrière de la perfection: vous étiez déjà âgé lorsque vous vous êtes dépouillé du vieil homme, mais après vous être revêtu du nouveau dans le Baptême il n'a plus rien paru en vous qui reffentit la corruption de vos premières années; l'amour divin s'eft fait un fanctuaire de votre cœur & vous n'avez jamais ceffé d'embrafer tout le monde de ce même feu. Les Payens ont appris de vous qu'il n'y avoit qu'un Dieu; vous avez prouvé aux Ariens, que le Verbe étoit égal & confubftantiel à fon Père; la force de vos difcours & le charme de votre douceur ont ramené les Donatiftes à l'unité de l'Eglife: après vous être laiffé tromper par la piété apparente des Manichéens, vous avez été le deftructeur de leur héréfie, vous avez humilié l'orgueil de l'homme pécheur en faifant triompher la grâce de J. C.

Faites donc, ô Saint Docteur ! que nous adorions le Père & le Fils en efprit & en vérité, que nous nous attachions inféparablement à la Communion de l'Eglife Catholique & que nous faffions un fi bon ufage de la grâce , que nous obtenions la gloire qu'elle nous promet. Ainfi foit-il.

Prière pour le jour de Sainte Ursule.
Left vrai, Seigneur , que comme les
Vierges font un des plus beaux orne

mens de l'Eglife votre Epouse, vous leur promettez un rang diftingué au festin de' vos nôces; mais vous nous affurez que vous ne reconnoiffez pour Vierges, que celles dont la Foi eft animée par la charité, & qui bien loin de tirer vanité de l'intégrité de leurs corps , ont foin de la relever par l'humilité du cœur. Il est vrai auffi que vous avez mis dans leurs mains. des lampes allumées, en leur communiquant la foi & la charité dans le faint Baptême; mais vous favez , Seigneur qu'elles font ici - bas dans un continuel danger de voir ces lampes éteintes : accordez-leur donc la grâce de veiller fans ceffe fur leur coeur, & de travailler à entretenir le feu de votre amour, que l'incertitude de l'heure de votre arrivée les porte à fe tenir toujours fur leurs gardes & à fe pourvoir par avance de tout ce qui leur est néceffaire pour être admifes au célefte banquet: puifque leur foibleffe & les occupations de cette vie ne leur permettent pas de penser à vous fans aucune interruption 2 ne permettez pas au moins. qu'elles fe mettent jamais au lit, fans s'être mifes auparavant dans l'état auquel elles voudroient être trouvées au ment de la mort apprenez - leur qu'il n'eft plus temps de travailler au falut quand il faut paroître devant vous, & que les mérites des Saints ne peuvent