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que fous les yeux d'un Dieu infiniment pur, & en présence de fon faint Ange, qui ne me quitte pas un moment, je dois avoir en horreur tout ce qui peut bleffer tant foit peu la pureté : apprenez-moi à faire des prières fi ferventes, qu'elles foient comme un excellent parfum, que vous préfentiez volontiers au Trône de Dieu, afin que vous me préfentiez moi-même à lui après ma mort, & que j'en fois reçue favorablement. Ainfi foit-il.

LES SEPT

STATIONS

De notre Seigneur Jefus-Chrift dans fa
Paffion.

PREMIERE STATION.
Au JARDIN DES OLIVES.

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Confidérez notre Seigneur profterné la Face contre terre fuant fang & eau, priant Dieu fon Père: joignez votre Oraifon à la fienne, & demandezlui la vertu d'oraison, en difant :

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Bon Jefus, qui pour l'amour de moi, avez été accablé de trifteffe dans le Jardin des Olives fuant fang & eau dans la confidération de mes péchés & de mes iniquités, priant Dieu votre Père la face contre terre: faites mon Seigneur & mon Dieu ame foit cette terre benite, qui reçoive la précieufe liqueur de votre Sang qui

, que mon

coule abondamment de vos veines pour net◄ toyer toutes taches de mes péchés. Apprenez-moi, Seigneur, à vous prier comme il faut : banniffez de mon cœur toute la tiédeur & la pareffe avec laquelle je l'ai fait jufqu'à préfent; je me profterne à vos pieds, pour réparer toutes les négligences, les pareffes & les irrevérences que j'ai commifes en mes prières; faites-moi la grace de les faire dorénavant avec la révérence & le refpect que je dois à votre divine Majesté. Ainsi soit-il.

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A LA MAISON D'ANNE. Confidérez notre Seigneur, après fa prife dans le Jardin, lié & garotté comme un criminel, l'un le frappant & l'autre le jettant par terre, lui faisant mille outrages, & le menant ainfi à Anne comme un malheureux ; regardez notre Seigneur qui ne dit mot; demandez-lui la douceur & la manfué tude, difant :

A Dorable Jefus, qui fervez de victime

rage & à la cruauté des foldats

qui vous maltraitent avec tant d'indignité & de rigueur, & qui comme un doux Agneau que l'on mène à la boucherie, ne répondez aucun mot; par les liens & les chaînes dont je vous vois chargé, brifez les liens de mes péchés, détachez mon cœur de toutes les créatures attachezmoi inféparablement à vous par les liens de votre charité & faites-moi la grace

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d'imiter votre douceur & votre manfuétude dans mes paroles & dans toute la conduite de ma vie. Ainfi foit-il.

III. STATION.

A CAIP H E.

Confidérez la patience invincible de notre Seigneur recevant un grand foufflet, & paffant la nuit par➡ mi une troupe de foldats qui lui bandent les yeux, lui crachent au visage, & lui arrachent les cheveux & la barbe: demandez-lui la patience dans les fouffrances, en difant :

M

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On aimable Sauveur, j'adore votre patience invincible vous voyant traité fi rigoureufement. Votre divine face qui fait la joie des Anges, me paroît toute meurtrie de coups, toute couverte de crachats & de vilainies. Regardez - moi, mon divin Maître, à travers de toutes. ces infamies comme vous avez regardé faint Pierre votre Apôtre. Faites que je pleure comme lui, toutes les ingratitudes & infidélités que j'ai commises en votre service, que je puiffe imiter votre patience & votre conftance dans toutes mes fouffrances & que je ne fois jamais affez malheureufe que de vous abandonner.

Ainfi foit-il.

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I V. STATION.

A PILAT E.

Confidérez que l'on accufe à tort notre Seigneur, qu'on le fait paffer pour un forcier, un homme poffédé du démon, un perturbateur du repos public, qu'on le juge digne de mort, & que Innocent Jefus ne répond rien à toutes ces accufations demandez-lui le mépris des jugemens des hommes, & le filence, difant:

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E vous reconnois, ô glorieux Jefus pour très-innocent, malgré toutes les accufations, les faux témoignages, & la fentence de mort que l'on prononce trèsinjuftement contre vous. Je me reconnois la feule coupable de toutes ces accufations: ce font mes péchés qui ont mérité une fentence de mort, mais de mort éternelle. N'entrez point, Seigneur, en jugement contre votre pauvre fervante : faites-moi la grace, que par le génereux mépris que vous faites, de tous les jugemens & de toutes les calomnies que l'on fait & dit contre votre Divine perfonne, je méprise à votre exemple, les jugemens du monde par mon filence, vous reconnoiffant le feul Juge des vivans & des morts. Faites par votre infinie miféricorde, que je reçoive une fentence favorable au jour du dernier Jugement. Ainfi foit-il

V. STATION.

A HERODE.

Confidérez avec combien d'humilité notre Seigneur fouffre qu'on le faffe paffer pour un fol & un infenfé devant Hérode & toute fa Cour, quoiqu'il foit la fageffe même, le revêtant d'une robe blanche,pour lui faire plus de honte & de confufion : demandezlui l'humilité, pour supporter à son imitation les rail leries & les mépris que l'on fera de vous, difant:

Dorable Jefus, Sageffe éternelle

A qui

en

qui font cachés tous les tréfors de la fageffe de Dieu, & qui voulez bien paffer pour un fol devant Hérode & toute fa Cour, ne répondant aucun mot à toutes les injures, les mépris & les moqueries qu'ils vous font, fupportant tous les opprobres & ces confufions avec une patience & une humilité admirable; faités que pour l'amour de vous, je fupporte les railleries & les mépris que l'on fera de moi ; que je ne fois plus fi fenfible au point d'honneur, mais que méprifant l'eftime & l'approbation du monde, je choififfe plutôt de paffer pour folle avec vous, que de pofféder l'applaudiffement & les louanges de tous les hommes fans vous, Ainfi foit-il.

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